Juke Box N°3

Pour ce troisième volet de « Juke-box », partons une nouvelle fois en voyage, qu’il se déroule en train, en décapotable ou tout simplement dans votre canapé ! Venez découvrir des artistes connus et d’autres en passe de le devenir !  Jazz, musette underground et dream pop,  il y en a pour tous les goûts, et c’est au menu du jour !

 

 

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Gigolos, gigolettes, venez prendre place à bord du train fantasque du Balluche de la saugrenue !  N’ayez crainte, ce live enregistré au festival « le chainon manquant en 2015 » vous aidera sûrement à digérer vos frites plus rapidement et surtout vous invite autant à bouger vos gambettes, qu’à bousculer vos caboches !

Après trois albums studio : Root’s musette (2010), Nos petites amourettes-(2011) et Train fantasque-(2014), le Balluche nous propose seize morceaux en public qui combinent chansons réalistes, valses impertinentes, reggae manouche et java dub.

A mi-chemin entre cabaret et gargotes, les quatre musiciens : Florent Sepchat (accordéon), Guillaume Viel  (guitare et banjo), Mathieu Torsat (contrebasse) et Jean François Caire (batterie) évoluent dans cet univers en multipliant les allers-retours entre aujourd’hui et le Paris insolite des années 30.

N’oublions pas Nedjma Benchaib alias Nora de Belleville, et sa gouaille argotique qui à travers leurs compositions et quelques reprises, nous raconte des histoires cocasses où se mêlent le glauque, les narcotiques et les filouteries de tous genres.

Ces résistants du musette underground vous feront découvrir durant ce voyage live un hurluberlu et un prince pas charmant, ils vous feront danser des tangos stupéfiants avec ou sans Jean-Jean la taxe, et, si vous n’avez pas chopé le cafard, Nora de Belleville et ses gaillards, vous feront partager leurs folies berbères à l’inspiration bien métissée. Si vous n’avez pas le pied marin et que vous préférez le chemin de fer, ne manquez pas le départ. Mais avant d’embarquer, courez acheter leur CD !

« Train Fantasque le concert », Le Balluche de la Saugrenue, 2016 / 7,49€

 

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Mon gros coup de cœur en cette année 2016, c’est dans le milieu du jazz que je l’ai trouvé et pas n’importe lequel, celui d’Airelle Besson !

A quatre ans, une idée fixe germe dans la tête de la demoiselle : apprendre à jouer de la trompette alors que son père optait plutôt pour la harpe celtique.

Ayant obtenu gain de cause, elle attaque son apprentissage à sept ans et depuis, quel parcours époustouflant !

Depuis 2002, elle accumule les récompenses :  premier prix de jazz au conservatoire national supérieur de musique de Paris, premier prix de groupe (avec son quintet « Rockinchair ») au concours international de jazz à la Défense et reçoit le même jour, les prix de soliste et de compositions ! Rien que ça !!!

2008, Django d’or, catégorie nouveau talent aux trophées internationaux de jazz et 2015, prix Django Reinhardt de l’académie de jazz (musicien français de l’année).

Chef D’orchestre et compositrice, elle a étudié et joué avec les plus grands (François Jeanneau, Laurent Cugny, Sylvain Riflet, Henri Texier, Nelson Varas….), bref je pourrai continuer les éloges de sa fulgurante carrière pendant des heures mais le sujet principal de cette chronique est la sortie de son nouvel album « Radio One » paru chez Naïve au mois de mai.

Pour son nouveau projet, ce quartet devait se produire avec une chanteuse qui ne soit pas là juste pour porter des paroles mais aussi pour utiliser sa voix comme un instrument à part entière. Youn Sun Nah ayant décliné l’invitation, c’est Isabel Sorling qui viendra rejoindre Benjamin Moussay (piano, fender rhodes, claviers), et Fabrice Moreau (batterie) dans cette aventure, superbement réussie.

Airelle Besson a composée « Radio One » comme une grande et belle histoire qui s’écoute avec attention, alternant rythmiques énergiques et ballades aux ambiances feutrées. Pour le décor harmonique, Benjamin Moussay, nous offre toute une palette de sonorités aux couleurs de ses claviers, associant les harmonies aux rythmes de Fabrice Moreau qui par son jeu de batterie, qu’il soit enlevé ou tout en finesse, sait toujours faire monter ou redescendre les émotions, même les plus énergiques.

Enfin, cette alliance parfaite entre Airelle Besson et Isabel Sorling qui, avec aisance et maitrise, proche de la perfection, donnent la mesure de leurs immenses talents respectifs.

Cet album est tout simplement une fabuleuse pièce d’orfèvrerie, un costard taillé sur mesure qui apporte une musicalité, une fraicheur incomparables…Une véritable pépite de concentré de bonheur !

« Radio one » d’Airelle Besson, Naïve, 2016

 

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Le 28 octobre prochain sur Lafolie Records, paraitra le premier album du groupe français, Kid Parade « The Turtle Waltz »

Mais qui se cache donc, derrière cette estampille enfantine ? Quatre copains musiciens aux influences variées (The Cure, Arcade Fire…) et surtout un goût très prononcé pour une indie pop à la fois joyeuse et mélancolique.

Formé en 2012, lauréat du concours disque d’or de Riffx et un E.P. très apprécié en 2013, la sortie de ce neuf titres confirme haut la main ce que l’on pressentait déjà ! Avec des morceaux tel que « Marnie, Hey boy, Tattooed girl ou Reflections » ils réalisent un véritable tour de force musical et mélodique, une dream pop qui s’écouterait bien volontiers, au volant d’une décapotable.

C’est en anglais que Jean Baptiste Ayoub (guitare, synthé, chant) nous dévoile des chansons qui parlent tout simplement de la vie et s’ils savent nous faire rêver, les Kid Parade peuvent aussi nous faire danser, comme sur « Raft on the sea » ou « My dog is a cat » !

Les trois autres membres du groupe, Sébastien Janjou (guitare), Arthur Camion (basse) et Philippe Capelle (batterie), proviennent d’horizons musicaux beaucoup plus rock, jazz, funk, ce qui donne aux titres de cet album une couleur power pop aux influences 80 ‘s.

L’enregistrement de « The Turtle Waltz », s’est fait à Paris mais c’est à El Paso, (Texas) que le mixage sera pris en charge et réalisé par l’orfèvre Manuel Caldéron (Beach House, Animal Collective) et Mike Marsh pour le mastering.

Le résultat qui découle de cette aventure américaine est une belle réussite auditive, alors rendez vous le 28 octobre, avec ou sans décapotable, pour une claque indie pop à la française !

« The turtle Waltz » de Kid Parade, Lafolie records, 2016

 

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Bruno robert