Le Culture Geek est de retour ! Je vous emmène avec moi dans les obscurs couloirs du Temple de Curse of the Deads Gods, un jeu-vidéo mettant vos nerfs à rude épreuve. Puis direction Montréal avec la très belle histoire de Mindy dans Eat Me and Love Yourself avant de prendre le chemin vers les terres imaginaires où campent Les Lames d’Ashura. On fera un bref arrêt à la gare de Rios Rosas avec le nouveau spin-off de Mutafukaz, qui nous offre une version western du récit original. Bonnes lectures !
Curse of the dead Gods
Je vous emmène avec moi dans les ténèbres avec le jeu Curse of the Dead Gods ! Développé par Passtech Games, et édité par Focus Home Interactive, ce rogue-like nous entraîne dans les profondeurs d’un temple maudit labyrinthique infesté de pièges et autres monstres corrompus par le Dieu de la Mort en personne.
L’aventurier avide de pouvoir que nous incarnons n’est pas au bout de ses peines, car chaque pas qui le rapproche des tréfonds de ce lieu obscur, le corrompt un peu plus.
Bénéficiant d’une patte graphique qui rappelle les comics et qui met en valeur des décors inspirés des temples aztèques, Curse of the Dead Gods offre également de beaux jeux de lumières. D’ailleurs il s’agit là d’une composante majeure du gameplay puisque lorsque vous rangez votre torche, plongeant les alentours dans l’obscurité, votre aventurier subit plus de dégâts car les pièges sont invisibles.
A vous de vous assurer donc de ne jamais rester trop longtemps dans le noir, en allumant des braseros ou en mettant le feu aux ennemis. Les pièges une fois dévoilés peuvent d’ailleurs être utilisés contre les ennemis, de même que certains éléments du décor. Je peux vous assurer que les statues lance flamme, les barils explosifs ou encore ces grandes toiles d’araignée inflammables m’ont été d’un grand secours dans certaines situations délicates.
Comme dans tout bon rogue-like qui se respecte, vous trouverez dans votre exploration des armes diverses, des trésors et des artefacts vous conférant des améliorations. Bien entendu, étant donné qu’il s’agit d’un rogue-like, chacune de vos morts vous renverra au début, dépouillé de votre inventaire. La mort vous sera nécessaire pour progresser et accumuler suffisamment de compétences et aptitudes pour déjouer les monstres les plus agressifs et les boss les plus redoutables.
Une des particularités de Curse of the Dead Gods, qui rajoute du piment à l’ensemble, c’est cette jauge de corruption en bas à droite de l’écran. Chaque fois que vous passez la porte de fin de niveau donnant sur un suivant, votre personnage subit la corruption des lieux. Une fois la jauge pleine, celle-ci se vide pour mieux se remplir à nouveau, vous laissant au passage une malédiction. Chaque malédiction tombe de manière aléatoire, vous donnant des malus corsant encore plus votre exploration. Vous pouvez cumuler cinq malédictions différentes, la dernière pouvant vous être fatale tant elle est redoutable.
Mais il n’y a pas que votre avancée dans le temple qui sera responsable de votre corruption. Certains ennemis vous causeront des dégâts qui pourront augmenter votre jauge de corruption, mais également vous offrir certaines améliorations. En effet, si vous ne disposez pas d’assez d’or pour obtenir armes ou compétences, il vous sera toujours possible d’offrir votre sang en sacrifice aux Dieux, en vous octroyant au passage un peu plus de corruption.
C’est à vous de veiller à l’équilibre entre votre envie/besoin de puissance et les menaces de malédictions toujours plus redoutables qui s’abattront sur vous.
Chaque partie est différente. Une fois arrivé à la porte en fin de niveau, il vous faudra choisir un nouveau niveau. La carte qui s’affiche vous dévoilant ce que certains niveaux contiennent. Préférez-vous vous concentrer sur les salles remplies d’or, celles vous offrant des améliorations ou des armes, ou bien arriverez-vous à obtenir un mélange de tout ça tout en passant par des salles de soins ? Salles de soins qui vous rajoutent , bien sûr, des points de corruption.
Le jeu offre également un système de combat intéressant où il vous faudra gérer votre endurance et les coups que vous portez et user à bon escient des esquives et au bon moment des parades.
Petit bémol cependant. Curse of the Dead Gods aurait beaucoup gagné avec une bande son plus prenante et présente. De plus, l’ensemble du jeu est assez lent et les combats manquent quelque peu de nervosité. A l’inverse d’un Dead Cells, il m’est rarement arrivé d’enchaîner une partie après une mort. Il est donc plus tentant de faire de petites session de jeu de temps en temps.
Dans l’ensemble, hormis les défauts cités juste au dessus, Curse of the Dead Gods est vraiment plaisant. Graphiquement impeccable, les décors et les jeux de lumière sont splendides. Les combats restent bons et le gameplay qui pousse le joueur à conserver un équilibre entre puissance et corruption est vraiment bien mené. Le point fort du jeu sans aucun doute.
Curse of the Dead Gods est disponible sur toutes les plateformes !
Eat Me and Love Yourself
Parmi les dernières sorties d’Ankama Éditions, on retrouve ce très beau one-shot signé Sweeney Boo qui traite d’un sujet des plus intéressant.
On y suit l’histoire de Mindy, une jeune fille à la vie simple rythmée par le train-train quotidien du boulot et les soirées avec sa meilleure amie. Un quotidien qui va être bousculé par une “simple” barre de chocolat achetée dans une épicerie de nuit. Une barre qui, à chaque bouchée, va lui faire revivre des souvenirs liés à son trouble du comportement alimentaire.
Un sujet très intéressant et brillamment mis en scène. Le principe des flashbacks permet de mieux comprendre l’origine du problème et donne des clés au personnage pour le surmonter. Un très beau récit qui en plus d’être plaisant à lire permet de se remettre en question que l’on soit concerné directement par ce trouble ou non.
Niveau dessin c’est vraiment beau, les designs et ambiances sont vraiment agréables et le travail des couleurs par Joana Lafuente est réussi. Je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour sur l’Instagram de Sweeney Boo qui est rempli de pépites et de superbes dessins.
Que dire de plus si ce n’est que ce Eat Me and Love Yourself, en plus d’être visuellement réussie et d’offrir une histoire prenante et émouvante, fait partie des BD les plus belles et touchantes que j’ai pu lire. Une BD à caractère “utile” que je recommande fortement, que l’on soit concerné ou non par un trouble du comportement alimentaire. Une belle œuvre qui pourrait faire du bien à pas mal de personnes.
Eat Me and Love Yourself est disponible en librairie et sur l’Ankama Shop pour 19,90€
Les Lames d’Ashura
Après nous avoir régalé avec son premier one shot The Golden Path (chroniqué ici), Baptiste Pagani nous offre un nouveau one shot issu de son univers unique !
Les Lames d’Ashura sont un redoutable clan de pirates composé exclusivement de femmes à l’exception d’un jeune homme, Osman, danseur talentueux.
Alors que la légendaire Ashura s’apprête à laisser sa place de cheffe à Ikari et Shota, les évènements décident d’en faire tout autrement…
Ce qui frappe, dès les premières pages, hormis le style vibrant de Baptiste Pagani, c’est ce soin apporté aux couleurs avec une très belle palette douce et chatoyante. L’histoire se déroule sur le continent de Kalandra et s’inspire de paysages et de villes asiatiques (plus particulièrement indiennes) qui nous offrent de magnifiques panoramas.
Une des influences qui nous vient à l’esprit c’est évidemment Mad Max. Je n’ai pas précisé précédemment que notre clan de femmes pirates étaient des pirates du rail qui s’attaquent aux trains de marchandises, à bord de quad, de jeep ou motos, à grand renfort d’armes à feu, de sabres et autres tourelles.
Les designs des personnages achèvent de rendre cet univers atypique. On croirait les personnages sortis d’une production fantastique du cinéma indien, mais sans le côté nanar. Chaque personnage a un look unique et l’ensemble du design des personnages et des décors (notamment les trains) donne un bel ensemble et une vraie matière à cet univers qu’on aimerait connaître davantage.
En plus de cet univers visuel fortement réussi, l’histoire s’avère des plus prenante. La partie d’exposition est parfaite, mettant en place de manière efficace les enjeux et les relations entre les personnages. L’arc narratif de chacun est prenant et parfaitement mené jusqu’au climax de fin. Le rythme de la BD est également parfait, avec des scènes d’actions dynamiques et survitaminées et des beaux moments de contemplation, le tout s’achevant dans un final des plus touchant.
Avec cette histoire tragique mêlant les thématiques de la famille, de la religion et de la culture dans un univers riche et unique, Baptiste Pagani montre à nouveau son savoir-faire dans la bande dessinée. Vraiment hâte de découvrir ses prochaines œuvres.
Les Lames d’Ashura est disponible en librairie ainsi que sur l’Ankama Shop pour 18,90€
Un artbook détaillant les recherches et la genèse du projet est disponible gratuitement ici!
Mutafukaz 1886
Le Mutafukaz Universe s’agrandit ! Après l’excellent spin-off Loba Loca (chroniqué ici), Run est de retour pour nous offrir cette fois une réécriture de son œuvre originale avec Simon Hutt au dessin!
Et si Mutafukaz s’était déroulé pendant le Far-West ? C’est de ce postulat très simple que l’idée est venue. Et il faut dire que redécouvrir Mutafukaz sous cette forme a quelque chose de savoureux.
Édité sous la forme de numéro comme Loba Loca, Mutafukaz 1886 nous donne déjà une idée des personnages à la sauce western avec ses deux premiers numéros.
C’est amusant et intéressant de revoir des scènes similaires à l’œuvre originale transposées dans les villes boueuses et peuplées de porte flingues.
J’attends avec impatience la suite pour pouvoir vous en parler plus en profondeur. Fans de Mutafukaz et aficionados de western dosé avec une pincée de fantastique, je ne peux que vous conseiller de sauter sur cette uchronie!
Les deux premiers numéros sont disponibles en librairie et sur l’Ankama Shop et le troisième opus sortira le mois prochain. Pour les fans, le premier numéro existe dans une édition avec un splendide coffret et une cabinet card. Il ne doit plus en rester beaucoup, mais elle est encore disponible sur l’Ankama Shop et peut-être chez certains libraires.
Mutafukaz 1886 est disponible en librairie et sur l’Ankama Shop pour 4,95€ en édition simple, et 9,95€ en coffret limité
Alexandre Vergne