Urban Empire Festival 2021

Que ça fait du bien de retrouver l’ambiance des festivals ! Durant 4 jours le Urban Empire aura mis à l’honneur pas moins de 23 artistes, passant par plusieurs genres, de la pop à l’électro, en faisant un détour du côté de la scène rock et metal, le tout avec des têtes d’affiche et des groupes locaux qui nous en ont mis pleins les yeux et les oreilles !

1er jour pour moi, 2ème jour de festivités pour certains et certaines, ce vendredi 27 août s’annonce grandiose notamment grâce à la présence de Woodkid en clôture de soirée.

Mais l’heure n’est pas aux rythmes orchestraux de l’artiste français mais à ceux plus groovy, electro et rock de ACBZ, un groupe local qui assure le début des hostilités.

Entre textes provocateurs teintés d’humour quelque peu coquin, le trio offre un parfait démarrage pour se mettre dans le bain. Sensuelle, langoureuse et groovy, la musique d’ACBZ accueille les premiers festivaliers et commence à en faire remuer certains. Faut dire qu’il est difficile de ne pas taper du pied en hochant la tête sur ces morceaux à la fois pêchus et lancinants.

L’inter-plateau est le moment idéal pour profiter de l’ambiance et faire un petit tour du festival.

Malgré un lieu peu adéquat à mon sens, l’entrée du stade Beaublanc, l’équipe d’Horizons Croisés a su bien aménager les lieux, notamment avec une zone food truck accolée à un petit espace de verdure où l’on y trouve transats en bois et jeux apportés par la Ludothèque de Limoges. Un petit endroit chill non négligeable pour reposer les corps « endoloris » après quelques concerts dynamiques.

La scène principale accueille à nouveau une artiste locale, la jeune Agathe qui tient à elle seule la scène.

Bien que je n’accroche pas à son style de musique, un genre de pop influencé par le R’NB et le rap, il faut reconnaître que l’artiste a une belle prestance et occupe l’ensemble de la scène tout en chauffant le public. Une belle prestation, épaulée par quelques beats que j’ai trouvé très bon, mais à laquelle je ne pourrai pas assister jusqu’à la fin puisque c’est l’heure de retrouver Woodkid pour une petite interview que voici ci-dessous.

Encore un grand merci à Woodkid pour m’avoir accordé de son temps pour répondre à mes questions.

Il est temps de retourner devant la scène principale où joue désormais Laura Cahen. Accompagnée d’une batteuse et d’une musicienne aux synthés, Laura Cahen offre une magnifique performance toute en douceur et subtilité. Mélangeant les genres avec des morceaux teintés d’influences électro ou rock, la jeune artiste surprend à chaque titre. Sa prestation est d’autant plus marquante que sa voix et sa technique vocale sont remarquables. Un beau concert, hypnotisant comme je les aime.

Côté scène B en attendant la clôture de la soirée, c’est le duo Do not Do qui assure le show. 

Entre electro, rock et pop, le jeune duo assure une jolie performance, énergique et planante, où règne une belle alchimie entre eux.

Le moment tant attendu arrive.

Il est environ 23h lorsque la scène principale plonge dans l’obscurité, tandis que les silhouettes des musiciens prennent place. Bientôt une infime source de lumière fait son apparition, les sons s’échappent des instruments, et les chœurs d’enfants font leur apparition dans les enceintes. La batterie et les autres percussions font leur entrée, au milieu de cette nappe musicale pesante, la lumière s’intensifie, les frissons apparaissent à leur tour lorsque l’écran s’anime. Une immense imprimante 3D dessine le logo de l’album S16, sur cette musique épique, sombre et grandiose.

La foule clame son excitation bientôt décuplée par l’arrivée d’une silhouette sur l’estrade qui surplombe la scène.

Une pause fait son apparition, le public s’agite toujours plus, est les premières notes cuivrées font leur entrer, Iron est le premier titre de ce concert de folie. Hypnotique, épique, majestueux et grandiose sont sûrement les meilleurs mots pour décrire la mise en scène de Woodkid. L’aspect classique de sa musique se mêle à la modernité des sons électroniques et des percussions, tandis que les visuels éblouissent les spectateurs. Un immense nuage de fumée où vient s’entrechoquer des blocs de pierre, le tout semble être contrôlé par la minuscule silhouette de Woodkid. L’immensément grand et l’infiniment petit, un thème évoqué avec S16 et qui sera le fil rouge de toute la trame visuelle du concert. 

L’artiste français importe un peu de noirceur et de mélancolie avec le magnifique Ennemy, nous faisant profiter de sa superbe voix.

Les univers de The Golden Age et S16 s’emmêlent, cohabitent, s’imbriquent entre eux à la perfection.

I Love You, Highway 27, The Golden Age, In Your Likeness, les titres s’enchaînent à la perfection. Certains sont encore plus sublimes grâc à la présence des images qui occupent tout le fond de scène. Notamment l’envoûtant Reactor accompagné de ses chœurs d’enfants, et pendant lequel Woodkid se trouve dos à ce qui semble  être une gigantesque spirale de fumée teintée de flammes qui finira par se transformer en une sorte de supernova, que l’artiste dévisage lors du final tout en beauté du morceau.

Woodkid fait même une courte pause où il laisse toute la place à ses musiciens afin qu’ils puissent interpréter un de ses morceaux composé pour les défilés Louis Vuitton. Et là c’est la claque. Même si je connaissais ce morceau, j’ai été frappé par le côté dansant et l’énergie qu’il dégage en live, notamment grâce à l’incroyable énergie du batteur et du percussionniste. 

Minus Sixty One et le puissant Goliath viennent clôturer en beauté le concert devant un public surexcité, qui à grand coup d’acclamations fera revenir l’artiste et ses musiciens pour un rappel sur le désormais fameux Run Boy Run.

Un final en apothéose, avec Woodkid qui harangue la foule, lui faisant imiter un de ses pas de danse avant de lui faire chanter en chœur l’air du morceau. Même air qui restera encore dans l’enceinte du festival alors que l’artiste et sa troupe saluent, le regard amusé et reconnaissant. 

Un bien beau premier jour pour À vos marques…Tapage ! et une magnifique clôture.

2ème jour de festivités pour votre serviteur, (3ème pour certains et certaines), et aujourd’hui c’est en terre inconnue que je navigue. Hormis quelques notions de qui il s’agit aujourd’hui à l’affiche, c’est une totale découverte pour moi. Pardonnez donc le manque de précision sur les morceaux joués par les artistes.

C’est AfroKitchen qui ouvre le bal et accueille les premiers festivaliers sur ses rythmes ensoleillés. Une bonne entrée en matière.

C’est au tour d’Alexis Charrier d’entrer en scène. Au départ seul sur scène, armé de sa guitare acoustique et de sa voix, le jeune homme assure une belle prestation, notamment avec une très bonne reprise de Killing in th Name de Rage Against the Machine. Le concert prend une tout autre dimension avec l’arrivée d’un second artiste, un ami d’Alexis Charrier, qui prend place devant un handpan.

Le duo marche du tonnerre, l’alchimie entre les deux musiciens et leurs instruments est parfaite. La subtilité et la douceur du handpan se mêlent parfaitement aux rythmes secs et entraînants de la guitare. 

Une belle découverte !

Et si je vous dis que la musette et le rap pouvaient faire un bien beau mariage? Non vous n’y croyez pas? Et bien je puis vous affirmer que c’est possible, et que Java vous le confirmera.

Ce mélange improbable, survitaminé par un groupe de gars qui ont une patate d’enfer, a fait le bonheur de bon nombre de festivaliers et festivalières. 

Punchy et dansante, la musique de Java, accompagné par « Sylvester Staline » au chant, que vous avez pu voir dans Soviet Suprem, donne la pêche et l’envie de scander les paroles de ses textes décalés et engagés.  

Le groupe chauffe la foule, c’est un véritable crescendo et un énorme moment de fête, avec même une invasion de festivaliers sur scène pour danser aux côtés du groupe. Encore une très bonne découverte.

La claque de la journée est remise à Dionysos. Inconnu totale au bataillon pour ma part, je peux vous dire que j’ai été scotché par l’énergie qui a émanée du groupe toute la soirée. 

Chaque membre est élégamment habillé, costard cravate pour les hommes, robe pour la violoniste, et costard casquette pour Mathias Malzieu qui débute le concert à l’autre bout de la foule, côté régie. Fendant le public, le chanteur rejoint la scène et à partir de là c’est l’explosion. Ça saute, ça groove, c’est rock, des notes de violon se perdent dans tout ce tumulte. Le public est au rendez-vous, et Mathias interagit avec lui, allant même jusqu’à slamer. Un moment de rock et de belle folie.

L’heure de la clôture arrive, et Asaf Avidan monte sur scène. L’artiste israélien opère un concert hyper calibré, d’une grande subtilité et d’une belle douceur, transportant son public dans une transe silencieuse. Sa voix incroyable résonne dans tout le festival et frappe par sa justesse et sa beauté.

Entre chaque titre, Asaf Avidan échange brièvement avec son public, plaçant quelques notes d’humour et remerciements pour ses musiciens et son équipe. Le concert touche à sa fin lorsque résonne One Day, titre phare de l’artiste, repris en chœur par un public conquis. Après de nombreux applaudissements, Asaf Avidan effectue un rappel, demandant aux spectateurs s’ ils ont une préférence pour un morceau en particulier. Après l’ultime note, les applaudissements font leur retour en masse, tandis que Asaf Avidan et ses musiciens saluent sur scène. 

L’artiste nous aura offert une performance incroyable, généreuse et envoûtante.

Dernier jour de festival, placé sous le signe du rock et du Metal ! 

C’est le groupe local Pineapple qui ouvre les hostilités avec un rock énergique et bien groovy. Les jeunes musiciens assurent sur scène et transmettent leur énergie contagieuse au public. Ça saute, ça interagit avec la foule, bref ça envoie et ça fait plaisir.

Pour la suite il ne s’agit pas d’un groupe mais d’un humoriste, en la personne de Bun Hay Mean. Je trouvais curieux et intriguant de caler un humoriste au milieu d’un festival musical et je dois dire que la performance de Bun Hay Mean et de son acolyte Steve Tran, en première partie, était extrêmement rafraîchissante

Après une annonce au micro de Bun Hay Mean, Steve Tran entre en scène et offre un moment de stand up énergique. La foule est réceptive, et le jeune artiste enchaîne sur l’autodérision, les blagues sur les asiatiques et quelques petits pics d’humour noir et d’autres à destination du gouvernement. Son spectacle se clôturera en musique avec une chanson jouée en direct à l’aide de loop qu’il compose en beatbox. Une très bonne découverte et une superbe prestation pour ce jeune humoriste.

Lorsque Bun Hay Mean monte sur scène le public est déjà bouillant, et l’artiste aussi connu sous le nom de Chinois Marrant va lui offrir un pur moment de rire. Abordant des thématiques liées au racisme, Bun Hay Mean joue des clichés et alterne avec brio entre blagues potaches, anecdotes de vie, petits pics d’humour noir et de vrais instants de bienveillance. On aura même droit à un petit « speech » sur l’usage des téléphones portables, après que l’artiste ait repéré une personne en train de filmer en continu son spectacle. 

« Profitez de l’instant présent »

Une pluie d’applaudissements accueillera son appel à ne pas filmer les prestations des artistes suivants et de juste apprécier le show.

Le spectacle est fluide, Bun Hay Mean rebondit sur les petits imprévus avec talent tout en jouant en interaction avec le public.

Un beau moment de fraîcheur, et une belle prestation avec un super message.

Les organisateurs et la mascotte du festival ont remercié les festivaliers et bénévoles juste avant le dernier concert

Après quelques concerts auxquels je n’ai pas accroché, c’est au tour du dernier groupe de venir clôturer ce dernier jour. On aperçoit que la foule à quelque peu changé depuis les jours précédents et que de nombreux metalleux sont présents. En même temps, c’est Mass Hysteria qui va clôturer cet Urban Empire 2021.

Après ce qui ressemble à une longue attente, les lumières s’éteignent sous les acclamations d’une foule désireuse de pogoter et de headbanguer à outrance. Les quelques lumières restantes permettent d’apercevoir les silhouettes des membres du groupe prendre place avant l’explosion du premier morceau du concert. Il n’aura fallu que quelques secondes pour que la furia s’empare du public tandis que résonne Chiens De La Casse

Fin du morceau, brève présentation et le groupe enchaîne pour le plus grand bonheur du public. Reprendre Mes Esprits, Arômes Complexes, Nerf de Bœuf, Furia, World’s on Firele groupe jongle entre tous ses morceaux, des plus récents à ceux des premiers albums. Chaque morceau génère une ambiance fédératrice, festive… et déclenche de nombreux sourires. La chanson Plus Que Du Metal, sera l’occasion pour le public de faire deux wall of death, il faut dire assez costauds .

Quelques secondes avant l’impact

L’énergie du groupe aura contaminé le public pendant plus d’une heure et demie, et elle sera saluée en masse par les spectateurs. Photo souvenir pour le groupe, puis quelques jets de baguette et autres médiators pour les quelques chanceux et plus habiles à les attraper, et enfin retour aux loges et au calme sur le Urban Empire après 4 jours de festivités.

On repart ravi, les oreilles sifflantes de plaisir, les yeux plein de souvenirs et on croise fort les doigts pour une nouvelle édition en 2022.

Encore un grand merci à toute l’équipe du Urban Empire pour sa gentillesse, sa bonne humeur et son accueil, et merci de m’avoir permis de couvrir ces superbes moments de fête !

Toutes les photos sont à retrouver sur le Facebook et Instagram de l’Imaginarium – Photos & Vidéos

Alexandre Vergne