Après l’arrêt des « Nuits de Nacre », on attendait Tulle au tournant avec cette première édition de « Tulle remet le son« … Si la programmation est nettement plus épurée, elle s’est néanmoins révélée d’une belle diversité et a comblé un public visiblement conquis par ces deux jours de fête ! Spectacles gratuits à chaque coin de rue, déambulations aussi grandioses que magiques, concerts explosifs… Les sourires des petits comme des grands étaient au rendez-vous, malgré la chaleur quasi caniculaire ! Alors, « Tulle remet le son » ? On reviendra !!!
Vendredi 27 Juin
Les déambulations de la Cie Locomobile !
La Cie Locomobile a conquis le coeur du public par son exubérance, tant au niveau du look de leur machine qui semble remonter le temps, que par celui de ses talentueux musiciens qui nous ont régalés de reprises cuivrées et diaboliquement dansantes ! Des déambulations musicales et délicieusement « rétro » qui ont fait briller les yeux des enfants et de ceux qui ont su le rester !
La belle ambiance, dans les rues et dans les bars !
Dans les rues, aux terrasses des bars, partout de la musique… Chansons, blues rock, cajun, musique trad, il y en avait pour tous les goûts !
Un petit coup de projecteur sur les « Papito Collective », un groupe cher à notre coeur pour l’énergie positive de leur musique qui fleure bon le soleil de l’Amérique latine ! Nous les avions découvert aux « Lendemains qui chantent » en 2022 (report ici !) puis aux « Nuits de Nacre » quelques mois plus tard (report là!)… C’est donc d’ores et déjà conquises que nous avons assisté à leur concert, d’autant plus qu’une surprise nous attendait avec l’arrivée d’un percussionniste qui apporte une touche supplémentaire de couleurs et de chaleur à leurs rythmes latinos ! Y avait d’la joie et des sourires devant « chez Albert »… Et ce petit bal nous a fait à tous beaucoup de bien, comme un antidote à la morosité ambiante ! Leur CD est sorti ce printemps, alors filez vite l’acheter, il est génial !!!

Cette fois encore, nous nous trouvions en terrain connu avec La Gâpette que nous avions déjà croisé aux « Nuits de Nacre » en 2016 (report ici !) , puis au festival « Havana Sol » en 2019 (report là!). Et fidèles à eux-mêmes, les bretons nous ont une fois de plus offert un set pêchu au sein de leur univers « muzouche » ! Festif à souhait !
La magie de l’installation de Léonard Salle
Dans la fraîcheur ténébreuse du cloitre, il a fait bon s’attarder pour admirer, émerveillées, les mobiles aériens de Léonard Salle, mis en mouvements sous de savants jeux de lumières… Un moment hors du temps, magique et poétique !
Et voilà encore un groupe croisé aux « Nuits de Nacre » en 2019 (report ici) qui nous avait déjà laissé une forte impression… Idiots un jour, idiots pour toujours ! Car les trois lascars n’ont rien perdu de leur verve et de leur énergie et on peut dire, sans l’ombre d’un doute, qu’ils ont embarqué le public en un tournemain dans leur univers punk rock décapant, habillé de textes savoureux, pas toujours politiquement corrects mais toujours furieusement jouissifs ! Le Guillaume, au mieux de sa forme, encore et toujours fort bien entouré de Mikael à la guitare et de Simon à l’accordéon, nous a émus (si, si, certains titres m’ont mis la chair de poule…) ou nous a fait marrer (parfois jaune…) sur des textes réalistes qui célèbrent la vie avec rage ou fustigent les cons et les bien-pensants avec vigueur… Bon sang, quel pied ! François Hollande n’est pas intervenu pour les arrêter, mais il a bien fallu que ce concert de folie prenne tout de même fin… A notre plus grand regret ! Heureusement, il nous reste plein de « trésors modestes » en souvenir de leur passage à Tulle, et leur dernier album à écouter en boucle ! A bientôt Les Idiots, on vous aime !!!! !

Samedi 28 Juin
Déambulation de la Cie Transe Express
C’est tambour battant que la Cie Transe Express a défilé, ses « soldats » grimés et vêtus de costumes d’époque (qu’est-ce qu’ils ont dû avoir chaud !), jouant la commedia dell’ arte (en compagnie d’espiègles maîtres de cérémonie !) au passage de trois poupées géantes, colorées et chantantes… Airs d’opéra et roulements de tambours ont ainsi retenti dans la ville de Tulle jusqu’à la nuit tombée, sous les regards émerveillés des spectateurs scotchés par la beauté et l’exubérance de ces artistes qui nous ont offert un spectacle de rue de très grande qualité !
De la fête à gogo, mais aussi de la poésie dans les rues de Tulle !
De la musique à chaque coin de rue, encore et toujours, tous styles mélangés… Nos coups de coeur ? Le set de Caribombo qui a transformé la terrasse du Richelieu en dance floor, et la sérénade jouée du haut d’un balcon par deux talentueux accordéonistes qui ont interprété une chanson de Piaf reprise en chœur par le public… Une parenthèse enchantée qui a apporté une belle touche d’émotion et de poésie à cette soirée !
Le groupe du regretté Mano Solo et de Napo Romero (accompagnés à l’époque par les musiciens de Chihuahua) a fait peau neuve avec l’arrivée de nouveaux membres (Fredo des Ogres de Barback, Laulo des Hurlements de Léo, Melissmell…) pour nous présenter de nouvelles créations, en laissant une jolie place aux anciennes, dont le message fort et empreint d’énergie résonne toujours et encore dans notre triste actualité. Les Frères (et soeurs) 2 Misère ont décidément enflammé le public avec un bon gros son, des textes engagés et un charisme fou… Punk’s not dead !
Des cuivres à gogo, de l’énergie à revendre, un look à la « Super Mario »… Et une avalanche de tubes repris à leur sauce piquante et bien pêchue ! Les PVC (composé de musiciens de Détroit, des Hurlements d’Léo, de Smokey Joe and the Kid, de Babylon Circus et de Shaolin Temple Defenders) ont tout donné ce samedi soir pour nous faire danser et nous mettre de bonne humeur sur des « classiques » tels que « La Carioca » ou « Ghostbusters » et tant d’autres encore aux couleurs funky… Un grand moment de fête populaire !
Un grand merci à la ville de Tulle (et aux nombreux bénévoles !) pour avoir offert au plus grand nombre ces moments de fête et de partage !
Photos : Françoise Hachani et Christine Le Garrec / Compte-rendus : Christine Le Garrec