16ème édition du Hellfest cette année, le 4ème pour ma part. Après une édition sur deux week-ends l’an dernier pour marquer les 15 ans (où j’ai pu profiter du premier week-end), je me suis de nouveau rendu sur les terres de Clisson pour couvrir ce nouvel opus du Hellfest qui s’est déroulé sur quatre jours cette année.
Et d’emblée je préfère annoncer que malgré de très belles découvertes musicales et des concerts que j’attendais avec impatience, ce nouveau périple clissonnais aura été marqué par un constat mitigé sur plusieurs aspects, entre autres à cause de la position du festival sur certaines polémiques. On y reviendra en détails durant la conclusion.
Jour 0
Arrivée aux portes de l’enfer vers 18h. Mon éphémère compagnon de route et moi savourons le fait qu’il n’y ait pas une file d’attente colossale pour récupérer nos bracelets comme ce fut le cas les années précédentes. Une fois le sésame au poignet, direction le camping pour y planter la tente.
Petit tour du Hellcity Square pour profiter de l’ambiance et voilà que je tombe sur une démonstration de guitares sur l’un des stand… bah de guitares.
Suivie par une démo en trio par le groupe Dropdead Chaos, cette performance fait office de mise en bouche. Ils seront rejoints par deux membres du groupe Early Maggots, un tribute de Slipknot. On aurait aimé en voir plus mais non il faudra se contenter de ça pour le moment.
Après ça plus rien, donc retour au camping. Un peu dommage de ne pas avoir mis un concert ou deux au Metal Corner, la scène étant complètement sous-exploitée cette année.
Jour 1
Sous le ciel gris, le camping s’éveille. Mais il faudra attendre 16h pour pénétrer sur l’enceinte du festival. Alors même si se trimballer sur le festival avec son appareil et ses objectifs de 10h30 à 2h est particulièrement éreintant, j’ai trouvé vraiment dommage de commencer aussi tard les concerts. Le rythme des trois jours était parfait et ce quatrième jour n’apporte pas grand chose à mon sens, hormis une augmentation du prix du ticket…
la formule du premier week-end l’année dernière, trois jours complets et quelques concerts la veille en soirée pour les premiers arrivés, était bien meilleure, sachant qu’une bonne partie du public est généralement déjà sur place la veille.
Heureusement, à 13h le Hell City Square s’est retrouvé en ébullition grâce au spectacle Catch de Dessinateurs à Moustache.
Sur la petite scène qui trône au centre de l’esplanade, des catcheurs loufoques ont enchaîné des duels à base de dessins réalisés sur des idées proposées par le public, sous l’animation d’un présentateur déchaîné, épaulé par deux pom-pom girls et deux dJ.
Les gars aux platines ont balancé des titres cultes, histoire de bien chauffer le public et d’illustrer les déchaînements de violence lorsque les catcheurs abandonnaient leur feutres pour se mettre sur la tronche. De Georges Clown à Super Saucisse en passant par Géant Basket et Motley Glue, la scène a vu passer un bon petit groupe de catcheurs aux origins story what the fuck et aux looks tout aussi barrés. Avec une mention spéciale pour le Cardinal et son invocation de Super Jésus qui est venu tabasser tout le monde à coup de saucisse, présentateur y compris, avant de se faire lui même mettre à terre par une des pom-pom girls.
Le passage où les deux catcheurs ont dû « consommer » différentes drogues avant le combat nous a offert une belle séquence absurde et bien barrée.
A noter également la superbe performance du duo de pom-pom girls et du présentateur qui s’est fait remettre à sa place par les deux femmes lorsque ses propos sont devenus trop sexistes.
Présentateur qui profitera du show à caractère humoristique pour balancer quelques piques bien placées sur le festival et sur les derniers propos lunaires de Ben Barbaud, son directeur. Des problématiques de plus en plus soulevées, qui sont mises sous le tapis. Merci de ne pas avoir fait comme si de rien était…
Quoiqu’il en soit, la petite troupe de Catch de Dessinateurs à Moustache (c’est vraiment le nom du spectacle) a assuré avec brio le début de journée avec un show rodé, délirant et à l’esprit punk.
Une heure plus tard, les festivaliers ont pu enfin pénétrer dans l’enceinte des concerts. A noter, les nouveaux aménagements, avec entre autres un gigantesque bâtiment aux airs de temple, nommé The Sanctuary. Il s’agit juste du merch Hellfest.
Dans les aménagements vraiment notables, on peut citer le déplacement de la Valley, la scène stoner, psyché, post rock, post metal, sludge et autres genres expérimentaux et transcendants. Cette scène, pour mon plus grand plaisir, mise à côté de la Warzone, dispose de petites constructions métalliques pour s’abriter du soleil. Il y a également une structure interactive avec laquelle les festivaliers peuvent s’amuser, une sorte de grande roue avec des squelettes qu’il faut faire tourner.
Quoiqu’il en soit le nouvel aménagement de la Valley est assez chouette, même si je regrette qu’elle ne soit pas couverte comme avant. Ça permettait d’être dans l’ombre et ça jouait pas mal sur l’immersion, assez essentielle pour les genres de musiques qu’elle accueille. Autre bémol, la Valley a perdu en profondeur en forçant le public à se disperser en largeur, et faut avouer qu’un concert sur une des extrémités, c’est vraiment pas l’idéal pour profiter de la scénographie de certains groupes. De plus les stands de bouffes à proximité, c’est très bien, mais avoir la file d’attente qui se mêle au public venu profiter d’un concert, c’est pas top.
Les hostilités ont commencé ici avec Hypno5e. Je ne le connaissais que de nom et j’ai été rapidement séduit par la musique du groupe.
Mêlant des riffs bien lourds et d’autres plus aériens, le groupe français a tissé une ambiance planante, renforcée par le chant éthéré d’Emmanuel Jessua. Virant parfois dans le scream, Hypno5e a emporté son public dans des moments tempétueux, offrant un bel exutoire après avoir solidement posé l’ambiance. Le groupe porte bien son nom, et aura su avec brio inaugurer cette nouvelle Valley.
Maintenant, on part dans le tabassage en règle avec les gagnants du tremplin de l’édition précédente : Kamizol K.
Le groupe lyonnais est venu ouvrir la Warzone avec un HxC bien énervé qui n’a pas manqué d’accrocher un public prêt à en découdre. Quelque temps après les premières notes du premier morceau, les plus déterminés ont déclenché un pit qui n’a fait que grossir, en même temps que le public composé de toujours plus de furieux et de furieuses prêts à pogoter sur les titres à la fois bourrins et fédérateurs de Kamizol K.
Mené par un duo composé d’un chanteur et d’une chanteuse, le groupe lyonnais à plus qu’assuré pour sa première grosse scène et ce fut un vrai régal. Fans de hardcore foncez jeter vos oreilles sur leur musique !
Premier concert pour moi du côté des Mainstages avec In Flames. J’avais dû tomber par hasard sur un titre ou deux en streaming, mais ce fut une vraie découverte… Et quel régal ! Avec un scream acéré comme j’aime, qui alterne passages chantés et riffs épiques aux sonorités heavy, In Flames a assuré son set de main de maître.
Svinkels fait vraiment partie des valeurs sûres. Avec leur dégaine aux antipodes du metal, mais piochant allègrement dans le punk et le rock en s’appuyant sur une solide base hip hop, le groupe passe-partout a allumé la Warzone avec son groove impeccable.
Ça se dandinait d’un bout à l’autre de la fosse tout en scandant avec ferveur les textes bien rodés du groupe. Pas mal pour le seul groupe “sans guitare” comme dit Gérard Baste
Un vrai plaisir de voir cette ambiance au Hellfest.
Ça fait depuis 2019 que je l’attends ce concert. Parce que, comme un idiot, j’avais écouté de loin leur prestation cette année là et que je n’ai plongé dans leur album que plusieurs mois après.
Architects fait sans hésitation partie de mes groupes favoris. J’ai chroniqué plusieurs albums (ici et là), et mon cœur chavire toujours à l’écoute de For Those That Wish to Exist premier du nom et sa version accompagnée d’un orchestre. Un duo d’albums qui pour moi est clairement dans le haut du panier.
21h50, le soleil se couche. La foule bien dense se met à hurler lorsqu’une nappe de sons électroniques retentit sur scène, suivie de près par les musiciens et leur chanteur. Et c’est sans trop de blabla que le groupe décharge l’artillerie lourde en entamant Nihilist. En très peu de temps la marée humaine entre en fusion et le groupe veillera à l’entretenir avec une set list bien rodée, même si j’aurais aimé plus de morceaux de l’album All Our Gods Have Abandoned Us.
Avec Little Wonder et ses riffs ultra dansants, l’écrasant Impermanence ou encore Giving Blood et ses riffs épiques, Architects a fait la part belle à l’un de mes albums fétiches, en déchaînant toujours plus la foule. Sam Carter n’a pas manqué d’interagir avec le public, le poussant toujours plus à pogoter. On a aussi eu droit à Royal Beggars et Doomsday de l’album Holy Hell.
Le dernier opus du groupe et ses airs fédérateurs ont été aussi mis à l’honneur avec entre autres deep fake, tears gas, et when we were young où Sam s’est efforcé de créer un circle pit démesuré.
Une très très bonne prestation, malgré quelques impros vocales de Sam pas forcément nécessaires, et des backs du claviériste qui ont un peu desservi certains refrains. Seule vraie déception pour moi, le manque de morceaux de All Our Gods Have Abandoned Us hormis Nihilist et surtout le son que je n’ai pas trouvé très bon. Je ne sais pas si c’est leur mix live, ma position ou bien les réglages pour le Hellfest mais j’ai trouvé que ça faisait trop bouillie et qu’on ne pouvait pas profiter des petits sons qui parsèment certains morceaux.
Mais l’ambiance fédératrice qui s’est emparée de la Mainstage était tellement enivrante !
D’ailleurs, ce concert fait partie de ceux que l’on peut retrouver en replay sur Arte Concert !
Retour à la Valley pour y re-re-revoir Amenra.
Bon, pour eux je vous renvoie à mon article sur leur concert à la Coop de Mai une semaine avant le Hellfest. Mon avis n’a pas changé, c’est toujours aussi transcendant et maîtrisé et le set était relativement le même.
Un seul défaut : le public… Et oui, Amenra ça reste quand même bien mieux en salle avec un public qui vient vraiment pour eux et où on ne se retrouve pas avec un paquet de gens qui causent, rigolent et applaudissent à tout va. Mais bon, fallait s’y attendre pour une clôture de scène à minuit en festival.
Je vous mets quand même quelques photos de ce concert de clôture du premier jour. Leur concert est également disponible sur Arte Concert.
Et tandis que Parkway Drive enflamme la Mainstage, je regagne le camping en observant vite fait les plus fous faire des matchs de caddies avant de rejoindre ma tente…
Jour 2
C’est parti pour un deuxième jour qui, en ce qui me concerne, sera un enchaînement de découvertes.
Du côté du Metal Corner, les plus réveillés participent à une séance de yoga sur fond de musique metal, nouveauté sympa et assez marrante à regarder.
Pour ma part, le réveil idéal se fera du côté de la Valley avec My Diligence qui m’a particulièrement séduit. Le groupe belge nous a concocté un stoner doom des plus enivrant. Un chant éthéré, un peu de scream, des guitares lourdes et planantes, une batterie qui tabasse, des airs salvateurs… Tout était réuni pour nous offrir un set réussi et prenant, dès 10h30. Une vraie belle découverte.
Changement d’ambiance, et comme vous allez vite le voir, on va pas mal alterner entre Warzone et Valley durant ce Hellfest.
Là, on plonge dans du punk à l’ancienne, avec du texte qui te file la hargne et qui fédère. Syndrome 81, c’est le petit groupe que tu peux croiser dans le bar de ton village et ça sera tout aussi fou. Les gars de Brest ont allumé la Warzone devant un public de fans scandant avec vigueur leurs morceaux. Le chanteur est même allé au contact du public pour rappeler l’importance de soutenir les initiatives locales. Du punk pur jus, sans artifice.
Retour à la Valley pour le concert de Llnn. Je n’ai pas particulièrement accroché, malgré ses faux airs de Cult of Luna et ses sonorités puissantes teintées d’électronique.
En quête de nourriture, j’ai pu apprécier de loin le concert d’Elegant Weapons sur la Mainstage, du bon gros heavy metal, pas ce que je préfère mais c’est toujours efficace.
Sur la seconde Mainstage, c’est Silmarils qui a pris le relais. Une découverte pour ma part. Avec un rock tirant vers le hip hop et rappelant un peu les Beastie Boys mais façon française, Silmarils est revenu après 20 ans d’absence pour plonger la Mainstage dans une bonne vieille nostalgie, devant un public réceptif venu en masse pour profiter du groove des instrus et du flow des trois frontmans. Un très bon show qui nous a fait dandiner de la tête, le sourire aux lèvres.
Toujours sur les Mainstages, on retrouve cette fois-ci Alter Bridge, un groupe de metal alternatif porté par la voix aérienne de Myles Kennedy et par de solides riffs de guitares qui se transforment en solos totalement épiques. Une performance réussie qui a rencontré un vif succès auprès d’un public venu en nombre.
S’il y a bien un concert qui ne m’a pas laissé indifférent c’est bien celui de Greg Puciato. Ne connaissant le bonhomme que par le biais de son featuring sur Imaginary Fire de Carpenter Brut, j’y suis allé en novice. Et tandis que j’attendais mon tour pour aller dans les crashs et shooter le show, j’avoue que j’étais vraiment pas convaincu et à deux doigts de partir. Mais, alors que appareil en mains je commençais à capturer les images, je me suis retrouvé pris peu à peu par la performance de l’américain et je suis resté jusqu’au bout.
Dans une performance complètement démente, Greg Puciato et ses musiciens se sont donnés à fond pour livrer un rock alternatif imprévisible, crasseux et puissant, sublimé par la voix du chanteur qui a alterné chant et scream enragé. Le chaos sur scène s’est également retrouvé au cœur de la foule où ça headbanguait et bougeait dans tous les sens.
De façon assez brève, il a interagi avec son public, en échanges de regards et signes de tête aux deux personnes complètement déchaînées devant la barrière durant tout le concert.
Pour ma part, ce fut une belle découverte que j’ai prolongée en rentrant chez moi en écoutant quelques albums, avec un gros coup de cœur pour Evacuation (live) qu’il me semble bien avoir entendu durant le show. Gros coup de cœur.
Petit détour vers la Warzone où j’ai vu quelques minutes du concert de Flogging Molly, un groupe punk celtique qui a déchaîné la foule sur ses airs de musique de taverne. Un genre qui fait toujours mouche et qui pour le coup me lasse assez vite même si je dois dire que Flogging Molly m’a davantage plu que Dropkick Murphys, un groupe passé l’an dernier.
Non, mon nouveau coup de cœur a eu lieu… A la Valley encore, avec le groupe Triggerfinger. Du stoner aux sonorités rock bien grasses, avec une batterie démente et un batteur qui l’est tout autant, et un guitariste au chant avec une voix légèrement saturée. Les deux belges étaient accompagnés par un bassiste, et ce petit trio débarquant en costards a enflammé la Valley, en enchaînant les titres avec très peu de coupures… Le chanteur expliquant à la fin du premier morceau qu’il n’avait pas beaucoup de temps de jeu et qu’il était là pour jouer de la musique. Et bim deuxième morceau !
Avec un show parfaitement rythmé, une classe et une prestance scénique énergique, Triggerfinger a embarqué la Valley dans un road trip rock sulfureux.
La journée s’est clôturée pour les nostalgiques avec Sum 41, et pour ma part avec Gogol Bordello, côté Warzone. Une fois de plus, la Warzone était en ébullition ! Le groupe a déployé une énergie débordante, sautant de partout et occupant chaque centimètre de la scène avec une belle folie. Un bazar aux sonorités gypsy et punk, un mélange de sonorités donnant un air de fête manouche, une explosion de couleurs et un public déchaîné, contaminé par l’énergie furieuse du groupe. Une clôture en règle !
Jour 3
Troisième jour. Sans perdre de temps, direction la Warzone pour un réveil bourrin avec les rennais de Hardmind. On est sur du hardcore beatdown, donc autant dire que ça fait pas dans la dentelle et que les mosh pits sont de mise malgré le fait qu’il ne soit que onze heures. En même temps, comment résister à l’appel du pit quand le groupe en face te balance un son aussi lourd ! C’est maîtrisé, ça tape et c’est ça qu’on vient chercher à la Warzone ! Bravo les gars.
A 11h40, deuxième concert sur la Mainstage. Et c’est pour moi LA plus grosse claque du festival. LE groupe à retenir et à mon sens sûrement l’une des plus grosses erreurs de programmation du Hellfest (et je ne suis pas le seul à le penser). Bloodywood, groupe de folk metal indien, autant dire que déjà ça attise la curiosité tant c’est rare d’avoir des groupes de nationalités hors Europe et Amérique. Mais alors là, c’est d’une maîtrise et d’une puissance…
Avec mes confrères photographes, on a assisté au début du show de loin, attendant dans la file pour aller shooter le groupe… Et c’est avec des yeux ronds qu’on a assisté à la puissance de la musique de Bloodywood et à l’euphorie qui s’est emparée de la foule en quelques secondes, tous bras levés, sautant en rythme tandis que des groupes de festivaliers et de festivalières se pressaient pour se joindre au public qui ne faisait que grossir. C’est pas souvent qu’on voit ça sur ce créneau horaire, mais en même temps comment résister à la force de frappe qu’est Bloodywood ?
Démarrant sur Gaddaar, le groupe a allumé le public avec son percussionniste jouant un rythme effréné sur son dohol (un tambour indien) rejoint par la batterie tout aussi déchaînée, épaulée par un riff de guitare bien gras. Lorsque l’un des chanteurs est arrivé pour livrer un chant guttural impressionnant, le public est devenu encore plus fou… Et tout est monté crescendo lorsqu’un deuxième chanteur est arrivé pour lancer un rap puissant qui a encore plus déchaîné la foule. Leurs petits airs Linkin Park par moments m’ont beaucoup plu.
Bloodywood mélange avec habileté metal, sonorités électroniques, hip-hop et folklore indien, que ce soit avec des instruments comme le dohol et la flûte, ou dans le chant avec des textes en hindi. Le tout avec des paroles engagées et une incroyable prestance scénique. Ce groupe a tout pour devenir un groupe culte et aurait largement mérité un créneau en après-midi afin de profiter d’une plus grosse visibilité. Foncez les écouter !
Dans les groupes que j’attendais de pied ferme, il y avait Fever 333, un groupe américain de rapcore réputé pour son énergie démesurée sur scène. Après avoir écouté les albums sans être vraiment convaincu, je me suis dit que le live pourrait être une meilleure opportunité. Et ce fut le cas ! Les quatre membres du groupe sont entrés en scène, vêtus de blanc dans des vestes couvertes de patchs, et ont rapidement entamé leur show. Entre le guitariste qui tourne en rythme avec leur beat violent, le batteur déchaîné, la bassiste au flow incroyable qui se dandine et le chanteur qui court de partout, on ne peut clairement pas dire qu’ils manquent de peps !
Alors oui, par moments, ça peut être un peu superflu entre Jason Aalon Butler, frontman du groupe qui sème le chaos sur scène en sautant de toutes parts en déplaçant les retours pour se faire un parcours, ou encore April Kae à la basse qui force par moment un peu trop le côté sexy, mais il y a un contraste assez intéressant visuellement. J’avais des doutes durant le live mais après vérification, seul Jason Aalon Butler est membre de base du groupe, le line up ayant changé récemment. Ce qui explique peut-être le fait que chaque membre tente de trouver son équilibre tout en faisant ses preuves aux yeux des fans.
Quoiqu’il en soit ce fut une très bonne prestation avec une belle part de folie, des morceaux hyper efficaces en live, et un final marqué par la traversée de la foule par Jason Aalon Butler qui a fini perché sur la régie en face de la scène.
J’ai aussi pu voir rapidement Evergrey, qui s’est avéré sympa avec ses sonorités épiques et mélodiques.
Premier concert du côté de la Temple, avec Saor, où je ne suis resté que quelques minutes mais où j’ai été rapidement séduit par l’aspect celtique très plaisant, porté par une violoniste et une flûtiste. Le groupe nous a offert des passages instrumentaux relativement longs et ça aussi, ce n’est pas pour me déplaire.
Encore un groupe que j’attendais au pied levé : Puscifer. L’un des groupes de Maynard James Keenan, chanteur de Tool et A Perfect Circle. Formé de Carina Round au chant, machines et guitare, ainsi que de trois autres musiciens, le groupe a débarqué sur scène, tous habillés en “men in black”, lunettes de soleil sur les yeux, et a entamé l’un des show les plus étranges de cette édition, où planait tout un délire autour des aliens vivant parmi nous, les membres du groupe surveillant leur présence…
Et des aliens il y en a eu d’ailleurs, qui sont venus sur scène pour embêter Maynard et Carina à plusieurs reprises, ces derniers les repoussant à l’aide d’un pistolet étrange tout en continuant à chanter. Puscifer c’est du rock alternatif avec lequel on ne sait jamais trop où ça part. C’est subtil, ça grouille de sonorités et l’alchimie entre les deux superbes voix de Maynard et Carina est un vrai plaisir pour les oreilles.
Le côté théâtral où chaque membre incarne un personnage est aussi un de leurs points forts, le tout renforcé par des visuels qui viennent trafiquer les images des caméras retranscrivant le live sur les écrans (avec également une étrange vidéo de Maynard qui explique la situation des aliens vivant parmi les humains). En gros, un spectacle bien barré avec des morceaux vraiment prenants comme The Remedy.
Fini le rock aux sonorités subtiles et élégantes… Et place au bourrinage avec Pro-Pain sur la Warzone ! Le groupe de hardcore est arrivé en grande pompe sur le morceau Returns a King de Tyler Bates pour le film 300. Avec un rythme effréné, des riffs lourds et des solos acérés, Pro-Pain a mis un bon gros bordel sur le pavé de la Warzone.
En commençant à écrire cet article, posé au coin VIP/presse, j’ai pu profiter du concert de Porcupine Tree sur l’écran géant et je dois dire que c’était vraiment bien. Du bon rock progressif qui t’emporte bien loin.
Depuis ce coin du festival, j’ai aussi pu revoir Powerwolf que j’avais découvert en 2019. Leur show est toujours aussi impressionnant, avec une belle scénographie, de l’interaction avec le public et un guitariste à fond.
Direction la Temple pour découvrir Faun, un groupe allemand de pagan folk. Avec des boiseries aux motifs moyenâgeux, leurs costume en fourrure et cuir, leurs colliers et leur maquillage, le groupe nous a transporté à une autre époque sous une douce musique empreinte de légendes et de mystère. Une ambiance à la The Witcher fort sympathique.
Malheureusement, la foule amassée devant la Temple quelques heures plus tard m’a empêché (comme beaucoup d’autres…) de voir le concert de The Hu. Encore une erreur de programmation, bien plus flagrante que pour Boollywood, tant The Hu fait partie des récents phénomènes de la scène folk metal et que leur venue, annulée par le Covid en 2021 et non reportée sur l’édition de 2022, était très attendue cette année. Alors, entre le stand de merch artist non loin, les bars presque collés à l’entrée et l’attente de nombreux festivaliers, c’était un véritable enfer de passer à travers la foule. De nombreuses personnes ont donc dû rebrousser chemin devant cette Temple un peu trop bondée… Un choix de programmation incompréhensible car le groupe méritait largement une Mainstage. Le concert est heureusement en replay sur Arte Concert.
Après, le running order et mon addiction à Carpenter Brut ont eu raison de moi. Et j’ai dû sacrifier The Hu pour aller profiter pleinement du show d’un des maîtres de la synthwave en France.
Après une Temple en ébullition en 2019, Carpenter a embrasé une Mainstage surchauffée avec une setlist parfaitement rodée, mêlant habilement l’ensemble de sa discographie en titres plus “tranquilles” et dansants à d’autres bien plus énervés. L’artiste, accompagné comme toujours d’un guitariste et d’un batteur, a déployé l’artillerie lourde en termes de scénographie, avec un déluge de lumières et un écran démesuré pour prolonger l’expérience avec des visuels aux couleurs néons et rouges sang. Le tout en invitant, pour mon plus grand bonheur, absolument tous les chanteurs et chanteuses avec qui il possède des featurings sur ses albums et dont il a joué les morceaux en live. On a ainsi pu profiter des performances vocales de Persha sur Lipstick Masquerade, d’Alex Westaway sur The Widow Maker, de Johannes « Jonka » Andersson sur Leather Terror ou encore de Greg Puciato sur Imaginary Fire. Une bonne surprise qui a donné un côté unique au set de ce soir-là, puisque généralement seul le trio se retrouve sur scène, en dehors des dates parisiennes où quelques featurings sont présents.
Carpenter Brut c’était génial comme d’habitude, avec une Mainstage transformée en gigantesque dancefloor et un public chaud bouillant.
Seul bémol pour ma part : les nouveaux arrangements sur Day Stalker et Night Prowler que je n’ai pas trouvé forcément très bons et un son que j’ai trouvé foireux… Alors une fois de plus, est-ce que ça vient de l’endroit où j’étais placé, de la technique du Hellfest ou de celle de Carpenter ? Toujours est il que ces deux morceaux ont perdu en richesse, les sons plus ”subtils” étant broyés dans une bouillie de basses. Un peu dommage quand il s’agit d’un des enchaînements les plus puissants en live… Néanmoins, la clôture idéale pour ce troisième jour.
Jour 4
Ultime jour de cette 16ème édition du Hellfest. La journée qui me branche le moins malgré la présence de quelques groupes que j’aime beaucoup, dont Rise of The Northstar, Dance With the Dead et d’un autre groupe qui attise fortement ma curiosité, à savoir Ho99o9.
Le rythme des quatre jours commence à se faire sentir et confirme le fait que je trouve cette formule moins efficace.
Entre le réveil compliqué, conséquence du concert de Carpenter Brut et de l’orage qu’on s’est pris durant le concert de Resolve à la Warzone, il m’a fallu attendre 13h avant que je sorte de mon abri.
J’ai eu le temps de faire quelques photos de Resolve, mais j’ai vite dû battre en retraite, contrairement à un public bien déterminé à rester là.
À l’abri au chaud dans le coin VIP, je me suis posé, un peu dégouté, pour regarder Ho99o9 sur l’écran géant… Mais vu qu’il n’y avait pas de son et que la pluie était moins dense, je me suis empressé de regagner la Mainstage… Et ainsi me prendre une claque magistrale.
Ho99o9, je connaissais de nom et de réputation, j’avais vu circuler des photos de concerts complètement anarchiques et écouté quelques titres, mais sans vraiment accrocher.
Puis, est venue la sortie de No Tourists, le dernier album de The Prodigy avant le décès de l’un de ses chanteurs, Keith Flint.
Et quand j’ai reçu le service de presse, j’ai découvert qu’il y avait un featuring avec Ho99o9, un de mes morceaux favori du groupe mené par Liam Howlett. Bah, j’avais franchement envie de voir Ho99o9 au moins une fois !
C’est chose faite. Et en live, c’est un putain de régal.
Avec un mélange de hip hop et de punk, Ho99o9 t’embarque dans un univers violent qui te donne envie de pogoter avec rage. Dans le public, malgré la pluie ça balançait du corps d’avant en arrière, ça battait le rythme de la tête et les pieds décollaient du sol pour suivre l’énergie furieuse des morceaux. Avec un look punk d’enfer, et épaulé par un jeune batteur, les deux gars d’Ho99o9 ont occupé toute la scène avec une prestance incroyable, complètement possédés par leur musique.
Platine, batterie, chant, pas de gros effets de scénographie. Ho99o9 n’en a pas besoin tant il est efficace par son énergie puisée dans la musique industrielle, le rap et le punk. Un son hardcore, des textes contestataires, une prestance sauvage et deux gars à l’aura intimidante et fascinante. En plus, faut le dire, Ho99o9 sous la pluie, ça avait de la gueule et ça renforçait encore plus cette atmosphère de chaos qui émane du groupe. Une bonne grosse claque !
La pluie, bien que moins dense, n’a pas découragé les fans d’Hollywood Undead venus en masse pour assister au concert du groupe californien. Avec une esthétique évoquant le soleil de la côte Ouest, le groupe a envoyé avec ferveur son rap metal efficace. Avec une belle prestance scénique, les membres du groupe sont passés du chant à la guitare, aux synthés, à la basse, en étant perpétuellement en mouvement. Un show rôdé, efficace que j’ai trouvé très sympa mais sur lequel je ne me suis pas attardé.
J’ai eu mon moment “oh tiens qu’est ce que c’est cette musique ?” en passant devant la Temple qui s’est alors métamorphosée en club aux allures gothiques durant le passage de She Past Away. Le duo, originaire de Turquie, a envoûté le public avec sa dark wave aux allures de Depeche Mode. Un son dansant et sombre, avec lequel tu te fais envoûter, notamment sous la voix lancinante du chanteur, également à la guitare.
Ça m’a rappelé l’esthétique du dernier album de Perturbator, dont le groupe a repris Excess… Et bien que j’étais pressé pour aller sur un autre concert, je suis resté un peu en face de She Past Away pour profiter de quelques morceaux. Encore une découverte bien sympa.
J’arrive donc un peu à la bourre sur le concert de Dozer côté Valley… Mais ça ne m’a pas empêché de prendre une bonne claque ! Les suédois nous ont envoyé un stoner redoutable en pleine figure, avec un chant légèrement saturé, parfois par des effets de riffs de guitares aussi mélodieux que pesants. Ça a headbangué en rythme sur toute la Valley, on a profité d’impeccables solos de guitares qui ont embelli les long moments instrumentaux.
Dozer est un rouleau compresseur hyper efficace, à la fois écrasant et aérien, avec de belles mélodies, notamment portées par la voix du chanteur qui prend parfois une voix aiguë qui vient apporter une vraie singularité au groupe, comme sur le morceau Dust for Blood. Encore un coup de cœur !
Je me suis pressé pour aller voir Electric Callboy dont j’étais curieux de voir ce que ça donnait en live… Et bien j’aurais mieux fait de rester jusqu’au bout de Dozer, car c’est clairement pas ma came.
Je me suis consolé en faisant les photos de Amon Amarth dont j’ai trouvé la prestation sympa, mais sans plus et un peu fausse, malgré une scénographie assez impressionnante. On a même eu droit à un combat entre deux vikings sur scène.
Le running order a encore frappé et j’ai dû enchainer avec Tenacious D et Dance With the Dead.
Tenacious D, je ne connaissais que de nom et n’étant pas un grand fan de Jack Black, je ne me suis jamais vraiment penché dessus. Mais là, c’était l’occasion de le découvrir et j’ai été agréablement surpris. Accompagnés par un batteur, un guitariste et un bassiste, Jack Black et Kyle Gass étaient au chant et à la guitare acoustique. Avec une scénographie relativement sobre au départ, les deux artistes ont enchaîné les titres avec brio avec une vibe country et des textes humoristiques.
Les morceaux sont entrainants et la voix de Jack Black, épaulée par celle de Kyle Gass, est vraiment agréable et maîtrisée, partant par moment dans des registres quasi cartoonesques. Malheureusement, avec la circulation sur le site et l’envie de prendre des photos de Dance With the Dead, j’ai dû partir directement une fois mon passage aux crashs fini. Dommage que le concert n’ait pas été filmé par Arte… J’ai pu voir quelques photos et recueillir des avis auprès de festivaliers et apparemment, c’était un très bon concert !
Après avoir couru jusqu’à la Valley, je suis arrivé devant la scène qui était transformée en dancefloor par la synthwave de Dance With the Dead. Et oui, deuxième groupe du genre cette année au Hellfest… Pour moi, troisième fois que je vois le groupe sur scène et première fois que j’ai l’opportunité de les photographier. Le duo américain, épaulé par un batteur depuis la nouvelle tournée, a déployé un bon mélange de mélodies, de sonorités électroniques et de guitares bien lourdes. Avec ce groupe, on oscille entre la danse et le gros headbang face à la force du son.
Malheureusement, pour les avoir vus en 2019 à Lyon, où le groupe m’avait mis une énorme claque avec la puissance qu’ils sont capables de déployer, j’ai trouvé certains morceaux du show actuel bien moins puissants, même si ça reste quand même très bon. De plus leurs morceaux ont tendance à être parfois un peu redondants, si on doit les comparer à Carpenter Brut, Perturbator ou Dan Terminus, et la nouvelle setlist en souffre un peu.
Malgré tout, des morceaux comme Hex, Scar ou encore Riot restent absolument redoutables en live, et le groupe a assuré une bonne prestation.
Direction la Warzone pour le dernier shoot de la journée, avec Rise of the Northstar. Le groupe de hardcore français à l’esthétique tout droit sorti des mangas animés japonais type Dragon Ball Z, est venu clôturer la scène punk hardcore avec toute la rage qu’on lui connaît. Enfin presque, puisqu’il faut admettre que je n’ai pas retrouvé le démarrage en puissance auquel ils nous avaient habitués et qui faisait partie d’une des forces du groupe.
Je n’ai pas encore pu écouter le dernier album, mais j’ai trouvé que l’intro manquait de puissance et il a fallu attendre Heres Comes The Boom pour que je retrouve leur énergie. Côté scénique, les membres du groupe apparaissent désormais vêtus en combinaisons blanches marquées d’un design japonais et sont toujours identifiables par leurs masques et bandeaux respectifs.
Les fans étaient bien au rendez-vous et le reste du concert a été très bon d’après les retours que j’ai eu.
J’avais l’espoir de shooter Slipknot de la foule. Mais devant tout ce monde, j’ai abandonné et préféré tout poser pour profiter de la clôture.
Et de là où j’étais, je peux dire que je n’ai pas vu un bon concert. Malgré une setlist vraiment top, le groupe n’a cessé de marquer des temps d’arrêt inutiles entre chaque morceau pour parler pendant de longues minutes avant d’en relancer un nouveau, foirant au passage certains drops en voulant faire monter la sauce… Duality s’est même retrouvé amputé de petits bouts par ci par là, et le groupe a fini un peu plus tôt que prévu, me permettant d’enchaîner sur le bilan de cette édition…
Bilan:
Malgré tous les bons concerts, les superbes découvertes et les moments d’échange vraiment cool avec les festivaliers et festivalières rencontrés, je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine frustration face à plusieurs aspects de cette édition.
Ne serait ce que sur le plan artistique de la programmation. Mettre des Kiss, Iron Maiden, Arch Enemy ou Slipknot sur les meilleurs créneaux (avec 2h de set pour certains…) et laisser 50% de l’espace du merch pour leur pomme durant les quatre jours… Bloquer des groupes comme Bloodywood sur un créneau moins bon alors qu’ils auraient mérité mieux… Faire jouer des groupes hyper attendus comme The Hu sur une petite scène au lieu des Mainstage… Je trouve ça hyper frustrant.
Ces mêmes groupes du coup qui ne peuvent pas vendre un peu de merch, ce qui est essentiel pour des artistes de moins grande envergure. Tout le monde a déjà son t-shirt Iron Maiden ou Kiss…
Alors oui, les têtes d’affiches sont certes obligées de jouer sur les meilleurs créneaux. Mais ces têtes d’affiches, elles sont là tous les deux ans quasiment. Et au lieu de n’en programmer qu’une ou deux qu’on voit régulièrement, le Hellfest en met plusieurs et vient expliquer que si le billet est aussi cher d’année en année c’est à cause des cachets des artistes… Changez vos têtes d’affiches, renouvelez vos line-up, cherchez des groupes plus variés ! Je n’ai pas mémoire, et je peux me tromper, d’avoir vu des Toundra, Lost in Kiev ou des The Ocean jouer au Hellfest, pour ne citer que les premiers qui me viennent en tête…
Il y a pléthore de groupes de metal. Et des groupes comme Bloodywood, The Hu et She Past Away nous ont montré qu’il y avait du metal très très bon ailleurs qu’en Europe ou aux USA. Donc, quitte à demander un prix de billet élevé, autant que ce soit pour amortir le cachet et le déplacement de “petits” groupes qui viennent de loin… Après ce n’est que mon ressenti après ces quatre jours de festival, et ma réflexion déclenchée notamment après la prestation de Slipknot, clairement pas à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre de ce groupe.
Et ça encore ce n’est peut être pas le plus gros problème.
Quelques groupes durant le festival ont pointé du doigt la position du Hellfest sur les polémiques autour des artistes condamnés ou accusés d’agressions sexuelles, ou encore ceux faisant l’apologie d’idées néo-nazies. Sous prétexte qu’il n’y a pas interdiction de jouer en France, des groupes aux idéologie d’extrême droite peuvent jouer librement sur scène, et quand certains membres de groupes sont accusés de violences conjugales, ils sont également libres de jouer sous prétexte que le festival ne peut être un deuxième juge. Sur certains aspects, je peux comprendre que les décisions ne sont pas faciles à prendre. Mais après l’affaire de viol durant l’édition 2019 et le désastreux communiqué du festival, on aurait pu espérer une remise en question. La seule réponse a été la Hellwatch, brigade de prévention des violences sexuelles, qui n’est composée que de bénévoles formés durant une dizaine de minutes selon les témoignages… Pour un festival qui brasse autant de monde et où des témoignages fleurissent un peu partout sur de très très mauvaises expériences vécues au Hellfest ce n’est pas suffisant ! Et non, ce ne sont pas que des propos tenus par des jaloux du festival…
Le constat est triste et ce ne sont pas les interviews de Ben Barbaud à la veille du festival et l’annulation de Bird in Row, qui a décidé de ne pas venir, entre autres pour toutes ces raisons, qui redonneront une image de bienveillance et d’ouverture au festival. Alors heureusement que de super groupes, comme Catch de Dessinateurs à Moustaches, étaient là pour rappeler aux festivaliers et festivalières ces problèmes, comme d’autres groupes que je n’ai malheureusement pas vus mais qui ont pris la parole ou affiché des slogans sur ces sujets (comme Pierre Lapin qui présentait une émission pour Arte Concert).
Je ne tire pas sur le Hellfest gratuitement. J’aime ce festival qui m’a fait rêver lorsque je l’ai découvert à la télé, lorsque je voyais les affiches de chaque édition depuis le lycée, et encore plus lorsque je m’y suis rendu en 2018, 2019 et 2022. J’ai fait des découvertes musicales de fou, j’ai passé des supers moments avec des gens rencontrés le temps d’un concert. C’est dans le cadre du Hellfest que j’ai découvert ma passion pour la photo de concert, que je me suis marré devant des scènes improbables qu’on ne peux voir que là-bas. Mais cette année, je n’avais pas le sentiment d’être dans ce monde à part, ce petit cocon hors du temps l’espace de quelques jours.
J’ai toujours vu le Hellfest comme un lieu où les gens viennent comme ils sont, sans crainte d’être jugés, juste pour passer un bon moment autour du metal, même si malheureusement il y a toujours des gens pour emmerder les autres.
Oui. ça fait longtemps que c’est devenu un parc d’attractions du metal, une grosse machine. Mais avant j’arrivais à faire abstraction et appréciais certains aspects de ce côté Disneyland rock. Mais là, je ne m’y suis pas vraiment retrouvé.
Entre les polémiques et la façon dont le festival y répond, l’aspect mercantile qui devient ridiculement important et l’impact écologique qui est mis sous silence parce qu’il n’y a soi disant aucune solution pour le moment… Non, j’avoue sincèrement que cette année je n’ai pas apprécié à 100% le Hellfest comme les années passées.
Tout ça n’engage strictement que moi, mais à un moment il faut dire les choses. Je suis reconnaissant d’avoir eu la chance d’avoir obtenu des accréditations et d’avoir pu couvrir ce festival avec passion, et peut être qu’avec cette longue conclusion je viens de me griller définitivement. Mais tant pis, faut être honnête.
J’espère juste que le festival va prendre en compte toutes les choses qui lui sont reprochées et qu’il va en tirer des leçons pour corriger le tir en 2024…
Alexandre Vergne
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