Aujourd’hui, dans ce Culture geek, une nouveauté du Label 619 et de Ankama, ainsi qu’un jeu vidéo d’Ubisoft sorti il y a un petit moment mais qui vaut clairement le coup d’oeil !
Monkey Bizness
Là, le Label 619 frappe fort et ne fait clairement pas dans la dentelle ! Vous me direz que l’on s’y est habitués… Et bien oui, mais là on atteint un sacré niveau !
Monkey Bizness, ça se passe dans un futur plutôt lointain, où l’humanité a disparu, où la nature a repris ses droits et où les animaux se sont développés intellectuellement et ont pris le relais pour construire leur civilisation.
Dit comme ça, ça a l’air glorieux… Et bien autant vous dire que c’est un bordel sans nom ! Dans ce monde inversé, si les animaux sont dotés d’intelligence, les hommes, ou ce qu’il en reste, sont… complètement stupides, et toujours aussi sujets aux vices de toutes sortes. S’ajoutent à tout ça les instincts primitifs des animaux, avec une bonne dose de férocité et de sexe, qui rendent ce nouveau monde ultra violent dénué de tout sens moral.
On y suit les aventures d’un duo de singes : Hammerfist, un gorille au langage travaillé au tempérament calme, et Jack Mandrill, un babouin des plus vulgaires extrêmement violent. Les deux inséparables compères tous deux grands amateurs de bastons, de soirées trop arrosées et de demoiselles, offrent leurs services à différent gérants de bars, casinos ou autres commerces douteux, s’attirant de nombreux ennuis et ennemis en tous genres.
Ce qui est bien avec Monkey Bizness, c’est qu’il n’y a pas de réel fil rouge avec un objectif final. Ce n’est pas une série de petites histoires qui n’ont pas forcément de sens les unes avec les autres. C’est un peu un mélange des deux, et c’est très agréable à lire. On y suit les péripéties de ces deux énergumènes qui enchaînent les coups les plus sales et les plus immoraux possibles, sous couvert d’une intrigue de fond qui prend de l’ampleur au fur et à mesure : le renouveau de l’humanité.
Renouveau porté par l’humain le plus stupide qui puisse exister et qui donne lieu à des scènes d’une absurdité vraiment géniale !
Avec cette BD, on nage dans l’humour trash à grands coup de gags cartoonesques d’un genre plus adulte.
Côté dessin il faut admettre qu’au début c’est un peu surprenant mais au bout de quelques pages on s’y fait très vite, et on apprécie le trait rapide et presque brouillon de Pozla, qui vient renforcer cette ambiance bordélique à souhait.
Si vous ne savez pas quoi vous mettre sous la dent en BD, je ne peux que vous conseiller Monkey Bizness. Absurde, trash, parodique, cette histoire rythmée vous rendra addict ! Et juste… ce final, ce dernier acte tellement barré, absolument génial ! Encore un super ouvrage, pour public averti, du Label 618 signé El Diablo, et Pozla au dessin!
Et d’ailleurs je viens de découvrir ce teaser d’une adaptation en web série avec un mélange de dessins animés et de marionnettes en prises de vues réelle! C’est ICI !
L’intégrale de Monkey Bizness est disponible sur le shop officiel d’Ankama pour 29,90€
Un homme de goût
Édité par Ankama, scénarisé par El Diablo (encore, mais on ne s’en plaint pas !) et dessiné par Cha, Un homme de goût est une BD à la narration bien ficelée et à l’atmosphère empreinte de suspense !
Si vous êtes amateur de thrillers ou autres policiers, cette BD mérite votre attention!
On y suit l’histoire de Jamie Colgate, une ancienne flic à la retraite, laissée pour morte par un tueur en série qu’elle tentait d’arrêter. Celui-ci a tué son chien en représailles.
Cette femme téméraire n’a pas lâché le morceau et a continué d’enquêter, retraçant l’itinéraire de cet homme à l’apparence peu commune sur qui le temps ne semble pas avoir de prise…
Alors non ce n’est pas un remake ou une version alternative de John Wick. Mais l’histoire y est tout aussi prenante.
Sous la forme d’un huis clos, le récit débute par la capture du tueur suivie de son interrogatoire qui dure sur la presque totalité de la BD.
C’est durant cet interrogatoire que Jamie Colgate va retracer toute la vie du tueur, racontant tous les événements marquants dans lesquels il a été impliqué.
Ce récit donne la possibilité à Cha d’expérimenter différents styles de dessins adaptés aux différentes époques retracées dans les flashbacks, passant des ghettos des années 90 aux USA à la révolution cubaine ou encore dans le Paris de 1847 ! Et bien d’autres lieux et d’autres époques encore…
Difficile de vous détailler cette BD sans vous spoiler… Et sans vous gâcher l’effet de surprise !
Cette histoire à suspense ne vous lâche plus dès le début de votre lecture. Impossible de se lasser des dessins dont le style change constamment au fil du récit ! Encore une excellente découverte que je ne peux que vous recommander chaleureusement !
L’intégrale de Un homme de goût est disponible sur le shop officiel d’Ankama pour 29,90€
Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre
Là, on tient une pépite ! Ce jeu n’est pas une nouveauté et il a fait parler de lui à sa sortie, mais je viens juste de le découvrir et j’avoue que je ne pensais pas l’apprécier autant!
Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre, est un jeu vidéo en 2D qu’on pourrait qualifier de type puzzle, où l’on incarne différents personnages embarqués dans la Première Guerre Mondiale. Le jeu est développé par Ubisoft, et plus particulièrement par le studio de Montpellier à qui l’on doit le superbe moteur graphique UbiArt Framework. Celui-ci permet de donner vie aux dessins des créateurs et d’ainsi nous offrir des visuels absolument sublimes, comme ce fut le cas sur l’excellent Rayman Legends ou le poétique Child of Light.
Soldats Inconnus, sorti en 2014 sur PS3, Xbox360, PC, Android, IOS et plus tard sur PS4, XboxOne et Nintendo Switch, est inspiré de lettres de la Première Guerre Mondiale.
Vous y incarnez successivement :
Émile, un vieil homme obligé de quitter sa ferme, sa fille et son gendre pour regagner les tranchées
Karl, le gendre d’Émile, d’origine Allemande, qui est rappelé par son pays pour combattre
Anna, une jeune Belge venue étudier la médecine à Paris, qui va s’engager dans le conflit comme infirmière tout en recherchant son père capturé par les Allemands
Freddie, un américain engagé dans la Légion Étrangère suite à la mort de sa femme au début de la guerre
Les personnages seront aidés par Walt, un chien formé pour rechercher les victimes sur le champ de bataille.
Les personnages se croisent, se séparent et se retrouvent, ballotés dans ce conflit meurtrier, à la recherche de proches qui leurs sont chers.
L’histoire est prenante, le rythme crescendo vous prend aux tripes en même temps que le conflit prend de l’ampleur. Le scénario est sublimé par la voix de Marc Cassot, le doubleur VF de Dumbledore dans Harry Potter (ou encore de Bilbon âgé dans le Seigneur Des Anneaux). Sa voix théâtrale donne de la force aux émotions.
Côté gameplay le jeu est très plaisant également. Les niveaux, bien qu’en 2D fourmillent de détails et sont enrichis par la perspective. Ils sont composés de plusieurs “tableaux” qui vous permettent de découvrir plusieurs ambiances comme celle d’un appartement parisien, d’une tranchée ou encore d’un bunker. Le tout dans une ambiance « dessin animé » qui vient quelque peu adoucir la brutalité de l’Histoire.
Vous devez donc trouver votre chemin en cherchant des passages à travers les obstacles. Pour ça, vous pouvez compter sur Walt qui peut accéder à des zones pour vous hors de portée, et donc vous ramener des objets nécessaires pour continuer l’aventure. Les personnages vous demanderont certains objets ou services en échange de quelque chose. Ils ne communiqueront qu’en onomatopées, accompagnées de bulles de bandes dessinées, signalant ce qu’ils désirent. Selon les personnages, le gameplay varie légèrement.
Avec Émile vous êtes le plus souvent dans les tranchées, armé de votre pelle : vous pourrez creuser pour vous frayer un chemin sous terre. Freddie a un gameplay plus tourné vers l’action : avec lui vous pourrez parcourir le champ de bataille muni d’une tenaille pour briser les barbelés bloquant la route de votre escouade. Avec Karl, qui est dès le début du jeu prisonnier des Français, vous aurez plus souvent des phases d’infiltration, où vous devrez vous évader en vous cachant des projecteurs et des patrouilles. Et avec Anna le gameplay est souvent tourné vers les soins qu’elle apporte, avec un mini jeu où il faut appuyer sur les bonnes touches au bon moment pour guérir la personne blessée.
Le jeu propose aussi des phases un peu plus “fun” qui sortent un peu de l’ordinaire et qui permettent de ne jamais rendre le jeu lassant. Ainsi on se retrouve à conduire un tank, on utilise l’artillerie lourde, et dans deux ou trois phases, on fuit en voiture en évitant les obstacles.
Le jeu est assez dynamique et simple, à la portée de tout le monde. Il est aussi ludique qu’éducatif avec ces documents rédigés par les équipes du documentaire « Apocalypse La Première Guerre Mondiale », qui nous en apprennent beaucoup sur chaque événement suivant la période où se déroule le jeu. Il y a également une ribambelle d’objets à trouver pour finir le jeu à 100%, et ceux-ci nous en apprennent aussi sur la Grande Guerre.
Une véritable perle, avec une histoire émouvante, une belle patte graphique et un gameplay simple et efficace, que je ne peux que vous conseiller !
Alex