Culture Geek ! N°18

Nouveau Culture Geek et probablement le dernier ! Et pour clôturer en beauté je vous présente mes derniers coups de cœur avec malheureusement pas mal de retard. Cap sur les derniers Doggybags, la série d’anthologie du Label 619 qui s’achève en beauté avec un ultime numéro passionnant. Le nouveau One-Shot signé Mud vient nous offrir un sinistre huis-clos avec Prozeet au dessin. Et pour finir, direction les vaste étendues de la mythologie nordique avec le récit épique de Vei.

Doggybags 

Clap de fin pour la série Doggybags. Après une saison 1 de 13 numéros et une saison 2 de 4 numéros,  la série d’anthologie du Label 619 clôture son funeste périple en beauté avec 4 histoires frissonnantes et sanglantes. 

Après une intro de Run et les mots d’adieu de celles et ceux qui ont fait Doggybags, on retrouve une première histoire scénarisée et dessinée par Nikho, qui nous embarque au moyen-âge.

« De tous les artefacts légendaires que le monde cache en son sein, la corne de licorne est le plus célèbre »

Ainsi commence ce récit, suivant le sanglant voyage d’une corne de licorne, passant de main en main, toutes plus attisées par la convoitise les unes que les autres.

Après Horseback 1861, Nikho remonte en selle et nous livre une histoire courte prenante et sublimée par son trait et son travail des couleurs. Une histoire qui nous fait voyager des plaines glacées de la toundra, aux marécages dissimulant un devin, en passant par une taverne et par la cour du roi. 

Le tout est accompagné de quelques pages d’une documentation toujours aussi qualitative et par de petites publicités à l’humour noir.

La nouvelle de Tanguy Mandias qui suit notre périple moyenâgeux est quant à elle bien plus horrifique. On aurait peut-être préféré que soit dessinées les scènes d’horreur que le jeune auteur nous décrit, pour éviter de les imaginer.

Il y est question d’un virus frappant la population en 2023, d’un confinement total et enfin d’un déconfinement où nos chers animaux de compagnie n’ont pas l’air si heureux de nous revoir.

Cette nouvelle captivante pourrait peut-être en sensibiliser sur la question de l’abandon de nos amis à quatre pattes… Bref, Tanguy Mandias a à nouveau frappé fort, et tout ça en seulement 2 pages!

C’est à un duo que nous avons maintenant à faire. Dans le psychédélique et très étrange Birds of a Leather, Florent Maudoux fait équipe avec Allanva pour nous conter une histoire aux nombreuses métaphores qui sombre peu à peu dans la folie et dans l’aspect bestial de l’être humain…

Cet ultime numéro s’achève en apothéose avec Ténéré, une histoire comme je les aime chez Doggybags !

Direction le Sahara en 1992, où une famille française se balade dans le désert en compagnie d’un guide des plus mystérieux…

Une fois encore le récit est accompagné d’une riche documentation, et le duo Diego Royer au scénario, Petit Rapace au dessin, fait mouche. 

Une histoire captivante et frissonnante, absolument parfaite pour clôturer ce nouveau et ultime numéro de Doggybags. 

C’est avec un petit pincement au cœur que s’achève cette lecture. La parution régulière de Doggybags va nous manquer et on espère voir un nouveau projet du Label 619 qui permettra une liberté, une expérimentation et un tremplin pour les jeunes auteurs, comme Doggybags a pu l’offrir durant toutes ces années.

Doggybags est a retrouvé en librairie ainsi que sur l’Ankama Shop !

Doggybags One-Shot: Dirty Old Glory

Doggybags, c’est terminé, mais les Doggybags One-Shot vont encore durer le temps de 2 numéros.

Et Mud nous emmène aux États-Unis avec le très sombre Dirty Old Glory.

En 2021, la montée des conservateurs et l’élection d’un président aux idéaux extrêmes conduit à la guerre civile. Deux ans après le début du conflit, on suit le calvaire d’une équipe de survivalistes bloqués dans leur char, au milieu des gravats.

Dans ce huis-clos à bord de ce qui semble être un tombeau de métal, nos héros sont mis à rude épreuve, attendant désespérément des secours. Entre confessions et discours survivaliste, Mud dresse le portrait d’une Amérique poussée à l’extrême sur tous ses aspects.

Épaulé par le trait de Prozeet, ce Doggybags : One-Shot offre une ambiance glauque, angoissante et tragique qui baigne parfois dans la folie.

Ancrant le récit dans le réel en citant des faits récents comme l’épidémie du Covid-19, l’invasion du Capitole ou encore l’élection de Joe Biden, ce one-shot dégage une aura quelque peu angoissante et s’avère terriblement crédible.

Un One-Shot qui frappe fort et prend aux tripes avec son récit dystopique glaçant.

Dirty Old Glory est a retrouvé en librairie et sur l’Ankama Shop !

Vei

Après les histoires sanglantes et terrifiantes de Doggybags je vous propose d’aller faire un tour vers les contrées mythologiques des pays du Nord. 

Ici nous suivons Vei, une jeune guerrière choisie et entraînée par les géants de Jotunheim pour combattre les champions d’Asgard dans un tournoi qui décidera du sort du monde des hommes.

Entre manipulation, combat épique et destin tragique, Vei offre un récit prenant qui dévoile de nouveaux points de vue de la mythologie nordique.

Scénarisé par Sara B. Elfgren et dessiné par Karl Johnsson, le parcours de Vei nous offre de splendides panoramas, des paysages enchanteurs, des lieux mystiques et de belles réinterprétations des lieux, des personnages, des contes et légendes viking.

On a également droit à de belles mises en scène, et à de larges illustrations occupant parfois deux pages. 

Chaque case s’avère riche en détails et certaines sortent clairement du lot avec leur aspect psychédélique.

Il est également très intéressant de voir le design revisité de toutes les personnalités et créatures de la mythologie nordique.

Vei profite également de la qualité des éditions Ankama (dos du livre doublée d’un tissu et bandelette marque page) ce qui en fait un très bel objet, agréable à avoir en main.

C’est une longue histoire parcourue d’un souffle épique que nous livre le duo Sara B. Elfgren/Karl Johnsson. Se réappropriant la mythologie nordique pour mieux nous surprendre avec de nouvelles facettes, Vei s’avère être une belle surprise !

Vei est a retrouvé en librairie et sur l’Ankama Shop !

Alexandre Vergne