Du swing, de l’électro haut de gamme, du reggae engagé, de la pop suave, du jazz, des sonorités latino américaines, de la soul, et le retour d’une égérie des années 80… Des voix splendides, du son d’enfer sous toutes ses formes : un juke box pour savourer les premiers rayons du soleil, en musique et en beauté ! Bonne écoute à toutes et à tous !!!
Vous aimez le Hip-hop, l’électro swing chic, la soul, la pop, le reggae, le funk et le groove sous toutes ses formes ? Miraculoso ! Vous trouverez tous ces styles savamment dosés et mélangés par Lyre le Temps dans leur dernier album, un ovni supersonique nommé « Clock Master » ! Au cours des douze titres qui le composent, ces fabuleux maîtres du temps nous font passer d’une époque à l’autre dans un tourbillon qui nous propulse des années folles à la « cotton club » aux sonorités les plus actuelles, en nous entraînant dans des rythmes aussi effrénés qu’audacieux ! A l’écoute de cet album festif et dansant, on se sent comme à l’intérieur d’un shaker bien frappé, perché sur la grand roue ou faisant des loopings sur les montagnes russes…. Et c’est fichtrement exaltant !!! Tic tac… Le temps n’existe pas ? En tout cas, on ne le voit pas passer en leur compagnie ! Alors, suivez leur lapin blanc et sa légendaire montre à gousset et plongez dans leur univers … Vous y découvrirez des merveilles ! Et n’hésitez pas à aller jeter un œil à leurs clips qui sont à l’image de leur musique, imaginatifs et d’une esthétique irréprochable ! Ils sont en tournée cet été… Alors, je n’ai qu’un conseil à vous donner : filez vite écouter ces virtuoses, c’est de l’énergie pure, un son unique, incomparable et inclassable, et le talent multiplié par quatre, en autant de musiciens ! Du groove en intraveineuse !
Clock Master/ Lyre le Temps / French Gramm / Janvier 2019 / 12€ (acheter ici !)
Il faudra patienter jusqu’à la fin de l’année pour découvrir la dernière pépite de Taiwan MC, le prince du reggae dub frenchie… Mais vous pouvez d’ores et déjà vous mettre entre les oreilles « Nah leave me corner », son dernier EP réalisé une fois encore au sein de la chaleureuse famille des Chinese Man… Accompagné de Davojah, Dapatch et Manudigital, Taiwan MC nous offre en effet trois titres originaux, déclinés en dub ou en remix pour nous faire patienter ! Nonchalants et aériens, dansants et élégants, ces morceaux, portés par son flow diaboliquement efficace, font des vagues sur lesquelles on surfe agréablement en savourant ses good vibes enrobées de volutes de weed, comme autant de sésames pour accéder à un paradis qui, loin d’être artificiel, respire au contraire l’authenticité la plus pure… Avec sa magnifique pochette réalisée par Ouikid, cet EP nous met l’eau à la bouche de la plus belle manière qui soit ! Pour info, Taiwan MC est également en tournée cet été ! vous trouverez ses dates ici !
Nah leave me corner/ Taiwan MC / Chinese Man Records / Mai 2019 / 12€ le vinyle (acheter ici !)
Broussaï reprend son bâton de pèlerin avec cet album engagé qui dégage une incroyable énergie positive, malgré les sujets graves abordés tout au long des douze titres qui le composent. Au son d’un reggae dub roots qui instaure un univers musical d’une grande richesse, Broussaï joue le rôle d’un lanceur d’alerte à travers des textes acérés qui nous proposent une saine réflexion sur l’avenir de notre planète, « notre seule richesse et notre seule adresse », dans une invitation à nous investir pour la rendre meilleure à travers nos actes. Un hymne à la Terre et à la résistance nécessaire face à l’immobilisme de nos dirigeants qui, loin de freiner la machine, nous embarquent droit dans le mur… Broussaï, sans tomber dans la désespérance, nous assène avec autant d’élégance que de conviction que nous pouvons prendre encore un autre chemin et écrire une nouvelle partition en unissant nos forces et en jouant collectif pour aller dans la même bonne direction, la seule qui vaille la peine : inventer un monde bienveillant « où le respect trône comme un roi, trouver le bonheur dans la simplicité, être le changement que l’on veut voir dans ce monde en se libérant de ce qu’on nous impose ». Un appel à la résistance, « contre les marchands de sable et conteurs de fables dont l’attrait du pouvoir a supplanté les convictions », au mépris de l’essentiel : préserver la nature qui vaut bien plus que l’or et l’argent, dont la mort signerait irrémédiablement la nôtre. Un album humaniste, aux sonorités acoustiques de toute beauté, qui distille des idées généreuses et lucides à transmettre et à répandre de toute urgence ! Vous croiserez peut-être Broussaï cet été sur leur tournée… N’hésitez pas à aller écouter « en live », ces « vagabonds dans leur bulle » qui ont néanmoins les pieds bien ancrés sur terre, et le groove chevillé à l’âme. Ils ont des choses à dire… Quant à nous, nous en avons à faire, tous ensemble, et vite…
Une seule adresse/ Broussaï / Youz Prod / PIAS / Avril 2019 / CD : 13€ / téléchargement : 10€ ( ici !)
En seulement quatre titres, « Jaws » distille une grâce pure au sein d’une pop élégante et douce comme du miel, qui nous envoie des images en 16mm, décomposées en morceaux courts et envoûtants savamment entrecoupés d’élans symphoniques. Légère comme une plume, comme un souffle venu du fond des temps, la musique de Condore semble s’échapper d’une boîte à musique oubliée qui, d’un tour de clef, laisse enfin s’envoler les notes gracieuses d’un piano, libérant une ambiance toute en nuances, intime et délicate, sous la voix de fée de Leticia Collet qui nous berce au son de ses mélodies douces et romantiques. Condore, c’est une voix céleste qui ouvre la porte à un univers onirique et apaisant, c’est une force frêle et tranquille, c’est tout simplement… Magique. Son album devrait sortir en fin d’année… Inutile de vous dire que je vais surveiller de très près !
Jaws / Condore / JauneOrange / PIAS / Mai 2019 / téléchargement : 7€ (ici !)
Avec pour bande son des thèmes classiques et de jazz ponctués de rythmes cubains, Vanessa Tagliabue Yorke rend hommage dans cet album étonnant à l’artiste conceptuel néerlandais Bas Jan Ader, disparu en mer en 1975 lors d’une performance qu’il avait nommée « A la recherche du miracle ». Dans un subtil mélange des genres, elle nous embarque pour un voyage initiatique au coeur d’un univers cosmopolite et métissé, porté par sa voix puissante et claire, accompagnée de musiciens virtuoses, rompus à tous les exercices de style. Cette balade onirique nous envoie sur les rivages d’un pays inconnu et inexploré qui ressemble au paradis perdu, avec ses plages de plénitude et ses phases de tempête et de fureur… Et c’est beau, étrange et attirant comme un chant des sirènes. Il suffit juste de se laisser bercer… Vanessa perdure avec flamboyance la mémoire de cet artiste à travers cette partition miraculeuse qui touche au but et au cœur en approchant avec justesse la poésie de celui qu’elle honore dans cet adieu lumineux et respectueux : où qu’il soit, Bas Jan Ader doit certainement apprécier à sa juste valeur…
Contradanza / Vanessa Tagliabue Yorke / Abeat records / UVM / Mars 2019 / 13€
Le trio Corrente (Edu Ribeiro à la batterie, Fabio Torres au piano et Paulo Paulelli à la basse), consacré à plusieurs reprises (Grammy Awards et Latin Grammy Awards), est certainement aujourd’hui le groupe le plus talentueux de la scène jazz brésilienne. Ils nous en apportent une fois de plus la preuve avec ce sixième album lumineux et bouillonnant de virtuosité où ils réussissent à trouver l’accord parfait entre jazz moderne et musique populaire brésilienne (choro, samba, bossa nova…) dans une époustouflante fusion énergique, élégante et dansante. Leur jazz, qui oscille entre rythmes punchy et mélodies douces au swing langoureux, devrait combler les amateurs de jazz autant que les fans de la bonne musique latino américaine ! Alors, mettez du soleil dans vos écouteurs avec « Tem que ser azul », fermez les yeux et plongez avec délectation dans la musique azurée de ce trio qui a décidément la classe internationale !
Tem que Ser Azul / Trio Corrente / Abeat records / UVM / Mars 2019 / 17€
Après deux EP, voici le premier album de Thomas Kahn, qui fait une entrée remarquable et remarquée dans le monde de la soul made in France : si sa peau est blanche, sa voix et son groove n’ont rien à envier à ceux des artistes les plus talentueux de la Motown ! Ce « faiseur de rêves » nous met illico des étoiles plein les yeux et des frissons sur la peau au son du timbre de sa voix sensuelle et chaleureuse, tout au long des neuf titres de cet album qui puise son inspiration dans les racines de la culture black, avec une authenticité et une force des plus bluffantes et un son terriblement efficace. De la manière la plus évidente qui soit, sa soul langoureuse enrobée de gospel se mêle naturellement à des riffs de blues rock habillés de hip hop et d’électro, dans un parfait équilibre : un cocktail détonnant qui vous déclenche une envie irrésistible d’onduler de la tête aux pieds ! Ce jeune homme dégage une telle énergie et une force tellement incroyable, que l’on sent à la première écoute toute sa sincérité : Thomas ne copie pas la musique noire, il la vit, la ressent et nous la restitue avec une puissance folle. Il ira loin, très loin !!!
Slideback / Thomas Kahn / Flower Coast / Differ’ant / Février 2019 / 12€
Après avoir disparu des écrans radars depuis neuf ans, Marie-Claire Buzy revient en force et en beauté sur un « Cheval fou » élégant et fougueux. Buzy, Buzy… Et oui, je vous parle bien de LA Buzy des années 80, rebelle et collectionneuse de tubes (« Dyslexique », « Body physical », « Adrian », « Engrenage »…) qui nous régalait déjà à l’époque avec sa pop rock pétillante et sa voix si sensuelle ! Si celle-ci se fait aujourd’hui plus rauque (et encore plus sexy !), ses mots sont ceux d’une femme mûrie, sensible et toujours révoltée, attentive au monde qui l’entoure. Et ses motifs de résignation sont aussi nombreux que légitimes : écologie, politique migratoire… Buzy pose ses mots sur les maux de notre siècle en ne cachant pas son engagement sincère et humain envers les plus faibles comme dans le superbe « Où vont les baleines », composé par Bertrand Belin (qui lui prête également sa voix) où elle évoque avec force « les bateaux d’enfants migrateurs dans les flots » perdant « l’espoir fragile en nos drapeaux »… Si les messages politiques sont bien présents au fil des dix titres de cet album, la poésie y tient également une place de choix et l’émotion est au rendez-vous, surtout dans « Cosmic brother » qui rend hommage à son frère disparu… « Que c’est dur d’exister quand on en perd l’idée »… Textes parlés ou chantés sur une pop rock inventive et racée, fructueuses collaborations avec Bertrand Belin, mais aussi avec Arnold Turboust (qui a composé « Journées nuages ») et Anna Mouglalis avec qui elle chante en duo la superbe « Prière »… « Cheval fou » sonne comme une renaissance, une envie de pureté, de s’asseoir sur les ailes du temps qui comme chacun sait n’existe pas. Pour preuve, Buzy n’a pas changé d’un poil, la jeune femme est encore là, tout près… Elle a résisté, a su conserver sa part d’enfance et sa capacité à s’indigner avec une classe et une élégance intactes, comme une évidence pour réfléchir la beauté et la noirceur du monde…
Cheval fou / Marie-Claire Buzy / Differ’ant / Juin 2019 / 12€
Christine Le Garrec