Reggae, blues, sonorités africaines et orientales, pop rock, chanson française… C’est à un beau voyage que je vous vous convie à travers ce juke box métissé aux couleurs du monde… C’est ensuite Alex qui prend la plume pour vous présenter le clip évènement de Rammstein qui fait couler beaucoup d’encre ! Bonne écoute à toutes et à tous !!!
En onze titres, les Gentleman’s Dub Club vous invitent dans leur vaisseau, loin du monde et de son tumulte, entre modernité et tradition : avec leur flegme tout britannique, alliant élégance et nonchalance, ils font vibrer les voix dans des sonorités où la chaleur des cuivres est omniprésente sur tous les morceaux. Ces « petits princes » dandys rallument pour nous les étoiles, fuyant la pesanteur terrestre pour nous embarquer dans leurs bagages vers un monde lointain où résonne leur groove dansant et efficace, doux et énergique, tribal et musclé, loin des dieux de la guerre et de l’œil menaçant du cyclone… La terre tremble… Il est temps de s’envoler, alors, allumez la mèche et laissez-vous guider dans cet étourdissant et planant road trip au cœur de la galaxie reggae, electro, dub stepper, dub roots, one drop, ska… Aucune crainte, l’équipage est au top et maîtrise la navigation à la perfection ! D’autant plus qu’avant de décoller vers l’infini et l’au-delà, les Gentleman’s Dub Club ont embarqué dans leur navette Million Stylez en survolant la Suède et Winston Francis en s’attardant en Jamaïque… Nous sommes donc en excellente compagnie ! Alors, attachez vos ceintures et partez sans vous retourner, la tête dans les étoiles dans l’espace intersidéral avec les Gentleman’s Dub Club !
« Lost in space » / Gentleman’s Dub Club / Ranking Records / 2019 / 14,99€
Avec ce somptueux double album, Eric Bibb a réussi l’accord parfait entre le blues des bayous et du Mississipi et les musiques des griots du Mali et du Sénégal, dans un savant mélange qui met en lumière à quel point ces deux cultures sont étroitement mêlées : quand les guitares, le banjo, les cuivres et l’harmonica se marient avec la kora, le vibraphone et le balafon, le résultat apparaît comme une évidence… Mais il fallait tout le talent de ce grand Monsieur pour faire éclater au grand jour cette alchimie ! Bon, il est vrai que Mister Bibb cultive également le don de savoir s’entourer : pour enregistrer ce diamant brut aux quatre coins du monde, il a réuni pas moins de quinze musiciens américains, européens, jamaïcains et africains triés sur le volet (dont Ken Boothe, Big Daddy Wilson, Harrison Kennedy, Michael Jerome Brown, Linda Tillery, Habib Koité et Solo Sissokho !) De cette collaboration fructueuse née sous les augures de la passion et du partage, dix-huit titres originaux sont nés, accompagnés de quatre morceaux traditionnels et de deux reprises (de Big Bill Broonzy et Ed Mc Curry sur les très engagés « Black, brown and white » et « last night I had a strangest dream ). Une œuvre collective riche et colorée ou blues, gospel, soul, reggae, sonorités africaines et créoles rencontrent de nostalgiques ballades folks aux accents cajun, gommant leurs différences dans un même élan pour mieux puiser dans leur histoire et leurs racines communes en mêlant leurs héritages dans une parfaite harmonie. Respectueux des traditions tout en étant résolument tourné vers l’avenir, Eric Bibb signe avec « Global Griot » un album flamboyant et novateur, chaleureux et généreux, sur des textes humanistes et engagés en autant de messages de paix, d’amour et de tolérance. Son blues groovy alimenté par tous ces métissages qui l’enrichissent plutôt que de le dénaturer, abolit les frontières en une formidable et talentueuse fusion de rythmes et de talents. Wouaoh… Quel album !!!
« Global Griot » / Eric Bibb / DixieFrog / 2018 / 16,99€
Le nom d’Aziz Sahmaoui ne vous dit rien ? Et si je vous dis Orchestre National de Barbès ou Joe Zawinul, ça vous parle ? Et oui, Aziz Sahmaoui, chanteur multi instrumentiste de talent, a été le co-fondateur du premier et a travaillé avec le second, fondateur du mythique Weather Report ! C’est donc à une sacrée pointure que nous avons affaire avec l’auteur de cet album cosmopolite qui nous offre un fabuleux voyage entre hier et aujourd’hui, entre instruments traditionnels (mandole, n’goni, kora…) et électriques, dans une gamme de sonorités orientales et africaines parsemées d’éclats de rock, où le jazz se fait élégant et le blues saharien, sous la puissance magique et incroyable des voix qui s’opposent à la douceur des instruments… Même si on ne peut s’empêcher de penser à l’orchestre National de Barbès pour l’aspect festif et dansant de sa musique ou à Tinariwen pour le choc harmonieux des traditions et de la modernité, la musique hypnotique et mélodieuse d’Aziz Sahmaoui porte sa propre identité, nous enivrant au vent chaud du désert en vagues de notes et de mots d’une troublante poésie. Les neuf titres de ce superbe album nous invitent tour à tour à des ambiances dansantes qui donnent une irrépressible envie d’onduler des hanches, ou à de pures et apaisantes ballades nostalgiques et envoûtantes où il fait bon se laisser aller à d’imprégnantes rêveries … Alors, entrez dans la trance d’Aziz, laissez-vous bercer et bousculer entre Orient et Occident dans une infinité d’émotions positives : puissant, authentique et lumineux comme un soleil d’été, cet album est une vraie splendeur !
« Poetic Trance » / Aziz Sahmaoui & University of Gnawa / Blue Line / 2019 /14,99€
Ce très classieux premier EP d’Arabella nous dévoile six titres qui naviguent harmonieusement entre deux eaux, entre Isère et Tamise, dans un rock joyeux et pétillant aux riffs efficaces et à la rythmique irréprochable et une pop mélodieuse digne du «swinging London», nappée de superbes chœurs qui habillent à la perfection la voix agréable et limpide de Rémi Guirao. Cette énergie débordante (ça doit être quelque chose sur scène !), cet évident charisme au service d’un son parfaitement équilibré entre légèreté et puissance donne envie de danser et de fredonner… Car, signe de qualité, les mélodies des Arabella « tiennent » bien en tête ! S’ils ont été influencés par les Arctic Monkeys (le groupe porte le nom du titre d’une de leurs chansons), les Arabella en ont gardé le meilleur, apportant à leur musique leur son bien à eux et la sensibilité qui leur est propre. Montez le volume, car ce CD addictif s’écoute fort et en boucle ! Quant à ces jeunes talents grenoblois… Ils sont à suivre de près, et même de très près !
Arabella / Difymusic / 2019 / en écoute sur Deezer
Au cours des 5 titres de cet EP, Davy Kilembé fait ses gammes sur l’amour et l’amitié en autant de variations sur le même « t’aime », en jouant sur nos cordes sensibles.. Et une chose est sûre, le bonhomme sait y faire ! Ses mots, ciselés en totale osmose avec la musique qui les accompagnent, nous embarquent dans les bonheurs et les tourments de la vie avec talent et poésie. Au cours d’une sensible ballade nostalgique, il évoque avec émotion l’insouciance de la jeunesse qui reflète une époque hélas révolue où l’on se contentait d’être ensemble, à faire les 400 coups avec les copains sans souci des apparences, à bord de la vieille et précieuse « 4L à Momo »… Il nous fait ensuite onduler au rythme d’un reggae nonchalant pour décliner les affres de la timidité avant de nous inviter à un slow langoureux où il nous engage à tenir la seule bonne résolution qui vaille le coup d’être tenue, entretenir l’amour, le désir et les frissons… C’est ensuite au palais idéal du facteur Cheval et au prince qui l’a créé qu’il rend hommage dans une déclaration où transparaît toute son admiration pour son génie aussi humble que créatif, sous le son d’une guitare qui se fait enjouée… Pour fermer la boucle, retour à la nostalgie sur des amours compliquées où les frontières floues de l’amour et l’amitié se dessinent et s’effacent … Avec sa voix suave et chaude et son univers musical où les cuivres et l’accordéon se marient harmonieusement aux guitares et à la rythmique des basses et de la batterie, Davy Kilembé déploient ces tranches de vie avec talent et sensibilité, nous embarquant en pays d’amour avec classe et sincérité… Cet EP, prélude à l’album qui sortira en fin d’année sous le titre « Chansons d’amour et de colères » nous offre donc la primeur de la partie tendre de ce futur album… Les sujets qui fâchent attendront donc quelques mois de plus et on hâte de les découvrir ! Pour patienter, guettez ses dates, car Davy Kilembé est en tournée !
« Chansons d’amour » / Davy Kilembé / Quart de Lune /2019 / 6€ (ici !)
La superbe pochette qui arbore les visages de Bob Marley, Nelson Mandela, Gandhi, Coluche, Pierre Rabhi, sœur Emmanuelle, Amma et Rosa Parks annonce la couleur de cet album : garder en mémoire et dans le plus profond respect le souvenir de ces combattants d’hier et d’aujourd’hui qui ont œuvré pour la paix et le partage. Un hommage résistant et salutaire qui résonne avec force dans la fureur de notre monde actuel… Si la peau de Bongo White est blanche, sa voix puissante est noire et son reggae roots accompagné de chœurs aussi beaux que chaleureux fait planer l’ombre bienveillante et toujours présente de Bob Marley et des Wailers, avec un son purement jamaïcain aux percussions tribales. Avec une belle sincérité chargée d’émotion, le reggae ondulant de Bongo White balance de douces et bonnes vibrations dans la lignée de ses grands frères et Alpha Blondy, Pierpoljak, Tiken Jah Fakoly, Winston Mc Anuff, Clinton Fearon, Groundation ou Horace Andy ne s’y sont pas trompés en l’invitant à partager leurs scènes, pour leurs premières parties de concerts ! Quant aux textes, efficaces et engagés (en anglais et en français), ils sont autant de messages de paix et de fraternité qui nous invitent à être les acteurs d’un monde meilleur et juste : respecter la Terre et la laisser respirer, donner le meilleur de nous-mêmes, vivre dans le présent en laissant libre cours à nos rêves, laisser courir nos idées folles, s’envoler et partir à l’aventure, en citoyens du monde… Bongo White nous éclaire de sa lumière et nous engage à créer des lendemains qui chantent avec cet album sorti l’an dernier en CD. Sa version vinyle devrait voir le jour en Mai prochain, mais pour ça, il a besoin d’un petit coup de pouce… Il a lancé une campagne Ulule et tous vos dons, même les plus modestes, seront les bienvenus avec des cadeaux à la clé pour les généreux donateurs ! Tic, tac, tic, tac… Il ne reste plus que quelques jours, alors, à vot’ bon cœur, m’ssieurs dames, vous ne le regretterez pas !!! Bongo White est actuellement sur les routes… Alors, ne loupez pas sa prestation sur scène, qui doit être, vu la qualité et l’énergie de cet album, grandiose !
« Souvenez-vous » / Bongo White / 2018 / CD 15€ / Sortie du vinyle en
Mai 2019 ( en précommande ici !)
Christine Le Garrec
Je ne vais pas vous parler aujourd’hui d’un album, seulement d’un titre et de son clip. Le fan de metal, et de Rammstein, que je suis ne pouvait passer à côté de cet événement. Après 10 ans de silence, le groupe allemand le plus vendu au monde a fait son gros retour le 28 mars 2019 avec un nouveau titre extrait du prochain album, accompagné d’un clip… magistral !
Ils savent y faire en matière de communication ! Après avoir dévoilé une date en chiffres romains (celle du 28 mars) et un très court trailer montrant quatre des membres du groupe habillés en détenus d’un camp de concentration, la corde au cou, sur une musique menaçante… et le titre qui s’affiche: Deutschland… De quoi susciter l’intérêt !
Celui-ci débute à l’époque de l’empire romain au cœur d’ une sombre forêt allemande. Cinq membres du groupes habillés en légionnaires s’aventurent dans cet endroit hostile jusqu’à ce qu’ils tombent sur une jeune femme noire en train de découper la tête d’un légionnaire qui n’est autre que Till, le chanteur du groupe. Ni une ni deux, les autres membres chargent la barbare aux sons de synthés, en préambule à la chanson. Et là on part… loin, très loin !
Différentes ambiances s’enchaînent toujours en présence des membres du groupe et de cette étrange femme noire qui semble, à n’en pas douter, symboliser l’Allemagne. Le clip retrace alors les heures sombres du pays : fight clubs clandestins, crash du zeppelin Hindenburg, ce qui semble être la prise d’otages de Gladbeck en 88, les années sous la RDA, les chevaliers de l’Ordre Teutonique et évidemment la Shoah….
Ce clip se prête donc à plusieurs interprétations, notamment avec ces passages étranges dans un décor de SF où le groupe semble venir d’ailleurs et découvrir les vestiges de l’Allemagne, et ainsi revivre l’histoire du pays. Cela expliquerai la présence des lasers rouges qui parcourent les décors de chaque époque en ajoutant une belle esthétique. Les époques finissent par se mélanger sur le final du morceau pointant du doigt que la leçon sur les erreurs du passé n’a pas été retenue et que celles-ci continuent de se reproduire.
En terme de réalisation c’est donc bluffant… Plutôt qu’à un clip, c’est plutôt à un mini film, riche en références et en interprétations que Rammstein nous donnent à voir et à écouter car je trouve que le texte est un des plus beaux qu’ils aient pu écrire… Pour ceux qui ne sont pas calés en allemand, voici la traduction des paroles (ici !).
C’est donc un retour marquant pour le groupe allemand dont on attend avec impatience l’album dont la sortie est prévue le 17 mai prochain. En attendant on profite de ce clip et de cette chanson également disponible en EP sur les plateformes de streaming et qui le sera en version physique le 12 avril (avec un remix plus electro très années 90 (et géniaaaal) réalisé par le guitariste du groupe, Richard Kruspe). Rammstein se produira les 28 et 29 juin à Paris… Mais leurs concerts sont déjà complets… Sans grande surprise !
« Deutschland » / Rammstein / 2019 / Acheter le CD ici !
Alexandre Vergne