Dimanche dernier, le 4 juin, le groupe belge Amenra est venu fouler la scène de la Coop de Mai. Histoire de s’échauffer pour le Hellfest et surtout pour profiter à nouveau de la puissance du post metal d’Amenra, je m’y suis rendu armé de mon objectif pour tenter de capturer l’essence de la tempête musicale en approche.
Ce soir là le concert a lieu dans la petite Coopé, salle annexe de la scène plus conséquente, qui offre un lieu plus intimiste et donc idéal pour ce qui va suivre.
J’avoue ne pas avoir accroché des masses à Mütterlein malgré des éléments très intéressants.
La jeune femme occupe seule la scène alors jonchée de sortes de lances à la lame en forme de croissant de lune. Équipée d’une guitare et de machines électroniques, Mütterlein tisse une ambiance sombre et pesante avec une série de nappes sonores évoquant l’arrivée d’une créature gigantesque. Sa voix et sa guitare viennent percer ce son assourdissant pour venir emporter le public dans sa sombre transe. Une première partie qui aura captivé les premiers spectateurs et spectatrices de la soirée.
A l’approche de l’ouragan Amenra, la salle se retrouve bien vite bondée, la marée humaine trépignant d’impatience de se laisser emporter dans le torrent des sonorités du groupe.
Alors que la fumée de l’encens imprègne toute la scène, le symbole du groupe apparaît sur l’immense toile, tandis qu’un son lourd et inquiétant occupe l’espace. Les musiciens entrent dans un silence religieux. Quelques applaudissements viennent percer le silence lorsque la formation est complète avant de disparaître pour laisser place aux percussions, des barres métalliques que frappe le chanteur, Colin, agenouillé, pieds nus et dos au public, accompagné par Bjorn à la batterie.
Les tintements métalliques sont alors rejoints par le son saturé des guitares dans un crescendo maîtrisé avant d’exploser en une gerbe de sons acérés et lourds, bientôt rejoints par le puissant scream de Colin.
C’est parti pour plus d’une heure de concert.
Amenra en live c’est comme une sorte de messe noire, une transe collective. La musique sombre, pesante, rageuse mais aussi teintée de mélancolie vient prendre aux tripes tandis que le chant de Colin, alternant scream, murmure et chant plaintif, vient frapper en plein cœur. La foule ne fait plus qu’un et l’on voit alors une marée de visages aux yeux fermés, headbanguant en rythme.
L’expérience se prolonge en fond de scène avec les visuels en noir et blanc qui défilent, dévoilant des paysages déserts, des chapelles perdues, des gros plans sur des visages d’animaux, d’hommes ou de femmes marchant dans une prairie, robe blanche volant au gré du vent. Une succession de plans bien léchés qui donnent un côté onirique et introspectif à l’ensemble.
De Boden à Diaken en passant par le cultissime A Solitary Reign et De Evenmens (sûrement mon titre préféré), Amenra embarque son public dans de longs morceaux transcendants durant lesquels chaque spectateur et spectatrice vivra pleinement le moment, attendant la dernière note pour clamer sa joie d’être dans la salle.
Le groupe finit par s’éclipser après neuf morceaux, saluant sobrement son public et disparaissant sur fond de son pesant et d’un tonnerre d’applaudissements.
Ce fût un très très bon concert, parfaitement rodé durant lequel Amenra nous a transportés dans son univers tempétueux. Un des rares groupes où j’ai pu voir cet effet de transe commune entre le public et le groupe à l’instar de mes chouchous de Cult of Luna.
Il n’y a plus qu’à attendre de les revoir au Hellfest désormais !
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Alexandre Vergne