Ce week-end de 1er mai, direction Seissan-Gers, capitale de la Tziganie, pour un festival à taille humaine et à l’ambiance bon enfant…
L’affiche est alléchante et le pays enchanteur, laissez-vous faire un de ces jours, ce n’est que du bonheur (dans le pré…) !
La Tziganie, c’est ce pays sans frontières, où l’on voyage sans passeport.
C’est un état d’esprit, pas un état civil. Les gens s’y reconnaissent et s’y sentent bien.
Un pays régi par la musique et une envie de fête et d’insouciance communicative…
Le public ne s’y trompe pas, qui vient en nombre et qui revient.
Pour rejoindre le site principal, on passe par le Off, son village de roulottes, son espace culturel, son cabaret et sa baraque à churros.
Charmant comme tout…
Sur le site, un chapiteau à moitié ouvert sur une demie arène… Original…
Le tout cerné, par de la bouffe, du merchandising, des toilettes sèches et des tentes espaces-détente.
Rien ne manque !
On démarre en douceur et dans le charme avec la chanteuse hongroise Monika Lakatos accompagnée des Gipsy Voices. Sa voix a ce grain particulier, un peu acidulé à la Mitsoura…
Pour la musique, deux guitares et un bidon de lait suffisent à restituer une musique haute en couleurs, dans le plus grand respect de la tradition.
Avec le Karandila Orchestra et Ivo Papasof en featuring, c’est une tornade de cuivres qui s’abat sur l’assistance.
Du cuivre, on va en bouffer pendant 3 jours, au moins une fanfare sur scène par soirée et entre les sets d’autres fanfares déambulent sur le site…
De quoi forger les casseroles pour le reste du quinquennat…
Un petit tour par le Balkanska Kafana où le Dario Ivkovic Trio fait danser l’assistance dans un style swinguant et soyeux… Un régal…
Minuit, retour vers la grande scène pour Balkan Beat Box, et je ne vous cache pas que je suis pas mal là pour eux.
Et pas déçu le gars, un set impeccable qui brouille les pistes et mélange les genres. Tout ce que j’aime, de la Salsa dans le klezmer, du reggae dans l’électro et du hip-hop dans les Balkans !
BBB est grand !
On finit sur le set DJ de Shantel pour atterrir plus que pour décoller, décidément je le préfère avec son groupe, mais c’est cool de le voir…
Samedi, jour de pluie. On se consacre sur deux groupes, le Ionica Minune Sextet, le band de l’accordéoniste le plus rapide du Monde et le Soviet Suprem que tout le monde attend au tournant.
Bon c’est vrai qu’il joue vite le père Minune, mais c’est pas pour ça qu’il faut que les autres fassent la course !
Un set à vous mettre hors d’haleine entre la clarinette et le cymbalum !
La pluie redouble pour accueillir le seul show occidental autorisé par le KGB…
Sylvester Staline, John Lénine et DJ Khrouchtchev sont dans la place !
Soviet Suprem balance la sauce et c’est la débandade !
La foule est en délire, gros son et dérision font bon ménage pour la révolution du dancefloor !
Et il est normal qu’en grand con-quistador le père Poutine en prenne plein la poire !
Trempés mais conquis, nous rejoignons nos pénates…
Dimanche, contre toute attente, il ferait presque beau !
Et c’est tant mieux car il y a du lourd !
On se pointe sur les coups de neuf heures tout juste pour Ekrem Mamutovic Orkestar…
Tiens une fanfare…
Mais Ekrem a juste gagné 3 fois la trompette d’or au festival de Guca, c’est comme les J.O. mais pour la trompette…
Du top niveau dans la fanfare donc et un franc succès aussi.
Quoi de plus normal au pays des bandas ?
A partir de là, la soirée est tombée dans l’irrationnel…
Kultur Shock qui porte tellement bien son nom a déboulé sur scène.
Du Métal chaud brulant, une voix gutturale, un guitariste incendiaire…
On s’est trompé de festival ? Hellfest ?
Non, car ces Gogol Bordello sous acide ont dans leurs manches deux nénettes fabuleuses, au violon et au saxo !
Et le choc des cultures a effectivement lieu, la fusion même tellement c’est intense…
Le punk rock du groupe atteint le lyrisme par des fulgurances du folklore des Balkans.
On passe par toutes les émotions et l’on s’en délecte…
Une réelle découverte !
Enfin ceux que tout le monde a l’air d’attendre et qu’à ma grande honte je ne connais pas, Dubioza Kolektiv vient clôturer la fête !
Dubioza c’est un peu l’équipe de foot yougoslave qui aurait dû gagner l’Euro 92, si elle n’avait pas été fauchée en plein vol.
Une somme de talents venue de Slovénie, Croatie, Serbie et Bosnie-Herzégovine…
Mais si les footeux n’ont rien gagné, les musiciens ont pris tous les cœurs…
La folie furieuse s’empare de la foule !
Là aussi le mix est intense entre ska-punk et rap balkanique…
Le set est jubilatoire, comme si Ska-P avait bouffé du Manu Chao.
L’enthousiasme des ces gars nous emporterait au bout du Monde.
Plus qu’a atteler le cheval à la roulotte et suivre les étoiles…
Nous quittons à regret ce pays magique, avec le sentiment qu’une racine commune engendre la diversité.
Dans tous les cas, les musiques de la Tziganie grouillent d’Humanité et de joie de vivre.
Nous y reviendrons c’est sûr !
Viva la Tziganie !
LE RASCAL (en mode Kosovar) qui remercie l’organisation pour sa gentillesse et sa disponibilité.