Hellfest & Knotfest : Retour sur quatre jours en Enfer

Enfin ! L’événement tant attendu par les afficionados de metal est arrivé ! Du 21 au 23 juin, des milliers de festivaliers ont débarqué sur les terres clissonnaises, pour assister à des concerts de tous les genres de metal, rock, punk, etc… Et tout ça dans la joie, la bonne humeur, et sous un soleil radieux ! Petit retour sur ce séjour en Enfer.

Particularité cette année, les metalleux les plus motivés ont eu droit à 4 jours de festival. “Ma qué ?” me direz vous. Et bien cette année le Hellfest a accueilli entre ses murs le festival itinérant du groupe Slipknot, j’ai nommé le Knotfest. De quoi ravir les festivaliers souhaitant en découdre davantage et de pouvoir se mettre dans le bain « tranquillement » dirons nous.

Le partage est monnaie courante au Hellfest

Le Knotfest 

4h de route, plusieurs minutes de marche, plusieurs minutes d’attente pour récupérer le bracelet, encore un peu de marche, planter sa tente et nous voilà fin prêt pour ce séjour en enfer. Bon d’accord une petite pause s’impose avant de s’y jeter. J’ai dit une petite pause nom de Zeus ! Bref, on pénètre sur le site du festival vers 18h… une petite pause hein. Après les prestations de Ministry, Behemoth, Amaranthe et Sick Of It All, c’est au tour des californiens de Papa Roach de faire leur entrée sur la Mainstage 1. 

Un très bon show, énergique avec une superbe prestance sur scène, le groupe jongle entre ses nouveaux morceaux et les anciens qui ont fait leur succès, ce qui ravit les fans de la première heure. Ça claque, ça groove et on a envie de pogoter sur le son de Papa Roach sous le soleil de Clisson. Le groupe fera même un aparté avec un hommage à Keith Flint de The Prodigy, en reprenant avec brio Firestarter, morceau culte du groupe anglais, et en enchaînant avec 1 minute de bruit à la mémoire de cette icône punk de la scène électronique anglaise.

C’est ensuite au tour de Powerwolf de monter sur la Mainstage 2. Le groupe, costumé et maquillé, prend place dans un décor aux allures gothiques, avec des ruines de ce qui semblait être une église, où les racines des arbres viennent servir de pied pour les synthé, les vestiges du bâtiment comme pieds de micros, tandis qu’un gigantesque loup garou occupe tout l’écran derrière la scène. Cette “grande messe du heavy metal”, menée par le charismatique Attila Dorn déchaîne la foule qui commence à grossir au fil des minutes. Un super concert avec une belle mise en scène, des flammes (ça c’est metal !), de l’interaction avec le public et une bonne dose de musique épique. Que demander de plus ? De la bière ? Il y en a à foison ! Bref une très bonne surprise pour ma part.

Si il y en avait un que j’attendais tout particulièrement ce soir c’était bien Rob Zombie, et je peux vous dire que c’était vraiment excellent. Alors que la foule attend tranquillement, l’écran géant derrière la scène et ceux sur les côtés prennent vie et un déluge d’images, tirées de ses clips, de ses films, d’archives, fait irruption, accompagné de flashs lumineux. Le groupe entre en scène, vêtu d’accoutrements mélangeant cirque burlesque et metal.

Rob Zombie prend le micro, dans sa tenue de cow-boy aux allures totalement déglinguées. Les titres s’enchaînent, les costumes changent, on a droit à Leaving Dead Girl, Get High, Helter Skelter, reprise des Beatles avec Marilyn Manson, mais aussi à l’excellent Dead City Radio And The New Gods Of Supertown. Une très bonne prestation accompagnée des visuels de ses clips avec ce style tout droit sorti d’un cirque monstrueux. Rob Zombie ira même directement au contact de la foule durant un petit moment. Le groupe profitera également d’une courte pose pour changer de costumes durant laquelle un rapide teaser pour le futur film de Rob Zombie sera dévoilé. Un concert d’enfer en somme qui finira sur Dragula !

Amon Amarth assure la suite des festivités. J’en ai profité pour savourer l’ambiance nocturne du Hellfest avec notamment un spectacle de feu !

Arrive enfin le moment tant attendu par beaucoup, l’arrivée de Slipknot ! Avec une mise en scène démente et bien entendu vêtu de leurs masques iconiques, les américains menés par le charismatique Corey Taylor rendent le public hystérique dès les premières notes. La prestation du groupe est vraiment excellente, et leur jeu de scène dégage une aura très particulière et assez fascinante qui viendra clore leur festival comme il se doit.

Les fans auront même eu le droit à un musée Slipknot, sous un chapiteau, accessible pendant toute la durée du Knotfest, dans lequel plusieurs objets, costumes, masques, ect… du groupes sont exposé.

Le Knotfest s’achève donc et les festivaliers se dirigent vers le camping. Mais ceux qui ne souhaitent pas encore se coucher vont pouvoir profiter des deux nouvelles installations du Hellfest : la Party Tent et la Fury Tent.
Deux lieux dans lesquelles des DJ viennent jouer jusqu’à tard tard le soir ! Pour ce premier after du festival, on a pu voir Arnaud Rebotini derrière les platines que l’on retrouvera sur la seconde scène du Mainsquare bientôt !

Hellfest: Jour 1

C’est parti pour le premier jour du Hellfest qui s’annonce très très riche !

Sans taper la grasse matinée, ni faire le lève tôt, c’est vers 12h, après avoir fait le plein pour le début d’après midi, que nous avons regagné le festival. Et quoi de mieux pour commencer les festivités que du bon punk rock avec une touche de folk celtique ? Et bien The Rumjacks nous a prouvé que c’est exactement ce qu’il faut pour entrer dans le bain ! ça pogote joyeusement sous le soleil de la Warzone sur ces morceaux qui semblent tout droit sortis d’un pub irlandais.

Pas le temps de regarder jusqu’à la fin… Comme souvent, le running order colossal du Hellfest impose des sacrifices ! Direction la Mainstage 2 qui est aujourd’hui entièrement consacrée à la scène metal française. Pendant ce temps, Gloryhammer achève son concert sur la Mainstage 1, un metal épique très inspiré des univers d’heroïc-fantasy.

14:20, l’heure où ça se gâte, avec l’arrivée de Lofofora sur scène. J’avais parlé de leur superbe prestation au Metal Culture(s) à Guéret en mai, et j’avoue préférer voir ce groupe dans une petite salle que sur une Mainstage du Hellfest.

Mais ça n’enlève rien à la qualité de leur concert, qui en plus ne recycle pas la setlist des concerts précédent et qui reste toujours autant en contact avec le public. On retiendra d’ailleurs le petit speech de Reuno avant de commencer le concert avec son petit tacle à Metallica : ”Il n’y aura pas d’effets de pyrotechnie, on reprendra pas du Johnny comme un vrai groupe de metal, on va juste faire du metal”
Bref un concert en or également marqué par la première interprétation live de leur nouveau titre Le Futur, extrait du prochain album !

Pendant que le changement de plateau se fait sur la Mainstage 2, Godsmack nous offre un concert absolument génial et débordant d’énergie. On sent que les quatre gars sont heureux d’être là et c’est contagieux. On aura même droit à une sorte de battle de percussions avec d’un côté le batteur et de l’autre le chanteur derrière un ensemble de tam tam. Un vrai bœuf musical finalement, durant lequel ils reprendront des titres de groupes cultes comme Metallica ou ACDC, le tout posé sur des plateformes tournantes qui offrent une petite chorégraphie originale au spectateur!

Et là c’est la claque, grosse découverte pour moi, même si je connaissais vaguement certains titres, No One Is Innocent débarque sur scène ! ça  déborde d’énergie, ça saute dans tous les sens, il y a du contact avec le public et des morceaux vraiment bons, comme Silencio qui sent la forte (et très très agréable) influence de Rage Against The Machine. Bref ça claque, on en prend plein la tronche avec le sourire au lèvres, les doigts en l’air et une bière à la main.

Manquerait plus qu’un duo avec Niko de Tagada Jones pour couronner le tout… ah bah c’est le cas ! Le chanteur du groupe punk rennais a débarqué sur l’un des dernier morceaux du concert pour accompagner Kemar au chant, de sa voix tout aussi tranchante que le frontman de No One Is Innocent !

Le concert de No One Is Innocent est disponible sur Arte.

C’est ensuite Dagoba qui poursuivra le show sur cette Mainstage 100% frenchie. Bon, là pour le coup je n’ai pu voir que les deux premiers morceaux avant de devoir sortir de la marée humaine qui est devenue un véritable ouragan sur la musique enragée des marseillais. Ça aurait été bête de casser mon appareil dès le premier jour.

Le concert de Dagoba est disponible sur Arte.

19h40 et c’est au tour de Ultra Vom… pardon, c’est au tour de Ultra Putain de Vomit d’amasser la foule devant la Mainstage 2, peuplée de pas mal de gens avec masques de canard, bouée de canard, voire serre tête avec un canard. Et croyez vous qu’ils aient eu le culot de refaire le même concert qu’à la Warm Up ? Que nenni, il s’agit là d’une version beaucoup plus évoluée, beaucoup plus dense ! Ne serait ce que cette intro absolument fabuleuse avec une musique 8bit ultra joyeuse qui se répète en boucle tandis que les écrans géants affichent un message : « Veuillez patienter, le groupe procède à l’accordage de ses instruments ».

S’ensuit le classique générique façon Looney Tunes avec l’arrivée des quatre membres du groupe, et dès le premier morceau c’est le bordel dans la foule, toute la foule. Et ça ne s’arrêtera qu’à la dernière note du show.

Ultra Vomit met le paquet avec la volonté, comme dit plus tôt dans l’intro, de « crucifier Mass Hystéria, et de surpasser Gojira, pour devenir les maîtres incontestés du metal français ». Et ils n’y sont pas allés de main morte ! Une chorale gospel sur le morceau Jesus accompagné de Jesus himself, Calogero (un sosie mais on y a cru un petit moment) sur le morceau Calojira, Niko de Tagada Jones sur Un Chien Géant, le guitariste de Black Bomb A sur Pink Pantera et « le mec des canards » sur l’incontournable Je collectionne des canards. Manquait plus que Till Lindemann sur Kammthar et on était bon.

On a même eu l’instant Mathieu Bausson, durant lequel le pauvre bougre s’est vu exposées maintes photos dossiers de lui sur l’écran géant. L’acharnement du groupe sur ce malheureux bassiste ne finira donc jamais ! On est de tout cœur avec toi Mathieu !

Le concert d’Ultra Vomit est disponible sur Arte.

Dans la catégorie concert épique promis l’an dernier par un groupe, nous avons… Oui, que dites vous au fond à droite ?

Manowar ? Vous êtes un marrant vous !

Non je veux parler de Mass Hystéria, qui faisait partie des 5 groupes annoncés lors de la dernière édition. Les furieux nous avaient même dit qu’il s’agirait du plus gros concert de leur histoire. Alors pari tenu ?

Ma foi, comme pour Lofofora, Mass Hystéria reste un groupe à voir en petite salle, mais là, il faut reconnaître que c’était particulièrement épique.

Entre les effets de pyrotechnie, les jeux de lumière, la prestance du groupe et les visuels absolument géniaux sur les écrans géants on en a pris vraiment plein la tronche. Nouveaux et anciens morceaux se sont enchaînés, repris en cœur par le public en plein pogo. On retiendra le morceau L’Enfer des Dieux pour la puissance qu’il a dégagé sur une telle scène.

Le concert de Mass Hystéria est disponible sur Arte.

Et enfin, le clou du spectacle en la personne de Gojira. J’en avais déjà parlé l’an dernier avec leur superbe prestation au Mainsquare mais les voir au Hellfest, c’est quelque chose, comme s’ils jouaient à la maison.

00h45, les lumières s’éteignent et les quatre landais montent sur scène sous les cris de la foule, ils ne se font pas attendre et les premières notes de Oroborus nous frappent de plein fouet, les gens entrent en transe et une fois de plus les écrans se révèlent à nouveau très utiles. Des vues aériennes de paysages en noir et blanc, des motif psychédéliques, des morceaux de clips, l’univers Gojira prend vie aussi bien sur le plan musical que visuel. Le morceau s’achève, la fosse en demande encore, et après un bref message de salutation de Joseph, le groupe nous frappe de plein fouet avec le tonitruant Backbone. Bien sûr on aura droit à Flying Whales et ses baleines se baladant sur les écrans, mais aussi Stranded ou The Gift of Guilt. Surprise, et pas des moindres pour ma part, le groupe joue L’Enfant Sauvage, morceau tiré de l’album du même nom. Le potentiel des écrans se révèle à nouveau avec le solo de batterie de Mario accompagné de visuels psychédéliques sur le rythme de la batterie, se superposant les uns sur les autres en donnant un effet totalement hypnotique. Le concert s’achèvera sur Vacuity à grand renfort de flammes et de feux d’artifices. Grandiose.

Une bien belle façon de clôturer cette première journée.

Hellfest: Jour 2

Deuxième jour du Hellfest, et je pense qu’il s’agit de ma meilleure journée du festival tellement j’ai eu de coups de cœur !

Pas le temps de niaiser ce matin. Après s’être équipé pour la journée, direction la Mainstage 2 pour assister au concert de Skindred. Sûrement le meilleur groupe pour se réveiller et se chauffer pour le reste de la journée.
Mené par le très charismatique Benji, le groupe britannique mélange les sonorités et influences punk, metal et reggae. Un mélange énergique qui donne envie de sautiller, de headbanguer, de faire la fête le sourire jusqu’aux oreilles. 

Le groupe entre sur scène avec un remix de The Imperial March, thème de l’Empire dans Star Wars, et ne se fait pas attendre en lançant le premier morceau. On va de titres comme Kill the Power à That’s My Jam en passant par l’excellent Nobody, et même un rapide hommage à The Prodigy avec des extraits de morceaux du groupe anglais, se perdant dans Kill the Power de Skindred. Benji ne cesse d’ambiancer le public en étant en contact en permanence avec lui, allant même à l’engueuler à grand renfort de « fuck you », lorsque ce dernier ne crie pas assez fort ou ne répond pas à ses attentes. Et tout ça sous les rires de la foule devant l’énergie débordante du chanteur aux allures de « reggaeman » reconverti au metal.
C’est un sacré concert que nous as offert Skindred sous le soleil radieux de Clisson, et vraiment… c’était le meilleur moyen de démarrer la journée pour avoir une pêche d’enfer !

Tout en patientant pour les concerts suivants sur les Mainstage, on assiste au live totalement dément de Fever 333. Un show enragé avec un groupe qui ne semble être composé que d’énergie brut. Un rapcore rempli d’influences trash, punk et metal qui tabasse sévère et rend dingue. Les pogos partent dans tous les sens, le chanteur va même jusqu’à se mettre debout sur la foule pour chanter, un vrai groupe de fous furieux qui se donnent corps et âmes. Le concert s’achèvera avec la tête du chanteur dans une caisse claire cassée et séparée de la batterie. Une excellente surprise, malheureusement aucune photo car j’étais trop loin pour en avoir de bonne qualité.

Le groupe qui investit la Mainstage 1, je l’attendais avec énormément de curiosité. Connaissant un peu leur musique, je voulais donc en découvrir davantage. Et les allemand de Eisbrecher ne m’ont vraiment pas déçu. Là aussi ça tape, mais ici on est en plein dans le metal industriel, qui, il faut bien le dire, passe particulièrement bien lorsqu’il est chanté en allemand.

Mené par le très sympathique Alexx Wesselsky, Eisbrecher envoie toute sa puissance dès le début. Des guitares lourdes, une batterie qui tape fort et des sons de synthétiseur qui apportent une touche assez dansante à l’ensemble. Le concert sera entrecoupé de petits apartés durant lesquels Alexx fera quelques petites blagues en remerciant le public dans un français très correct teinté de son accent bavarois. Toute la puissance de leur musique se dévoile pleinement dans le superbe This is Deutsch repris en cœur, poing levé, par la foule. Un vrai coup de cœur pour la performance de Eisbrecher, qu’on espère pouvoir revoir en France.

Et dans les coups  de cœurs de cette édition il y a eu  les norvégiens de Combichrist, toujours dans le style metal industriel. C’est sous la Temple qu’ils ont foutu le feu et mis un sacré bordel. L’ambiance semblait tout droit sortie d’un club dans un monde post apocalyptique, entre chaos et dancefloor, entre metal et techno. Les quatre membres du groupe occupent tout l’espace et dégagent une véritable aura avec leurs tenues à la Mad Max.

Sur le fond de la scène la batterie de Dane White et les tambours de Will Spodnick se font face dans un déferlement d’énergie, tandis que Eric se déchaîne sur sa guitare et qu’Andy LaPlegua recouvre le tout de sa voix puissante. Une vrai osmose se crée avec le public, et le frontman du groupe descendra même au contact de la foule. Pour ma part je reste scotché par la performance de Will qui se tient debout derrière ses tambours et qui gesticule tel un pantin désarticulé totalement fou. Bref vous l’aurez compris une très très grosse claque pour ma part avec ce concert qui mettait en avant le nouvel album du groupe, One Fire. Bien sûr quelques anciens morceaux comme Maggots at the Party ou Throat Full Of Glass étaient de la partie et ce pour le plus grand plaisir des fans de longue date.

Le concert de Combichrist est disponible sur Arte.

Après la Temple, direction la Warzone, scène pour les fans de punk, sur laquelle se produisent Les Wampas. Honnêtement, je ne suis pas vraiment friand de leur musique, mais en live… c’était incroyable. Didier Wampas semble incontrôlable, saute dans tous les sens, chauffe le public par tous les moyens possibles, allant jusqu’à taper le rythme sur le sol avec son micro, le faisant tournoyer avec le câble. Il prendra même d’innombrables bains de foule, le câble de son micro le suivant dans son sillage, porté par le public. Une ambiance de folie, un bordel monstre, merci pour ce moment, Les Wampas !

Le concert des Wampas est disponible sur Arte.

Après ce concert des plus sportif (et oui même pour faire des photos dans les crashs !) direction un coin à l’ombre pour se reposer. C’était sans compter sur le concert qui se déroulait sous la Temple qui a attiré mon attention. Une femme seule, jouant du violoncelle devant une foule calme, autant dire qu’au Hellfest cela surprend.

Il s’agit de Jo Quail, qui est sûrement la plus belle découverte que j’ai pu faire sur le festival. Un son hypnotique, long, qui fait planer. C’est long, la musique reste assez statique, au bout d’un moment l’envie de partir me prend, et là, un autre son s’ajoute, puis un autre, et le morceau, à l’aide de loops, se construit, prend forme et devient envoûtant, prenant et totalement hypnotique. On se retrouve alors dans une petite bulle hors du temps, la pépite de ce festival. Elle est bientôt rejoint par Thomas Hedlund de Cult of Luna à la batterie, qui vient enrichir les morceaux. Un véritable coup de foudre. Je vous invite fortement à aller écouter et à ne pas lâcher le morceau comme j’ai voulu le faire, vous passeriez à côté de quelque chose de vraiment excellent.

Thomas Hedlund de Cult of Luna

Après avoir profité de l’ambiance nocturne du Hellfest, direction la Valley, tandis que le groupe japonais Envy termine son concert en apothéose devant une foule aussi déchaînée que les musiciens.

00h, le groupe que j’attendais le plus de cette édition, arrive sur scène : Cult of Luna. Des grand draps ternes sont tendus derrière la scène, la fumée se déverse un peu partout, une lumière douce perce l’obscurité et les membres du groupe font leur entrée, des ombres dans ce brouillard artificiel.

Les premières notes de The Silent Man, extrait du prochain album, résonnent. Puis la voix puissante de Johannes Persson rejoint les instruments, et l’ensemble prend aux tripes. Les gens entrent en transe devant cette musique lente, lourde où se mêlent rage, mélancolie et une vrai subtilité musicale. La mise en scène simple mais d’une vraie efficacité nous plonge encore plus dans l’univers nébuleux et sombre du groupe suédois. La fumée occupe l’espace et les lumières découpent les ombres des membres du groupe dans ce paysage embrumé. Le concert se poursuit sur une note un « peu plus calme » avec Owlwood avant de revenir à l’assaut avec le puissant Finland qui nous fait passer par toutes les émotions. Viendra ensuite le splendide Ghost Trail et, malheureusement, la fin du concert sur le très très puissant In Awe Of de l’album Vertikal.

Cult of Luna c’est le calme avant la tempête et la tempête elle même.

Un concert splendide, qui nous a fait voyager, passer par toutes les émotions, une véritable transe hors du temps. Seul regret : le groupe n’a joué qu’une heure. Forcément avec des morceaux de 10, 15 minutes, difficile d’avoir la setlist de ses rêves… Mais ça n’enlève en rien la qualité du concert. On pourra toujours se consoler avec leur concert à Paris en novembre… s’il reste des places d’ici là !

Malheureusement pour moi, impossible de voir le dernier concert de la journée. Le Bal des Enragés semble avoir rameuté tout le Hellfest à la Warzone, donc impossible de prendre des photos ou de voir le concert si ce n’est à travers un bout d’écran.

Le concert du Bal des Enragés est disponible sur Arte.

Mais ce n’est pas si grave puisque j’ai pu me consoler en allant assister à un super spectacle de feu au milieu des brasiers ! De quoi bien finir la soirée.

Au passage je vous présente une chaîne YouTube d’un jeune homme rencontré au Hellfest qui, comme moi, est fan de Carpenter Brut. 

(J’ai parlé de cet artiste dans un Juke Box et également dans le report du Hellfest 2018)

Alan Horner propose des covers au piano de différents artistes comme Carpenter Brut, Iron Maiden ou encore Cult of Luna, et c’est très réussi !

Je vous met juste ici son medley de Carpenter Brut qui contient 18 morceaux de l’artiste, joués sans interruption pendant 1h15 ! Une sacrée performance.

Hellfest Jour 3

Après deux jours de folie furieuse, c’est déjà la dernière journée de cette nouvelle édition du Hellfest, où j’ai plus profité de l’ambiance générale que des concerts, me “reposant” pour la clôture tant attendue.

Après trois jours de festival et de concerts intenses dans les pattes, il faudra un peu plus de temps pour se mettre en route vers les scènes.

C’est sous la Temple que débute pour ma part la journée, avec un groupe surprenant. Cemican est un groupe mexicain qui perpétue avec une musique actuelle, les cultes et idéaux des peuples indigènes du Mexique accompagné de nombreux instruments anciens. Vêtu comme les premiers peuples de leur pays, le groupe nous livre un live tout en couleur et aux allures guerrières. Un metal folk puissant et original qui mêle avec brio le metal contemporain et la musique traditionnelle d’un autre temps. Une vraie surprise.

On retourne dans un domaine plus classique avec du bon hardcore dans la Warzone. Les british de Employed to Serve sont venus retourner le Hellfest avec leur musique oscillant entre le sludge, le black ou encore le death. C’est énergique, ça tape, un vrai déferlement de décibels accompagné par la voix de Justine Jones qui cisaille l’air et vient frapper de plein fouet le public. 

Direction le show de Trivium sur la Mainstage 2 qui nous livre une très bonne prestation durant laquelle des enfants ont pu assister au concert depuis les bords de la scène.

 On a également eu droit à un excellent concert d’Anthrax en fin d’après midi, derrière lequel Lynyrd Skynyrd viendra faire swinguer le public sur leurs titres cultes Sweet Home Alabama et Free Bird pour clore leur show avec beaucoup d’énergie.

Parmi les lives déchaînés de cette année on pourra retenir l’excellente prestation de Lamb of God sur la Mainstage 2. Une vraie rage s’est emparée de la foule devant la fougue du groupe de groove metal et de son chanteur tout en dreadlocks, Randy Blythe, aussi sauvage que les moshs pits du public ! Une bonne grosse claque qui requinque alors que la fatigue se fait ressentir dans les jambes.

Le concert de Lamb of God est disponible sur Arte.

Puis arrivent Slash, Myles Kennedy et leurs musiciens pour une bonne heure de rock à l’ancienne avec des solos magistraux du célèbre guitariste au haut de forme.

23h, un concert très attendu également puisqu’il s’agit de la dernière date française de Slayer, célèbre groupe de trash avec plus de 30 ans de carrière, qui vient donc nous tirer sa révérence après tant d’années de service. Un show dantesque, à la hauteur de la réputation du groupe, qui s’achèvera avec un long salut riche en émotions devant ses fans français et leurs acclamations.

Un des concerts les plus attendus de cette édition, et pour cause, puisque le groupe se produit très rarement et que leur dernier concert en Europe remonte facilement à plus de 10 ans. Il s’agit du cultissime groupe de rock/metal progressif Tool. L’année dernière on avait eu droit à A Perfect Circle, groupe du même style, avec également Maynard James Keenan au chant, que j’avais (comme un idiot) regardé vaguement de loin, et qui avait livré une belle performance.
Ici, Tool nous a livré une performance tout simplement bluffante sur tous les aspects. Alors qu’après des heures d’attente les lumières s’éteignent sous les cris de la foule, nous plongeant dans le noir, les écrans prennent doucement vie et les membres du groupe font leur entrée, le guitariste et bassiste de chaque côté du devant de la scène, le batteur au centre un peu en retrait et enfin le chanteur, en retrait au côté du batteur, dans un espace qu’il ne quittera pas du concert. Ici c’est la musique qui prime, qui est présente, pas de discours, pas de coupures, juste la musique. Le groupe entame avec un de ses morceaux les plus atmosphériques qui plonge instantanément la foule en transes. Accompagné par des visuels psychédéliques, hypnotisant, voire angoissants, Tool nous plonge totalement dans son univers torturé, enivrant et orgasmique. Appuyé par un jeu de lumières exceptionnel, toujours en mouvement, de lasers découpant la fumée, le groupe nous fait voyager loin, très loin, et il ne s’arrête pas en si bon chemin car après un court moment de silence brisé par les applaudissements, la voix de Maynard entame les premières paroles de The Pot. La foule devient plus énergique, la musique prend aux tripes, toujours accompagnée d’un show visuel à la hauteur du son. Les morceaux s’enchaînent, passant du calme atmosphérique au tourment saturé. Vicarious, Parabol, The Grudge et tellement d’autres viennent peupler ce concert, qu’importe la setlist, le répertoire du groupe est tellement riche que n’importe quel morceau conviendrait au public et serait accueilli sous les acclamations. Le concert ne fait qu’aller crescendo durant 2h qui sembleront beaucoup plus courte. Final, dernières notes, acclamations, le groupe salue et repart, achevant avec brio cette dernière édition du Hellfest. Une vraie réussite. Si vous ne connaissez pas Tool, je vous invite très très très fortement à aller y jeter vos oreilles!

Encore une très bonne édition du Hellfest mélangeant têtes d’affiche cultes et petites pépites qui méritent d’être mises plus en avant. De nouveaux aménagements ont fait leur apparition cette année, rendant le site encore plus agréable pour circuler, se reposer entre deux concerts, et profiter de son ambiance unique. Un grand merci aux organisateurs de nous avoir permis de couvrir le festival… On espère y retourner l’année prochaine pour une nouvelle édition toute aussi démente, voire davantage !

Toutes les photos sont à retrouvés sur le Facebook et Instagram de Maxime, ainsi que le Facebook et Instagram d’Alex

Article, photos & vidéos : Alex
Photos, vidéos et montage : Maxime