Le Festival aux Champs, le report !

Pendant quatre jours, le petit village de Chanteix a vibré de mille émotions… Car l’association Tuberculture nous a offert, comme chaque année, une programmation variée qui a séduit tous les publics, des plus anciens au plus jeunes, venus nombreux faire la fête sous un beau soleil estival, qui a eu l’élégance de nous honorer de sa présence sans nous écraser de chaleur ! Une édition placée sous le signe de la tolérance et de la bienveillance, du talent et de la générosité, avec les meilleurs ambassadeurs qui soient : la merveilleuse compagnie Hervé Koubi (quelle claque !!!) qui a ouvert le bal juste après le superbe et émouvant spectacle « On dit Cap », Gaël Faye, Emily Loizeau, Julien Clerc, Pierre Perret, Les Ogres de Barback, Deluxe… Et tout plein de jeunes artistes que nous avons eu le plaisir de découvrir ! A ce propos, mille excuses à tous ceux que nous n’avons pu admirer sur scène, obligés de déclarer forfait, vu leur heure tardive de passage… Nous espérons les croiser bientôt en d’autres lieux ! Des sourires, de la danse, du chant, de la tendresse, des frissons, des rires, des larmes de bonheur… C’est ça, c’est le Festival aux Champs !!! A l’année prochaine… Et un grand merci à toutes et à tous pour tous ces moments inoubliables !

Jeudi 7 Juillet : On dit Cap de danser sur scène

C’est avec autant d’émotion que de joie de vivre que la troupe « On dit Cap de danser » a fait son entrée sur la scène du festival aux champs ! Qu’est-ce-que la différence ? Ce que le regard des autres en fait… Et celui des spectateurs, venus très nombreux applaudir ces jeunes (et bien bien moins jeunes !) gens, était pour le moins ému et attendri de les voir danser, rire et se mouvoir sur scène avec une telle aisance… Avec une belle spontanéité, ils nous ont offert une prestation qui a gommé comme par magie toutes ces différences qui nous éloignent pour au contraire mettre en lumière tout ce qui nous rassemble, nous démontrant par l’exemple que certains obstacles de la vie, même ceux qui paraissent insurmontables, peuvent être une force ! Une belle leçon de vie, de tolérance, de bienveillance et de solidarité qui nous a mis les larmes aux yeux et du baume au coeur, en nous redonnant foi en une humanité qui était palpable autant sur scène que dans le public, bouleversé et épaté par leur superbe performance. Chapeau bas !!!

Jeudi 7 Juillet : Les Allumés du Bidon

Tiens, voilà du bidon ! Et quels bidons !!! Car on peut dire que ces talentueux « Allumés » ont mis une sacrée ambiance, mettant en liesse un public qui s’est mis à chanter et danser sous leur musique endiablée ! Y avait des sourires, d’la joie et de la bonne humeur dans l’air… Et on en redemande ! Et figurez-vous que ça tombe bien, car ce dynamique « Steel Band » viendra chaque soir pour nous faire patienter entre chaque concert et pour nous mettre en jambes avec des tubes de tous styles et de toutes époques, joués avec un entrain communicatif en diable !

Jeudi 7 Juillet : « Boys don’t cry » / Cie Hervé Koubi

Une scène entièrement drapée de tissu blanc… Des garçons, pantalons blancs et baskets blanches, entrent en scène… Pureté virginale, instant de grâce pure. Les corps s’élancent, s’enlacent, se défont, bondissent et virevoltent dans un étourdissant ballet qui nous laisse béat d’admiration… La magie et le rêve s’invitent devant nos yeux éblouis… Les corps parlent, mais les voix aussi pour nous conter le carcan imposé par le genre, qui rend le corps dans lequel on est né aussi étroit que l’esprit de ceux qui décident de la normalité… Foot pour les garçons, couture pour les filles, la conception du genre n’est pas toujours en accord avec le monde… Et ces choix prédéterminés et imposés par une morale et une société étriquée créent souffrances et humiliations à tous ceux qui les subissent, aux filles qui rêvent de faire du judo et à qui on impose la danse classique, aux garçons qui rêvent d’être enfin fiers de danser, sans subir les préjugés de toutes sortes… Une fierté qu’ils ou elles aimeraient voir briller dans les yeux d’un père ou d’une mère… Les commentaires de la coupe du monde 98 retentissent… Les corps s’agitent et se rebellent, le ballon ne les intéressent pas… Dans un souffle libérateur, les rires fusent pour dire la liberté de refuser ce que l’on nous impose… Les mots claquent, nimbés d’un subtil mélange d’humour et d’émotion… Tout est beau, parfait, touchant et joyeux… Avec fougue et passion, les merveilleux danseurs de la compagnie Hervé Koubi nous ont démontré que la fatalité n’existe pas et que nous avons tous, filles ou garçons, le choix de prendre les directions qui nous épanouissent… Un grand merci à l’organisation du festival de nous avoir offert ce spectacle de haute volée, aussi rare que précieux…

Vendredi 8 Juillet : Poupie

C’est Poupie, la grande participante de the voice en 2019, qui a ouvert les festivités de ce Vendredi soir ! Avec la crise sanitaire, la période 2019-2021 a été difficile pour tous les artistes et encore plus pour ceux qui débutaient dans le métier… Mais pour Poupie, pas question de laisser tomber ! Elle nous a offert ce soir les titres de son premier album, « Enfant roi », et il faut bien avouer que la jeune star (elle n’a que 24 ans) ne manque pas de panache pour ses débuts sur les planches !

Vendredi 8 Juillet : Gaël Faye

Une remarquable prestation scénique, des textes ciselés empreints d’humanité (et engagés pour de nobles causes…), un rap/slam d’une belle originalité qui se pare de sonorités africaines et dansantes, une rare proximité avec son public avec qui il entretient une belle complicité, une simplicité non feinte et une personnalité furieusement attachante… Gaël Faye a mis le « Faya » sur la scène du festival aux champs devant un public (très nombreux !) visiblement venu rien que pour lui ! Malgré des aléas techniques qu’il a « subi » avec une compréhension qui reflète sa belle personnalité (« La Corrèze, c’est l’Afrique de la France… Et ne vous méprenez pas, c’est un compliment ! »), Gaël a aussitôt rebondi pour chanter à cappella… Avant de continuer carrément sans micro ! Une panne heureusement vite réparée qui nous a permis de savourer un show exceptionnel de vitalité, d’amour et d’humour qui nous a fait balancer les bras, onduler des hanches et chanter à tue-tête pendant près de deux heures ! Il était près de Minuit quand Gaël a quitté la scène presque à regret (et après de nombreux rappels), sous les applaudissements enthousiastes de ses nombreux fans qui, pour beaucoup, n’ont pas hésité à longtemps patienter pour obtenir un autographe offert avec bonne humeur et gentillesse par cet artiste généreux (et pêchu !) qui nous a décidément offert un moment de plaisir intense… On aimait l’auteur de « Petit pays » et sa belle plume… Mais ceux qui, comme nous, ont découvert l’artiste sont désormais accro !!!

Samedi 9 Juillet : Emily Loizeau

Un petit bout de femme frêle et fragile, Emily Loizeau… Mais sous cette apparence se cache un tempérament de feu ! Habitée par ses textes tour à tour poétiques ou engagés, cet oiseau de bonne augure nous a offert un show où l’humour se disputait à la nostalgie et la douceur à la rage… Seule au piano ou accompagnée par ses talentueux musiciens avec qui elle partage une palpable complicité, Emily nous a envoûtés par sa présence magnétique, ses mélodies imparables, ses textes d’une belle sensibilité, son charme et son incroyable talent, en toute simplicité… Un superbe concert sous le signe de la passion !

Samedi 9 Juillet : Julien Clerc

Un sourire légendaire, une présence charismatique, des textes qui dévoilent son amour des femmes et son profond respect pour la vie, des mélodies intemporelles qui ont traversé le temps sans prendre une ride… Tout comme son interprète ! Julien Clerc, cet éternel jeune homme de la chanson française, nous a fait l’immense honneur de sa présence à Chanteix ! Et quel bonheur de le voir sur scène et de voir ses groupies (qui l’appellent par son prénom, ou même Juju !) chanter à tue-tête ses incontournables tubes, de ses débuts à ceux de son dernier album, des étoiles plein les yeux ! Sourire aux lèvres (Ah, ce sourire…), distillant une joie de vivre communicative ou inspirant un silence recueilli sur des textes plus graves, le beau Juju nous a offert à une cadence effrénée ses plus belles chansons d’hier et d’aujourd’hui, entrecoupées de reprises brillamment interprétées de Trénet (« Boum »), Montand (« A bicyclette », Piaf (« Mon manège à moi ») ou Bécaud (« Je reviens te chercher »), assorties d’émouvantes anecdotes sur ces grands artistes. Entouré de talentueux musiciens (dont l’exceptionnel batteur Jean-Philippe Fanfant !), ou s’accompagnant seul au piano, Julien Clerc a offert à son public, aussi enthousiaste qu’ému (et émouvant par sa ferveur…), un florilège de titres qui ont désormais bercé plusieurs générations (« Ma préférence », « La cavalerie », « Femmes je vous aime », « Mélissa », « Lily voulait aller danser », « Fais moi une place »…), mais aussi des textes plus récents, traitant de sujets plus sombres (notamment le superbe « La jeune fille en feu », hommage aux femmes victimes de violences…) ou empreintes d’une nostalgique tendresse, comme « Mademoiselle » où il rend hommage à son institutrice (pour nous relater ensuite avec beaucoup d’humour son enfance de chenapan !). « Utile », Julien Clerc l’est indéniablement. Pour la joie mêlée d’émotion qu’il sème de sa voix, de son regard et de son sourire rayonnant ! Un concert qu’on n’est pas prêts d’oublier !!!

Dimanche 10 Juillet : Pierre Perret

88 ans au compteur… Et l’ami Pierrot a toujours l’oeil qui frise, le sourire d’un gamin pris les doigts dans le pot de confiture, et cette débordante tendresse qui nous met illico la larme à l’oeil ! Quel spectacle… Et quelle énergie ! Pendant près de deux heures, Pierre Perret nous a régalés de ses nombreux tubes, grivois à souhait ou empreints de l’humanité que ce « polisson » de la chanson sait mieux que quiconque exprimer par la compassion, l’humour ou la colère. C’est toute une époque, en noir et blanc et en couleurs, qui a défilé dans nos yeux et nos oreilles ce soir… Les souvenirs refluaient à l’écoute de ses innombrables chansons, suscitant chez chacun d’entre nous de multiples émotions, sous l’interprétation rigolarde, complice et émue de Pierre. Les rires ont fusé avec les incontournables « zizi », « Le plombier », « Tonton Cristobal » (et tant d’autres encore… Je pense qu’il nous les a toutes interprétées… Du moins les refrains !)… Les yeux ont brillé de larmes et les regards se sont faits plus graves à l’écoute du bouleversant « Lily » (quel texte fabuleux… J’en ai encore des frissons !) ou de « La femme grillagée » qui, parmi tant d’autres titres, révèlent la profonde humanité d’un Pierrot qui se régalait visiblement de nous entendre chanter en chœur ses « bêtises » et ne pouvait cacher son émotion devant notre enthousiasme… Car nous connaissions (presque) tous ses chansons sur le bout des doigts ! Mais on l’a pris au piège, notre Pierrot… Quand le public lui a souhaité son anniversaire d’une seule et unique voix, il n’a pu cacher l’émotion qui l’étreignait devant tant d’amour et de ferveur… Ce Dimanche soir, nous avons été bien chanceux d’applaudir ce grand Monsieur sur qui le poids des ans n’a pas de prise et qui n’a rien perdu de son talent et de son appétit à nous faire rire et à nous émouvoir ! Qu’il continue de nous faire encore rêver longtemps… Merci Monsieur !!!

Dimanche 10 Juillet : Les Ogres de Barback

A l’arrivée de cette dynamique et sympathique famille d’ogres, le public était en liesse ! Il faut dire que, fidèles à leur réputation depuis près de 30 ans qu’ils arpentent les salles de concert et les festivals, les Ogres de Barback n’engendrent pas la mélancolie… Bien au contraire ! Festif à souhait, leur show a fait vibrer une assistance toute acquise à leur musique, jouée de main de maître par ces artistes époustouflants de virtuosité qui maîtrisent chacun plusieurs instruments ! De jolis moments d’émotion nous ont également été offerts durant leur concert… Lorsque Fredo nous a invités à nous réunir autour de son combat contre la maladie de Crohn (dont il est atteint…) en participant à la marche solidaire qui aura lieu le 8 Octobre à Cergy Pontoise (organisée par l’association « Stop crohn’O« … Ou lors de l’arrivée sur scène de Pierre Perret, venu chanter avec ses « enfants », sa chanson « Le café du canal » qu’ils se sont appropriés avec un profond respect (et qu’ils nous ont présenté avec humour comme la chanson préférée de leurs fans !)… La tendresse palpable entre ces « jeunes » gens et notre « vieux de la vieille » était émouvante en diable ! Le concert des Ogres de Barback, festif, mais pas que… A rempli toutes ses promesses auprès de leurs aficionados… Et a fait bien des émules !

Dimanche 10 Juillet : Deluxe

Explosif !!! Les Deluxe (comme c’était prévisible !) nous ont offert un show tout feu tout flamme (y compris dans le saxo !) qui a mis des fourmis dans les gambettes de tous leurs fans venus en masse les applaudir ! Menée à train d’enfer par une Liliboy sexy plus que jamais (qui semble en élastique tellement elle se contorsionne dans tous les sens !) et dont la voix aux accents soul vous électrise de la tête aux pieds, la bande de moustachus s’est pour le moins donnée à fond pour créer une ambiance de fiesta débridée ! A tel point que nous avons lâchement dû fuir la fosse et sa bande d’excités survoltés pour ne pas finir écrabouillées ! Bon, y a pire comme mort, hein ! Mais bon, nous avons sagement préféré savourer le spectacle de loin, pour plus de sécurité ! Des paillettes, des costumes bien « kitch », une mise en scène déjantée digne d’un show à l’américaine, une bande son à nulle autre pareille : les Deluxe, avec un talent fou et une insatiable et communicative énergie, ont clôturé le festival en un feu d’artifice de sons et de couleurs qui nous en a mis plein les oreilles et la vue !

Un grand merci à toute l’équipe du festival, organisateurs, bénévoles et techniciens, à l’association Tuberculture (à qui nous souhaitons un joyeux anniversaire et très longue vie !) et à tous ces beaux et belles artistes que nous avons eu le bonheur de voir sur scène ! Merci à toutes et à toutes pour ces jolis moments de partage !!!

Comptes-rendus et photos : Maud Coder et Christine Le Garrec