On se retrouve dans ce nouveau Culture Geek assez léger en quantité mais pas en qualité ! Et oui, aujourd’hui je vous présente un livre vraiment passionnant qui nous vient du Québec, et une série d’animation, sur le thème de la science fiction et du fantastique, assez expérimentale, qui a beaucoup fait parler d’elle ! Attention ! Frissons, rebondissements et scènes sordides au rendez-vous… Alors, accrochez-vous et éloignez les enfants !
Distorsion : 13 histoires étranges de l’ère numérique
Nous vivons dans une époque bien particulière, avec un contact quasi (pour ne pas dire tout le temps) permanent aux écrans. Alors oui, Internet, les Smartphones, les consoles de jeux, les assistants vocaux ont apporté de belles nouveautés dans nos vies, des nouveautés souvent pratiques. Mais bien sûr tout ceci ne pouvait rester tout blanc, tout beau. C’est ainsi que depuis plusieurs années nous pouvons malheureusement assister à des faits divers étranges, sordides et parfois d’une extrême violence.
Émile Gauthier et Sébastien Léveque, passionnés du monde du numérique, ont créé en 2017 le podcast Distorsion, dans lequel ils retracent des faits étranges de notre ère numérique. Après 4 saisons, les deux québécois décident d’offrir un nouveau support à leur travail de recherche. Distorsion : 13 histoires de l’ère numérique, remet à l’écrit 11 histoires déjà explorées dans le podcast, mais également 2 inédites jamais traitées par les deux amis ! Le tout accompagné par de superbes illustrations de Run, créateur de Mutafukaz, que je ne vous présente plus !
On se plonge alors dans une suite de récits intrigants et passionnants, voire très troublants lorsque l’on commence à prendre conscience que… tout ceci est réel. Comme dans l’histoire de la malheureuse Élisa Lam, disparue dans des circonstances mystérieuses et retrouvée sans vie quelques jours plus tard en ne laissant derrière elle comme uniques traces que celles filmées par les caméras de surveillance.
Il y en a pour tous les goûts : jeux d’arcade mystérieux rendant les joueurs fous, commerces obscurs sur le dark web, légende urbaine confondant fiction et réalité, smartphone abandonné témoin de meurtres en haute mer… Non, il y a de quoi frissonner !
Émile et Sébastien nous offrent un travail de recherche extrêmement pointilleux où se mêlent les sources des enquêteurs officiels, mais également celles de ceux que l’on nomme désormais les enquêteurs du web. Des gens comme vous et moi, qui vont tenter de résoudre le mystère de certaines affaires à l’aide des indices laissés sur le web, ou allant même sur les lieux des événements pour chercher et interroger autour d’eux.
Chaque histoire commence par une présentation assez complète des protagonistes permettant ainsi aux lecteurs de se faire leur propre théorie.
Les récits sont également accompagnés de petites notes des deux auteurs qui viennent y donner des hypothèses, des éléments de précision, etc…
Et bien sûr chaque récit est précédé d’une superbe illustration en noir et blanc de Run !
Si vous ne connaissez pas Distorsion, allez donc jeter une oreille au podcast ! Si vous n’êtes pas fan de ce format alors je ne peux que vous conseiller fortement le livre qui est tout aussi passionnant ! Amateur de numérique, de creepypasta, d’histoires étranges… ce livre est pour vous !
Distorsion : 13 histoires étranges de l’ère numérique / Éditions de l’Homme / 17€
Love Death + Robots
Faisons un petit détour chez Netflix. Bien que je ne porte pas spécialement dans mon cœur les plateformes de streaming, il faut reconnaître que certaines exclusivités méritent le coup d’œil. Et c’est le cas de cette nouvelle série d’anthologie se passant dans des univers SF.
Love Death + Robots, projet porté par Tim Miller et David Fincher, propose 18 épisodes mélangeant robots, monde post-apocalyptique, monstres et personnages mystérieux, tout ceci dans des univers plutôt variés où chacun a sa patte graphique!
Le premier épisode annonce plus ou moins la couleur de la série. On y suit le personnage de Sonnie, une jeune femme ayant subi une agression et un viol, qui se venge désormais de ses bourreaux à travers des combats d’arène. Petite particularité, les combats sont exécutés par des monstres impressionnants que les humains contrôlent à distance par la pensée grâce à la technologie.
Un épisode qui met l’eau à la bouche avec son ambiance cyberpunk et son style graphique rappelant celui du jeu vidéo Dishonored ! En plus d’être spectaculaire par sa mise en scène, ce premier aperçu de la série nous régale la rétine !
L’épisode suivant lui, s’éloigne de l’ambiance sombre et violente du premier pour nous proposer un ton plus comique, plus sarcastique. Le style graphique reste plus ou moins le même mais avec un côté plus enfantin. On y suit trois robots visitant une ville post apocalyptique, qui essaient de comprendre comment vivaient les humains.
Je dirais que c’est à partir du troisième épisode que la série est lancée et que désormais… on se sent obligé de tout regarder.
Pour moi cet épisode 3, « Le Témoin », est l’épisode vitrine de la série. Bien que le scénario ne soit pas exceptionnel (il reste bon), l’ambiance oppressante, le style graphique mêlant 3D et dessin animé, l’univers, le cadrage, la bande son… Tout ceci en fait une véritable expérience visuelle! Dans cet épisode on assiste à une poursuite entre un meurtrier et une femme témoin de son crime. Le tout dans une ville étrangement déserte et dans des lieux malfamés bien plus vivants. Une véritable pépite d’animation.
Gros coup de cœur pour l’épisode « Derrière la Faille » qui raconte l’histoire d’un petit équipage d’un cargo spatial, commandé par Thom, ayant atterri trop loin dans l’espace dans un avant poste, suite à une erreur de calcul d’hyperespace. Le trio se retrouve alors dans une station à des années lumières de la Terre, qui a déjà vu s’écouler une centaine d’années depuis leur départ. Mais dans leur malheur ils sont heureusement accueillis sur la station par Greta, une ex-petite amie de Thom qui va tenter de les aider. Bien entendu tout ne se passe pas comme prévu, ou comme on le pense…
Dans les épisodes marquants il y a aussi “Bonne chasse”. Prenant place dans un Japon qui va évoluer peu à peu vers une ère steampunk qui efface peu à peu la nature et la magie, cet épisode aux allures de conte nous régale par son graphisme tirant légèrement vers l’animation japonaise et par son histoire touchante au ton assez engagé.
Bien que l’on puisse reprocher à la série son manque de créativité et de renouvellement côté scénario, l’aspect visuel quant à lui est impeccable ! On notera que le thème « groupe de héros devant repousser des vagues de monstres » est un peu trop présent, de même que le style graphique photoréaliste est parfois un peu trop utilisé.
Une super série où chaque épisode est une découverte ! On voyage et on ne s’ennuie pas malgré quelques épisodes en dessous des premiers qui mettent la barre très haut, chacun devrait y trouver son compte!
Alex