Comme vous le savez grâce au Juke Box n°27, Cadillac ancien membre du cultissime Crou Stupeflip s’est lancé en solo avec un super album le mois dernier. Le patron de la menuiserie a donc bien entendu commencé sa croisade des petites salles de France pour nous livrer son album en live ! Pour sa cinquième date, Cadillac c’est donc arrêté à la Rock School Barbey à Bordeaux, une petite salle vraiment géniale avec une ambiance rock old school.
Alors que la salle se remplit tout doucement, le premier groupe de la soirée commence son show sans sommation ! Un pad avec des instrus préenregistrés et deux compères déjantés sautant dans tous les sens, rappant des textes tout aussi barrés. Angle Mort & Clignotant est le nom du groupe, histoire que vous cerniez un peux le délire du duo.
Des rythmes entraînants, des instrus travaillés et efficaces, une super prestance scénique et un très bon contact avec le public. Coup de coeur pour ce groupe bien barré rappelant un peu le style de Salut c’est cool !
Je ne peux que vous conseillez d’aller jeter une oreille à leur musique, je vous laisse mon titre préféré ICI et croyez moi, celui là en live… ça envoie!
Après avoir été bien chauffés par les deux lascars d’Angle Mort & Clignotant, c’est au tour du duo Astaffort Mods d’entrer en scène. Un beat de fond, un micro, deux gars, de la bière et des textes entre slam et rap, qui parlent du quotidien et des trucs qui font bien ch***.
Après les deux premières parties, la salle s’éteint. La fumée envahit la scène, des lumières bleues viennent la transpercer de toute part, tandis que des silhouettes sombres prennent place. Une légère mélodie envahit l’espace et une 3ème silhouette, portant le masque iconique de Cadillac se dresse dans le fond et entame alors le monologue sur Casimir, qui renvoie directement à l’enfance, et que les fans connaissent bien puisqu’on le retrouve sur la dernière piste de l’album Stup Religion.
“Casimir, accroché sur son cintre… Il était vide, il était creux”
Le monologue s’achève, et la mélodie laisse place à la guitare, à la basse et aux percussions bien lourdes du titre C guignol. Et là, le vrai Cadillac entre en scène, le show commence!
On voit ces 4 personnages étranges occuper la scène avec une énergie bien rock, scrutant la foule avec leur grands yeux constamment écarquillés, leur donnant un air fou et une apparence de marionnette. Un “dispositif” simple mais tellement… tellement efficace. Rendant chacune de leurs expressions burlesques et bizarres.
Après C guignol, Cadillac enchaîne sur le morceau Débile, celui ou on retrouve King Ju et Mc Salo, ses camarades de Stupeflip. Ici ce sera son compère portant son ancien masque et son guitariste qui chanteront les couplets de ses deux anciens camarades. La prestation live de ce morceau vient renforcer, même affirmer, que cette chanson a été écrite dans le but de voir le public entier entonner “Je suis débileuuuuh”…
Impossible d’y résister! Avec cette musique entêtante, son intru rythmé qui donne envie de danser on ne peut que jouer le jeu. De plus Cadillac demande au public de le chanter tout du long donc bon… que voulez vous c’est le jeu !
Après cet excellent morceau, il enchaîne sur AKA. Premier morceau dévoilé pour la sortie de l’album qui va progressivement se transformer en… Cadillac Theory, son titre phare du premier album de Stupeflip! Un régal pour nos oreilles d’adeptes du Crou!
Cadillac poursuit son concert, interlude, gag absurde, échange avec le public, puis vient le titre Coca Cola avec son crescendo complètement bordélique qui se transforme en instrument bien rock, avec Cadillac à la guitare en plus!
Arrive enfiiiiin, après l’excellent Mécanique, L’umour fou ! Sûrement mon titre préféré où Cadillac invite, avant de le commencer, le public à danser des slows et à ne pas hésiter à lui tourner le dos.
Et là, on atteint un point fort du concert, un moment nostalgique et parfait ! Alors qu’il entame le morceau Fer, le patron de la menuiserie déclare qu’il va faire un pot pourri. C’est alors qu’il se met à changer les couplets de Fer par ses couplets mémorables dans les chansons de Stupeflip. Le public est ravi et scande avec lui ses couplets de L.E.C.R.O.U, Krou Kontre Attakk, Stupeflip Vite! (BIEN SÛR) et enfin 1993. Mais le bougre ne s’arrête pas là puisqu’il entame alors le refrain du morceau Stupeflip du tout premier album !
Je me suis retrouvé propulsé au seul concert de Stupeflip que j’ai pu faire avant qu’ils arrêtent, alors que je n’avais que 14 ans… Aaaah nostalgie…
Maiiiis monsieur Cadillac a gardé le meilleur de ses morceaux pour la fin ! Game Over, et dieu merci Rétroviseur et SPDC qui s’enchaînent exactement comme dans l’album ! Parfait!
Après un dernier petit échange avec le public, et avoir essayé de mettre sa guitare de toutes les mauvaises manières possibles, Cadillac achève son concert avec Ego Slave et Originul, compilation de toutes les rimes en fion et nul. Bien entendu il finira son concert de la même manière que le disque… en chantant “je me sens minable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable, interminable….”, et en disparaissant avec ses compères musiciens, dans la fumée, tels qu’ils étaient arrivés…
Un concert stupéfiant, épatant, à la hauteur de son album. Cadillac a parfaitement maîtrisé son émancipation de Stupeflip en y apportant sa patte personnelle tout en gardant ce qu’on aime chez Stupeflip. Il a également su satisfaire les fans en reprenant des morceaux de Stupeflip mais sans en abuser… Bref, un concert au top et à la hauteur de l’originullité de notre cher Cadillac !
Toutes les photos sont à retrouver ICI !
Alexandre Vergne