Au programme de ce nouveau Juke Box : du hip-hop, de la bonne vieille techno, du rock, des clips tout frais et les annonces des festivals pour l’été 2020 !
Kompromat
Traum Und Existenz
Il y a des groupes comme ça, vous en entendez vaguement parler, vous voyez que les gens qui suivent le projet sont vraiment enthousiastes, qu’ils trouvent ça dingue et vous, vous passez à côté pendant un lonnnng moment… puis vous en entendez un bout ici, puis là, et un jour vous accrochez vraiment à un des morceaux, vous lancez votre application Shazam pour reconnaître la musique, sans savoir de qui il s’agit et là… C’est LE groupe en question.
Du coup vous vous dites « bon ok » là faut que j’écoute et BIM le coup de foudre. C’est ce qui m’est arrivé avec Kompromat. Ce duo de musique techno formé par Vitalic et Rebeka Warrior ravive la flamme de la bonne vieille techno berlinoise dans l’Hexagone. Dans un subtil mélange de synthés, de noirceur, de tendresse et de beats agressifs, Kompromat vous transporte dans les années 90 dans ces sous sols en béton peuplés de gens se trémoussant en vivant la musique. Alors que se pointe un EP le 22 novembre prochain, j’ai décidé qu’il était vraiment temps de vous parler de ce duo talentueux.
Rebeka Warrior et Vitalic font partie de ces icônes de la scène électronique en France. Que l’une soit connue pour le groupe Sexy Sushi, tandis que le second l’est pour sa carrière solo, la combinaison des deux explique clairement l’engouement des fans du genre à l’annonce de cette formation. Et avec un premier album, Traum und Exitenz, on voit clairement le potentiel et le talent des deux artistes. Tu danses, tu planes, tu es pensif, tu écoutes en te reposant, tu pogotes… Avec ce premier album, il y en a pour toutes les sensations.
Avec des titres comme Niemand, ou De mon âme à ton âme, avec la très jolie voix d’Adèle Haenel en featuring, on est envahi par un océan de douceur. La voix de Rebeka Warrior glisse avec subtilité sur les sons électroniques, avec des textes en majeure partie en allemand. Synthés et beats rythmés à fond sur Niemand, et sonorités hypnotiques, dansantes, teintées de noirceur et sublimées par la voix de Rebeka Warrior sont de la partie.
Dans le registre de la douceur on atteint des sommets avec le duo vocal que forme Adèle Haenel et Rebeka Warrior sur le tire De mon âme à ton âme. La première chante en français, tandis que la seconde entame des couplets en allemand avec un ton solennel et froid, créant un vrai contraste qui vient se poser sur un son électronique vibrant. Une très jolie chanson aux allures de prière qui apporte une dose de tendresse avant les beats furieux qui vont suivre.
Parce que si vous aimez bouger et danser sur des sons entraînants, cet album en compte quelques uns qui valent clairement le détour. Si le disque commence avec des sons très noirs, doux, envoûtants, aux rythmes lents, à partir du titre Die Tausende Herbste l’ambiance change avec d’excellents morceaux bien dynamiques. Que ce soit le titre cité précédemment, Herztod ou l’excellent Auf Immer Und Ewig (véritable pépite à mes yeux), on est transporté dans une frénésie de sons toujours imprégnés de cette petite noirceur et de ce chant en allemand terriblement entêtant et sensuel.
Mon attention s’est particulièrement focalisée sur le titre Einfach Da Sein et son chœur distordu envoûtant qui donne un aspect religieux et mystique qui plane tout le long du morceau, avant de s’arrêter pour laisser place à un beat entraînant, pour mieux reprendre ensuite. Un subtil mélange entre la noirceur du chœur, la douceur de la voix de Rebeka Warrior et le côté dansant du beat et du synthé qui l’accompagne.
Le Goût Des Cendres, marque également par son ambiance sombre et son aspect bande originale de film. Un morceau qui ne fait que monter en puissance au fil de l’écoute. L’album se clôture à la perfection avec Das Konterfei, qui revient à un calme envoûtant et presque perturbant avant son grand final.
Le Brigand et le Prince
Après cette petite pépite, il fallait absolument que je me mette des nouveaux sons sous la dent. Alors quand Kompromat a annoncé son nouvel EP pour le 22 novembre, quelle joie !
Un peu déçu de ne trouver en soi que deux morceaux (le troisième étant une version radio du second titre), je n’ai cependant pas boudé mon plaisir en écoutant ses deux nouveautés. Et on peut dire que cet EP ne fait pas dans la dentelle avec Das Grab qui entame direct avec une percu prononcée et un son électronique vibrant et sombre à souhait en toile de fond, bientôt rejoint par des sons étranges et inquiétants. La voix de Rebeka Warrior vient se poser dessus, comme à son habitude entêtante, envoûtante et douce. Les couplets alternent entre allemand et français, ponctués par des effets qui viennent légèrement déformer le chant. Un premier son délicieusement sombre qui vient ouvrir le bal.
J’avoue avoir flashé pour le second morceau Der Räuber und der Prinz. Davantage dansant que le précédent, celui ci commence en toute simplicité avec un beat entraînant ponctué de sons très aigus ressemblant à un xylophone électronique qui aurait quelques petits défauts. Le chant, ici murmuré, est toujours aussi prenant. Puis les choses se gâtent pour devenir davantage rythmées et dansantes. Un morceau à la fois sombre et sensuel.
Fans de musique électronique, de techno ou bien simple curieux et curieuses, je ne peux que vous inviter à aller découvrir le duo formé par Vitalic et Rebeka Warrior. En attendant quelques dates de concert sont encore prévues en 2019 et les deux artistes devraient remettre le couvert en 2020, en tout cas on espère… Et pourquoi pas un autre EP ou album au passage ? On peut rêver !
Kompromat / Clivage Music / Traum und Existenz est disponible en vynil, CD et téléchargement ici
L’EP Le Brigand et le Prince est disponible uniquement en téléchargement ici
Too Many T’s
La Fam’ill
Pour les fan de hip-hop, la petite pépite du mois est signé Too Many T’s, sortie le 8 novembre dernier chez Banzaï Lab. Après vous avoir brièvement parlé sur Facebook de leurs 2 premiers extraits sortis en clips sur Youtube, il est temps de vous faire un petit retour sur cet album du duo anglais.
L’album La Fam’ill c’est une ribambelle de featurings avec des artistes de la scène hip-hop française et britannique, un mélange d’influences musicales sur un même disque. Et dès les premières pistes on est emporté dans un univers pétillant, coloré et funky.
Avec le titre Show Tonight en featuring avec ASM on entre direct dans le bain. Celui d’un hip-hop old school dansant et tout en couleurs.
Un riff de basse qui groove, des voix dans le lointain et l’instru se lance et là tu rentres directement dans cette ambiance pleine de vie qui ne s’arrêtera qu’à la toute fin de l’album. Premier morceau, première perle.
L’album se poursuit avec le tout premier extrait qu’on a pu entendre, le titre Freaky avec La Fine Équipe à la prod et un featuring d’Hippocampe Fou. Véritable coup de cœur pour ce morceau qui semble irréprochable sur tous les plans. Si vous aimez le funk, là vous allez être servis avec ce son des plus entêtant.
Autre coup de cœur pour le titre Every Day People avec Proleter qui nous livre une prod d’une incroyable douceur, tout en instruments à vent et ponctuée de touches cuivrées qui viennent parfaitement se mêler au beat et aux scratchs.
Avec ce titre on perçoit que les Too Many T’s entretiennent également un discours engagé qui reviendra à maintes reprises. Des thèmes comme la lutte des classes ou la protection de la planète reviennent souvent dans leur musique.
Chaque titre se démarque grâce aux divers featurings, oscillant entre des sonorités groovy et dansantes, ou d’autres plus chill et teintées de cuivres. Avec des sons tirant vers le funk, le jazz, les instru hip-hop plus classiques prennent une nouvelle dimension.
On a même droit à une brève interlude durant laquelle le beatboxer MB14 nous fait profiter de ses talents.
Encore un coup de cœur, et cette fois pour un titre qui s’éloigne un tout petit peu du reste de l’album avec sa production plus électronique et qui, il faut bien le dire, envoie du très très lourd. Avec Have A Word, Too Many T’s nous livre un featuring explosif avec Form qui vient parfaitement préparer le terrain pour la suite avec le morceau Allez en featuring avec Chinese Man. Une prod lourde, pesante, des samples semblant tout droit sortir de vieux films, la patte Chinese Man est bien là et Too Many T’s s’éclate à poser son flow dessus. L’alchimie des voix des deux anglais est d’ailleurs parfaite, et ce sur tout l’album.
La petite pépite rap de cette fin d’année, qu’on espère revoir bientôt en France !
Too Many T’s / Banzaï Lab / CD et Vynil en précommande juste ici / Déjà disponible en téléchargement ici
Lindemann
F & M
Ce 22 novembre était décidément riche en sorties. Les fans de metal se seront sûrement empressés d’écouter le nouvel album de Till Lindemann, le charismatique chanteur de Rammstein.
Dévoilé en 2015, avec deux singles suivis d’un premier album, le chanteur s’émancipait de son groupe d’origine avec la complicité de Peter Tägtgren, fondateur, chanteur et guitariste du groupe Hypocrisy.
Skill In Pills se démarquait donc des productions musicales de Rammstein avec un chant en anglais mais aussi des instrus sonnant plus rock avec des intonations classiques et cet air théâtral qui va toujours aussi bien à Till Lindemann.
Pour ce nouvel album, la recette est plus ou moins la même, mais cette fois petit retour aux sources avec un chant intégralement en allemand, puisque cet album est un dérivé de la pièce de théâtre Hansel et Gretel sur laquelle les deux artistes avaient participé pour composer la musique.
L’album s’ouvre en force avec Steh auf et Ich weiß es nicht déjà dévoilés ces derniers mois. Le premier titre s’est offert au passage un super clip, totalement barré et avec une très belle esthétique. Une œuvre visuelle signée Zoran Bihac, réalisateur à qui l’on doit quelques très bon clips de Rammstein comme Mein Teil ou Rosenrot.
Avec ces deux premiers titres, on retrouve donc ce côté théâtral propre au chant de Lindemann, avec en plus une petite dimension classique avec les instruments et les chœurs qui habillent le fond des morceaux. Une formule que l’on retrouve également sur l’excellent Blut et son refrain au riff délicieusement lourd et imposant. Avec quelques influences metal, l’album sonne cependant dans l’ensemble plus rock qu’un disque de Rammstein.
On ne pourra pas reprocher à Till Lindemann de faire un copier-coller de Rammstein avec ce projet solo.
Beaucoup de surprise dans les sonorités et la construction de certains morceaux. Notamment avec l’excellent Knebel tout en acoustique jusqu’à son final surprenant.
Des surprises il y en a dans cet album ! Avec des titres comme Ach so gern, Schlaf ein ou Wer weiß das schon, Lindemann nous amène totalement en dehors des univers musicaux qu’on lui connaît.
Si le premier cité sonne comme un morceau à l’aspect burlesque, les deux autres se rapprochent davantage de la chanson à texte plus classique. Un genre qui lui va plutôt bien au vu de sa performance sur ces titres.
Gros coup de cœur également pour Platz eins et son instru plongeant allégrement dans la musique électronique.
Ceux qui détiennent la version deluxe ont droit à deux titres revisités : Ach so gern, interprété dans une version plus rock, et Mathematik, single sorti en décembre 2018, qui avait bien surpris les fans puisque avec ce morceau Lindemann s’essayait au rap.
Malheureusement il faut avouer que cette version s’avère un peu décevante, plus douce, sans le featuring avec le rappeur Haftbefehl, le morceau perd de son charme.
Quoi qu’il en soit Lindemann s’annonce comme un projet à suivre avec intérêt tant le duo entre Till et Peter Tägtgren s’avère efficace et étonnant.
Le duo sera sur la scène de la Cigale à Paris pour la première fois, pour un concert annonçant déjà complet.
Lindemann / Universal Music Group / Disponible en CD, Vynil et téléchargement ici
Jean du Voyage
Je profite de ce Juke Box pour vous montrer le tout nouveau clip de Jean du Voyage, dont j’avais parlé précédemment avec la sortie de son album.
Le beatmaker français vient de sortir un très beau clip pour son morceau Exode. Une réalisation envoûtante pour un titre qui l’est tout autant.
Péroké
Côté clip on a également droit à un nouveau morceau du duo Péroké.
Composé de Sylvain Rousselle et Fred Guillon (bassiste pour Cadillac à ses heures perdues), Péroké produit une musique électronique vibrante allant piocher ses influences dans les traditions sonores africaines, mêlées aux sons modernes que l’on retrouve en Europe. Un mélange dansant aux aspects de fanfare électronique.
Avec Minotaur, les deux frenchies annoncent l’arrivée imminente d’un prochain album. Un groupe à découvrir si ce n’est pas déjà fait !
Du côté des festivals, les 13 premiers noms de la 16ème édition du Main Square ont été annoncés, ainsi que la programmation du Hellfest 2020 (qui lui, fêtera ses 15 ans et qui nous réserve quelques surprises comme le laisse présager les mentions “very special guest” sur l’affiche).
Le Motocultor affiche également ses couleurs avec une prog déjà alléchante.
Il ne manque plus que le Metal Culture(s) et Le Cabaret Vert à l’appel pour pouvoir commencer à planifier ses vacances !
Alexandre Vergne