JUKE BOX : CULT OF LUNA

CULT OF LUNA

The Long Road North

Cela fait un bon bout de temps que je n’ai pas rédigé un petit Juke-box, mais pour ceux qui me connaissent, vous vous en doutez, il est impossible pour moi de rester dans ma tanière alors que Cult of Luna sort un nouvel album.

Après le sublime A Dawn to Fear, le groupe suédois nous avait gratifié d’un EP, The Raging River, qui marquait pour le groupe une nouvelle ère qui vient se concrétiser avec ce très beau The Long Road North

Si l’on était habitués aux longs morceaux transcendants, ici Cult of Luna fait le choix de raccourcir et d’aller à l’essentiel, accompagné de nombreux featurings qui viennent embellir cette longue balade vers le Nord.

Comme le disait si bien le groupe à l’annonce de l’album :

“La Longue Route vers le Nord est un long chemin de retour. 

Une direction dictée par un appel qui pénètre la roche et résonne dans la forêt. Il coule sur tous les lacs, accéléré par le vent. 

Quand il vous atteint, vous savez qu’il est temps. Il est temps d’avancer. Vous ne savez pas où cela vous mènera, mais vous lui faites confiance.

 Avec les yeux levés vers le soleil de minuit, il vous rapproche. 

La route est longue et la fin incertaine.”

C’est cette sensation qui nous accompagne tout le long de cet album à l’atmosphère à la fois plus douce, mais empreinte de mélancolie et d’onirisme.

Cependant, Cult of Luna sait toujours aussi bien soigner ses entrées, et le premier morceau, Cold Burn, ne fait pas dans la dentelle. Son intro, accompagnée de sons tonitruants faisant penser à des cors de guerre, annonce le début du voyage dans les terres du Nord. C’est sauvage, froid, on retrouve cette ambiance de tempête dont le groupe a le secret, et la voix enragée de Johannes Persson vient percer à travers les riffs et la batterie déchaînés. 

L’atmosphère commence à s’apaiser avec The Silver Arc. Le morceau nous offre un long et splendide passage instrumental, à la fois doux et planant, avant de s’achever dans une magnifique apothéose.


Et là, c’est le coup de cœur, Beyond I, vient apporter un calme apaisant, mélancolique et teinté d’une aura mystique, porté par la sublime voix Mariam Wallentin, en featuring sur cette chanson. Un morceau qui rappelle la piste bonus de Mariner, et qui amène l’album et le groupe dans une nouvelle direction.
A partir de là, l’album prend une vraie dimension cinématographique, et les titres s’enchaînent avec une fluidité impeccable, au point qu’à la première écoute, on penserait à un seul unique morceau.

The Long Road North oscille à la perfection entre calme et tempête. An Offering to the Wild nous gratifie d’un superbe riff dans sa partie bestiale, tandis que l’on se fait emporter par son intro contemplative. 

Johannes Persson laisse sa place à Fredrik Kihlberg sur l’étrange et doux Into the Night, qui une fois de plus vient marquer une rupture dans l’album.

Full Moon et The Long Road North ne semblent ne faire qu’un et prépare le terrain pour le final.

Et que dire de ce final… Blood Upon Stone clôture avec brio cet album avant de nous amener vers Beyond II qui nous laisse sur une note de calme et de mystère. 

Comme pour chaque album, l’ordre des morceaux est impeccable et nous embarque dans une vraie montée en puissance.
Avec le recul, A Dawn to Fear sonnait vraiment la fin d’une ère pour le groupe tandis que The Long North Road poursuit ce qu’avait initié The Raging River. L’âme de Cult of Luna, sa patte artistique, est toujours là, mais elle innove, offre de nouveaux horizons. The Long Road North surprend et montre une fois de plus le savoir-faire du groupe. Très curieux de voir ce que va nous concocter le groupe pour la suite.

Cult of Luna devrait être de retour en France au mois d’octobre prochain pour défendre sur scène ce nouvel album, disponible en CD et Vinyle sur leur site et chez tous les bons disquaires.

Alexandre Vergne