La photographie à l’honneur de ce premier « Arts et essais » de l’été avec les quatre regards de Guy Delahaye, Willy Ronis et Gilles Caron, suivis d’une anthologie de la photographie mexicaine. Vous pourrez ainsi tour à tour admirer le travail de la chorégraphe Pina Bausch, visiter le Paris des années 30 à 90, parcourir les évènements de 1968 en images, et découvrir le Mexique à travers l’objectif d’une multitude d’artistes talentueux ! Toujours dans le domaine de l’art, je vous propose ensuite de parcourir les fabuleux univers artistiques de Frantisek Kupka, Marcel Duchamp et Lassaâd Metoui, et d’aborder l’art très contemporain avec « Data design » qui dévoile les réalisations hallucinantes de designers, réalisées à partir des données de Big Data ! Pour continuer, un peu d’humour avec deux ouvrages qui nous offrent toute la poésie et l’humour des petits commerces, à travers leurs devantures ! Pour finir, je vous propose de vous balader du côté de l’Aveyron, à pied, en vélo, en voiture… ou à dos d’âne sur les traces de Stevenson dans les Cévennes ! Et quel est le sujet d’actualité qui préoccupe bon nombre d’hommes (et de femmes) à travers le monde depuis quelques jours ? la coupe du monde de foot ! Le grand photographe (et amateur de foot) Michael Donald vous invite, à travers un superbe ouvrage, à partager l’intimité des plus grands tireurs de buts des finales de coupes du monde… A qui il a tiré le portrait ! Swaz, notre chroniqueuse théâtrale, a quant à elle pris la plume (et la reprendra, je le sens !) pour vous conseiller de tester les merveilleuses « machines à l’usage d’auteurs incertains » de Marie-Laure et Kristina Depaulis, qui l’ont séduite au plus haut point ! Bonnes découvertes à toutes et à tous !
Les spectacles joués ou chorégraphiés par Pina Bausch nous immergent dans les racines du vivant, où l’esthétisme est ailleurs, presque involontaire, dans le jeu des danseurs vivant leurs émotions au plus profond de leur intimité, dans une extrême sincérité qui nous plonge dans le chaos des corps et des existences. Un « théâtre de bribes et de fragments » où les corps parlent, se tendent les uns vers les autres, s’échappent et se retrouvent, se dévoilent, se courbent, se tordent, aériens, souples et élégants, dans une vie dansée… Muscles tendus, ils s’exposent ou se dérobent, dociles ou indomptables, passionnés et irrévérencieux… Ils aiment, mangent, boivent, fument, vivent, imprimant la carte des émotions, de la joie au désespoir, dans leurs gestes et sur leurs visages, en un élan de vie… Pina Bausch a indéniablement révolutionné les codes de la danse. Si aujourd’hui elle est adulée, elle fut pendant longtemps décriée par les critiques, déstabilisés par sa modernité qui fait place nette à une humanité faillible et vulnérable, dans le refus du « beau pour le beau ». Ce très bel ouvrage nous propose de découvrir son œuvre et sa démarche artistique grâce à l’analyse de deux connaisseurs éclairés de la création chorégraphique contemporaine (Jean-Marc Adolphe, rédacteur en chef de la revue « Mouvement » et Michel Bataillon, auteur et dramaturge), suivie de la retranscription d’un entretien exclusif, et précieux par sa rareté, accordé par la discrète chorégraphe allemande. Ce sont ensuite 200 photographies du grand photographe Guy Delahaye, recouvrant la totalité des spectacles de Pina avec la troupe du Tantztheater Wuppertal, qui s’offrent à notre regard. Avec un incroyable talent, celui-ci a su capter la fluidité du mouvement et la richesse de la palette des sentiments dans les regards et les expressions de ces danseurs de génie, capturant en instantanés l’essence même de l’oeuvre de Pina Bausch… On ne se lasse pas de contempler, avec fascination, cet incontournable ouvrage qui diffuse de la beauté à l’état pur…. Pour info, les photographies présentées dans ce livre seront exposées durant le festival d’Avignon, au théâtre « Le chien qui fume », au restaurant « Chez Nani » (rue Aubanel) et à la galerie Xavier Delannoy (76 rue de la Bonneterie).De la beauté à l’état pur…
Pina Bausch par Guy Delahaye, Actes Sud, 2018 /49€
Photographe et reporter de guerre (il a couvert les grands conflits de son époque : guerre des six jours, Vietnam, Prague, Nigéria, Irlande du Nord, Mexico…), Gilles Caron a également été reconnu comme LE photographe de Mai 68. Par les milliers de clichés qu’il a réalisés, il nous a légué un précieux témoignage de cette révolution politique et culturelle… Cette chronique de 1968 (1er tome d’une série qui devrait en compter quatre avec les années 1966, 1967 et 1969), nous propose de découvrir plus de 300 de ses clichés. Une grande partie est consacrée, bien sûr, aux événements de Mai 68 (manifs, altercations des manifestants avec les forces de l’ordre, assemblées générales…) où la force des images, sous son regard bienveillant, témoigne du rituel contestataire de cette jeunesse en total décalage avec la classe politique : insoumis durant la guerre d’Algérie et engagé contre la guerre du Vietnam, les valeurs défendues par cette jeunesse n’étaient pas éloignées des siennes… Devant et derrière les barricades, du quartier Latin en pleine effervescence noyé sous les gaz lacrymogènes ou au petit matin après les échauffourées de la veille, de Nanterre à La Sorbonne, au milieu des étudiants ou des ouvriers, jusqu’au retour « à l’ordre », Caron a capté l’essence de cette révolution symbolique par sa profonde compréhension des luttes en cours et par son regard affûté qui savait saisir l’instant… Mais vous trouverez également dans ce bel ouvrage d’une valeur historique indiscutable, une autre facette de cet artiste hors du commun, avec ses portraits de stars qu’il photographiait « entre naturel et artificiel », selon les codes de la Nouvelle Vague (et loin des clichés figés, et néanmoins classieux, du mythique studio Harcourt), où il maîtrisait l’art de faire se rencontrer le charme de la désinvolture dans un jeu subtil entre l’intime et le public. Et puis, il y a de Gaulle, dans sa dernière année de « règne », qu’il a immortalisé fatigué et pensif, dans des gros plans qui laissent transparaître son humanité, bien loin des photos officielles. Décrypteur d’événements, Caron, décédé en 1970 à l’âge de 30 ans alors qu’il effectuait un reportage au Cambodge, méritait bien un hommage digne de son talent et de sa profonde humanité … C’est chose faite avec ce magnifique catalogue de l’exposition en cours à l’Hôtel de Ville de Paris, jusqu’au 28 juillet prochain…
Gilles Caron, 1968 par Michel Poivert, Flammarion, 2018 /39,90€
Toute l’histoire de Paris, des années 30 à 90, défilent sous nos yeux à travers le regard du grand Willy Ronis : au fil des décennies, ses photographies témoignent de l’évolution de notre société, mettant en lumière à quel point la machine s’est accélérée pour aboutir à notre monde pressé qui ne laisse plus qu’une portion congrue à la convivialité et au plaisir de baguenauder le nez au vent… De jour comme de nuit, derrière l’épaule de Ronis, on s’installe aux comptoirs des petits bistrots pour un petit noir ou un coup de blanc, dans les cours des HBM (habitations bon marché…), on observe amusés les gamins qui jouent en grappes joyeuses… Des faubourgs populaires aux quartiers chics, on le suit dans ses déambulations débonnaires où, l’œil affûté, il imprime sur pellicule les scènes de la vie quotidienne : des amoureux qui s’enlacent, des mamans qui surveillent de l’œil leur précieuse progéniture dans de paisibles parcs ou jardins, le mendiant la main offerte aux passants, le vitrier qui offre ses services à la criée… On le suit dans des musées, on fête avec lui les flonflons des bals du 14 Juillet dans des rues joyeuses et insouciantes, on fait un détour à la fête foraine avec de « vrais » chevaux de bois et, si on ferme les yeux, on hume les odeurs sucrées de la barbe à papa et des marrons grillés… On observe, nonchalants, les pêcheurs de bord de Seine et le passage des péniches avec leur linge séchant au vent, ou des ouvriers taillant la bavette en cassant la croûte, que l’on suit, en colère et plein d’espoir, dans les défilés du Front populaire… Willy Ronis, de son regard espiègle et pétillant, nous offre un voyage furieusement émouvant à travers le temps, fixant des visages tournés vers l’avenir qui font maintenant partie d’un passé révolu… Ce bel ouvrage (à tout petit prix !) vous donne l’occasion de vous laisser glisser dans un bain de nostalgie et de beauté… A feuilleter sans modération ! Vous pouvez aussi, jusqu’au 29 Septembre prochain, aller admirer l’œuvre de ce grand photographe humaniste, dans une exposition qui lui est consacrée au Pavillon Carré de Baudouin (Paris, 20ème). En plus, c’est gratuit !
Paris Ronis, Flammarion, 2018 /9,90€
La photographie mexicaine est bien vivace, comme peut en témoigner la centaine de photos réalisées par une cinquantaine d’artistes (et des anonymes) dès le milieu du XIXème siècle jusqu’à nos jours ! Grâce à ce bel ouvrage, vous découvrirez son histoire, débutée par l’arrivée par bateau à Vera Cruz en 1839 du premier daguerréotype, contée par Alfonso Morales Carrillo. Les photographies sélectionnées pour ce « photo poche » ont bien sûr valeur artistique, mais aussi historique, politique, géographique, archéologique et sociologique ! Vous y découvrirez des clichés exposant les traditions indigènes ou des sites archéologiques, d’autres relatant des faits d’armes (et les portraits des célèbres révolutionnaires Pancho Villa et Emiliano Zapata) ou bien encore des scènes de la vie quotidienne ou culturelle avec Diego Rivera à la réalisation d’une de ses célèbres fresques… Poétique, engagée et surréaliste, la photographie mexicaine fait également la part belle aux femmes, y compris derrière l’objectif ! Je vous conseille vivement d’aller jeter un œil et même les deux sur cette production artistique signée par Flor Garduno, Lola Alvarez Bravo, Graciela Iturbide, Tina Modotti, Mariana Yampolsky… Et par leurs confrères masculins ! Leur dénominateur commun ? Le talent, bien sûr !
La photographie mexicaine (collectif), Actes Sud, 2018 /14,90€
Comment définir l’art de Frantisek Kupka, ce pionnier de l’art abstrait réfractaire à toute classification ? En quinze questions ! C’est ce que nous propose cet ouvrage fort bien réalisé qui nous permet d’appréhender avec clarté et simplicité la complexité de cet artiste, grâce à des textes didactiques accompagnés d’une ou de plusieurs de ses œuvres emblématiques. Un personnage ce Kupka ! Farouchement indépendant, anarchiste et anticlérical convaincu, passionné par les « philosophies de la sagesse » venues de l’Inde (il possédait paraît-il le don de médium…), cet idéaliste d’origine Tchèque a vécu à Paris après quelques années passées à Vienne. Proche des courants de l’art social, ce libre penseur et artiste engagé fréquentait la presse libertaire et a même collaboré comme dessinateur au journal satirique « L’assiette au beurre ». Voilà pour l’homme… Et l’artiste ? On peut affirmer qu’il a anticipé les préceptes du futurisme, qu’il a officialisé l’abstraction au salon d’Automne de 1912 et que son œuvre regorge de styles différents mais toujours maîtrisés, allant du figuratif au fauvisme, du psychédélisme au pointillisme, du plus pur minimalisme jusqu’à l’abstraction géométrique, avec un sens de la couleur qui fait de lui un maître dans le domaine… Grâce à cet ouvrage passionnant qui la décrypte avec un solide sens de la vulgarisation, vous saurez tout sur la démarche artistique de ce précurseur ! Pour info, une exposition est consacrée à ce magnifique artiste, au Grand Palais jusqu’au 30 Juillet prochain !
Frantisek Kupka en 15 questions par Pascal Rousseau, Hazan, 2018 /15,95€
A l’occasion du 50ème anniversaire de la mort de Marcel Duchamp, le musée des Beaux Arts de Rouen organise une grande exposition consacrée à l’œuvre, aux écrits et à la vie de cet incontournable artiste (natif de la région), jusqu’au 24 septembre prochain. En partenariat avec le centre Pompidou, de nombreuses œuvres de Duchamp, prêtées pour l’événement y sont exposées, telles que les célèbres « Fontaine » ou « Roue de bicyclette ». Cet ABCdaire, catalogue de l’exposition, vous propose une présentation de l’homme et de l’artiste accompagnée de nombreuses photographies d’archives de la vie personnelle de Duchamp et bien sûr de reproductions de ses œuvres les plus emblématiques, dûment analysées et argumentées. Un bel ouvrage exhaustif qui permet de pénétrer dans la créativité de cet artiste précurseur qui a dynamité les valeurs en vigueur de son époque sur l’œuvre d’art ! Duchamp, après le scandale de son « Nu descendant un escalier », partit s’exiler à New-York et c’est là-bas qu’il a produit l’essentiel de son œuvre, notamment ses « Ready Made ». A son retour en France, il devint rapidement une figure de légende dans les milieux d’avant-garde et diffusa son œuvre, hors des circuits professionnels, à travers l’édition de boîtes rassemblant ses œuvres les plus significatives en de petits musées miniatures. Inventif et doté d’un sacré sens de l’humour, ce joueur d’échecs professionnel qui jouait avec les mots et la matière, a indéniablement laissé une trace profonde dans le monde de l’art !
Marcel Duchamp : l’abécédaire (collectif) sous la direction de Sylvain Amic, Flammarion, 2018 /25€
La Machinerie à l’usage d’auteurs incertains est un drôle de livre, à plus d’un titre ! Et pour commencer leurs deux auteures, Marie-Laure et Kristina Depaulis, ont dû bien s’amuser à le concevoir. L’écriture est sérieuse, didactique et… délirante, et, pour toutes ces raisons, plonge le lecteur dans une perplexité allègre. L’ouvrage s’adresse à ceux qui se piquent de vouloir écrire sans savoir par où débuter et comment poursuivre. Alors, il propose une sorte de mode d’emploi, à tous accessible, qui rappelle le ton de Francis Ponge dans Le Parti pris des choses et l’esprit de l’Oulipo. Sous couvert de méthode et de logique, l’irrationnel est au cœur de cette machinerie bien huilée. Et sans s’en rendre compte, on se prend au jeu et on commence à appliquer mentalement les consignes détaillées avec conviction. Si en plus vous êtes férus de numérologie, vous nagerez dans ce manuel comme un poisson porté par les courants. Ce manuel, à destination des futurs auteurs, prend son lecteur par la main, et se donne pour mission de lui donner confiance en lui-même en lui faisant réaliser que le quotidien foisonne d’idées et que sous l’apparente banalité siègent les situations les plus romanesques, pour ne pas dire rocambolesques. En fait, ce livre, où l’humour avance masqué, est la parfaite illustration de ce que permettent le lâcher-prise et l’audace : un objet décalé, qui ne se prend pas au sérieux et qui nous fait perdre le nôtre !
La machinerie à l’usage d’auteurs incertains de Marie-Laure et Kristina Depaulis, Winioux, 2014 /18€
Swaz
Artiste majeur dans l’art de la calligraphie, Lassaâd Metoui a fait évoluer sa pratique vers une plasticité contemporaine inspirée autant de l’art oriental que de l’art occidental, créant des œuvres cosmopolites qui nous invitent à pénétrer dans son univers fait de beauté, de partage et d’échange, qui procure à celui qui le contemple une émotion faite d’apaisement et d’éblouissement… Ce chercheur en arts plastiques parcourt le monde où il puise son inspiration : on la retrouve dans ses carnets de voyages où textes empreints de poésie se mêlent aux formes et aux couleurs… Grand admirateur de Lassaâd Metoui, David Foenkinos a préfacé ce très bel ouvrage, catalogue de l’exposition mise en place à l’institut du Monde Arabe, qui restera visible jusqu’au 30 Septembre prochain. En esthète et avec l’art de manier les mots, il nous évoque l’œuvre de son ami qui repose sur « une conversation entre l’esprit et le corps, le terrestre et le céleste », « où chaque trait possède une vie et certainement une âme ». En contemplant les 150 illustrations de ce superbe catalogue (œuvres sur papier, acrylique et huile, carnet de croquis et de voyages), on ne peut qu’acquiescer aux propos de l’auteur de « Vers la beauté » : le pinceau de Lassaâd Metoui, ivre de mouvement et de couleur, nous raconte des histoires à regarder autant avec le cœur qu’avec les yeux… Cet ouvrage nous propose également des analyses de spécialistes tels que Bruno Duborgel (professeur d’esthétisme et de philosophie), Sheila R Canby (MOMA, New-York), Alain Rey (lexicographe et écrivain), et Venetia Porter (British muséum, Londres), qui évoquent et décryptent le talent créateur de ce bel artiste à la profonde humanité. Éric Delpont (directeur du musée de l’institut du Monde Arabe), en sept chapitres dûment illustrés (calligraphies classiques, le désert, le parfum, genèse et voyages des formes, la multitude et regarder les maîtres, avec des reproductions de Delacroix, Matisse, Picasso et Kandinsky), complète cet ouvrage où, pour ma part, « le chant visuel, rythmique et ornemental » et la dimension spirituelle qui se dégagent de l’oeuvre de Lassaâd Metoui, m’ont procuré l’intense émotion d’une très belle découverte…
Le pinceau ivre : Lassaâd Metoui, Flammarion, 2018 /39,90€
Le volume des données informatiques générées par l’activité humaine dépasse aujourd’hui les cinq milliards de tétra octets… Et ce chiffre ne fera que croître au fil des années à venir ! Scientifiques et ingénieurs cherchent des solutions pour faire face à ce déferlement : comment traiter ce déluge et comment en tirer partie ? Et pourquoi pas utiliser ce « nuage » pour créer de l’art ? Un défi auquel se sont attaqués quelques designers de talent qui extraient les données de Big Data pour les modeler, les assembler et les dérouter en d’étonnantes et sophistiquées œuvres d’art (objets, sculptures, installations, visualisations interactives…). David Bihanic, commissaire de l’exposition «1,2,3 Data » présentée à la fondation EDF jusqu’au 6 Octobre prochain, nous laisse entrevoir le génie de ces artistes à travers ce « Livre-objet » qui déploie ses trésors par un astucieux et élégant jeu de dépliants, tout en ouvrant une réflexion sur ce vaste sujet. Tout au long des trois chapitres qui le composent (exposer, expliquer, explorer), les œuvres de quarante artistes venant du monde entier sont exposées et commentées, mettant en lumière l’extrême diversité du data design dans son expression visuelle et dans les sujets qu’il met en forme, dans une permanente variation. Un « recyclage » politique et poétique, toujours bluffant, qui laisse pantois par son ingéniosité et sa beauté parfois glaçante… Étonnant !
Data design : les données comme matériau de création par David Bihanic, Alternatives, 2018 /14,90€
L’humour est un argument de choc pour attirer le chaland… Certains commerçants l’ont bien compris, en rivalisant d’imagination débonnaire ou d’esprit poétique, se creusant la cervelle pour trouver calembours et jeux de mots choc (parfois un peu tirés par les cheveux !), pour attirer irrésistiblement l’œil vers leurs devantures ! Au gré de ses voyages, Sébastien Laading s’est amusé à photographier celles qui l’ont le plus interloqué ou amusé et les a réunies dans ce « vitresIN’ » qui témoigne de la créativité de ces petits commerçants. A vous de deviner quels commerces se cachent derrière ces enseignes « Mona Lisait », « Les mères Veilleuses », « Le roi Lire », « De verre en vers », « Le goût des hôtes », « Tapas 100 balles » ou « Épices and love » ! Et gardez l’œil grand ouvert… Ces pépites fourmillent dans nos villes et dans nos campagnes !!!
VitresIN : poésie et petit commerce par Sébastien Laading, Tana, 2018 /5€
Sur le même principe, le blog « LOL coiffeurs », alimenté par les Internautes de France et d’ailleurs, a vu le jour en 2011. Cette fois-ci, c’est à la recherche de capilliculteurs inspirés que la chasse est lancée et ceux-ci ne manquent pas d’imagination pour vous couper les cheveux en quatre ! « Tirés par les cheveux » nous en offre un florilège où la poésie se dispute à l’humour et aux références de tous poils. « Le quoi ? Feur », « Neferti’Tif », « Les intondables », « Mistral coiffant », « Matignasse », « Les fées coiffées », c’est quand même plus classe que « chez truc ou Bidule » ! Chez les messieurs, j’ai repéré les truculents « Speed Hair Man », « Aux coupes du Monde » (d’actualité !), « James Blond », « Lucky Look » et le « A la tête du client » (qui ne donne pas franchement confiance quant au résultat capillaire espéré…). Envoyez leur vos photos quand vous dénicherez au cours de vos déambulations un roi ou une reine des ciseaux qui ne manque pas d’à propos… Et offrez ce livre à votre coiffeur ou coiffeuse préféré(e)…. Je suis sûre qu’il ou elle appréciera !
Tirés par les cheveux : des enseignes qui décoiffent par Morgane Tual, Hoëbeke, 2018 /7,90€
Si vous cherchez pour votre prochaine destination de vacances une région calme et apaisante au riche patrimoine, loin des plages bondées, l’Aveyron et sa mosaïque de paysages, cette terre de diversité entre plateaux, hautes terres, causses et vallées fertiles, est votre point de chute rêvé ! Richement illustré des superbes photographies de Pierre Soissons, cet ouvrage écrit par Daniel Crozes vous propose une approche géographique, géologique, historique et culturelle de ce joli coin de France avec ses plateaux désertiques, ses gorges majestueuses, ses montagnes plantées de châtaigniers et ses villages et bastides préservés du temps. Quelle que soit la direction que l’on emprunte, les paysages et le climat varient, apportant leurs moissons de reliefs et de couleurs, du basalte noir de l’Aubrac au schiste gris du Lévézou, de la pierre blanche des causses au grès rouge des portes de Rodez ! Guide géographique et culturel, ces « Voyages en Aveyron » vous embarquent en sept étapes de l’Aubrac aux monts de Lacaune, pour des plages de verdure et de rivières tranquilles, aux abords de somptueux villages au patrimoine d’une rare richesse. Mmmmh… ça fait rêver, non ?
Voyages en Aveyron par Daniel Crozes (photographies de Pierre Soissons), Le Rouergue, 2018 /19,90€
Après le départ de sa compagne américaine aux États-Unis (celle-ci, encore (mal) mariée, fut contrainte de s’y rendre pour régler son divorce), Stevenson éprouva le besoin de faire le point sur sa vie. La lecture du livre de George Sand, « Le marquis de Villemer », donna l’envie à cet apôtre de l’art de randonner d’entreprendre un périple, face à lui-même, au cœur de la beauté sauvage de la nature cévenole… Rien de plus naturel pourStevenson qui affirmait que la marche à pied offre « une relation particulière au temps que l’on mesure seulement par la faim et que l’on termine seulement quand on a sommeil, dans une relation à l’effort physique qui permet à la pensée de toucher le cœur des choses » ! En aventurier dormant à la belle étoile, se lavant dans l’eau des ruisseaux et glanant avec gourmandise des rencontres aussi fortuites qu’enrichissantes, le père de « L’île au trésor » partit donc par les chemins dans sa quête spirituelle… Nils Warolin, armé de son appareil photo et de son admiration pour Robert Louis Stevenson, a refait la route empruntée en 1878 par le célèbre écrivain écossais (tout comme lui en Automne), de Monastier sur Gazeille à Saint-Jean du Gard. L’histoire ne dit pas s’il a fait le trajet accompagné d’un âne, comme son illustre prédécesseur qui a parcouru avec Modestine à ses côtés, 250 Kms en douze jours ! Cet ouvrage, fruit de son reportage photographique, accompagne le texte de Stevenson (« Voyages avec un âne dans les Cévennes »), délicieux mélange de littérature et de vagabondage touristique. L’occasion de lire ou relire un classique, en admirant du regard les paysages quasiment inchangés parcourus par cet amoureux des chemins de traverse… En fin de volume, vous trouverez de précieuses informations (fournies par l’association « Sur le chemin de RL Stevenson »)… Si vous voulez tenter à votre tour l’aventure !
Voyages avec un âne dans les Cévennes de Robert Louis Stevenson (photographies de Nils Warolin), Le Rouergue, 2018 /27€
La coupe du monde de football bat son plein et vous êtes nombreux, à défaut d’applaudir vos idoles sur les gradins d’un stade, à suivre les matchs de votre canapé. Le proche avenir nous dira si des joueurs exceptionnels sortent du lot ! En attendant, si vous vous replongiez dans les archives de 1958 à 2014, pour faire davantage connaissance avec ceux qui ont fait la gloire du ballon rond, en marquant des buts en finale ? Interrogation écrite ! Vous calez ? Ce bel ouvrage va vous rafraîchir la mémoire, avec la présentation des 34 buteurs de légende, encore vivants lors de la dernière coupe du monde en 2014 (il n’en reste aujourd’hui plus que 29… Cinq autres sont décédés depuis…). Michael Donald, photographe des stars, a rencontré chacun d’entre eux. Il leur a tiré le portrait (les photos, bien entendu, sont sublimes !), a réalisé la fiche du match inoubliable qui les a fait entrer dans la postérité et s’est entretenu avec chacun d’entre eux pour recueillir leurs souvenirs de ce moment qui a changé leur vie. On sent tout l’amour qu’il leur porte à travers ses portraits terriblement humains et, parsemés d’anecdotes, les entretiens avec ces « princes » sont particulièrement émouvants… En fin de volume, vous trouverez également un historique des coupes du monde, dès la première année où elle fut organisée, en1930. Un livre collector à offrir à tous les aficionados du « futbol »… Nul doute que vous n’aurez aucun mal à en trouver dans votre entourage !
But ! par Michael Donald, EPA, 2018 / 24,90€
Christine Le Garrec