Le Festival aux Champs : le report !

Le bonheur était encore dans le pré cette année à Chanteix ! Swaz et moi, qui avons arpenté le festival aux champs, les soirées du Vendredi et du Samedi, pouvons en attester… Nous nous sommes pris du très bon son entre les oreilles… Et des étoiles plein les yeux ! Nous avons commencé par savourer l’excellent concert de Govrache qui nous a tous et toutes séduit par son charisme et la qualité de ses textes, juste avant l’arrivée tant attendue de Jonasz… Qui a malheureusement dû interrompre son show au bout de vingt petites minutes pour cause d’orage… Une sage décision du festival, prise pour d’évidentes raisons de sécurité, car le vent soufflait en tempête, le tonnerre grondait, les éclairs zébraient le ciel, le tout sur une pluie de plus en plus forte ! Samedi, nous avons savouré le show « chaud-bouillant » de Zaoui, roi de l’irrévérence et du dance-floor, pour danser encore et encore avec HK, au cours d’un concert festif en diable et politiquement engagé pour le meilleur ! Notre soirée s’est terminée sous le rock hallucinant et sous la voix du bondissant Skip The Use qui a fini de nous achever sous ses rythmes endiablés… Mille excuses à Petit Biscuit, mais c’est épuisées et heureuses que nous avons repris notre route !!!

Vendredi 7 Juillet : Govrache

Une épiphanie avant l’orage : voilà ce que nous a offert Govrache ce vendredi ! Car ses textes slamés ont tenu les spectateurs en haleine, suspendus à ses histoires humaines. Comme celles nourries de son passé d’écolier « traumatisé » par les attentes et les programmes scolaires. Il en parle aujourd’hui avec humour et trouve de l’écho dans le public qui s’exclame à la justesse des rimes et des émotions, partagées. Il nous a également fait part de son « Dieu des petits riens » qu’est juste la vie qui se manifeste et nous a raconté le passage des ans autour de la grande table familiale. S’il a repris un titre de Jean Ferrat, Ma France, ce sont ses propres mots, puissants, qui décrivent un pays où le beau côtoie les avanies, et les idéaux les infamies. Govrache parle d’expériences vécues, de faits qui l’indignent et nous concernent tous, et en parler ainsi, Monsieur Govrache, avec le verbe qui croche les cœurs, nous signifie qu’est advenu le moment où la poésie vous a touché de ses doigts de fée. Un tel talent au service d’une sensibilité si fine inscrit Govrache aux côtés de ses aînés qu’il cite volontiers. Lorsqu’au détour d’un article, j’ai lu que l’élan pour entrer en slam lui fut donné par Gaël Faye, j’ai pensé, qu’inévitablement, il sera lui aussi le déclencheur pour quelques uns des jeunes qu’il initie au slam lors d’ateliers.

Son (superbe !) dernier CD !

Vendredi 7 Juillet : Michel Jonasz

Le blues n’est pas mort et Jonasz swingue encore : les pans de son veston se soulèvent au rythme de ses pas, de ses bras qui battent le tempo. Manifestement heureux d’être à Chanteix, devant un public venu pour lui ce soir-là, l’artiste n’a rien perdu de sa maîtrise… Accompagné de musiciens de haute volée (dont Manu Katché à la batterie, Jean-Yves d’Angelo au piano… Et d’une section cuivres à couper le souffle !), Mister Swing nous a offert un show chaleureux, ponctué des succès de son répertoire… Jusqu’à ce que qu’un orage le stoppe net dans son élan, suite à la décision (prudente !) des organisateurs d’arrêter le concert…. Même quand le vent rabattait la pluie sur le devant de la scène, Michel Jonasz n’a montré aucune contrariété. Le public, par contre, même s’il a fait preuve de compréhension, est tout de même parti à regret, avec un sentiment de frustration… Car on aurait tous bien aimé savourer ce moment suspendu dans le temps un peu plus longtemps… Maudite météo !!! Il ne nous reste plus qu’à espérer que ce bel et émouvant artiste reviendra bientôt sur nos terres corréziennes… On l’attend déjà avec impatience !!!

Pour se consoler de l’interruption de ce magnifique concert… Le CD !

Samedi 8 Juillet : Zaoui

Zaoui, premier invité de la scène du samedi : une magnifique idée… Car le public, qui connaissait l’artiste depuis Thérapie Taxi, n’attendait que sa fougue pour danser tout son soûl ! Sous des dehors un peu zazou, se cache un provocateur débridé qui interpelle les spectateurs. Les paroles de Salope, de Hit Sale ou de langues de p***, c’est du brut et elles ont déchaîné la foule, telles des flammèches dans une prairie estivale. L’énergie passait de la scène au parterre pour revenir tel un boomerang… Il n’en fallait pas plus pour chauffer des festivaliers qui danseront une partie de la nuit ! Too hot !!!

Allez, « laisse aller ton corps » avec le CD de Zaoui !

Samedi 8 Juillet : HK

La fête a continué avec HK qui a fait vibrer le coeur des nombreux festivaliers avec ses textes engagés, posés sur des rythmes festifs et métissés des couleurs du Monde ! Des textes désormais bien connus de tous qui, de « Indignez-vous » (son superbe hommage à Stéphane Hessel) à « On lâche rien » (devenu l’hymne des manifs !), ont fait danser et chanter tout le monde, bras en l’air ou poings levés, dans une ambiance de liesse populaire, instillée par HK et ses « saltimbanques » avec une foi et une énergie dont ils ont le secret. On peut dire qu’il y avait de la ferveur dans l’air… Et le plaisir de communier tous ensemble était palpable ! Ce samedi soir sur la terre des hommes, cet allumeur d’étoiles et d’espoir n’a pas failli à sa réputation d’humaniste, et à ses idéaux de justice, de partage et de solidarité… Et il a fait briller nos yeux comme autant d’étoiles dans le ciel ! Merci à HK et à ses compagnons de route de nous avoir fait danser encore et encore !!!

Pour danser encore et toujours, le CD !

Samedi 8 Juillet : Skip The Use

Grosse, grosse ambiance sur le festival… Et explosion de joie dans le public à l’arrivée sur scène de Skip The Use, visages masqués, mais talents en bandoulière ! Si les masques sont bien vite tombés, les titres, quant à eux, se sont succédé à un rythme infernal, seulement interrompus ici et là des commentaires empreints d’humour du chanteur, dont l’indéniable charisme doublé d’une énergie pure ont littéralement enflammé la foule… Un vrai cauchemar pour les photographes qui ont sué sang et eau (tout en se trémoussant !) pour tenter de capturer dans leur objectif ce Marsupilami éternellement en mouvement ! Pas de doute, les gars du Nord ont le don pour faire monter la pression dans le public sous un déluge de décibels ! Quel concert, et quel bonheur ! Nos sommes reparties les oreilles bourdonnantes, les jambes en coton et la voix éraillée… Mais heureuses, les yeux émerveillés par ce spectacle qui n’a pu laisser personne indifférent !!!

Le dernier album !

Un énorme MERCI à l’organisation pour l’excellente programmation de cette année, qui a encore comblé tous les publics ! Un MERCI reconnaissant aux bénévoles, aussi accueillants que souriants, aux techniciens sans qui rien n’est possible, et aux membres de la sécurité pour leur gentillesse doublée d’efficacité ! A l’année prochaine, sans faute !!!

Photos et Compte-rendus : Françoise Hachani et Christine Le Garrec