Si vous êtes adepte des traditions de Noël et des petits (ou gros) cadeaux sous le sapin, la sélection de beaux livres que je vous propose aujourd’hui devrait vous donner quelques idées ! Et si les sempiternelles fêtes vous gonflent, faites-vous tout simplement plaisir !!! Photographie, peinture, street art, musique, poésie, littérature classique, nature… Qu’ils soient savants, émouvants, drôles, passionnés, ou tout ça à la fois, il y en a pour tous les goûts et pour tous les budgets ! Je vous invite également à aller jeter un oeil sur les expos sur Joan Miro (Grand Palais) et Willy Ronis (Pavillon Carré de Baudouin) et sur celle de Christian Lacroix qui expose à la galerie Gallimard son travail sur « La princesse de Clèves »…. Allez, bonnes visites et bonnes lectures à toutes et à tous ! Et à très bientôt pour une prochaine moisson !
Pendant sa longue et prolifique carrière, Willy Ronis a photographié les rues et le peuple de Paris. Il a bourlingué en France et à travers le monde et, en homme engagé, il fut de toutes les manifestations populaires. Il a également immortalisé les personnalités de l’époque et nous a offert des instantanés émouvants sur sa propre vie de famille… A chaque fois, de son œil tendre et malicieux, il a su capter l’air du temps et la vie dans toute sa simplicité, des vies ordinaires qui deviennent uniques pour celui qui sait les regarder avec bienveillance et humanité : deux qualités qui indéniablement, définissent à merveille ce grand Monsieur… En plus de son immense talent, Willy Ronis était aussi un homme profondément généreux qui a légué à l’état français, de son vivant, cinquante ans de travail réunis en six albums (des années 1920 à 2000), près de 600 photographies sélectionnées et commentées par ses soins d’anecdotes et de détails techniques … Une sacrée page d’histoire ! Ce trésor est exposé jusqu’au 2 Janvier prochain à Paris au pavillon Carré de Baudouin. Mais si vous n’êtes pas parisien, ne désespérez pas ! Le magnifique ouvrage que je vous présente aujourd’hui reproduit l’intégralité des albums du grand Willy Ronis, en six cent pages qui nous révèlent toute la beauté et l’essence de son travail ! Vous y trouverez également en introduction un texte d’accompagnement rédigé par le chargé de collections de la Médiathèque de l’architecture et du Patrimoine et des références bibliographiques en annexes. « Je ne crois pas du tout qu’une fée spécialement attachée à ma personne ait, tout au long de ma vie, semé des petits miracles sur mon chemin. Je pense plutôt qu’il en éclot tout le temps et partout, mais nous oublions de les regarder. Quel bonheur d’avoir eu si souvent les yeux dirigés du bon côté ! ». Cette phrase de Willy Ronis résume à elle seule la modestie et la faculté d’émerveillement dont cet artiste était naturellement doté… Quel bonheur en effet vous nous avez donné, Monsieur Ronis, grâce à votre regard attentif et bienveillant, toujours tourné du côté de l’humanité ! Un ouvrage incomparable à s’offrir ou se faire offrir… Il est somptueux !!!
Willy Ronis par Willy Ronis, Flammarion, 2018 / 75€
Réédité pour la troisième fois depuis 2002 (revu et augmenté à chaque fois, bien sûr !), cet essai particulièrement « pointu », réalisé par Michel Poivert, aborde la relation complexe et controversée entre l’art contemporain et la photographie contemporaine. En sept chapitres abondamment illustrés de cent cinquante photographies réalisées par une centaine d’artistes du monde entier, cet érudit, historien de la photographie, commissaire d’exposition et professeur à la Sorbonne, dissèque la portée esthétique et éthique des pratiques photographiques (reconnaissance sur le statut artistique de la photographie, images culturelles et images esthétiques, retour sur l’origine et l’originalité de la photographie, ambiguïté des images dans le photojournalisme…) nous amenant à une réflexion profonde sur la portée de l’image, sur son historicité et sa légitimité. Complexe et passionnant, cet essai est décidément l’ouvrage de référence sur la question.
La photographie contemporaine par Michel Poivert, Flammarion, 2018 /29,90€
A l’occasion de la grande exposition sur Miro au Grand Palais (visible jusqu’au 4 Février prochain), cet ouvrage de Rémi Labrusse, publié en 2004, vient d’être réédité avec une mise à jour des données historiques et un approfondissement de l’étude de certains aspects de la vie de l’artiste (lectures, amitiés, sources d’inspiration, sens de certaines œuvres clés…), proposant un aperçu biographique général et une analyse des œuvres de l’artiste dans la période de l’entre deux guerres, de sa première installation à paris au début des années 20 à son exil à Palma au début de la seconde guerre mondiale. Rémi Labrusse, à travers ce texte de référence, explore avec une belle précision et une sérieuse érudition les étapes du parcours artistique de cet artiste phare qui voulait « détruire tout ce qui existe en peinture », casser la tradition de la représentation en Occident afin de faire émerger un nouveau savoir de ces ruines. Une quarantaine de reproductions de ses œuvres, de nombreuses notes, une bibliographie et un index de l’ensemble de ses œuvres complètent cet ouvrage exhaustif qui ne laisse aucune zone d’ombre planer sur la vie et l’œuvre de l’artiste catalan. Bluffant !
Miro : un feu dans les ruines de Rémi Labrusse, Hazan, 2018 /25€
La peinture est un art du silence et bien des tableaux gardent jalousement leur part de mystère : les énigmes que ceux-ci recèlent ont fait couler beaucoup d’encre, fait plancher bien des spécialistes et délié bien des langues pour tenter de percer leurs secrets ! Cet ouvrage nous propose une centaine de toiles qui, malgré d’actives recherches, sont restées des casse-têtes quant à leur interprétation ou sur l’identité des personnages qu’ils représentent. Et c’est passionnant ! On suit les cheminements de Gérard-Julien Salvy qui nous offre pour chaque œuvre quelques pistes pour tenter de résoudre ses mystères, comme on lirait un bon roman policier, truffé d’indices et de rebondissements ! Qui apparaît dans le miroir des « époux Arnolfini » de Jan Van Eyck ? Et le fameux sourire de Mona Lisa, à qui s’adresse t-il ? Mais où sont donc passés les bébés sacrifiés du « massacre des innocents » de Bruegel l’ancien ? Que contient la lettre que tient à la main le pape « Innocent X » dans le tableau de Vélasquez ? Que contemplent les personnages de « Il Mondo Novo « de Tiepolo ? Vous n’aurez pas forcément de réponses à ces questions (et à bien d’autres encore), toute explication n’étant bien sûr que simple hypothèse ! Mais vous apprendrez à regarder ces œuvres différemment, de manière approfondie… Une manière ludique d’aborder l’histoire de l’Art, dans un langage accessible à toutes et à tous !
100 énigmes de la peinture par Gérard-Julien Salvy, Hazan, 2018 /39€
L’homme a toujours entretenu une relation particulière avec l’animal. Si on se plonge dans l’histoire de l’art, sa représentation est largement répandue dans la peinture, mais aussi dans la littérature, la BD, l’héroïc fantasy ou le cinéma, sous des formes traditionnelles ou fantasmées. Le Street Art ne fait pas exception à la règle, bien entendu, et le bestiaire dans l’art urbain tient une place de choix ! Dans ce formidable ouvrage, vous allez parcourir son histoire et son évolution en trois chapitres extrêmement clairs et bien documentés (« Bestiaire fantastique et histoire de l’art », « Bestiaire fantastique et art urbain » et « Les monstres attaquent la ville ») avant de découvrir la richesse et la diversité de sa représentation à travers les œuvres d’une vingtaine d’artistes qui nous offrent avec un sacré talent leur vision de l’animalité : monstres gentils façon cartoon, mutants, écorchés vifs, animaux totem psychédéliques, créatures hybrides, animaux « recyclés », monstres, mechanimals… Les bestiaires de ces artistes, quel que soit le support choisi et le procédé utilisé, qu’ils soient gigantesques, inquiétants, minuscules ou drôles, interpellent le chaland par leur originalité et l’énergie créative qu’ils dégagent. Souvent militants et engagés pour la cause animale et contre le consumérisme, les auteurs de ces fresques dessinées ou de ces installations qui se fondent dans la jungle urbaine, envoient clairement des messages contre la folie des hommes qui détruisent à tour de bras la planète et ceux qui en sont locataires… Habillant les murs lépreux de nos cités, les façades borgnes et les usines abandonnées, se nichant sur une arête d’escalier ou au creux des portes cochères, ces œuvres étonnantes, humoristiques, poétiques et parfois choquantes, offrent aux regards des flâneurs la vision d’un monde onirique qui éclaire la grisaille ambiante : leurs animaux fabuleux, qui portent en eux « la beauté des rêves et l’exactitude des cauchemars », s’exposent aux yeux de tous dans le théâtre de la rue, comme un atelier d’artiste à ciel ouvert, s’intégrant dans l’urbanisme comme une pièce de puzzle manquante… Cet ouvrage nous offre toute l’essence et les subtilités d’un art que l’on aimerait admirer à chaque coin de rue, en toute liberté…
Le bestiaire fantastique du street art de Codex Urbanus et Chrixcel, Alternatives, 2018 /29,90€
Si vous êtes un amoureux de l’art sous toutes ses formes et que vous adorez arpenter les bois cirés des musées, voici l’agenda qu’il vous faut ! Chaque semaine, il vous invite à découvrir une exposition en cours, en France ou à l’étranger, par un court descriptif de l’évènement suivi de l’illustration (pleine page !) d’une œuvre emblématique de celle-ci ! Bien sûr, vous y retrouverez toutes les fonctionnalités d’un agenda (calendrier, planning, feuilles de notes…) avec de larges espaces pour noter vos rendez-vous ! En toute fin d’ouvrage, un récapitulatif sur les expositions citées et un tour d’horizon sur d’autres expos à ne pas manquer vous est proposé, ainsi qu’un carnet d’adresses des musées et galeries concernées avec tous les renseignements utiles. Un superbe agenda qui va vous donner plein d’idées de sorties culturelles !
Agenda de l’art 2019 : les plus belles expositions de l’année, Le Chêne, 2018 /19,90€
Illustrations stylisées aux couleurs pétantes de Catalina Estrada, inspirées de sa Colombie natale, (une splendeur !) et pour chaque jour de l’année, une citation ou l’extrait d’une œuvre de Paulo Coelho, comme une invitation au voyage intérieur… Voici ce que vous propose cet agenda multicolore et zen où vous pourrez méditer chaque jour sur des maximes empreintes de sagesse ! Pour chaque mois, un thème (persévérance, complicité, confiance, force, engagement, dépassement…) annonce la couleur avec une superbe illustration pleine page. Bien sûr, comme dans tout agenda, vous disposez d’un planning annuel, d’un calendrier, d’un espace pour noter chaque jour vos activités prévues ou à prévoir, ainsi que plusieurs feuilles de notes en toute fin de volume. Pratique avec son format souple et peu encombrant, esthétique par la beauté de ses illustrations, cet agenda où la sagesse est de mise vous sera bien utile pour ne pas perdre de vue l’essentiel !
Agenda 2019 « chemins » Paulo Coelho illustré par Catalina Estrada, Flammarion, 2018 /14,90€
Kwong Kuen Shan est une passionnée des chats… Elle a déjà écrit et dessiné plusieurs ouvrages où elle les met en scène avec amour (« Le chat philosophe », « Le chat Zen », « Le chat à l’orchidée » et « Le chat qui m’aimait », tous publiés par les éditions de L’Archipel). Une sacrée source d’inspiration ! Dans ce dernier opus, elle nous emmène une fois encore sur les chemins de l’harmonie, nous invitant à célébrer les préceptes de la philosophie du Tao, à travers quarante aquarelles originales dédiées à la gloire du chat, illustrées de poèmes et de proverbes issus de la culture chinoise. Une sagesse ancestrale qui nous invite à aller à l’essentiel… Ce que les chats ont bien compris, leurs seules préoccupations étant de se nourrir et de trouver un toit accueillant (tout en se montrant comme de parfaits monstres égoïstes et capricieux, traitant leur « maîtres » comme de bienveillants esclaves à leur service) ! Les illustrations de toute beauté de Kwong Kuen Shan célèbrent à merveille cette liberté et cette nonchalance propres aux félins, ces princes rétifs à toute forme d’obéissance, indépendants mais aussi câlins à leurs moments choisis ! Vous trouverez en cadeau cinq jolies cartes postales (illustrations tirées de celles du livre) dans ce très beau livre, à offrir à tous les amoureux des chats… Et de la poésie. Zen !
Les quatre saisons du chat de Kwong Kuen Shan, L’Archipel, 2018 /18,50€
Après le Marquis de Sade, Molière et Sophocle, respectivement illustrés par Willem, Riss et Coco, les éditions des Échappés complètent leur collection de classiques illustrés avec la parution de trois nouveaux titres. Cette fois-ci, ce sont « Les fleurs du mal » de Baudelaire, le « Candide » de Voltaire et le « Cyrano de Bergerac » de Rostand qui reviennent en beauté sur le devant de la scène grâce au talent et à l’humour de Foolz, Juin et Florence Cestac ! Texte intégral, bien sûr ! Je vous conseille cependant de les lire avant de les mettre entre les mains de vos enfants s’ils décident de vous les chiper… Car les illustrations sont quelque peu irrévérencieuses, mis à part dans le Cyrano où Florence Cestac apporte au héros de Rostand un sacré supplément d’âme avec un lumineux dessin en noir et blanc, extrêmement fidèle au personnage immortalisé par Depardieu au cinéma. Les deux autres ? Candide épouse les traits de Macron, et c’est tout le trombinoscope de la politique française et internationale qui squatte joyeusement le classique de Voltaire revu et corrigé par Juin ! Quant à Foolz, son interprétation des poèmes de Baudelaire est à l’image du texte parfois sulfureux de son illustre auteur ! Dans tous les cas, ces trois princes du crayon nous donnent une furieuse envie de réviser nos classiques !
Candide de Voltaire illustré par Juin / Les fleurs du mal de Baudelaire illustré par Foolz / Cyrano de Bergerac de Rostand illustré par Florence Cestac / Les Échappés, 2018 /9€ le livre
John Lennon et Yoko Ono… Leur amour infini (Ah… Leurs échanges de regards…), leurs combats pour la paix, immortalisés par leurs « bed- ins for peace »… Mais aussi leur passion commune pour la création qu’ils ont mise en symbiose avec la conception et l’enregistrement du mythique album « Imagine », en 1971, dans leur maison de Tittenhurst où John avait aménagé dans le sous-sol un studio d’enregistrement à la pointe de la technologie … Et oui, la célèbre chanson éponyme, devenue un hymne international pour la paix, a été inspirée par les notes du livre « Grapefruit » écrit par Yoko en 1964… Ce superbe ouvrage, composé de centaines de photographies, de textes (publiés et inédits) de John et de Yoko, de documents manuscrits (paroles des chansons griffonnées par John sur des bouts de papier…), de dessins de John, d’œuvres de Yoko, de témoignages des personnes présentes lors de cette période intense de création (assistants, secrétaire, photographes, ingénieurs du son, musiciens, producteurs…), ponctué des souvenirs de Yoko retranscrits sous forme de dialogues avec John, retrace la genèse de ce formidable album. Particulièrement émouvant, ce livre nous offre un témoignage unique sur l’intimité de ce couple exceptionnel et sur la puissance créatrice de ces deux magnifiques artistes. Titre après titre, l’histoire d’Imagine se déroule, bouleversante de beauté et de génie sur fond de complicité et d’amour fou… Leur passion sera foudroyée quelques années plus tard par le terrible geste d’un malade… John aurait aujourd’hui 78 ans, sa muse et gardienne de son talent en a désormais 85, mais les vieux amants sont restés figés à jamais dans une jeunesse éternelle… Un ouvrage rare et lumineux empreint d’une belle nostalgie…
Imagine John Yoko, EPA, 2018 /39,90€
Les Pink Floyd, c’est un son, aérien, planant et psychédélique, reconnaissable dès la première note… Mais comment fonctionne cette alchimie, comment la définir et expliquer son évolution au fil des ans ? Car s’il y a indéniablement un « son Floydien », le groupe a pourtant visité avec talent des courants musicaux divers et variés qu’ils soient rock, pop ou folk et même créé des oeuvres symphoniques (« The Wall »…) en gardant toujours cette identité qui leur est propre, malgré les changements de leadership et les rivalités internes… Alors, c’est quoi le secret de cette incroyable magie ? D’après Joe Boyd (le premier producteur des Pink Floyd) qui a réalisé pour la BBC le documentaire « Which one’s pink ? », l’essence du groupe se résumait en ces quelques mots : « Quand on pense à toutes les différentes versions qu’ils ont connues, à tous les différents leaders musicaux qu’ils ont eus… Et pourtant, au final, il y a quelque chose qui relie l’ensemble. Ils ont assurément réussi à réaliser ces changements de manière évolutive, graduelle, en maintenant toujours un certain type de son ». Alexandre Higounet (qui a sous-titré son ouvrage du titre éponyme du film de Boyd) s’est penché à son tour sur les mécanismes artistiques des Floyd et nous livre à travers cet ouvrage son analyse fine et acérée (et extrêmement documentée), après avoir examiné à la loupe les rôles et les choix artistiques de chacun de ses membres. La technique de jeu très personnelle de Gilmour, sa maîtrise totale du son (et quelle voix !!!), l’apport fondamental de Richard Wright avec ses nappes de claviers aériennes aux harmonies complexes, la maîtrise absolue et le timing des « architectes » Waters et Mason expliquent bien sûr en partie le phénomène Pink Floyd… Mais pas seulement ! Cette « constance du son » répond à une logique bien précise, avec l’interaction quasi télépathique de Gilmour et Wright, l’instinct très sûr de Mason et la tension dramatique (et la basse !) de Waters… Les conflits Gilmour/Waters, Waters/ Wright ont fini par avoir raison de cette géniale collaboration… Si vous aimez l’univers des Pink Floyd, vous allez plonger avec délices dans la lecture de cet essai qui répondra à beaucoup de vos interrogations… Tout en préservant la magie et la part de mystère qui auréole ce groupe de légende.
Pink Floyd : which one’s pink ? d’Alexandre Higounet, Le Mot et le Reste, 2018 /15€
La musique de Led Zeppelin a, sans l’ombre d’un doute, laissé des traces indélébiles dans l’histoire du rock… Et marqué plusieurs générations ! Vous voulez tout connaître sur ce groupe mythique ? Alors, précipitez-vous sur cet ouvrage, que dis-je, cette bible, qui explore de fond en comble sa belle carrière, de sa naissance en 1968 (et même un peu avant avec les Yardbirds, le groupe aux trois « guitar heroes » !) à sa dissolution, après la mort de John Bonham, en 1980. Vous y trouverez les biographies de Jimmy Page, Robert Plant, John-Paul Jones et John Bonham, agrémentées de nombreuses anecdotes et les portraits des « satellites » du groupe (manager, inspirateurs et muses…). C’est ensuite à l’histoire des huit albums du groupe de 1969 à 1979 (plus l’album posthume « Coda » (1982), « The complete BBC sessions » (2016) et le DVD « Led Zeppelin » sorti en 2003) que les auteurs, Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin, nous convient pour une analyse complète. Pour chacun d’entre eux, vous apprendrez tout ce qu’il faut savoir sur sa genèse et sa réalisation (label, pochette, enregistrement, détails techniques, instruments de musique…) avec de multiples anecdotes pour les fondus de Led Zep amoureusement encadrés ! C’est ensuite chaque titre de l’album qui est décortiqué par nos deux spécialistes (musiciens, enregistrement, équipe technique, influences, autres interprètes…), l’ensemble accompagné de photographies de studio, de tournées, de concerts et même de la vie privée de ces seigneurs du rock qui, en l’espace de dix ans, ont révolutionné la musique et inspiré bien d’autres artistes. Nul doute qu’avec cet ouvrage vous franchirez marche après marche l’escalier qui mène au paradis, si, comme moi, vous êtes fan inconditionnel du groupe au dirigeable : leur oeuvre, comme celle de tous les grands, est intemporelle…
Led Zeppelin : la totale (les 94 chansons expliquées) par Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin, EPA, 2018 /49,90€
« Ex fan des sixties… Que sont devenues toutes tes idoles… ? » chantait notre délicieuse Jane, il y a un bail, maintenant… Hélas, trois fois hélas, ces dernières années, nous avons pleuré à chaudes larmes Lou Reed, Prince, Bowie, Léonard Cohen, et bien d’autres encore, jusqu’à très récemment Higelin et Aretha Franklin… Bon. Et comment vont les survivants, malgré la longue liste des excès commis par la plupart d’entre eux ? Tiennent-ils bon la rampe ou une autre hécatombe est-elle prévisible dans les mois et les années à venir ? Hélas, oui, si l’on en croit Vincent Brunner, qui, aidé par les savoureux (et peu flatteurs !) dessins de Terreur Graphique, nous offre à travers cet ouvrage aussi tendre qu’hilarant les bulletins de santé de nos idoles rescapées (pour certaines… Un vrai miracle !), à travers un classement des plus jubilatoire ! Déglingos (Iggy Pop, Pete Doherty, Keith Richards…), icônes des 80’s’(Cyndi Lauper, Boy George, Mark Knopfler, Madonna…), mystiques (Cat Stevens, Nina Hagen, Jimmy Page, Sinéad O’Connor…), sex-symbols du troisième âge (Steven Tyler, Marianne Faithfull, Mick Jagger, Brian Ferry…), poètes (Dylan, Springsteen, Patti Smith, Thiéfaine…) ou sourdingues (Pete Townsend, Phil Collins, Clapton…) se font chacun leur tour tirer le portrait sous la forme d’un « destroymètre » qui relate leurs frasques passées, d’un décryptage de leur actuel « état de santé » et de leur « Death Club » personnel, responsable de leurs chagrins, le tout enrobé d’anecdotes qui n’engendrent pas la mélancolie ! On vous propose même une playlist pour les pleurer quand leur heure aura sonnée (« leurs chansons doudous ») ! Vous trouverez également d’autres catégories pas franchement politiquement correctes (mais tellement jouissives !) comme les « déjà annoncés morts, mais toujours vivants » (Neil Young, McCartney, Robert Wyatt, Slash..), « Le rock, ça conserve… La preuve ! » (Shane McGowan, Didier Wampas, Jerry Lee Lewis…) « Les vieux cons (ervateurs) » (Alice Cooper, Ted Nugent, Morrissey…) ou « Ceux qu’on n’enterrera pas les uns à côté des autres » (Waters et Gilmour, Simon & Garfunkel, Crosby, Nash & Stills…)… En fin de volume, vous pourrez même découper de jolies couronnes mortuaires aux épitaphes savoureuses (« Ta musique adoucit nos pleurs », « Je donnerai ton nom à mes enfants ou à mon chat », « Vieil ange parti trop tôt »…). Si le temps a fait des ravages sur les corps et parfois sur les esprits, certaines de nos icônes du rock sont toujours là… Alors, aimons les vivants, tant qu’ils le sont ! Caustique et mortellement drôle, cet ouvrage est à offrir impérativement à tous les amoureux du rock… dotés de l’indispensable esprit rock’n’roll et du sens de l’humour noir !
Le rock est mort (vive le rock !) De Vincent Brunner et Terreur Graphique, Flammarion, 2018 /19,90€
Le mouvement Colibris a organisé à travers la France, en collaboration avec une centaine de réseaux et d’associations locales, une série de concerts exceptionnels pour porter la voix de l’écologie citoyenne au cœur des élections présidentielles de 2017. Sept concerts (tous ont affiché « complet »), quarante artistes prestigieux (tous bénévoles), des conférences, des ateliers, des rencontres avec des spécialistes des énergies renouvelables, de la permaculture, de la démocratie collaborative, et plus de cent cinquante bénévoles pour faire tourner la machine : ce gigantesque mouvement éco citoyen a tenu toutes ses promesses, sauf, hélas, quant au résultat de ces élections… Cet ouvrage nous offre une jolie trace de cette aventure sous la forme d’un reportage photographique entrecoupé de textes de chansons et de poèmes, lus ou chantés pour l’occasion. Les superbes photos en noir et blanc de Fanny Dion retracent à merveille l’émotion et la ferveur du chant de ces colibris qui ont porté la voix de la préservation de la planète avec talent et conviction… Souchon, Arthur H, Tryo, Gaël Faure, Fixi, Rover, Yves Jamait, Dominique A, Jeanne Cherhal, Piers Faccini, Izïa… et tant d’autres, ont été l’espace d’une soirée festive et militante les ambassadeurs de la cause la plus belle et la plus urgente qui soit… Un témoignage précieux qu’on ne se lasse pas de feuilleter, en fredonnant, dans l’espoir d’un monde meilleur… A venir.
Le chant des colibris, Actes Sud, 2018 /20€
Contempler les étoiles dans une nuit noire et silencieuse, seulement ponctuée par les bruissements des animaux nocturnes, est aujourd’hui un luxe… Sauf au cœur du Parc national des Cévennes qui est devenu depuis quelques années « une réserve internationale de ciel étoilé » : un bien joli nom pour un label seulement décerné à une dizaine de sites dans le monde ! Ce territoire a en effet su limiter les pollutions lumineuses grâce à une politique active en collaboration avec les différents acteurs locaux. Grâce à ce ciel pur, un observatoire a été installé au cœur du parc des Cévennes, permettant de découvrir près d’une centaine d’astéroïdes, invisibles dans nos ciels pollués… Mais les effets de cette limitation sont également précieux à plus d’un titre lorsqu’on sait les perturbations qu’elles engendrent sur la faune sauvage (attirés ou repoussés par les sources lumineuses artificielles, les animaux sont désorientés dans leurs déplacements et migrations et perturbés dans leurs comportements pour communiquer, chasser ou se reproduire…) et sur la flore (dérèglement sur les périodes de floraison et de la pollinisation dû à la baisse des visites d’insectes pollinisateurs nocturnes…), sans oublier les conséquences sur l’homme qui voit son horloge biologique interne elle aussi perturbée, engendrant stress, fatigue, irritabilité et troubles du sommeil ! Ce magnifique ouvrage, constitué de photographies d’une incroyable beauté, nous embarque au fil des saisons dans ces espaces préservés, dévoilant paysages voilés de brumes, étoiles scintillantes, vieilles pierres chargées d’histoire, ciels rouges ou sombres comme des tableaux, nuits orageuses, cristaux de givre et animaux nocturnes se découpant dans l’ombre de la lune dans toute leur splendeur… Entre chaque chapitre portant le nom d’une saison et d’une constellation (chevelure de Bérénice, Hercule, Cassiopée et Orion), cinq contributeurs (chercheur en géographie de l’environnement, écologiste, amateur d’étoiles, ethnobotaniste et écrivain (Arnaud Rykner) prennent la plume pour nous évoquer leur amour de la nature de manière poétique ou scientifique, en de courts et évocateurs textes qui mettent en lumière la beauté du ciel cévenol… Enfin, un QR code vous permettra, saison après saison, d’écouter la faune locale entre le coucher et le lever du soleil… Une bande son aussi magique qu’apaisante ! Ce bel ouvrage donne une envie irrépressible de prendre son sac de couchage et de dormir à la belle étoile !
Nuits des Cévennes, Le Rouergue, 2018 /35€
Le p’tit coup de projecteur !
Réédition améliorée du coffret « l’ombre émouvante des choses minuscules« , qui avait fait l’objet d’un premier appel à financement participatif en décembre 2016, « L’indicible secret des choses minuscules »(agrémenté de 33 nouvelles photos, tout en gardant 25 images du premier coffret) est un coffret de 58 macrophotographies artistiques pour découvrir la poésie de la petite nature et s’en inspirer, en les utilisant comme support à la communication, à l’imagination, à la création… Chaque image est accompagnée d’un mot évocateur. Elles peuvent devenir le support d’ateliers d’écriture, de dessin, de poésie… Elles peuvent également être support à vos mots de gratitude. Dans les classes, elles seront de précieux outils à l’expression orale, écrite ou artistique ! Ce projet d’édition (financé une fois de plus avec succès sur Ulule !) est proposé par l’association Anémochorie (terme qui désigne le mode de dispersion des graines grâce au vent). La vocation de cette association, basée en Aveyron, est de proposer une approche sensible de l’environnement, de participer à l’éveil d’une compréhension sensible des liens qui nous unissent à notre environnement et questionner sur la finalité des interventions de l’homme sur les éléments naturels. Un bien joli programme à encourager… Et une excellente idée de cadeau de Noël !Vous pouvez vous le procurer en envoyant un mail à l’adresse suivante lecotyledon@gmail.com ou sur le blog de l’association (par le formulaire de contact) : www.anemochorie.blogspot.fr
Le coffret : 25€ (+7€ de frais de port, il est un peu lourd… Mais magnifique !)
Expo à la galerie Gallimard !
Amoureux des livres, des mots, de la littérature et des beaux ouvrages, designer et scénographe, décorateur et costumier, illustrateur et plasticien, Christian Lacroix aime toucher à tout ce qui l’inspire et le passionne. Après trente ans de haute couture et de mode, il travaille désormais pour la scène (pour la Comédie Française (Lucrèce Borgia actuellement), le Théâtre des Champs-Elysées, ou encore l’Opéra comique et les Opéras de Paris, Francfort, Vienne et Berlin), il dessine et peint, ou encore réalise la conception d’hôtels et d’expositions, de tramways et de céramiques. La Galerie Gallimard accueille un nouvel accrochage consacré aux illustrations et dessins originaux que ce touche à tout de génie a réalisé pour illustrer La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette (vous pouvez vous procurer cet ouvrage, illustré de 65 dessins et croquis originaux de Christian Lacroix (plus un marque page) dans la collection Blanche de Gallimard). Une cinquantaine d’œuvres graphiques originales (aquarelles, collages, dessins) ainsi que des céramiques et des toiles réalisées en exclusivité pour la Galerie, sont ainsi exposées et mises en vente dans l’espace de la Galerie Gallimard jusqu’au 24 Novembre prochain. Plus que quelques jours pour contempler ces merveilles, dépêchez-vous !!!
Christine Le Garrec