Les COWBOYS FRINGANTS : le show à l’armoricaine !

Me voici de nouveau sur la piste des Cowboys Fringants.

Ce sera, en ce qui me concerne, le Breizh Tour Fringant !

Surtout si l’on considère que Paris est la 3ème ville la plus peuplée de natifs bretons…

Cap donc sur la capitale pour les retrouvailles.

Avec les amis d’abord. Cousins Fringants anciens et nouveaux, unis dans la même ferveur pour le gang de Repentigny.

Retrouvailles avec le groupe bien sûr, dont nous n’avons pu humer que de loin les effluves des shows des Antipodes, saupoudrés d’un zeste des Nuits de Repentigny.

De quoi mettre l’eau à la bouche à tout un peuple de doux dingues frustrés de sensations fortes depuis bien trop longtemps…

La veille, les Cowboys ont mis à genoux 10 000 lyonnais enthousiastes et passablement déchainés !

La cerise sur le gâteau de cette tournée sera Marie Annick Lépine en ouverture, venue présenter son tout récent album qu’elle défend avec verve et dextérité, accompagnée de quelques guests, transfuges des Cowboys ou pas…

Des types à la main sûre et aux gestes précis. Mais nous en reparlerons…

Une petite clopinette en terrasse et je gagne ma place pour assister au grand retour…

Car ce soir, je ne suis pas tout devant avec mes potes. Pour une fois je la joue pro…

Dans le pool presse juste à côté de Cédric du Journal de Québec, qui publiera à la une, la photo de Gwen, Marie, Ophélie et Seub, l’homme aux 54 shows (record européen ?)… Les amis du premier rang et compagnons du road trip à venir… Ils sont là les larmes aux yeux, tout à leur bonheur et leurs émotions de retrouver leurs idoles… La Compagnie Sweet Lulaby !

Donc ce soir, grâce à Caroline, une attachée de presse en or massif, je suis le Tintin reporter de notre petit Webzine, dans un Bercy chauffé à blanc. Et cerise sur la Queue de Castor, mon Sylvain de photographe, en fosse avec son pass-média, partagé comme moi entre la cohue libératrice ou le sens du devoir d’informer nos lecteurs !

Prêt pour le Breizh Tour Fringant couvert par les Pieds Nickelés ? Alors suivez le guide !

A peine assis et déjà, mais je devrais dire ENFIN ! Ils sont là…

A la 4ème date annoncée, après 3 reports et 2 années maudites.

On peut sans honte sortir le mouchoir de larmes de nos poches…

L’émotion de la musique bien sûr et l’émerveillement devant ce show à l’américaine.

Les Cowboys Fringants nous sortent du désert où nous errions et nous projettent à Las Vegas, sur une scène saturée de lumières, aux motifs psychés ou géométriques…

Les Maisons Toutes Pareilles…

Les Cowboys nous parlent d’Amérique et s’en donnent les moyens.

De mon poste d’observation dans un fauteuil de pacha, le spectacle est total.

Graphiques, poétiques, les lumières et les projections d’images sont une vraie réussite, et l’on régale les yeux autant que les oreilles. Car au niveau du son, le curseur est monté d’un cran, avec Pierre Fortin derrière les fûts qui donne une dynamique rarement atteinte auparavant. Le fidèle Dan Lacoste et le nouveau J S Chouinard pour des joutes de guitares grandioses. Ce sont bien plus que des mercenaires.

Et nos Cowboys d’amour, comme dit si bien Marie-Annick ?

Marie justement, en meneuse de revue, qui parait presque intimidée, mais fait valoir ses 25 ans d’expérience.

C’est bizarre, mais elle occupe bien plus l’espace qu’en solo, c’est là son vrai terrain de chasse !

Karl Tremblay en maitre de cérémonie, l’émotion à fleur de peau, et qui faillit ne pas se planter dans les textes.

Bon, pour ceux qui ne savent pas, un show des Cowboys sans « trou » de Karl n’est pas un vrai show… Alors à soirée exceptionnelle, plantage exceptionnel, sur les Etoiles Filantes, rien que ça…

Merci Karl on t’aime !

JF Pauzé sérieux comme le clown blanc et le professeur Jérôme Dupras en Auguste amuseur de foule.

La team est telle que dans nos plus beaux souvenirs.

Le public ne s’y trompe pas, et après une magnifique ovation, portera le band tout le long du concert sans faiblir.

Je sors de ce show aussi sonné que si j’avais sauté 2 heures sans m’arrêter. Le gros son ça calme…

Après ce Bercy, monumental d’émotions et de retrouvailles diverses, direction la riante cité de Brest, là-bas tout au bout du continent…

Les 3 gars dans la voiture pour les 600 bornes et les filles en ordre dispersé.

Nous avalons deux crêpes sur un kil de cidre et partons en virée nocturne…

De manière tout à fait fortuite, nous croisons Pierre Fortin et Nicolas Boulay le trompettiste, dans un des rares pubs ouvert un lundi soir de février.

Je félicite Pierre pour son travail sur l’album de Marie-Annick Lépine en tant que musicien et réalisateur, avec son compère JS Chouinard embarqué aussi dans la tournée. Pierre Fortin est assurément un homme à suivre dans le paysage musical québécois.

Brest Aréna 16h00, il n’y a personne à part nous… Du vent, un petit crachin pénétrant, un froid qui s’immisce jusqu’au fond des os.

Le gang de fadas n’a peur de rien et c’est toujours l’occasion de faire de nouvelles connaissances et de nouvelles expériences… Pour ma part se sera le pass-photo, pour pallier la défection de Sylvain qui veut profiter à fond de son 22éme show un mardi 22/02/2022 ! Pour l’occasion, il bricole une demande spéciale pour Banlieue. Sa toune préférée qu’il n’a jamais eu en concert…

Bon je m’y colle, mais je vous préviens, même avec mon portable j’ai du mal…

Arrive la fosse… Je ne suis pas très fier… Je rejoins vite fait les autres. Une barrière nous sépare mais le cœur reste du même côté…

Un petit vigile : qu’est-ce-que vous faites là ?

Photo Média…

Il est où votre appareil ?

Là…

Je sors piteusement le Compact modèle Instamatic que ce lâcheur de Sylvain m’a refilé.

C’est pour quel journal ?

« A vos marques Tapage »… Mon photographe m’a lâché mais je vais faire avec…

Rigolade générale…

Vous vous foutez de moi ? Je vais voir ça avec la prod…

J’attends, me sentant de moins en moins à ma place.

Et Marie-Annick Lépine en sauveuse, est arrivée avec son mini show plein de fougue et de grâce.

J’ai fait comme les autres, j’ai tout vu d’un seul œil, appuyant fébrilement sur la gâchette tel un jeu vidéo où il faudrait faire rentrer des gens, des musiciens en l’occurrence, dans une toute petite boîte. Je mitraille une Marie-Annick épanouie, une Catherine Durand somptueuse avec ses bottes et sa Gibson acoustique. Je mitraille aussi un batteur qui bouge trop, sans compter deux purs cowboys, le taciturne Dan et le faux calme JS Chouinard… Un régal…

Ne demandez pas de tirages, tout est flou… Ben oui quoi, danser en prenant des photos c’est un métier… que je n’ai pas ! Celles des Cowboys Fringants seront bien meilleures… Et le vigile m’a gratifié d’un beau sourire en sortant de la fosse…

« …C’était toujours ben ça d’gagné !… »

A Brest la setlist fut sensiblement la même qu’à Paris.

Un savant mélange de vieux compagnons d’écoute que sont la Manifestation, la Reine, l’Hiver Approche, Ti’cul, le Shack à Hector et Joyeux Calvaire… Et des deux derniers albums avec Octobre, Bye Bye Lou, Sur Mon Épaule et Les Maisons Toutes Pareilles en ouverture. Avec les incontournables et toujours aussi intenses, Les Etoiles Filantes, Plus Rien, Paris Montréal, Droit Devant…

Mais il semble que le public breton attend avec impatience les chansons à boire et de marins, que sont Marine Marchande et la fabuleuse découverte en live d’une mémorable Traversée !

« …Whisky ! Y’ou S’qu’il est l’Whisky ?

L’Eau Douce ça rend Malade ! … »

Bien sûr ils gardent le meilleur pour la fin, avec cette vision d’une Amérique au bord de l’apoplexie qui court à sa perte et entraine le Monde à sa suite. Le tout vu dans la lorgnette du rétroviseur d’un camion.

Quel que soit le lieu, le public adoube cette immense chanson qu’est l’Amérique Pleure. Et qui va rejoindre au firmament de la setlist le rang des incontournables.

Je sors de ce show avec une impression mitigée.

Devant un public semi apathique, le groupe lui était bien au rendez-vous. Beaucoup plus détendu qu’à Paris, fournissant une prestation pleine d’énergie et de désinvolture… Marie-Annick se permettant même quelques couacs très inhabituels chez elle… C’est Karl qui déteint ?

Mais un show des Cowboys Fringants reste un show des Cowboys Fringants, et qu’elles soient filantes ou pas, les spectateurs sortent de là avec des étoiles plein les yeux.

23/02/2022 Zénith de Nantes.

Le show parfait ! Dixit JS Chouinard. Et de l’avis de mon gang de fêlés, il a mille fois raison ! Un groupe sûr de son art, libéré de la pression de Bercy et de la langueur brestoise. Avec un JF en totale roue libre dans ses duos avec Marie et dans ses gigues endiablées… Et les sketches d’un Jérôme à la douce folie, en rabatteur de foule ou sidérant Air Guitariste. N’hésitant pas à se jeter dans la foule ou à consoler la veuve et l’orphelin…

Marie attentionnée qui repère la demande spéciale de Sylvain et après négociation avec Karl et JF nous offre Banlieue sur un plateau d’argent au beau milieu de 8 Secondes !

Le public nantais est à l’unisson, chantant, sautant, tapant des mains et riant aux facéties.

Les Cowboys Fringants ont l’art de savoir sublimer un répertoire déjà abouti. En témoigne le final épique de Plus Rien, le morceau apocalyptique, avec une Marie-Annick qui vocalise dans un état extatique…  

Nous aussi, nous sortons tous de là dans cet état extatique.

Ce groupe sait se faire aimer, nous faire réfléchir, et déclenche en nous des émotions irrépressibles…

Tant Qu’on Aura de l’Amour…

Les Cowboys Fringants / La Tribu / Les Deux Belges

Le Rascal (Photos : Sylvain Costes de l’Agence Fringante)