Nuits de Nacre… Le report !

Le festival des Nuits de Nacre, cette année encore, a tenu toutes ses promesses ! Et c’est étourdies d’émotions et de belles rencontres que nous vous présentons « notre festival »… Car bien sûr, nous n’avons pas pu assister à tous les concerts, vu la richesse de la programmation ! Nos oreilles nous ont donc guidées, sous le son de l’accordéon, vers des sonorités cuivrées et ensoleillées qui nous ont embarquées des Balkans en Amérique latine… Et jusqu’au coeur de la Bretagne ! Un grand merci à la ville de Tulle, à ses partenaires, aux programmateurs, aux techniciens, aux bénévoles et à tous ceux qui nous ont permis de vivre cette année encore cette incontournable fête conviviale et populaire… Mission accomplie, c’était que du bonheur !!!

Papito Collective

Après les avoir découverts l’hiver dernier lors d’une mémorable soirée à la salle Des Lendemains Qui Chantent (report ici !), c’est en plein jour et en plein soleil que nous avons retrouvé avec grand plaisir Papito Collective pour notre premier concert des Nuits de Nacre ! Et c’est toujours aussi pêchus et tout aussi souriants qu’ils nous ont offert un set joyeux et dynamique, où leurs rythmes latinos métissés de reggae et de hip-hop nous ont fait onduler de la tête aux pieds ! Une guitare, un accordéon, de l’électro chic et choc qui habille à la perfection leur musique solaire, des textes engagés qui mettent du baume au coeur… Ces musiciens aussi talentueux que généreux ont un don inné pour instaurer une ambiance festive qui met tout le monde de bonne humeur ! Papito mi corazon… On vous aime !!!

Papito Collective, l’interview !

AVMT : Votre nom, Papito Collective, vous diriez que c’est : a) Votre carte de visite ? b) Une revendication politique ? c) Le joli fruit du hasard ?

Jérémy : C’est le joli fruit d’un parti politique…

 RIRES

Non, non, y a rien de politique là dedans.

Alban :  C’est juste trouver la connotation qui allait bien, quelque chose qui nous corresponde un peu au niveau du projet. Collective parce qu’on est 2 mais on travaille avec plein de gens autour de nous. On a un ami avec qui on ne fait que du studio, l’enregistrement. Notre live, on le prépare d’abord en studio et après on le fait en direct, sans lui on ne peut pas jouer. On a plein d’amis musiciens, trompettiste, cuivres, bassiste, clavier, batteur, qui ont enregistré.

: Tous les sons derrière, sont de vrais sons. Ce sont de vrais musiciens qui ont joué.

A : Collective, parce que là on n’est que 2 . Mais le projet, si un jour on vient à s’agrandir, et puis qu’on revient à 2, c’est un collectif,  c’est nous le noyau mais ça peut bouger. Et puis Papito, en Amérique Latine, c’est un petit surnom, un diminutif. Papi, mami : le mec, la meuf. Il y a nos références : Sergent Garcia, La Mano Negra et toute la nouvelle génération du Reggaeton, c’est toujours des surnoms qu’on entend.

J. : Pour le moment on n’est que 2, 4 avec les techniciens. Si on pouvait faire rentrer par la suite un percussionniste, un bassiste, des cuivres, ce serait génial ! Mais c’est un autre financement. Plus on ajoute du monde, plus ça coûte cher et plus c’est difficile à vendre.

AVMT : Qu’est-ce qui vous a nourri, du côté de Perpignan, comme musique, comme influences ?

J. : La rumba catalane pour commencer, et toutes les influences catalanes, le ska, le reggae. A Perpignan, il y a une grosse scène ska, ska core.

A. : Dans les années 90-2000, beaucoup de fusions musicales. Notre génération a grandi avec tous nos aînés, ils ont apporté le ska, le rock, le reggae. On passait d’un style à un autre. Tout ça mélangé à chaque fois. Il y avait aussi la culture basque avec Fermin Muguruza. Et aussi la culture traditionnelle, les sardanes etc.

J. : On allait aussi souvent à Barcelone faire la teuf. On est nés au bon endroit. (Rires)

AVMT : On vous a déjà entendus en concert, votre musique est très métissée, c’est joyeux, très dansant…

A. : On assemble des choses qui nous plaisent, le Ragga avec la rumba catalane, le hip hop avec le drum and bass, la cumbia avec le reggae, on pioche dans le punk, on mélange des musiques actuelles avec un instrument plus traditionnel, cela surprend le public et c’est notre plaisir, notre marque.

J. : Dans un article, notre musique a été caractérisée de « révolte festive ». C’est ce qu’on revendique.

A. : Tout est politique, dire bonjour dans la rue, donner son avis, c’est politique. C’est notre parti pris. Quand on dit qu’on revendique, c’est parce qu’on prend le temps d’observer et d’analyser quand quelque chose nous dérange, c’est dans ce sens là que c’est politique, que nous sommes impliqués aux points de vue humain, social, culturel, économique.

J. : Pour moi, nous sommes engagés, on fait passer un message.

AVMT : Vous aimeriez une tournée dans les pays latinos ?

J. : Carrément, une fois que le show sera bien rodé, pourquoi pas.

A. : Passer de l’autre côté de l’Atlantique, c’est un peu l’objectif. Pour l’instant, on met en place des choses. On aimerait déjà visiter nos voisins en Espagne, en Italie, les pays latins.

AVMT : Vous faites tout vous-mêmes ou vous avez un agent ?

A. : Pour l’instant on est autonomes. On commence à travailler un peu avec Nuit d’Orage pour le démarchage.

J. : On se partage toutes les tâches administratives à 2, et puis il faut démarcher, faire la com, composer.

A. : On est toujours sur le qui-vive.

AVMT : Vous existez depuis 6 ans, c’est cela ?

J. : depuis 2017. Mais à cette époque, Alban était à Montpellier, moi à Perpignan, on se voyait une fois par semaine à Narbonne, le lundi soir après le boulot de 19h à minuit. On essayait des choses.

A. : Faire de la musique sur ordinateur c’était un concept à travailler. On a vraiment commencé à bosser fin 2019-2020, pendant le confinement.

J. : on avait arrêté de travailler fin 2019 avec une projection de dates assez conséquente, le projet a vraiment existé à ce moment-là.

AVMT : Papito Collective est à peine sorti de l’enfance. Vous êtes sereins ou inquiets ?

J. : sereins, mais il ne faut rien lâcher.

A. : Là, c’est notre deuxième vraie tournée, on a 30 dates cet été. L’année dernière, on a fait une belle saison, on n’a pas arrêté. Cette année, on joue régulièrement.

J. : Sur les 30 dates de l’été, c’est à 70% des dates pour lesquelles on a été contactés et les 30 autres %, c’est nous qui bloquons à côté. L’automne-hiver, c’est chouette de faire des concerts en salle. J’adore ça. Hier, on a fait la prison de Tulle et celle d’Uzerche, c’était assez fort. Ces 2 concerts dans une même journée, par l’atmosphère, le regard des gens,  la pression, ce que ça demande d’énergie, m’ont lessivé.

A. : La semaine prochaine, on part du côté de Nantes et en août, on est programmés pour les 50 ans de « Gardarem lo Larzac », une grosse manifestation.

AVMT : On vous souhaite un magnifique été, et tout le succès qui va avec. Merci Papito Collective !

Pour continuer à rêver d’un autre monde… Le CD !

Menace d’éclaircie

Arrivées sur la place Gambetta dans l’attente du concert des Hurlements d’Léo, une surprise de taille nous attendait… Une joyeuse bande d’olibrius qui, entre théâtre de rue et fanfare Rock’n Roll festive, nous ont fait autant rire que danser avec une bonne humeur des plus contagieuse ! Avec un irrésistible sens comique et un savoureux esprit potache, les musiciens aussi talentueux que passionnés de « Menace d’éclaircie » nous ont offert un spectacle bien rôdé qui a indéniablement retenu l’attention d’un public visiblement sous le charme. On aurait bien aimé que cet interlude dure un peu plus longtemps… Car loin d’être menaçants (sinon pour nos zygomatiques !), ces bretons survoltés nous ont offert une sacrée belle éclaircie de pure joie de vivre ! Une très belle découverte !!!

Le CD de ces brillantes « étoiles du Rock’n roll » !

Les Hurlements d’Léo

25 ans que les Hurlements d’Léo résonnent sur les scènes de France et du Monde… Mythique, à l’instar de La Mano Negra (des VRP, des Satellites, des Négresses vertes… et de tant d’autres !), ce groupe qui nous fait danser et rêver sous ses rythmes festifs depuis tant d’années, était attendu de pied ferme par un public de fans (dont nous faisons partie !) qui n’a pas été déçu par leur prestation, bien au contraire… Car Les Hurlements d’Léo, qui n’ont rien perdu de leur énergie et de leur talent au fil des ans, nous ont offert un show explosif qui nous a mis le coeur en fête… Et les jambes en coton à force de nous trémousser ! Le bonheur et la ferveur se lisait sur les visages, aussi bien sur la scène que dans le public, heureux de communier tous ensemble sur les rythmes endiablés d’une musique qui fait décidément partie de notre patrimoine musical… Et pour très longtemps ! Joyeux anniversaire les gars… Et pour le coup, c’est vous qui nous avez offert un beau cadeau ! MERCI !!!

L’album des 25 ans… Radio Léo !!!

Les Vrillés

Certes, avec un nom pareil, il fallait s’attendre à du bruit et à de la fureur… Mais quand la bande de déglingués bretons est arrivée sur scène, dans un tonnerre de bombarde et de cornemuses, de riffs de guitares électrifiées et d’accords d’accordéon à faire pâlir de jalousie punks et rockeurs, on a compris que ces irréductibles ne nous laisseraient pas une seconde de répit ! Un constat qui ne s’est pas démenti tout au long du concert durant lequel les Vrillés, kilts virevoltants au vent, ont donné le meilleur d’eux-mêmes avec une fougue et une énergie des plus communicative… Car l’ambiance était aussi survoltée dans le public que sur la scène ! Enragés de bon son et toujours prêts à faire un bon mot, les Vrillés nous ont offert un moment de liesse populaire, une fiesta bretonne shootée à l’adrénaline pure, où les instruments traditionnels à la sauce déjantée se sont mis au diapason d’un son rock pur et dur… Et furieusement festif ! Trugarez, les Vrillés… Et Kenavo ar wech all !

Phoenix, le CD pour « vriller » de plaisir !!!

Deux Mains J’arrête

Samedi, en face du Richelieu, Romain Dzierzynski, du groupe Deux Mains J’arrête, a rendu un bel hommage à Mano Solo en reprenant les chansons de l’artiste décédé en 2010. Un hommage pour exprimer son admiration, ancienne, puisqu’il l’a croisé dans le nord de la France alors qu’il était encore minot et trop intimidé pour aller le saluer. La voix de Romain Dzierzynski a ce timbre dépoli qui vient vous griffer le cœur, à l’instar de celle de Mano Solo… Il était accompagné à l’accordéon par Gilles Puyfagès, bien connu des Nuits de Nacre, et par Simon Andrieux aux percus et au soubassophone. Deux musiciens lestés d’une riche expérience des concerts, deux amis… Alors, ce n’est sûrement pas la musique qu’il faut arrêter ! A noter que Romain a d’autres cordes à son arc… Car il fait également partie de la compagnie « Les Romain-Michel » qui organise des spectacles de rue (théâtre, cirque et musique) en direction des petits et des grands enfants ! (compte-rendu de Françoise Hachani)

Hortax

Tout d’abord installés à l’intérieur du bar « Le Molière » par crainte de la pluie, nos deux jeunes ont vite déménagé dans la rue, finalement ensoleillée, pour faire vibrer le public au son de la guitare et de l’accordéon, qu’ils agrémentent de sonorités électro afin de revisiter les tubes d’hier ou pour habiller ceux d’aujourd’hui. Nous n’avons malheureusement pas pu les écouter bien longtemps, car leur concert, annoncé à 19H, n’a débuté, à la demande de l’organisation, qu’à 20H30 … Peu de temps avant que nous devions nous rendre dans un autre coin de Tulle pour réaliser une interview ! Ne doutons pas que les deux musiciens-chanteurs d’Hortax, qui ne manquent ni d’énergie ni d’enthousiasme pour la bonne chanson française, auront pu, malgré cet aléa, rencontrer leur public !

L’interview

AVMT : Alors qui fait quoi ?

Val : Moi je fais guitare et chant.  

Guizmo : et moi l’accordéon et les machines sur l’ordinateur.

AVMT : Hortax, j’adore votre nom. Est-ce que c’est parce que vous donnez du plaisir brut ?

VAL : ce serait une très belle définition, on va la garder ! La vraie signification, c’est qu’à la base on jouait tous les 2 dans un groupe avec lequel d’ailleurs on est venus jouer aux Nuits de Nacre il y a une dizaine d’années. Ce groupe s’appelait TVA, il a pas mal tourné un peu partout, nous étions 4. C’est donc un peu un hommage.

AVMT : Et vous venez d’où ?

Val : Moi je viens de Charente, limite Haute-Vienne.

Guizmo : Et moi de Creuse, limite Haute-Vienne également. On est tous les 2 des limites, on  est un peu border.

Val : On espère qu’il y aura un peu de monde ce soir car nous, on fait de la musique où il faut de l’interaction. C’est beaucoup basé sur la communication, le partage avec les gens. Ce sont des chansons que tout le monde connaît. C’est un peu comme si on était à la maison et que tout le monde participe. C’est un peu l’esprit des Nuits de Nacre. Des festivals qui tiennent aussi longtemps, il n’y en a pas beaucoup. Sinon, je joue à Chanteix la semaine prochaine pour un autre projet de théâtre de rue. J’y jouerai tous les jours pour un spectacle de magie humoristique, du jeudi au dimanche, à 18 et 19 h. Je serai Boni le Menteur.

AVMT : Est-ce que vous pourriez nous dire comment vous préparez votre programme de concert ?

Guizmo : Pas honnêtement, ce sont des heures et des heures, des semaines et des mois de travail acharné, et honnêtement, on a joué 2 morceaux pour la 1ère fois lors des balances tout à l’heure et qu’on va faire ce soir. Mais ça y est, c’est parti, on joue toutes les semaines l’été. Et on aime, quand la soirée est finie, aller regarder ce qui se passe. En général, les organisateurs mettent un peu de musique et on aime bien voir sur quoi les gens se mettent à danser. On a la manie de se dire, bon ok, ça a marché avec la sono, on va voir si avec nous ça va marcher aussi. Mercredi soir, on s’est dit : « Samedi, on joue ces 2 morceaux ». D’ailleurs on le dira au public.

Val : Ça fait 15 ans qu’on fait de la musique ensemble, on se connaît bien musicalement. L’avantage avec la reprise, c’est que le catalogue est infini.

AVMT : Quelles sont vos influences ?

Guizmo : On n’a pas forcément les mêmes goûts musicaux. En commun, on a la scène française actuelle. Mais moi j’écoute pas mal de rock, de métal, d’électro aussi.

Val : Et moi pas du tout ! Notre critère : uniquement de la chanson française, on ne chante qu’en français. On a une belle culture à remettre en avant, ça va de Mon amant de St-Jean à Claudio Capéo. Nous, nous défendons la culture populaire car c’est celle qui rassemble le plus et qu’on a tendance un peu à stigmatiser car souvent dans la tête des gens populaire, c’est péjoratif. Et puis, on a beau dire, on écoute tous la même chose aux anniversaires et aux mariages, et c’est ce qui reste, et ce qui rassemble. On fait de la musique pour les gens.

Guizmo : Et par exemple, Mon Amant de St-Jean, on la reprend un peu avec des machines, on rajoute un peu d’électronique à l’intérieur qui va appâter un peu les jeunes et qui plaît aux Anciens aussi.

AVMT : Vous êtes des passeurs de chansons.

Val : Peut-être. L’idée c’est de faire la fête. Quand il y a assez de hauteur de plafond, on finit généralement debout sur le comptoir !

Guizmo : On fait une chanson calme, une chanson d’amour, on explique que c’est un peu obligé car on a un accordéon. Mais l’accordéon est partout, on peut tout faire avec, c’est complet comme  instrument. Moi j’ai commencé l’accordéon comme ça, j’ai pris des cours et au début c’était musette, classique et au bout d’un moment j’ai voulu faire autre chose et j’ai fait ma route.

AVMT : Eh bien, nous souhaitons une belle route à Hortax et une belle nuit de Nacre pour commencer. Merci à vous.

Blondin et la bande des Terriens

La place Tavé a vite été bondée en l’espace de quelques instants… Car le son produit par Blondin et la bande des Terriens a attiré les curieux qui ont rappliqué dare-dare et ne se sont pas fait priés pour rester faire la bringue avec nous ! Si les textes, fort bien écrits dans un français parfait, ne manquent pas de gouaille et d’esprit, la musique de ces extra-terrestres aux pieds bien ancrés dans la Terre nous offre un bon vieux rock festif de derrière les fagots qui ne peut que donner envie de taper du pied en dodelinant de la tête ! Sur des compos personnelles sautillantes et pleines de vie, ils nous invités à reprendre avec entrain leurs fabuleuses mélodies (avec au passage deux très belles reprises de « Amsterdam » de Brel et de « Du rhum, des femmes » de Soldat Louis), faisant monter crescendo l’envie du public de profiter pleinement, heureux et en sueur, de ce stimulant moment d’osmose partagée ! Sans blague, ils auraient mérité la scène de la place Gambetta, nos Terriens… L’année prochaine, peut-être ? En tout cas, ce sera un plaisir, ici ou ailleurs, de les retrouver en concert ! Très, très belle découverte !!!

L’interview !

AVMT : A propos du nom de votre groupe :

Blondin  et Jean : on a hésité pour prendre le nom du groupe et puis très vite on a fait une chanson qui s’appelait La bande des Terriens d’où ce nom un peu long qui fait sourire. Les Terriens parce qu’on espère qu’on est encore des humains, ça permet de dire que tout le monde est concerné. Et puis le mot bande, plein de nostalgie, c’est avant tout la bande de potes. Si on n’était pas des potes, on n’existerait plus. Il y a longtemps que les tensions auraient pris des ampleurs…

AVMT : Vous composez en groupe ou il y a un compositeur, un parolier ?

Blondin : On est 2 à composer surtout, Jean et moi. Ce n’est pas facile de composer à 5 mais c’est faisable. C’est un choix, on oriente les autres et eux, ils ont aussi leur nature.

AVMT : Il n’y a pas grand-chose sur internet concernant votre groupe.

Jean : C’est pas notre génération, internet. Ce ne sont pas des outils qu’on maîtrise complètement. On a le service minimum, c’est-à-dire une page Facebook, Insta, c’est Didier qui s’en occupe, des vidéos sur You tube, et pas de site à proprement dit.

Blondin : La gestion des dates, des contrats, c’est lourd à gérer. Y a aussi le démarchage, les compos. On n’a pas de maison de disques, on n’a pas de producteur, pas de manager. Pour l’instant on n’a rien, donc on est en autonomie, en autogestion. On autoproduit nos albums qui ne sont pas distribués. On les vend à la fin des concerts. On en est là pour l’instant et comme tous les groupes, on attend le messie qui nous sortira de la masse des groupes qui existent. Se démarquer, c’est très compliqué

Jean : Il y a des groupes qui existent depuis un an et qui ont 1000 fois plus de visibilité que nous, parce qu’ils maîtrisent les outils, c’est leur génération.

AVMT : Je voulais revenir sur la genèse de votre groupe, savoir comment vous vous êtes rencontrés.

Jean : Le groupe n’est pas vieux, il a 7-8 ans. Après ce n’est qu’une histoire de rencontres. On a tous beaucoup de route derrière nous. C’est notre vie, c’est notre métier. On a toujours vécu de la musique depuis qu’on a 18 ans. La 1ère rencontre, c’est Blondin et moi. On s’est trouvés par circonstances d’annonces.

Blondin : Tout le monde s’est trouvé dans la région, à Montluçon. Moi, je viens de Paname et je suis descendu.

Jean : On a tous une longue vie musicale. Lui, il jouait de la batterie avant, c’est comme ça qu’on s’est trouvés.

Blondin : Je lui ai dit « j’en ai marre de jouer avec des musiciens qui ne peuvent pas jouer le 4 août parce c’est l’anniversaire de leur beauf, qu’ils ne peuvent pas venir parce que ça fait une semaine qu’ils n’ont pas vu leur femme. Donc, je lui ai dit « Écoute, moi, je veux faire mes morceaux », même si après on a fini par composer ensemble. 

Jean : Là, on est plus investi. En tant que membre d’un groupe, on subit une idée, on suit. Là, on s’est donné de la responsabilité tous les 2. On s’en sort très bien, à part ce côté démarchage, com. Là, on est à 2 pour éviter de déléguer de trop même si le guitariste est très Facebook, il est dans une école de guitare, il nous aide.

AVMT : Et cette saison, comment se profile-t-elle ?

Jean : On a une trentaine de dates cet été, c’est pas 30 festivals. (…) L’esprit festival existe toujours dans les petits festivals à taille humaine, il y en a des centaines et même des festivals d’accès gratuit.

Blondin : C’est 3 tableaux qu’on peut avoir. En salle les gens viennent pour nous. Il y a  le côté salle ou extérieur où on est en 1ère partie, on a nos preuves à faire et un objectif : chauffer la salle. Et puis le côté festival en extérieur, que j’aime bien : tu sais qu’il y a des gens qui passent alors chaque chanson est un renouveau, un redépart parce que tu sais qu’il y a de nouvelles personnes qui viennent d’arriver, ils n’ont pas entendu ce qu’il y avait avant, c’est un début de concert pour eux. Constamment, on cherche à se faire découvrir. Ceux qui sont là depuis le début, ils ont compris. C’est un challenge, j’aime bien ça. 

Jean : L’année dernière, au festival Darq de Châteauroux, on a été programmés avant Superbus, c’était 6000 personnes venues pour Superbus. Même si les gens n’étaient pas là pour nous, c’était du plaisir. Il y avait cette masse de public devant laquelle on n’est pas habitués à jouer, on aimerait bien. Et on se rend compte qu’on n’est pas forcément plus impressionnés que de jouer devant 100 personnes.

Blondin : C’est intéressant de bouger et de ne pas savoir ce qu’on va trouver. On est obligé de s’adapter.

AVMT : Quels sont vos meilleurs souvenirs de scène avec Blondin ?

Jean : Ça peut être des petites dates où le public est devant, il n’en peut plus et nous on est heureux. Ce sont les communications avec le public, les meilleurs souvenirs, quand ça passe. Donc, ça peut être dans un bar ou en 1ère partie. Les meilleurs souvenirs, c’est humain. Les relations avec le public ou entre nous. Sur scène, on passe de bons moments parfois.

Blondin : La vie dans le camion est intéressante aussi. Entre potes.

Jean : La vie de musiciens, c’est une vie de fous. Tu t’imagines, t’es chez toi peinard. Tu montes dans un camion avec tes copains, tu fais 200 bornes, ou 300 ou 400 ou 50. T’arrives quelque part, tu n’sais pas où c’est, tu n’ connais rien. Déjà tu commences par vider ton camion dans la rue ou sur une scène. Tu montes ton matériel, tu fais du bruit, tu fais des aaaghh. Tu donnes ton énergie. T’as fini, Ah merci ! Super ! Tu bois un coup, tu charges ton camion, tu rentres chez toi ou tu vas sur une autre date. C’est fou. J’ai pris conscience de ça, c’est vraiment un métier bizarre.

Blondin : Y a un truc qu’est bien aussi, ce sont les rencontres. On est constamment en rencontre avec des organisateurs, avec du public qui vient nous voir après le concert, avec l’équipe technique et ça c’est intéressant. On rencontre des gens super sympas, compétents, des fois moins, des fois plus. Y a à boire et à manger comme les groupes. On en a fait une chanson qui parle des techniciens, de l’ingénieur du son, de l’ingénieur lumière. Ils font partie de notre vie. On part souvent avec un numéro de téléphone.

Jean : On a un esprit très rock. Nous sommes catalogués un peu  chanson française puisqu’on écrit en français. Ça reste des chansons, des histoires, des personnages mais notre musique est différente en général des groupes chanson française très marqués. Y a des tempos, des rythmes qui sont très marqués, très identifiables en chanson française. Nous, on a un côté presque plus anglo-saxon. Avec des guitares plus rock, puissantes. On a quand même l’accordéon, mais on se démarque.

Blondin : La chanson française d’aujourd’hui est assez mineure. Nous, on est plutôt majeurs. On préférerait plus reprendre une chanson de Zappa qu’une chanson des Hurlements de Léo.

Jean : On sait qu’on est rock. Mais quand on nous dit qu’on est rock festif, on veut dire sautillant.

Blondin : Pour nous, le rock n’est pas sautillant, c’est taper du pied. On fait ce qu’on a envie, pas ce qui est à la mode.

AVMT : J’ai très hâte de vous entendre !

Blondin : Oui, on parle mieux qu’on ne joue.

RIRES

Le CD des Terriens !

Les Fils Canouche

C’est en l’espace de quelques notes que Les Fils Canouche ont instauré un climat magique qui a bercé le public de sonorités envoûtantes venues des quatre coins de la planète… Car ces talentueux musiciens nous ont transportés dans un flamboyant voyage qui nous a embarqués bien loin des rives de la Corrèze, dans leur univers métissé où le jazz manouche se pare harmonieusement de couleurs latines et orientales… Et c’est avec une grâce infinie qu’ils nous ont séduits et subjugués aux sons du oud, de l’accordéon et de la clarinette Klezmer, mêlés de subtils accords de guitare et de percussions diablement efficaces, sous le tempo feutré de la contrebasse… Un concert tout simplement magnifique qui a aboli les frontières dans une émouvante parenthèse au temps… L’accord parfait et la classe à l’état pur !

« Nagori », leur tout dernier album !

Opsa Dehëli

C’est un show généreux et haut en couleurs, ensoleillé d’une joie de vivre furieusement contagieuse, qui nous attendait avec Opsa Dehëli… Car sourire aux lèvres en permanence et perpétuellement en mouvement, les douze talentueux et bondissants musiciens de ce superbe collectif bordelais nous ont fait vibrer et danser aux sons métissés des musiques du monde avec une énergie et une passion aussi émouvante que sincère ! Des Balkans à l’Amérique du Sud en passant par les Caraïbes, ils nous ont offert une croisière sans escales, pimentée de rythmes effrénés et d’émotions intenses, sur des textes positifs qui n’invitent pas à la morosité mais à un total lâcher-prise… Et on peut dire qu’on s’en est pris plein les yeux et les oreilles et que c’est courbaturés à force de se déhancher et heureux d’avoir participé à cette fête distillée par ces musiciens de haute volée, que nous avons pris le chemin de la Boukravie pour assister au concert de Flying Orkestar ! Sacrée découverte !!! Ne les loupez pas si ces attachants nomades passent près de chez vous !

Pour continuer le voyage… « Troisième escale », le CD !

Flying Orkestar

On s’attendait à un concert hors du commun… Et celui-ci est allé bien au-delà de nos espérances ! Car les « apparatchiks chics » de Boukravie, dont le look improbable attire irrésistiblement le regard et met direct le sourire aux lèvres, nous ont prouvés qu’ils avaient « autant de goût pour la sape que pour la musique » ! Quel concert !!! Et quel humour !!! Nous nous sommes retrouvés dans un tourbillon qui nous a fait sautiller et tourner pire que des derviches tourneurs sur leurs sonorités endiablées qui nous ont littéralement mis le feu… Ah, on peut dire qu’il y avait du monde aux Balkans !!! Leur recette ? Des cuivres dont les trilles semblent s’envoler pour mieux approcher les étoiles, un accordéon ensorcelé et ensorcelant qui le rejoint sans peine au coeur des galaxies, des guitares et une batterie très rock… Le résultat ? Une folie douce et communicative qui s’empare du public à l’écoute de ces « Number one du tsar system » qui ont le sens de la fête chevillée à l’âme et au corps ! Vous savez quoi ? J’irai bien m’installer en Boukravie, moi !!!

« Hot club de Boukravie », chaud-bouillant le CD !

Photos : Françoise Hachani et Christine Le Garrec / Compte-rendus : Christine Le Garrec / Interviews : Françoise Hachani