Voici quatre albums qui ne manqueront pas de réchauffer cette fin septembre pour le moins hivernale ! De Barcelone à la Nouvelle-Calédonie, de chants révolutionnaires en passant par de l’ électro « vintage »… Surfez sur de bonnes vibes !!!
Une touche de musique aborigène, une pincée d’instruments indiens accompagnés de mantras millénaires, saupoudré de teintes soul, le tout s’appuyant sur la puissance du reggae, voilà une parfaite introduction au vaste univers artistique de Marcus Gad. Après deux superbes EP « Soul Talk (2015) et Purify (2016) », il nous propose de découvrir son premier album officiel « Chanting », sorti le 14 avril dernier. Issu des terres multiculturelles de la Nouvelle Calédonie où la nature et les coutumes tribales sont encore magnifiquement préservées, son paysage musical met en lumière la culture si singulière de cette petite île du pacifique sur du reggae roots engagé, méditatif et chargé de symboliques. Allez, respirez profondément et laissez-vous porter par « Chanting » signifiant littéralement « psalmodier » où chaque morceau emporte l’auditeur vers un nouveau voyage à la destination sonore inédite. Treize titres développant des thématiques profondes, aux multiples influences subtilement distillées où l’harmonie des voix et des mélodies nous entraine dans de nouvelles réflexions, à l’heure ou de grands défis s’imposent à l’humanité. L’album a été enregistré en condition live avec son groupe « Tribe » au studio Davout à Paris, le tout accordé en 432Hz, une fréquence réputée pour avoir une résonnance spéciale sur notre organisme et où l’on peut retrouver sur « Kanaké » le chanteur du groupe « A7 JK » (seul featuring de cet opus) l’une des voix les plus écoutées de Nouvelle Calédonie, ainsi qu’un vibrant hommage sur « Keep cool » à Marcus M. Garvey, un poème mis pour la première fois en musique par Marcus Gad. Soucieux de rester fidèle à son engagement pour la terre, « Chanting » est sorti en Digifile, format écologique sans boitier plastique ni agrafe avec un artwork réalisé par un artiste local sur la technique traditionnelle kanak des bambous gravés. Plus que de la musique, son œuvre à la fois riche et dotée d’une forte identité, nous invite à vivre tout simplement une expérience sensorielle et dépaysante !
Chanting, Marcus Gad & Tribe, Natural Prod, avril 2017, CD: 14€
Si leur nom fleure bon (phonétiquement) le Massachusetts, Boztown est un collectif bien français ! Créé en 2013, il réunit en son sein des artistes sous influence Trip-Hop (producteurs, compositeurs, musiciens et dessinateurs) qui nous offriront en 2015 un premier album electronica « The Foundation », première pierre d’un projet qu’ils commenceront à peaufiner et à mûrir dès 2016. Et ils ont bien bossé les boztowniens : pour preuve, ce second album à l’ambiance « Vintage » qui vient de sortir en juillet dernier ! Leur vaisseau « Diskover » ne manque pas de carburant pour nous embarquer dans un voyage à travers les époques et les genres, dans une mécanique bien huilée Soul, Jazz, Pop et Funk de la belle époque, samplés sur un beat hip-hop qui balance grave. Boztown nous donne envie de faire le tour de la galaxie, musique à donf, avec ce « retour vers le futur » entre banane et pattes d’eph’ ! I feel good !
Diskover”, Boztown, 2017/ Dloaw & co / Téléchargement sur Bandcamp
Si vous aimez le mélange subtil de styles, sur une musique riche, éclectique qui fait danser et pleurer en même temps, alors un conseil… Procurez-vous au plus vite le nouvel album de La Cafetera Roja « One shot » ! C’est en 2008, à Barcelone, dans les rues de la capitale catalane que se rencontrent ces six musiciens à la nationalité cosmopolite (français, espagnols, autrichiens), une mosaïque urbaine à la croisée des influences, d’où ils tirent une identité musicale sans frontières, où chacun amène son univers artistique et culturel. Navigant entre spleen et exaltation, les émotions s’entremêlent sur des sonorités pop, rock, hip-hop, riche de mélodies fluides et imprévisibles. Ce quatrième opus oscille librement entre le flow hip-hop vitaminé du MC Anton Dirnberger, le chant sensuel et fragile d’Aurélia Campione et les rythmiques harmonieuses de guitares électriques, violoncelle, basse, batterie, claviers, offrant un métissage aux couleurs accrocheuses et généreuses. Ce nouvel album l’atteste : La Cafetera Roja se joue toujours des contrastes et des styles et une chose est sûre, ils ne manqueront pas de faire bouger les têtes !
One Shot, La Cafetera Roja, 31 mars 2017, Green Piste Records, CD : 15€, vinyle+CD offert : 20€
Toulouse… Bastion des chants révolutionnaires ? Il faut croire que oui ! Le troisième album de El Comunero, « Son de la Barricada » revisite des grands airs de révolte entre l’Espagne républicaine et l’Amérique latine rebelle. Depuis 2008, les chanteurs et musiciens de L’ Air de rien, Les Hurlements d’Léo, Anakronic Electro Orkestra, Elektric Geïsha, collaborent à ce projet pour faire revivre ces chants de lutte afin qu’ils ne finissent pas dans le ciel noir de l’oubli. De «Son de la Barricada» la chanson titre inspirée de la grève et des répressions qui eurent lieu à Oaxaca au Mexique en 2006, en passant par « A la Huelga » tube de la Révolution espagnole de 1937 et «La Partida », hommage vibrant à Victor Jara (compositeur de cet instrumental et qui fut l’une des nombreuses victimes des sbires de Pinochet), par des arrangements puissants et des orchestrations variées, ces versions sont tellement communicatives que l’on ne peut rester insensible à ce vent contestataire !
« Son de la barricada », El Comunero, Tu veux qu’on en parle, 2017 /12,99€
Bruno Robert