Une énergie folle a fait vibrer le théâtre de Tulle vendredi soir où Fantazio et Théo Ceccaldi, accompagnés de quatre autres musiciens, ont fait vibrer le public à l’unisson ! Une programmation exemplaire de la scène nationale de l’Empreinte !
Fantazio, fantasque poète polyglotte, a déroulé pour nous une histoire qui tenait du mythe et de l’écriture automatique chère aux poètes surréalistes. S’inventait en direct un conte fantastique où se mêlaient humour et poésie. Tout a commencé par cette apparition du trimardeur « qu’on recevait comme un prince et finissait par jeter comme un esclave », une histoire d’autrefois qui parlait aussi d’aujourd’hui.
Fantazio, c’est une élégance échappée de La Belle Époque, un démiurge formidable qui se démultiplie sur scène pour jouer tous les personnages de sa fresque. Sa vaste palette vocale contribue à nous immerger dans cet univers merveilleux : on est à Tiburtina, on voit les cuisses de la mère de Godzilla, elle descend au-dessus de Brrrr Brrrr qui est poursuivi… On est décidément« dans un contexte troublant ! » Parfois, des modulations, des grognements caverneux qui font songer à un Screamin’ Jay Hawkins aux accents latins, puis s’ensuivent des mélodies en Italien, en Anglais, Espagnol ou Français ou de l’instrumental déchaîné…
A cette richesse vocale et narrative répondent des musiciens qui ne s’épargnent pas : ambiance jazz, punk, aquatique et rock : ils dessinent cet univers avec générosité et virtuosité. Ils sont à l’écoute de Fantazio et improvisent en s’écoutant et se délectant.
Le public est resté sage pendant le spectacle, concentré, cherchant à tout percevoir. Mais lorsque les six complices sont venus saluer, c’est une ovation qui leur a répondu : ils nous ont emballés, merveilleusement emballés. Chaque concert est unique, una volta, mais de tels moments j’en redemande !
Swaz