HELLFEST 2022: Retour en Enfer !

2 ans après son annulation, le Hellfest était enfin de retour pour célébrer ses 15 ans avec une double dose de Metal. Et oui ! Les plus chanceux auront pu enchaîner 2 week-end de festival, soit 7 jours en enfer du 17 au 19 juin et du 23 au 26 juin, avec un petit bonus le 16 pour les premiers arrivés !

Nous avons fait partie des semi-chanceux, puisqu’à défaut de faire la totalité de l’édition, Maxime et moi avons renfilé les grosses chaussures, les bandanas et repris les appareils photo pour couvrir au mieux ce premier week-end déjà bien fou.

JOUR 0

Le simple fait de refouler le sol de Clisson et de voir cette petite ville en effervescence procure déjà un vrai plaisir. Alors oui, il fait chaud, très chaud et on a même pas encore commencé !

Heureusement le Hellfest a déployé des bénévoles équipés de jets d’eau pour rafraîchir les festivaliers et festivalières qui ont bravé le brasier, en attendant l’ouverture.

Le héros du jour à mes yeux

Après avoir bravé l’attente et planté la tente, il est l’heure de… prendre une bière oui, mais aussi de retrouver une partie de l’ambiance du festival avec les quelques concerts programmés pour faire patienter les premiers arrivants. Et quelle superbe programmation pour se mettre dans le bain !

On a commencé à faire un tour au Hell City Square, tandis que la scène de la Hellstage était occupée par Missile et son punk hardcore bien énergique qui a fait vibrer toute la zone.

C’est typiquement le genre de groupe pour bien débuter le festival. Ca envoie, la rythmique furieuse te fait dandiner la tête et les solos acérés de guitare défoncent tout. Simple, efficace, Missile a assuré avec brio la mise en bouche de cette nouvelle édition.

On reste dans le hardcore, mais on passe une étape avec Tankrust qui a livré un set déchaîné et bien bien lourd. Une belle prestance scénique, un son bourrin et maîtrisé, le tout avec une voix agressive parfaitement dosée. C’est comme se prendre un rouleau compresseur mais avec le sourire.

Dans le genre Metal parodique/humoristique en France, Ultra Vomit s’est quelque peu imposé comme la référence de ce style. Cependant, ce soir-là, on a eu droit à deux excellents groupes du genre avec Kawaïï Bukkaké et Joe La Mouk. 

Et c’est avec le premier que notre parcours en Absurdie commence. Avec son intro sur le thème d’Harry Potter et sur la voix du « choixpeau » qui déblatère quelques conneries, on est rapidement fixé sur le style du groupe qui va enchaîner les reprises à la sauce metal avec un certain talent et une bonne dose de déconne. Les fans de la première heure de Golden Moustache ou encore du Floodcast auront reconnu les comédiens et auteurs, Julien Josselin et Valentin Vincent, au chant/guitare pour le premier, et guitare/back pour le second.

Niveau musique, on assiste à des reprises façon punk/Metal de Résiste de France Galle, Sapé comme jamais de Maître Gims, Des Choristes, ou encore du titre phare des Spice Girls, Wannabe et d’un super passage de La Vallée de Dana en mode bien vénère.

Mais là où le groupe marque le coup à mes yeux c’est avec ses mashup comme le mélange de l’instru de Smell like teen spirit  avec les paroles d’un morceau d’Eurodance (dont il m’est impossible de me rappeler)

C’est pas le genre de groupe qu’on écoute en boucle chez soi, mais pour une intro de festival et pour mettre l’ambiance, y a pas à dire, ça fait vraiment bien le taf. Et comme l’a annoncé Julien Josselin en début de show, il s’agissait de la dernière du groupe. Je peux maintenant me vanter en disant: « Les gars… j’y étais ».

La foule a été bien chauffée par Kawaïï Bukkaké quand arrive Joe La Mouk, paré à remettre de l’huile sur le feu. Pas de reprises ici, que de la compo, de l’humour grivois et une grosse dose de connerie. Ça tabasse bien et les premiers gros pogos font leur arrivée. Si Kawaïï Bukkaké était déjà bien absurde, là on a franchi un cap. Entre les morceaux de 10 secondes super énergiques qui se clôturent par un « Merci » poli du chanteur, le solo de batterie où Gaël Mectoob, le batteur, finit par causer au téléphone tandis que l’on se rend compte que c’est du playback, ou les interludes où le chanteur demande à chaque personne du public si ça va, je peux vous garantir qu’on a eu notre dose d’humour. On a même eu droit à au moins cinq lancements de morceaux où les membres du groupe se sont lancés dans une performance endiablée sans qu’aucun son ne sorte des instruments. Bref c’était bien barré et ça a bien mis l’ambiance, tout ce qu’on demande quoi !

Je pensais que notre petit détour en Absurdie allait s’arrêter là mais j’avais complètement zappé qu’il y a avait un autre groupe avant la clôture. Alors autant vous dire que j’ai pas tout compris à ce qu’il s’est passé sur le concert de Nanowar of Steele. Groupe italien de heavy/power metal, cette joyeuse bande de dégénérés nous a livré un show survitaminé et complètement barré. Dans leurs apparats dignes des plus beaux costumes de carnaval Wish, les italiens enchaînent les titres avec style et humour, surprenant un peu plus à chaque nouvelle chanson.

Tantôt accompagnés d’une chouette géante, puis d’un homme à tête de poulpe, ils réinventent même le wall of death en wall of love où les bousculades et pogos laissent place à des câlins et slows, le tout sur fond de Georges Michael à la sauce heavy metal. L’absurde atteint son paroxysme avec le final où le chanteur se met à assembler une table basse qu’il fera slamer dans la foule. Just what the fuck.

Après cette sympathique découverte, passons aux choses sérieuses avec le groupe qui clôture cette mise en bouche du Hellfest : Frog Leap.

J’avais déjà couvert un de leurs concerts en France en 2019, et ce fût un vrai plaisir de revoir Leo Moracchioli et sa bande faire headbanger les nombreux spectateurs et spectatrices surexcités devant la scène du Metal Corner.

Alors oui, certains diront qu’il ne s’agit là que de reprises façon Metal (de House of the Rising Sun en intro, en passant par le générique de Ghostbusters, Feel Good de Gorillaz, au cultissime Eye of the Tiger ou encore Hello d’Adèle), mais force est de constater que ça envoie du très très lourd. Que ce soit dans les arrangements, la prestance scénique et surtout par la voix de Moracchioli, ça dépote ! En plus d’être rejoint sur certains morceaux par Hannah Boulton, comme la superbe reprise de Dance Monkey , le groupe est constamment accompagné d’un “homme-lapin” qui vient chauffer le public et faire tout un tas de petites interventions, jouant sur un piano en carton, une guitare gonflable, se battant avec des gants de boxe, etc…

C’est dans une ambiance ultra festive et joyeuse que s’est déroulé tout le concert, j’aurais même eu le grand grand plaisir de voir en live la reprise de Breathe de The Prodigy. C’est simple, hyper efficace, et j’aimerai désormais découvrir le potentiel de Leo Moracchioli sur des compositions originales, car il semble avoir tout ce qu’il faut pour y arriver. Ah ! Petite mention spéciale à sa version Metal du générique de Pokémon qui, faut avouer, envoie sacrément en live !

Après ce bon échauffement, on regagne le camping afin de se ressourcer et de se masser les cervicales pour être d’attaque pour le premier jour du fest !

JOUR 1

Réveil, passage à la douche, on s’équipe, petite revue du programme et c’est parti pour enfin retrouver le site des concerts !

Et le simple fait de se balader dans l’herbe à 11h du mat et d’entendre du Metal je peux vous dire que ça fait un bien fou ! Pour ma part c’est journée papillonnage une fois le set de Frog Leap passé. Et oui en plus d’avoir clôturé la veille, le groupe s’est produit dans les premiers groupes du matin avec une setlist plus dynamique et devant un public bien plus nombreux et très motivé.

Les murs d’eau, où clairement la meilleure installation du festival

Quand je sais pas où aller, pour ma part c’est petit détour vers la Valley, scène dédiée au stoner, sludge, psychédélique et autres Metal planant et souvent expérimental. Là bas, j’ai pu assister à un bout de concert de Abrahma, un groupe de stoner français qui mêle riffs aériens et basse pesante dans un style pêchu qui détonne et fait du bien dès le matin.

J’ai aussi entre-aperçu le concert de Shade and Dust sur la Altar, jeune groupe de death Metal qui a remporté le dernier tremplin du Hellfest, et du peu que j’en ai vu, ça envoyait bien !

De même pour Heart Attack sur la Mainstage 2 qui a livré un concert de trash bien vénère, avec une belle énergie et un son bien pesant qui envoie sévère.

Après avoir flâné sur le festival pour y découvrir les nouvelles installations (comme le corbeau sur une des entrées du bois du muscadet ou encore la superbe statue de Lemmy qui vient remplacer l’ancienne et qui a subi les intempéries…), c’est l’heure d’aller se prendre une bonne dose de punk rock avec Burning Heads sur la Mainstage 1.

Malgré la chaleur, c’est pile ce qu’il me fallait pour lancer les hostilités à cette heure si. C’est festif, ça te donne le sourire, tu headbang et ça te fait te dandiner sur un son old-school qui dépote. Les 5 gars d’Orléans dégagent une énergie contagieuse, ça saute de partout sur scène, ça court dans tous les sens, bref ça défonce !

Aller hop on refait un petit tour du côté de la Valley pour cette fois tomber sur un groupe de stoner psychédélique : Elder.

La rythmique est folle, la musique est transcendante et te porte lors de crescendos superbement maîtrisés, le tout avec des petites touches de sonorités de synthés presque symphoniques qui viennent te cueillir pile quand il faut dans ton cocon. Je n’ai pas assisté à tout le concert, mais de ce que j’en ai vu, j’ai été dans une petite bulle dans laquelle Elder m’a baladé avec ces morceaux hyper efficaces.

Durant notre trajet pour le Hellfest, notre covoitureur nous a fait découvrir à Maxime et moi le groupe norvégien Leprous. Un groupe que je n’avais jamais pris le temps de découvrir et qui me titillait depuis un moment… Mais j’avoue que l’écoute de l’album m’a quelque peu déçu et que je n’étais pas emballé.

Bon après, c’était ma première impression, avant de découvrir le groupe sur la Mainstage 2.

Clairement, en live, ça a été un très beau moment de découverte. La voix du chanteur qui prend des airs d’opéra est impressionnante, les touches de symphonique, qui parcourent chaque morceau et se mêlent aux riffs imposants des guitares parfois très présentes, viennent apporter un mélange original et unique. Le style de Leprous est difficile à décrire tant il est particulier… C’est la première fois que j’entendais quelque chose de la sorte ! Et la batterie… quelle performance ! J’ai vraiment accroché aux partitions du batteur, qui offrent quelque chose souvent en décalage avec le reste de l’ambiance, et apportent cette touche singulière. Et la voix d’Einar Solberg est juste dingue en live, en plus des touches électroniques qu’il apporte avec son clavier. 

Il y avait une sorte de communion entre le groupe et son public et c’était beau à voir. Une très belle découverte qui m’a pris aux tripes et m’a motivé à parcourir leur discographie avec attention. Je vous recommande d’ailleurs le titre The Price, que je trouve vraiment bon.

Shinedown, j’avais déjà vu sur l’édition 2018. C’est toujours aussi efficace, en particulier sur les coups de 16h, et j’ai donc profité du concert de loin en faisant une pause déjeuner.

J’en profite au passage pour saluer les stands de restauration où j’ai acheté ma pitance. Il y avait cette année une encore plus grande diversité de style de cuisine avec pas mal d’alternatives végétariennes voire véganes, et ça c’est cool. Pour ma part j’espère retrouver sur la prochaine édition les très bon fish and chips de Mersea, les tartiflettes et tartes aux citron de O’Calyco, les poke bowl de Mami’s Pastries qui ont été plus que bienvenus sur cette édition caniculaire, les superbes tourtes et frites de patates douces de My Pie qui sont toujours une dinguerie et aussi le Marché Noir au Metal Corner avec ses burgers végétariens et viandards du feu de dieu !

Parenthèse bouffe finie, on se dirige vers la Warzone, scène dédiée au punk et hardcore en tout genre, où, comme à la Valley, j’aime bien flâner lorsque je ne sais pas où poser mes oreilles. Et là c’est Mordred qui va venir me les distraire.

La première surprise pour moi c’est ce groove incroyable qui se dégage de la musique de Mordred, planqué sous son instru punk énervé et ses touches électroniques apportées par le DJ. Ça scratche, la basse tape, ça groove et l’ensemble dégage un esprit festif énergique qui ravit le public bien lancé dans les pogos. Le chanteur ne manque pas de charisme et harangue la foule avec son allure hyper théâtrale. Il y a presque une vibe Prophets of Rage dans les morceaux, ce qui n’est pas pour me déplaire. Une découverte bien sympathique qui a assuré un très bon set sur une Warzone remplie de fous furieux.

La chaleur et les longues heures à piétiner un peu partout sur le site ont eu raison de moi, et pour la première fois au Hellfest j’ai décidé d’assister aux concerts allongés, en jetant mon dévolu sur Mastodon.

Me voilà donc bien installé dans l’herbe sur le côté de la Mainstage 2, pile en face d’un écran géant pour mater le spectacle, retransmis avec brio par l’équipe vidéo du Hellfest. Je tiens à saluer la qualité de leur excellent travail, qui nous a permis de suivre les concerts sur écran avec beaucoup de plaisir. C’était si bien filmé que même en étant bien placé dans la foule, je jetais des petits coup d’œil sur les écrans pour profiter des très beaux plans qui nous étaient offerts ! 

Tout ça pour dire que du coup, même allongé, j’ai pu pleinement profiter du concert de Mastodon que je découvrais et où j’ai vraiment pris mon pied.

L’enchaînement des morceaux était ultra fluide, la musique surpuissante, un son lourd, des riffs acérés, avec lesquels les 4 américains ont juste roulé sur le public avec leur Metal progressif imparable, aussi technique que par moments mélodique. Niveau chant, le mélange entre les voix rauque du bassiste et claire du batteur, était magnifique, en particulier pour cette dernière qui est venue embellir le rouleau compresseur qu’est Mastodon. Le show était en plus agrémenté de visuels psychédéliques sur l’écran en fond de scène, ce qui je vous avoue était bien plaisant sur les moments planants. Un super concert et une très bonne découverte bien que j’accroche un peu moins sur l’ensemble des versions studios. Mais en live… quelle claque !

C’était LA tête d’affiche de cette première journée: Deftones

Ils avaient déjà marqué les esprits à plusieurs reprises ici, et notamment en 2018, où je n’avais aperçu qu’un morceau du show qui avait alors quelque peu titillé ma curiosité. 3 ans plus tard, me voilà happé par l’univers musical de Deftones avec la quasi-totalité de leurs albums sur mon étagère.

Bref, ce concert, je l’attendais comme le messie, et je n’étais pas le seul. Malheureusement, restrictions photos pour ce groupe et donc ni moi ni Maxime n’avons pu faire de clichés de ce concert dantesque.

23h50, les lumières s’éteignent sous les cris de joie de la foule, le son électronique et lancinant du clavier se fait entendre, bientôt rejoint par quelques notes de guitare planantes, tandis que Chino s’avance dans la fumée et que Deftones libère toute sa puissance avec l’incroyable Genesis en guise d’introduction.

Malgré la chaleur et malgré la fatigue, tout le public est élancé dans une transe commune avec le groupe américain qui, d’une main de maître, va faire voyager ses fans dans ses sonorités mélancoliques, brutales, aériennes et enragées durant plus d’une heure.

Deftones c’est la collision parfaite entre des émotions totalement différentes et les sons qui en ressortent te prennent aux tripes.

Le groupe enchaîne les titres à la perfection avec de bref échanges avec le public, plus que réceptif à cette set list parfaite qui balaye une large partie de leur discographie. Be Quiet and Drive Away et son couplet qui sent bon les beaux jours, Swerve City et sa rythmique endiablée qui déclenche des headbangs de fous furieux, ou encore le sublime Diamond Eyes, qui alterne à la perfection brutalité et douceur.

Accompagné par des visuels qui prolongent l’expérience, passant de vagues s’échouant sur le rivage, à des tempêtes s’effaçant pour laisser place aux étoiles ou à une femme coulant paisiblement dans l’océan, le groupe plonge le public dans son univers aux aspects onirique.

J’ai même vu une femme en robe de mariée se frayer un chemin parmi nous sur le magnifique Digital Bath, alors qu’on était tous dans un état second, tellement la musique nous portait loin. Comme un instant suspendu dans le temps…

Around the Fur, le sublime Rosemary, Ohms et ses superbes riffs, Sextape, Bloody Cape et bien sûr (et Dieu merci !) Change, aura totalement mis le public en symbiose avec le groupe, chantant en cœur son refrain salvateur avec Chino. 

Le groupe achève son set avec violence en sortant l’artillerie lourde avec Head-up, Lotion et 7 Words qui viendront clôturer dans des pogos et mosh-pit déchaînés ce concert de folie. Une belle performance et une bonne dose de nu metal qui a ravi les nouveaux fans comme moi et celles et ceux de la première heure, alors replongés dans leur jeunesse le temps d’un concert.

Les plus courageuses et courageux auront enchaîné avec les concerts de Volbeat et de Suicidal Tendencies. Pour ma part, après un moment allongé à écouter les concerts pour me remettre du show de fou de Chino et sa bande, c’est le moment de regagner la tente.

Après 2 ans sans festival, retrouver l’ambiance du Hellfest fait un bien fou. Comme dit plus haut, le simple fait de se balader aux milieux des décors en entendant la musique des premiers groupes, est un pur régal. Et de mon côté le staff du Hellfest a su mettre en place ce qu’il fallait pour tenir au mieux sous cette chaleur intense, bravo et merci à eux.

Que c’était beau de revoir tout ce monde, cette concentration de gens aux looks improbables terriblement stylés, et toutes ces personnes animées par la même envie de prendre son pied devant des groupes en tous genres. Le « And you feel so alive » chanté à l’unisson, sur Change de Deftones, n’aura sûrement jamais eu autant de sens.

JOUR 2

Ce second jour de Hellfest semble encore plus intense tellement la température devient insoutenable. Cependant ce n’est pas ça qui va stopper cette masse de festivaliers et festivalières assoiffés de metal. Pour ma part c’est un réveil plus tardif afin de se remettre physiquement du concert de la veille.

Chaque coins d’ombres est précieux

15h et quelque. La chaleur semble être à son paroxysme, en témoigne la Warzone, alors bien exposée au soleil. Mais malgré ce facteur, Frustration va bien faire bouger son public.

Pour moi c’est la bonne claque, la bonne découverte. Avec sa basse qui tabasse, ses sons électroniques qui viennent ajouter une touche dansante et ses airs de new wave dans le chant, ce groupe qui sent bon l’esprit punk envoie du lourd. Avec des mosh pit en veux tu en voilà et un bon supplément de bonne humeur, Frustration aura assuré tout le long avec ces morceaux qui suintent les années 80 avec parfois des vibes de Depeche Mode à la sauce bien punk rock. Avec leur dégaine et attitudes de sales gosses, ils m’ont convaincu de finalement assister à l’intégralité du concert, dans une atmosphère bon enfant qui sent bon la sueur et la bière.

On aura même eu droit à un bain de foule du bassiste en fin de concert.

Petite mention spéciale aux agents de sécurité qui sont toujours au top sur ce festival et assurent devant chaque scène, que ce soit pour récupérer les slameurs ou pour hydrater la foule.

Je ne peux que vous recommander d’aller écouter Frustration. Allez je vous mets un lien juste ici, y’ a plus qu’à cliquer !

Après la Warzone direction la Valley où j’ai pu découvrir Pelican, groupe originaire de Chicago qui vient brasser tous les genres pour livrer une mixture des plus délicieuses !

Accompagnés de sublimes jeux de lumières, les 4 américains livrent de longs morceaux uniquement instrumentaux dans un crescendo impeccablement maîtrisé qui vient cueillir un public en transe, yeux fermés et têtes ballotant sur le rythme de la musique. Parfois lourde, parfois aérienne, parfois énergique, la musique de Pelican est en mouvement constant et emporte très très loin, créant une superbe symbiose avec ses spectateurs et spectatrices. 

Encore une très bonne découverte qui ravit mes oreilles d’amateur de musique progressive.

Retour du côté de la Mainstage 1 qui bénéficie désormais d’un avancement de scène, véritable cauchemar pour les photographes mais pas pour Rival Sons et son chanteur qui va l’utiliser à bon escient pour se rapprocher du public. Je n’ai pas particulièrement accroché, mais faut reconnaître que ça groove bien, ça sent le bon rock à l’ancienne, et ça fait clairement le café. Le chanteur, pantalon pattes d’eph, petit gilet pourpre et lunettes de soleil, livre une super prestation au plus près du public, et semble tout droit sorti des clichés de la rockstar beau gosse. Un concert sympa qui aura réuni un beau public venu profiter des sonorités rock teintées de blues de Rival Sons.

Retour à la Valley pour y attendre le concert de Mono. A ce moment-là c’était Messa qui occupait la scène, un groupe de doom italien aux sonorités envoûtantes, porté par la voix sublime de la chanteuse. Il y a une aura mystique qui se dégage du groupe lors de sa prestation, la musique est pesante autant qu’elle est aérienne et parfois teintée de sonorités jazzy et même orientales dans une atmosphère ténébreuse. Mené par Sara, le groupe hypnotise par sa prestance et sa musique, et la jeune femme aux allures de sorcière envoûte par sa voix et sa présence. Un très beau spectacle et une découverte inattendue sur cette édition.

Après ce concert quelque peu planant, je me suis assis à la barrière pour pouvoir attendre Mono et profiter du concert aux premières loges. J’ai patienté en regardant des festivaliers se lancer dans une partie endiablée de lancer de balle que certains renvoyaient avec un crocodile gonflable ou rattrapaient dans des pichets Hellfest. Tout un spectacle.

Il est 21h35 lorsque Mono monte sur scène après avoir effectué leurs réglages eux-mêmes sur scène. Je les avais découverts à Paris au Petit Bain (chronique ici) où j’étais surtout allé pour voir Jo Quail, découverte en 2019 au Hellfest et qui m’avait totalement subjugué.

Ce concert de Mono ce soir-là était très particulier puisqu’ils étaient accompagnés d’un quartet de violons/violoncelles mené par… Jo Quail! 

Et quel pied ce concert ! Si je vous ai parlé précédemment de musique transcendante et de show envoûtant qui fait planer, mais là, avec le groupe japonais a atteint le paroxysme du genre. C’est d’une subtilité et d’une technique absolument sublime, chaque son arrive au bon moment et renforce votre état de transe, on a juste à fermer les yeux et se laisser porter, et lorsque le morceau s’achève, les applaudissements arrivent peu à peu et on ouvre les yeux en se demandant ce qu’il vient de se passer. La musique de Mono est déjà terriblement efficace lorsqu’il n’y a que le quatuor, mais avec les musiciens menés par Jo Quail, cette touche symphonique ajoute une nouvelle puissance à chaque morceau et rend le tout plus épique. Les artistes japonais dégagent une véritable aura de maîtres de la musique, manipulant avec soin leurs instruments, ajoutant chaque note avec subtilité et ensorcelant le public avec ses mélodies nostalgiques, planantes, oniriques et parfois même enragées.

On aura même eu droit à une apparition de A.A. Williams, découverte en première partie de Cult of Luna au Trianon (chronique ici), qui a posé sa voix le temps d’un morceau, accompagnée par son clavier.

Le concert s’est fini en apothéose sur un morceau déchaîné, tout en distorsion et effets saturés, qui est monté crescendo jusqu’à ce que chaque musicien et musicienne quittent la scène avant de laisser place à quelques secondes de silence suivies d’un tonnerre d’applaudissements.

La magie de Mono a opéré une fois de plus, sublimée par le quartet de Jo Quail, emportant avec elle son public dans un torrent d’émotions. Un concert magique pour cette deuxième soirée du Hellfest.

À défaut d’avoir Wardruna sur le premier week-end, on a eu Skàld, un groupe français qui s’inspire de la culture viking. En habits d’époque et jouant d’instruments traditionnels, le groupe offre un spectacle efficace épaulé par un solide et magnifique jeu de lumières. Dans le genre folk/pagan metal on est loin de groupes iconiques comme Wardruna ou Heilung (tous deux présents sur le second week-end), mais Skàld a eu le mérite de livrer une belle prestation bien efficace. 

Tandis que certains festivaliers et festivalières ont clôturé leur deuxième jour avec Ghost, les autres, comme moi, auront pu profiter du concert d’Envy, véritable phénomène du post-rock qui nous vient tout droit du Japon. 

Entraperçu pour ma part en 2019, Envy est un groupe qui vit sa musique, les musiciens de la formation semblent possédés par leur sonorité saturée et enragée. Personnellement, l’aspect screamo du groupe ne m’a pas fait accrocher à l’ensemble, mais force est de constater que Envy envoie du lourd et ne relâche rien pendant son heure de set. C’est une vraie tempête qui se déroule sur scène, et qui achève cette seconde journée pour les spectateurs et spectatrices présents sous la Valley.

JOUR 3

On entame notre 3ème et ultime jour de festival sur le site des concerts, et j’avoue que le réveil a été bien difficile. Quoi qu’il en soit, c’est une grosse journée qui m’attend avec un gros gros rush sur les coups de 16h avec un sacré enchaînement de concerts.

Tête dans le coaltar, jambes et pieds fatigués, tous les symptômes prouvent un besoin irrépressible de passer à la Warzone pour les chasser d’un revers. Malheureusement, très mauvais timing de ma part et voilà que j’arrive sur les derniers morceaux de Glassbone qui faisait partie des groupes qui titillaient ma curiosité. Et du peu que j’en ai vu… que c’était bon. Du bon hxc qui envoie du lourd, qui tabasse et donne envie de s’agiter dans tous les sens. D’ailleurs les plus déterminés se sont élancés dans des mosh pits énervés au cœur de la foule. Il y avait de l’énergie sur scène et elle semblait bien contagieuse. En gros le réveil idéal.

En voilà une autre surprise sur la Valley. Vile Créature, groupe canadien, nous a livré une belle performance avec sa musique qui croise le sludge et le doom. C’est pesant, sombre et la chanteuse se donne à corps perdu dans une interprétation tout en scream, de même que son comparse à la guitare, qui l’accompagne au chant sur certains passages. Les deux artistes, transcendés par leur musique, ont emporté le public avec eux dans les ombres. Le jeu de lumière était vraiment splendide et la batterie vraiment saisissante. Ce n’est pas forcément ce que j’écouterais tous les jours, mais en live ça dépote, en témoigne le public bien réceptif.

Petit détour rapide du côté de la Temple pour jeter une oreille au concert de Pénitence Onirique que j’avais découvert au Metal Culture(s) (chronique ici). Je ne me suis donc pas trop attardé, la mise en scène est toujours aussi belle, la musique atmosphérique, les membres du groupe masqué offrent toujours cette aura mystique et mystérieuse et le show est toujours aussi bien foutu. J’ai tout de même profité de ce détour pour les photographier tellement j’adore l’ambiance qu’ils installent… Et leurs magnifiques masques ! Sobre et efficace.

Que dire de Lysistrata si ce n’est que pas mal de potes m’ont bassiné avec ce groupe et que maintenant je comprends pourquoi. Quand tu vois ces 3 petits gars sur scène bourrés de talent qui te livrent une musique rock-noise/post-hardcore parfaitement maîtrisée doublée d’une belle énergie… bah t’es sur le cul. Ça fait clairement partie des artistes à surveiller, tellement ils sont prometteurs. Leur musique envoie, y a de l’envie et c’est hyper efficace. 

Retour sur la Mainstage 1 où j’ai pu assister au concert de Lacuna Coil, dont j’avais écouté quelques albums , sans de véritable accroche hormis sur leur superbe reprise de Enjoy the Silence de Depeche Mode. Une fois de plus la découverte en live aura eu bien plus d’effet et j’ai trouvé le set de Lacuna Coil très convaincant. Il y a une belle synergie entre les membres du groupe, un peu de décorum avec des tenues de scènes et du maquillage pour les musiciens, un bon échange avec le public et surtout une belle alchimie entre les voix de la chanteuse et du chanteur. Le public s’est montré plus que réceptif au metal puissant de Lacuna Coil, qui offre des passages sublimés par les touches lyriques de la voix de Cristina Scabbia, comme sur l’épique Layers of Time, pour lequel j’ai eu un vrai coup de cœur. Un très bon concert avec une superbe prestance scénique qui m’a permis d’apprécier ce groupe à sa juste valeur.

Je vous apprends rien en vous disant que l’Ukraine est actuellement en guerre. Alors quand Jinjer, sûrement un des groupes les plus talentueux de sa génération, confirme sa venue au Hellfest quelques jours plus tôt malgré le contexte de leur pays, je peux vous garantir que ça fait plaisir.

C’est donc ce 3ème jour que les Ukrainiens aux morceaux ravageurs ont foulé la Mainstage 1 devant une foule de fervent spectateurs, dont quelques-uns brandissant les couleurs du pays des 4 membres.

Dès leur apparition, c’est l’euphorie. La chanteuse, Tatiana, hypnotise le public de son charme et de sa voix incroyable qui rugit dans les enceintes, avec une totale maîtrise.

Après une intro fracassante sur Call me a Symbol, la frontwoman du groupe profite d’un court répit pour exprimer la joie du groupe de jouer sur scène après deux ans d’absence et de porter la parole du peuple Ukrainien à travers leur tournée européenne. Malgré le contexte, elle ne s’attardera pas plus que ça sur le contexte politique, certains titres parlant d’eux même, comme Home Back, issue de l’album Macro sortie en 2019.

Le groupe s’en donne à cœur joie, et donne tout ce qu’il a. Teacher, Teacher!, le superbe Pisces,  qui avait révélé le groupe au grand public ou encore le splendide Perennial, qui me met toujours les poils, ont résonné avec brio dans l’enceinte du Hellfest.

Bref, quel plaisir de retrouver Jinjer, même si j’avais préféré l’aspect intimiste de leur concert au Rex à Toulouse (chronique ici).

Seul bémol pour ce concert, l’absence de retransmission vidéo sur les écrans qui ont laissé place à quelques visuels qui auraient mérité un peu plus d’impact, surtout au vu de l’évènement que représentait ce concert. Je trouve dommage de ne pas avoir accordé un temps de jeu plus long à ce groupe si talentueux.

Et d’ailleurs jackpot, puisque ce show fait partie de ceux filmés par Arte Concert et est donc visible ici !

Mais dis donc ça fait longtemps qu’on est pas allés voir ce qui se trame du côté de la Warzone… Et quelle bonne idée j’ai eu d’aller y jeter une oreille !

J’ai maté tout le concert de Deez Nuts et même pris le risque de rejoindre le pit armé de mon appareil pour shooter le groupe et le public entre deux pogos. La formation australienne ne fait clairement pas dans la dentelle, mais bien dans le hardcore, et vient te fracasser la tronche à grands coups de basse qui tabasse, de riffs qui balancent et d’un flow violent et parfaitement balancé. La petite vibe rap fait bien plaisir et surfe parfaitement sur l’instru tonique et bien lourd à la fois. Ça c’est un groupe que j’aimerai revoir en live tellement je me suis pris une bonne claque, notamment avec le super Face This On My Own que je vous conseille… baaaah, écoutez tout l’album c’est une tuerie. Merci les gars pour ce bon gros défouloir.

Après ça direction Mainstage 1 pour y attendre mon groupe de cœur, celui grâce auquel je suis là puisque c’est avec lui que je me suis initié au metal et que j’ai plongé dans ses méandres. Je pense que pas mal de personnes ont eu un parcours similaire tant ce groupe te parle quand t’es ado. Et ouiiii ! Je parle bien évidemment de KoRn. J’avais réalisé mon rêve de les voir en 2017 lors de mon premier festival, le Cabaret Vert (je vous aime), et j’avais pris un pied fou.

Les années ont passé et KoRn reste toujours un groupe que je chéris énormément tant sa musique m’a accompagné, et bien que je ne sois plus trop dans le mood KoRn, ç’a été un vrai plaisir de les revoir. Déjà ce qui m’a marqué sur ce concert, c’est le public. Tu y croises toutes les générations et bien que ça soit le cas dans la majeure partie des concerts de ce festival, là il y avait un truc particulier. Tu croisais les fans de la première heure qui ont la cinquantaine et la dégaine de papa avec un t-shirt du groupe, ceux un poil plus jeunes qui ont le look du groupe à ses débuts, maillot de basket, baggy et tresses sur le crâne, et tu croises ceux de mon âge et encore plus jeunes qui sont à fond dans la musique du groupe. Et tout ce beau monde, je dis bien TOUS, se sont complètement déchaînés durant tout le concert. Tu te dis derrière ton écran “bah normal c’est le Hellfest”, mais sur tous les concerts que j’ai fait sur les Mainstage , tu trouves en général un gros pit au milieu où tout le monde est à fond, sur les côtés celles et ceux qui profitent sans pogos, puis t’as les autres, qui kiffent, peinards. Mais là… partout où t’allais, c’était la folie.

Dès que Jonathan Davis a mis les pieds sur scène et que le premier morceau a été lancé, ça a jumpé dans tous les sens, du headbang en veux tu en voilà et un tas de gens chantaient en cœur avec le frontman du groupe, dont la voix reste à mes yeux une des plus belles du métal.

J’ai pas forcément apprécié la setlist autant que lors de mon premier concert du groupe mais j’ai tout de même bien kiffé. Le groove inimitable du groupe s’est abattu sur Clisson avec des titres cultes comme le génial Got the Life, le classique Falling Away From me ou Freak on a Leash et son passage où Davis fait “son beatbox”. Il nous aura même fait Twist, morceau sans parole dans son style beatbox. On a eu aussi droit à un peu de cornemuse, une des spécificités du groupe, puisque le chanteur en joue depuis le lycée. Le groupe assure le show, bien qu’il manque un peu d’interaction avec le public, excepté Davis qui assure son rôle de frontman. Et malgré les pogos et la foule totalement surexcitée, j’ai réussi à prendre quelques photos depuis ma position dans le public au péril de la vie de mon appareil. Rien de cassé hormis quelques bleus, mais malheureusement le running order est cruel avec moi cette année et je dois quitter le concert en cours pour regagner la Valley et assister au prochain concert.

Quoi qu’il en soit la prestation de KoRn était bonne, pas aussi folle que lors de mon premier concert du groupe comme je l’ai dit, mais par contre cette osmose dans le public, cette ambiance, cette retombée commune en adolescence, cette joie sur les visages… ça c’était le vrai spectacle.

Après avoir bravé la foule j’ai pu atteindre la Valley où James Kent, alias Perturbator, allait bientôt me mettre la plus grosse claque du festival.

Découvert en 2018 à la Rochelle dans le cadre de la Mutafukaz Party, Perturbator fait partie de mes « artistes maudits », à savoir un groupe, un artiste que je découvre de loin, sans assister entièrement au concert et dont je deviens dingue une fois plusieurs albums écoutés alors que je suis rentré chez moi.

Après les annulations, les dates où je n’étais pas disponible, etc… l’heure de la revanche a sonné, je vais enfin voir et écouter un concert complet de Perturbator.

La Valley est bien remplie ce soir-là, et lorsqu’elle plonge dans les ténèbres sous les acclamations du public, ce dernier s’apprête à rentrer dans une belle euphorie.

Les lumières s’animent doucement et viennent découper dans l’obscurité une imposante structure métallique en forme d’hexagone sur lequel se tient un pentagramme au sommet, l’emblème de Perturbator, qui fait enfin son entrée avec un musicien qui l’accompagnera tout le long à la batterie.

Les synthés rugissent enfin, la foule fait de même, la structure de metal s’illumine, le public commence à danser sur les morceaux du dernier album de l’artiste parisien.

Perturbator dévoile là tout son génie, avec une setlist aux petits oignons qui fait progressivement monter la température, le tout épaulé par un jeu de lumières qui t’en met littéralement plein la tronche.

On est plongé dans une sorte de boîte de nuit rétro, qui oscille entre des sonorités sataniques et malsaines et d’autres qui te plongent dans les bas-fond d’une ville cyberpunk. Ces deux univers cohabitent en faisant taper du pied, headbanguer, dandiner les nombreux spectateurs rapidement tombés sous le charme maléfique des synthés et de la rythmique imparable de la batterie.

Le nouvel album avait pris une direction différente qui m’avait moins accroché, mais quand des titres comme Excess ou Death of Soul résonnent au milieu de ce magma de chair et de sueur en transe, il est impossible d’y être insensible et de ne pas ressentir toute la richesse de pareils morceaux. Les fans de la première heure auront sans aucun doute, et les novices aussi d’ailleurs,  plus qu’apprécié les sonorités bien plus froides et violentes des EPs précédents, présents sur la setlist, comme le terrible Neo Tokyo ou encore le surpuissant Humans are Such Easy Prey, avec grand renfort de lumières qui martèlent la fureur de la batterie. Une ambiance de concert électronique qui rencontre le metal, voilà à quoi ça ressemblait, et c’était beau.

Chanceux que nous sommes et que vous êtes, sachez que le concert de Perturbator est disponible sur Arte ! L’occasion de rattraper ce concert de folie et de découvrir un artiste qui a encore tant à offrir.

D’ailleurs à l’heure où vous lisez ces lignes, Perturbator vient de sortir en collaboration avec Johannes Persson, chanteur de Cult of Luna, un projet qui est juste dingue et fait entrer en collision deux monstres de la scène métal dans un album de 6 morceaux tous venus d’un autre monde. C’est sombre, puissant, ça te plonge dans une ambiance atmosphérique, tu as l’impression d’être dans les tréfonds de l’espace, d’être minuscule et d’assister à des choses démesurées, gigantesques, tandis que la voix de Johannes prend des allures abyssales et que les synthés de Perturbator amènent encore plus de noirceur à l’ensemble. C’est le son d’une collision entre deux univers, cet album est un vrai coup de cœur et je pourrais en parler des heures tant je le trouve unique. Final Light est à retrouver sur les plateformes de streaming est aussi sur le shop officiel du label Red Creek.

On approche de la fin et on repart sur la Mainstage 1, sans voir la toute fin du set de Perturbator, horaire oblige.

Je veux pas être chauvin mais le simple fait de voir Gojira marqué en plus gros que Korn sur les t-shirts et les affiches, j’avoue être fier de nos frenchies. Et quel plaisir de voir autant de monde réuni pour leur show qui clôture cette première partie du Hellfest ! J’ai malheureusement dû abandonner l’appareil au casier tant la foule était dense et qu’il était bien trop dur de se faufiler un chemin jusqu’au cœur de la foule, là où allait se trouvait le pit.

Après une longue attente, agrémentée d’un long compte à rebours sur les écrans, Mario, Joe, Christian et Jean-Michel arrivent sous les acclamations de la foule, et après de brèves salutations, viennent nous fracasser le crâne avec Born For One Things de leur dernier album.

Dès les premiers instants du concert on sent une vraie communion dans le public, et comme ce fut le cas en 2019, le groupe a su tirer partie avec brio des écrans géants qui viennent nous balancer des visuels de dingue. 

Gojira ne fait pas dans la dentelle et balance en second morceau le puissant Backbone.

Le live bat son plein et les titres cultes du groupe s’enchaînent. Guilt of Guilt, L’Enfant Sauvage, Flying Whales et plusieurs morceaux de Fortitude, sorti en 2021 viennent prouver leur efficacité en live, comme Hold On et son refrain fédérateur ou encore New Found et The Chant, sur lequel Joe s’est efforcé de montrer au public comment l’accompagner. 

Le batteur, Mario, chauffera même le public avec l’aide… de pancartes en carton. Un petit instant décalé qui a amusé les spectateurs.

Histoire de rajouter un peu d’ambiance, le groupe jouait pile le jour de l’anniversaire de Mario que le public n’aura pas manqué de lui souhaiter à la première interlude et à la fin du concert.

Bien que j’ai été un chouilla déçu par la setlist du groupe, il faut avouer que ça a été une clôture digne de ce nom. Gojira a clairement passé un niveau et vient de confirmer son statut de groupe désormais culte. Merci les gars.

Les 4 jours commencent à se faire sentir dans tout le corps, et tandis que je pars chercher mon dernier repas du Hellfest, le feu d’artifice de clôture bât son plein, sur fond de Rage Against the Machine et Led Zeppelin.

Un premier week-end plus que réussi malgré les températures souvent insoutenables sur les deux premiers jours du festival. Le Hellfest à su gérer cet aléa et proposer une nouvelle édition plus que réussie. Des bénévoles au top, des sourires, de la bienveillance, un service de sécu comme on en voit rarement et une programmation toujours aussi variée. Encore joyeux anniversaire Hellfest, et merci pour cette bonne grosse dose de metal et de bonne humeur… Et pour ta confiance !

A l’année prochaine, j’espère !

Article et Photos: Alexandre Vergne
Photos: Maxime Lagerige

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