Jinjer a retourné le Rex à Toulouse

En voilà un article bien en retard! Que voulez vous c’est la course en ce moment! Bref, voici un petit report sur le concert de Jinjer à Toulouse le 8 décembre dernier. Bonne lecture!

Quoi de mieux en cette période bien froide, qu’un bon concert pour se tenir chaud ?

Les feux de cheminée, les radiateurs et les bons bols de soupe sont devenus tellement ringards que je me suis rendu à Toulouse pour me réchauffer au concert de Jinjer. Bon je vous avoue qu’il faut être maso pour vouloir aller uniquement se mettre au chaud dans les pogos, du coup j’ai pris quelques photos et profité de ce concert mémorable.

Les fans les plus motivés étaient là au moins une bonne heure à l’avance, à l’abri dans le petit hall du Rex. A 19h, ouverture des portes. Tandis que je pénètre pour la première fois dans cette salle, je bloque sur la scène. Oui il y a petite salle et petite salle me direz vous, mais là c’est une petite salle. Vous suivez ?

Ce genre de salle magique, conviviale, sans barrière devant la scène, celle-ci étant à peine plus haute que vos genoux.

Tandis que je prend place juste devant, je me trouve en grande satisfaction au sujet de cette configuration… Tout en me disant que ce concert va être bien plus sportif que dans mes pronostics.

La salle se remplit déjà comme il faut alors que la première partie débarque sur scène. Et là, va falloir s’accrocher… Parce que ce n’est pas une mais trois premières parties auxquelles nous aurons droit.

Space of Variations entame la soirée, de manière bien sauvage, avec un metal hardcore teinté d’électronique, oscillant presque vers le rap. La basse qui claque, la batterie qui vient remettre une couche de violence et un frontman au chant bien énervé qui dégage une sacrée prestance. Les premiers pogos commencent à frémir, le chanteur chauffe la foule directement en son centre. Ouais, une bonne entrée en matière.

La suite vient davantage enfoncer le clou. Khroma nous livre un metal électronique bien violent. En terme d’anesthésie on a pas mieux. Le son des guitares appuient avec rage celui provenant des machines du chanteur. La batterie dégage une vraie puissance et s’entremêle aux sons électroniques complètement distordus. Les membres sont tous plus déchaînés les uns que les autres et leur énergie est contagieuse.

On sent que la température monte, que l’impatience se fait sentir.

Lorsque The Agonist entre en scène, la salle est en ébullition. Les fans du groupe sont bien présents et les artistes leur rendent bien. Bien que ce groupe m’ait moins emballé que le précédent, ce n’était pas le cas de la majorité du public qui en a bien profité.

Alors que les techniciens finissent d’installer la scène, l’impatience des fans se fait sentir. Le public scande le nom du groupe, puis de la chanteuse et là ça part en vrille. On entend des « ça va faire tout noir » suivis de gigantesques « ta gueule ! » un peu partout dans la foule. Des cris, des blagues, certains hurlent même « cassoulet ».

Ce type d’ambiance complètement barrée que l’on ne trouve que dans les concerts de metal.

Les lumières finissent par s’éteindre sous les acclamations du public et les trois écrans à leds prennent vie pour afficher… un chrono de 2 minutes, sous les rires et soupirs exaspérés des spectateurs. Alors que le décompte s’achève sur un « bonne année » hurlé en cœur, les musiciens entrent en scène et les premières notes font des ravages. Les pogos débutent et l’excitation montera de plusieurs crans supplémentaires lorsque Tatiana Shmayluk, la chanteuse du groupe, fait son apparition entamant le premier couplet de Teacher, Teacher !

La proximité avec le groupe donne lieu à plusieurs échanges avec le public, les mains se dressent sur le passage de la chanteuse qui ne cesse d’envoûter les spectateurs avec sa voix unique et sa performance vocale passant d’un magnifique chant clair à un growl bestial et parfaitement maîtrisé.

Chaque membre du groupe dégage une vraie prestance et leur énergie est sublimée par les effets de lumières des trois écrans à leds derrière eux. On retiendra la fin du morceau I Speak Astronomy, bref moment de calme où le chant clair de Tatiana est embelli par une myriade d’étoiles s’affichant sur les écrans.

Les morceaux s’enchaînent, alternant entre ceux désormais bien connus des fans, et ceux tirés du nouvel album. Le rythme est parfaitement dosé, et la prestance de Tatiana devient hypnotisante, toujours plus présente avec les fans.
Jinjer c’est ce type de groupe qui te balade entre différents styles tout en préservant un univers qui lui est bien propre. Que ce soit avec des morceaux groovy teintés de sonorités reggae comme l’excellent Judgement (& Punishment), ou bien un morceau enragé comme Pit Of Consciousness
Aucun temps mort !

Parmi tous les titres de la discographie du groupe ukrainien il y en a un que j’attendais tout particulièrement : Perennial. Et là je peux vous dire que je n’ai pas été déçu, je ne m’en suis d’ailleurs pas encore remis. Si la première partie du morceau fait headbanguer et pogoter, l’envolée lyrique que nous offre Tatiana sur la fin, suivi d’un couplet tout en growl, est tout simplement magistral ! Et pendant ce temps là je me trouve à quelques centimètres d’elle, bouche bée devant cette performance live que j’ai écouté en version studio en boucle depuis que j’ai découvert le groupe. Un moment magique.

Le concert finit par toucher à sa fin. Tatiana reprend son souffle et le titre Words of Wisdom vient clôturer le show. Ah oui vraiment ? Avec toute l’effervescence dont fait preuve le public, vous pensez que ça va se finir comme ça ? Que nenni!

Sous les acclamations, les musiciens suivis de leur chanteuse reviennent donc remettre le couvert. Et c’est avec le désormais très culte Pisces que le groupe achève son spectacle, avec quelques petites difficultés sur la fin du titre pour la meneuse qui a tout donné et enchaîné avec brio les morceaux du début à la fin.

Le groupe vient saluer, remercie chaleureusement son public, serre, tchecke des mains tendues, posent pour une petite photo finale, et regagnent leur loges, nous laissant avec des bleus, des genoux éclatés, des étoiles plein les yeux et des sourires jusqu’aux oreilles.

Un très très bon concert que j’ai débuté comme un simple admirateur du groupe, pour en ressortir fan avec l’envie de les revoir au plus vite !

Toutes les photos sont à retrouver sur ma page Facebook

Alexandre Vergne