Plus que deux jours avant de déchiqueter les papiers enrobant les cadeaux sous le sapin de Noël. Pour les retardataires, le compte à rebours est amorcé ! Voici donc une dernière sélection d’albums, pour les enfants de 3 à 8 ans, à offrir sans hésitation à vos chers petits ! Ils sont tous superbes !
Finalement, le portable, ça peut se révéler très très utile, surtout quand vous vous retrouvez dans le ventre d’un loup ! C’est le cas du petit chaperon rouge qui appelle sa maman des entrailles de la bestiole : « devine où je suis ? » Ça tombe bien, sa mère est en train de prendre le thé avec ses amies, dont la mère du loup, qui le somme de libérer la jeune fille ! Il voudrait bien, mais lui-même est en fâcheuse position dans l’estomac de l’ogre ! Qu’à cela ne tienne, la mère de l’ogre est également présente et ordonne à son fils de recracher sa victime ! Il voudrait bien, mais…. La maman du petit chaperon rouge de cet album ressemble à une babouchka, vous savez ces poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres, de la plus petite à la plus grande … Comme dans cette histoire ! Dialogues savoureux, illustrations craquantes et colorées, grand format, devinez quoi ? Tout est bon dans ce formidable livre ! A partir de 3 ans.
Devine où je suis de Richard Marnier et Aude Maurel, Frimousse, 2016 / 17€ (Format 30×23)
Albert déteste les livres, il ne peut vraiment pas les blairer ! Tout le monde lit dans sa famille, son père, sa mère, sa sœur…Et ça l’horripile !!! Il se sent un peu délaissé, aussi, au profit de ces satanés bouquins… On lui en offre souvent, mais il ne les lit jamais (quelle horreur !) et va les planquer au milieu du tas de bois, dans la cabane du jardin. Un jour, il y découvre un lapin en train de s’éclater à la lecture d’un de ses livres (quel culot ! sans même lui en demander la permission !). Cela fait réfléchir Albert…Et si, finalement, lire était amusant et agréable ? Il suffit peut-être d’essayer pour y prendre goût ! Les parents lecteurs n’arrivent pas toujours à transmettre cette passion à leurs rejetons (même si ça aide quand même, hein !). Mais il suffit parfois d’un petit déclencheur pour attraper le virus de la lecture, et, quand on l’a chopé, c’est pour la vie ! Ce petit Albert pourrait bien en être un ! On dit merci qui ? Merci Albert ! A partir de 3 ans.
Moi, Albert Détestateur de livres d’Ingrid Chabbert et Guridi, Frimousse, 2016 / 17€ (Format 30×23)
Maline, cette petite galette ! Une fois que trois grosses dames très gourmandes l’ont fait cuire, elle profite du moment où elle est mise à refroidir sur le rebord de la fenêtre pour se faire la belle ! Et elle roule, roule, dans les rues de la ville, poursuivies par les trois grosses dames de plus en plus essoufflées … En chemin, elle va rencontrer un vieux monsieur, un chien, un gendarme, un facteur et même Dumbo, qui, tous, veulent la dévorer … Puis, un jeune voyageur plutôt malin, lui aussi … Qui va manger la galette ? Une jolie petite histoire accompagnée d’un CD pour chanter et suivre les aventures de cette galette peut-être pas si futée que ça, finalement ! Mignon ! A partir de 3 ans.
La petite galette de Philippe Campiche et Émilie Graebling, Le Jardin des Mots, 2016 / 14€ (Format 20×18)
Ça cavale dans tous les coins dans la forêt ce matin ! Faut dire que ça chipe aussi beaucoup et que ce n’est pas du goût de tout le monde ! La souris se fait pourchasser par l’écureuil… Elle l’a cherché aussi ! Elle lui a volé ses noisettes ! Bon, en même temps, il est pas blanc blanc, l’écureuil, car, lui, il a piqué sa carotte au lapin ! Dans sa précipitation, le lapin écrabouille le hérisson qui se fait poursuivre par la chouette, qui abandonne sa course dégoûtée par l’odeur du putois, lequel a réveillé le sanglier qui, furieux, marche sur la queue du renard, qui fuit le loup qui se fait chasser par le cerf poursuivi par l’ours qui …se trouve nez à nez avec Edgar, le chasseur… Qui va courir derrière lui ? Qui sera son prédateur ? J’adore les illustrations et les expressions de ce petit livre trop drôle jusqu’à sa chute … Inattendue ! Du bonheur ! A partir de 3 ans.
La grande cavalcade de Maud Michel et Olivier Rublon, Frimousse, 2016 / 13€ (Format 25×20)
Au commencement du monde, tous les animaux de la création étaient gris … Tous ? Non ! Seul, un petit lapin était d’une belle couleur bleue … Cette différence le rendait très fier ! Il se trouvait très beau, très intelligent et très fort (il passait beaucoup de temps à faire de la muscu !) Un jour, il y eut des élections et petit lapin était persuadé qu’il serait élu roi des animaux tant il était beau, fort et intelligent ! mais ce fut le lion qui fut sacré roi des animaux … Dégoûté, petit lapin s’en alla trouver Dieu pour lui demander justice … Dieu lui promit de faire de lui le plus grand des lapins du monde s’il lui apportait dans un délai d’un an, la peau d’un tigre, d’un singe, d’un serpent et d’un crocodile …Petit lapin sera-t-il de taille pour combattre ces animaux bien plus féroces et rusés que lui ? Voilà pour la première histoire, mais, surprise, il y en a une autre ! Renard se lamente d’être comme tous les animaux du monde, gris des pattes au bout de la queue … (hormis le lapin bleu, bien sûr !) Un jour, il croise un oiseau arc-en-ciel et … l’avale tout rond ! Le petit oiseau n’arrête pas de l’agacer en piaillant dans son ventre, alors, pour retrouver la paix, renard relâche l’oiseau qui lui promet de lui donner la recette pour devenir lui aussi couleur arc-en-ciel. L’oiseau tiendra parole et renard aura lui aussi une belle robe de toutes les couleurs, suscitant l’admiration des autres animaux… Il devient prétentieux et désagréable, jusqu’au jour où, à cause d’une pluie torrentielle, il va perdre ses belles couleurs qui faisaient sa fierté… Contées par Patric Rochedy, avec sa voix ensoleillée d’un bel accent du sud de la France, ces deux histoires sont un délice de lecture et un plaisir des oreilles ! A partir de 5 ans.
Le lapin qui voulait devenir très très grand de Patric Rochedy et Sophie Auvin, Le Jardin des Mots, 2016 / 22€ (Format 20×19)
Le pays d’Azadah est en guerre et tout est détruit autour d’elle, y compris son école… Quand elle apprend que son amie photographe, Anja, quitte le pays pour retourner chez elle, Azadah se précipite pour la rejoindre avant qu’elle ne s’en aille, et la supplie de l’emmener avec elle… Elle n’a aucun espoir de vie meilleure dans son pays et son destin, si elle reste, sera tout tracé…Mais c’est impossible, les choses ne sont pas si simples… La mort dans l’âme, Anja part, mais auparavant, elle fait cadeau à Azadah de son sac et de tout ce qu’il contient… Azadah y trouvera peut-être des moyens pour s’enfuir … Quel bel album… Avec beaucoup de poésie et de sensibilité, Jacques Goldstyn résume en quelques mots la situation difficile de ces enfants qui survivent au milieu de la mitraille et de la peur, l’espoir chevillé au cœur de trouver un monde meilleur, en aspirant à retrouver leur pays un jour, lorsque ce dernier aura enfin recouvré la paix… Il fait le tour de la question avec simplicité et beaucoup de talent, les dessins pastels sont magnifiques et expressifs, et donnent une force incroyable à son texte … A notre époque où les migrants sont vus par hélas beaucoup trop de gens comme des indésirables, il est bon de faire comprendre aux jeunes générations à quel point leur situation est dramatique… Il n’est jamais trop tôt pour éveiller les consciences… Espérons que les futurs adultes qu’ils seront demain envisageront le monde avec plus d’empathie et de solidarité… Superbe. A partir de 6 ans.
Azadah de Jacques Goldstyn, Editions de la Pastèque, 2016 / 15€ (Format 16×21)
Dans la famille Liszt, on passe sa vie à faire des listes … La mère se consacre aux listes de maladies et de footballeurs (aucun rapport entre les deux !), le père liste les corvées (qu’il déteste, comme le bricolage) mais aussi les insectes. Leur fils, Frédéric, fait la liste de tout ce qui est amusant, sa grande sœur se consacre aux palmarès, le grand-père fait le compte de ses admirateurs mais aussi de ses ennemis. Jusqu’au petit dernier, Édouard, qui note chaque nuit toutes les pensées qui lui passent par la tête… Quelle famille ! Pour se reposer, ils font quand même un break le dimanche : ça n’a l’air de rien comme ça, mais tout lister, ça épuise ! Le jour où un visiteur arrive à l’improviste, chacun vérifie si ce dernier apparaît sur une de leurs listes…Comme ce n’est pas le cas et que les Liszt ont horreur de l’improvisation, cet homme inconnu va tout faire pour s’intégrer à cette drôle de tribu, avec l’aide d’Edgar … Illustrations somptueuses, graphie originale, cet album à l’humour surréaliste est un régal de délicatesse et d’intelligence ! Et oui, les enfants, il faut toujours laisser un peu de place à l’imprévu ! C’est ce qui fait le sel de la vie ! A partir de 8 ans.
Les Liszt de Kyo Maclear et Julia Sarda, Editions de la Pastèque, 2016 / 18€ (Format 18×30)
Christine Le Garrec