Pour cette nouvelle édition de juke-box, voici quelques albums de groupes que j’ai eu la chance de croiser durant cette période estivale. Accordez vous encore un petit moment de vacances et laissez-vous embarquer dans La Balkanitude dans tous ses états !
Pour commencer en beauté : « champagne for gypsies », le dernier album sorti en 2012 du maître en la matière, Goran Brégovic. Accompagné du Wedding & Funéral Band, Bregovic nous plonge au cœur de ce folklore traditionnel, avec ses voix chaudes et puissantes, ses violons , accordéons et autres mandolines, sans oublier cette rythmique énergique et cuivrée incontournable de ce genre musical. Avec « Champagne for gypsies », tous les ingrédients sont réunis pour faire de cet album celui du métissage. Dès le premier titre, «Presidente» , un flamenco groovy balkan, en duo avec les Gypsy kings, la couleur est annoncée ! Puis arrive « Be that man » dans la mouvance de la B.O. d’Arizona dream, pour continuer avec la reprise de « Bella Ciao » qui donne vraiment du baume au cœur, surtout en ce moment ! Quant au surprenant « boogie Inca woogie » je vous laisse le découvrir ! Pour conclure, «Champagne for Gypsies », vu l’état où semble se trouver Mister Brégovic sur la pochette de l’album, on devine qu’il est content d’être heureux ! Mais attention, Goran, l’alcool est dangereux pour la santé ! Ziveli !!!!
Champagne for Gypsies de Goran Bregovic, Mercury, 2012 / 11,47€
Pour continuer notre périple initiatique, direction Paris, où est né le Ziveli Orkestar et leur troisième album sorti en 2015 « yashaaa… !!! » Cette belle fanfare composée de pas moins de neuf musiciens ( trois tubas, deux trompettes, batterie, guitare, saxophone et violon !) accompagnés, difficile de l’oublier, par Suzana Djordjevic, la chanteuse et unique touche féminine du groupe, va vous enchanter les oreilles ! Formé en 2006, Ziveli, avec ce dernier CD, nous offre douze compositions originales dans la plus pure tradition des Balkans. Un univers qui vous embarque vers les régions slaves, voire bien plus loin encore, du côté de l’Orient, subtil mélange entre la culture tzigane et celle colorée du Maghreb avec un jeu de darbouka et de bouzouki qui se rajoute aux autres instruments. Un album festif, porté par la sublime voix suave de Suzana (Euh… Je crois que vous aurez compris : je suis fan !!!) à écouter sans modération ! Si vous avez l’occasion de les croiser au détour d’un festival, ils vous apprendront certainement le « kolo », cette danse traditionnelle de Serbie pour faire la fête « jusqu’au bout » ! Yashaaa… !!!
Yashaaa… !!! de Ziveli, ZN productions, 2015 / 15€
Restons du côté de la capitale avec les gadjos de Montreuil d’Aälma Dili. Le Balkan Power Musika nous propose un E.P de cinq titres « fush, fush » sorti en 2015, composé de quatre compos et d’une reprise du célèbre morceau « Apache » des Shadows, arrangé avec brio par cette fanfare à cordes. Effectivement, avec Emilio Castiello ( violon, mandoline, chant), Benoit Vincent ( guitare, chant), Benoit Dantec alias Johnny Montreuil (contrebasse, chant) et Clément Oury (violon) nul besoin de tambours et trompettes pour qu’ils vous fassent entrer dans la danse, qu’ils vous proposent d’ailleurs mesdames, de vous faire découvrir avec leur « Kenavo Narvalo » (Attention ça donne soif ! ). Ne nous laissons pas distraire… » Fush, Fush » se découpe en deux parties : la première qui aurait pu être composée pour le générique d’un film sur la mafia sicilienne ( vraiment, on s’y croirait ) et la deuxième qui nous rappelle qu’Aälma Dili est surtout là pour nous faire partager ce goût intense de la culture balkanique, riche en émotions de toutes sortes… Allez, une petite danse serbe avec le titre « Jérémi kolo » et maintenant si j’ai un conseil à vous donner, c’est celui de courir acheter cet EP de toute urgence ! Pensez à moi en écoutant « Teli Teli » , ça vaut le détour ! Les Apaches sont actuellement en studio pour l’enregistrement de leur prochain album, on a hâte !!!!!
Fush Fush d‘Aälma Dili, Vlad productions, 2015 / 8,29€
L’Ardèche, vous connaissez ? Et le fil d’Ariane ? Laissez moi vous les faire découvrir au travers de leur premier album « Dédale » sorti en 2014. Ces six potos, tous venus d’horizons différents, ont réussi à tisser leur fil sur le plateau ardéchois, centre névralgique du gang. L’air doit y être bon pour l’inspiration puisqu’ils nous livrent quatorze compositions d’une musique qui va bien au-delà de la tradition balkan, mais toujours dans le respect des codes. Avec « on r’commence », leur premier titre, ne vous fiez pas à la douce mélodie que nous envoient les violons, car très vite nous voilà transportés dans une danse frénétique et rythmée. Accrochez vous, il y a de quoi y perdre le souffle !!! « Le russe blanc de la mer rouge » (mon coup de cœur de cet album) me fait penser à ces chants de marins que Laetitia, accordéoniste et chanteuse, nous transmet avec beauté et passion, un pur voyage sur la mer Baltique ! Changement de décor, « le Rebetiko d’Alice », un métissage entre tango et mélopées tziganes, ne manquera certainement pas de vous faire trémousser sur votre siège ! Ne croyez pas que je vais vous dévoiler tous les titres de ce « dédale » ! Je vous laisse le soin de le découvrir et de le faire partager, ce labyrinthe de la vie, dans lequel nous emmène et nous guide le fil d’Ariane. Faites éclater au grand jour, la musique…leur musique.
Dédale du Fil d’Ariane, 2014 /en écoute sur Soundcloud et sur leur site (ou vous pouvez les contacter pour acheter le CD !)
Bruno Robert