Nuits de Nacre… Suite et fin !

Et voilà, les Nuits de Nacre, c’est fini ! Une édition qui s’est révélée, comme tous les ans, sous le signe de l’excellence ! Des artistes prestigieux à foison, de l’humour, de la tendresse, la fête à tous les étages, une moisson d’émotions : voici ce que nous retiendrons de la cuvée 2019 !

Samurai Accordion

Quatre accordéons diatoniques, trois nationalités (deux italiens, un finlandais et un irlandais) et quatre générations ont enchanté le public dans l’enceinte (fraîche !) de la cathédrale ce Samedi en fin d’après-midi. Riccardo Tesi (dont on a pu apprécier la performance avec le quatuor Donauwellenreiter) et Markku Lepistö ont fait figure de sages, encadrés par Simone Bottasso et David Munnelly, qui ont chacun fait à leur manière le show : Simone nous a époustouflé par son jeu fougueux totalement habité, et David, l’oeil malicieux, nous a régalé de ses facéties, sous le regard concentré de leurs aînés. Rien de conventionnel dans le spectacle que nous ont offert ces « Samurai » avec un répertoire métissé empreint d’influences multiples qui nous a fait voyager dans le temps et à travers le monde grâce à leur époustouflante virtuosité. Huit mains expertes et quelques touches de nacre enrobées de savants coups de soufflet nous ont fait vibrer sous les vitraux de la cathédrale, et c’était… Beau !

Chouf

Chouf nous a offert un concert intimiste et chaleureux sur la scène du Vladkistan, avec un répertoire d’excellentes chansons à textes accompagné d’un rock qui sonne juste et bien ! Entouré d’excellents musiciens, son show a tenu en haleine un public nombreux qui s’est encore étoffé après le passage de notre ancien président et de sa compagne, venus déjeuner dans le restaurant face à la scène ! Un concert qui s’est clôt sur une reprise de « Champagne » du regretté Higelin, interprété magistralement et avec émotion par un Chouf que l’on aurait préféré applaudir sur une scène plus à sa mesure, celle du Vladkistan, bien que chaleureuse, étant quelque peu étriquée pour permettre à cinq musiciens d’exercer leur talent en toute plénitude… Il n’empêche que « l’homme à la tête de Chouf « s’est montré à la hauteur de ce que l’on attendait de lui et qu’il a conquis son public, sans l’ombre d’un doute !

Interview : Chouf

Sidi Wacho

Avec Sidi Wacho, la fête ne pouvait être qu’au rendez-vous… Et les « Bordeliko » n’ont pas failli à leur réputation ! Quelle fiesta !!! Avec leur musique festive et métissée et leurs textes engagés, ils ont enflammé le public qui ne savait plus où donner de la tête, tant c’était bon !!! Il fallait être aveugle et sourd pour résister à l’appel de la musique endiablée et à l’énergie pure de ce collectif français et sud américain, qui n’a pas hésité à se frotter à son public en traversant la foule pour le plus grand bonheur de tous ! Sidi Wacho a mis la fièvre du Samedi soir aux tullistes ravis de partager cette grande messe populaire et joyeuse, engagée, mais positive et empreinte d’espoir, qui leur a mis du baume au coeur ! Joyeux, chaleureux et festif à souhait, le passage des Sidi Wacho a laissé une belle empreinte dans les esprits de tous ceux qui étaient présents ce soir là… Et quelques courbatures, car il était vraiment impossible de ne pas se laisser aller à danser comme des fous !!! Con sabor la lucha tiene sentido !!!

Interview : Sidi Wacho

Les Idiots

C’est de la bonne chanson réaliste à la sauce punk rock qui nous attendait dans la caravane du Vladkistan. Des textes désabusés teintés d’humour noir chantés de la voix rauque et cassée de Guillaume, accompagné de Mika, son complice compositeur, et d’un accordéoniste déjà croisé aux Nuits de Nacre au sein du groupe Summer Rebellion… Les mots de guillaume, qui dévoilent les travers de la société et la noirceur de l’âme humaine avec colère et tendresse, ont touché en plein coeur le public présent qui a apprécié à sa juste valeur leur qualité, et l’énergie déployée par ce trio aussi pêchu qu’atypique !

Interview : Les Idiots

Chango Spasiuk et Raul Barboza

Raul Barboza et Chango Spasiuk, accompagnés de Nardo Gonzalez à la guitare et de Marcos Villalba aux percussions (et à la guitare également), se sont produits Dimanche dans une cathédrale bondée, devant un public religieusement attentif. Humbles et souriants, les monstres sacrés du Chamamé (« prière qui se danse ») nous ont offert un concert vibrant somptueusement habillé des notes cristallines de la guitare de Nardo et des percussions inventives et énergiques d’un Marcos survolté, sous le regard tendre et admiratif des deux maîtres. Une belle osmose règne entre ces quatre virtuoses qui nous ont fait voyager du Brésil à l’argentine dans une ballade sonore et imagée qui célébrait l’eau et les arbres, ponctuée des souvenirs d’enfance de Raul Barboza mis en musique avec une extrême sensibilité. A la fin de leur concert, qui nous a semblé bien court tant on était immergé dans leur musique, les quatre maestro ont eu droit à une standing ovation de belle ampleur et ont gratifié un public heureux de cette parenthèse au temps, de deux rappels… La classe internationale !!! !!!

Mille excuses aux artistes que nous n’avons pu écouter, faute de temps… Un immense merci aux organisateurs et aux bénévoles pour leur talent, leur écoute et leur gentillesse et à tous ceux qui rendent cette belle fête populaire possible chaque année… Et chapeau bas aux artistes qui nous ont comblés par leur virtuosité, bien sûr !

Photos et compte-rendus : Christine Le Garrec / Photos, vidéos et interviews : Bruno Robert