Petite enfance, albums et docs pour les plus grands et BD pour les ados au menu de ce premier coin des p’tits loups du printemps ! Les parents ne sont pas oubliés avec un passionnant et utile guide sur l’éducation constructive et pour terminer, un coup de coeur vers un site génial « La Mare aux Mots », dédié à la littérature jeunesse, qui vient de sortir un supplément thématique gratuit de grande qualité ! Tout plein d’infos et de moments de lecture pour les tout p’tits… et grands loups ! Joyeuses Pâques chocolatées à toutes et à tous !
Le coin des tout p’tits loups !
Ce petit cartonné, composé uniquement de photos de bébés dans leurs activités quotidiennes, devrait sans conteste ravir les bouts de choux, car, je ne sais pas si vous avez déjà remarqué le phénomène… Les bébés adorent les photos de bébés ! Celles d’Anne-Sophie Bost, particulièrement belles, mettent un bébé en scène pour chaque moment de la journée : du réveil au coucher, les p’tits bouts ensommeillés ou souriants, barbouillés de chocolat ou attentifs à l’histoire sacrée du soir, sont tout bonnement craquants ! Tout simple mais furieusement efficace pour attirer les regards et les sourires de votre tout petit ! A partir de 6 mois.
La journée de bébé par Anne-Sophie Bost (photographies), Nathan, 2018 / 10,90€ (Format 18×18)
Quatre animaux de la ferme, quatre pièces de puzzle toutes douces à toucher que bébé devra placer sur le poussin coquin, le cochon mignon, le veau rigolo et le mouton fripon… Et quatre bonnes raisons d’offrir à bébé ce joli livre-jeu qui favorise motricité, reconnaissance des couleurs et familiarisation avec les animaux les plus emblématiques de la ferme ! La quatrième ? les illustrations, qui sont particulièrement craquantes ! Dans la même collection et du même auteur, vous pouvez également vous procurer « Les animaux sauvages ». Malin et tout mignon ! A partir de 10 mois.
Qui suis-je ? Les animaux de la ferme d’Olivia Cosneau, Flammarion Jeunesse, 2018 /11,50€ (Format 19×19)
En quelques mots, Marie Sellier raconte l’histoire universelle et toujours recommencée : le chamboulement que provoque dans le cœur de ses parents, l’arrivée au monde d’un petit d’homme, minuscule et fragile… Si petit dans les bras de papa et maman, il prend toute sa place, grandit et s’épanouit sous cette force d’amour… Somptueusement illustré par la talentueuse et sensible Ilya Green, cet album tendre et doux est LE cadeau à offrir à de futurs parents et à mettre impérativerment sous les yeux de bébé, sans l’ombre d’un doute ! Gros coup de cœur ! A partir de 1 an.
Tout petit de Marie Sellier et Ilya Green, Casterman Jeunesse, 2018 / 14,95€ (Format 23×28)
Ce petit album, aux illustrations toutes douces réalisées à l’encre et au tampon dans une dominance de rouge et de gris, décline les émotions d’un petit girafon qui découvre le monde. Un peu aventurier, il retombe toujours sur ses pattes ! Si petit et déjà curieux, si petit mais tranquille car les grands veillent … Tendre à souhait, « Si petit » relate simplement, en quelques mots, la relation parent / enfant dans ce qu’elle comporte de plus beau : l’amour partagé et le besoin de l’autre… Car nos petits ont autant besoin de nous, que nous d’eux, non ? Deux autres titres paraîtront en Mai et Août prochain : « Si gourmand » et « Si curieux ». Une bien jolie collection en vue ! A partir de 18 mois.
Si petit de Florian Pigé, HongFei, 2018 / 17,90€ (Format 17×16)
Le coin des 3/5 ans !
A cause du réchauffement climatique, un pauvre ours se voit contraint de quitter son igloo et sa banquise qui fondent dangereusement… Il va en faire du chemin avant de trouver l’endroit idéal où il fera bon vivre ! Mais il finira par dénicher, loin, loin de chez lui, en haut d’une montagne, une petite maison… Et une dame ourse prête à l’accueillir ! Et plus si affinités… Avec beaucoup de finesse et de pertinence, ce bel album qui joue avec les contrastes chaud / froid par le biais des couleurs rouge et bleue, délivre clairement un message écologique, tout en abordant les thèmes de la solitude et de la persévérance… Sans oublier l’amour ! Une bien belle histoire aux illustrations délicates… Pour un plaisir de lecture tout doux ! A partir de 3 ans.
Tout doux de Gaëtan Dorémus, Le Rouergue Jeunesse, 2018 / 15€ (Format 18×22)
Combien d’arbres faut-il pour faire une forêt ? Chaque habitant des lieux a sa propre opinion ! Pour le cerf, nul doute, il en faut au moins 1500 ! Et puis, il n’y a pas à discuter, c’est lui le roi de la forêt, oui ou non ?! L’ours penche quant à lui pour 500 tout en hésitant sur l’arbre qu’il préfère… Chêne ? Citronnier ? Pommier ? Il les aime tous, en fait ! Le renard ? 85 ! ça suffit bien pour jouer à cache-cache ! Petit lapin ? 40 ! Il faut au moins ça pour se planquer des chasseurs ! La souris ? 4 ! Un par saison ! Depuis le début de leurs palabres, une toute petite voix peine à se faire entendre, du fond de son buisson… Une minuscule petite fourmi qui affirme qu’un seul arbre suffit… Un seul arbre ? Mais ce n’est pas une forêt ! Non, bien sûr ! Mais comme une seule graine suffit pour faire un arbre… Maline ! On retrouve toujours avec un indicible plaisir les albums de Barroux… Celui-ci ne déroge pas à la règle avec son humour délicieux et ses fabuleuses illustrations ! Continuez à semer des petites graines de bonheur dans la tête de nos enfants, monsieur Barroux ! A partir de 3 ans.
Combien d’arbres ? par Barroux, Kaléidoscope, 2018 / 13€ (Format 24×27)
Boris a tout un tas de petits secrets, dont certains sont peu avouables comme sa collection de crottes de nez sous son lit, admirer ses fesses dans le miroir ou péter sur les escargots, ce qui, il faut bien l’avouer, n’est pas des plus classe ! D’autres sont un peu honteux, pour un ours courageux… Soupçonner la cuvette des WC d’être un monstre qui mange le caca, voyons Boris ! Il n’est pas le dernier non plus pour faire des bêtises comme quand, par exemple, il colle son jeu de construction pour qu’il tienne debout ou qu’il fait pipi sur les plantes de sa Mamie ! Avec ce petit album bourré d’humour, nul doute que bien des petits reconnaîtront leurs propres petits et grands secrets… Gaffe, ils pourraient aussi y trouver une sacrée source d’inspiration ! Irrésistiblement rigolo ! A partir de 3 ans.
Boris : le petit livre de mes grands secrets de Mathis, Thierry Magnier, 2018 / 14,50€ (Format 22×16)
Pour la première fois, Jeje accompagne son Papy à la bibliothèque où il travaille. Accompagné de son poisson rouge dont jamais il ne se sépare, le petit garçon est émerveillé par tous ces livres sur les rayonnages ! Mais, après avoir exploré les lieux de fond en comble, Jeje, fatigué, s’endort… A son réveil, la bibliothèque est déserte, il fait nuit et il constate que le bocal de son poisson… est vide ! A part une petite queue rouge qui apparaît et disparaît mystérieusement au-dessus des étagères, celui-ci reste introuvable… A moins que… Mais si ! Le voilà qui se faufile au milieu d’un vieux livre poussiéreux ! Jeje s’empare bien vite du livre et l’ouvre… Bien des surprises l’attendent au fil des pages… Avec ces tons bruns et sépia égaillés par la pointe de rouge du petit poisson, cet album très classe avec sa couverture en tissu rouge cerise (ou poisson !), dégage une douce poésie… Un bien bel hommage à la lecture qui a le pouvoir de nous embarquer, petits et grands, vers de lointains voyages immobiles… A partir de 3 ans.
Le petit poisson rouge de Taeeun Yoo, Kaléidoscope, 2018 / 12,50€ (Format 17×22)
Le roi et son peuple n’en peuvent plus… Bien qu’ils vivent au fin fond des bois, les braillards, avec leurs cris stridents, leur pourrissent totalement l’existence ! Comment faire cesser les nuisances de ces malotrus ? En envoyant, pour les ramener à la raison, le chevalier le plus courageux du royaume ! Ned, l’heureux élu, s’aventurant dans la forêt pour les débusquer, rencontre un troll, une sorcière et un loup qui, fort aimables, se proposent à le conduire dans l’antre des braillards bruyants… Pauvre Ned ! Il s’est fait bien embobiner, car ces trois là ne sont autres que les braillards eux-mêmes ! Et non contents de lui vriller les tympans avec leurs horribles chants, ils s’apprêtent à rôtir à la broche le chevalier dépité !!! Damned, comment Ned va-t-il se sortir de ce mauvais pas ? Un petit cours de chant, peut-être ? Puisque la musique adoucit les mœurs ! Le texte de cet album rigolo, écrit en vers (et parfois même façon « Yoda ») est empreint d’un humour délectable (la chute est excellente !). Quant aux illustrations, signées par le « papa » d’Elmer, sans surprise… elles explosent bien sûr de couleurs chamarrées ! Réjouissant ! A partir de 3 ans.
Chevalier Ned et les braillards de Brett et David McKee, Kaléidoscope, 2018 / 13€ (Format 24×27)
Nine fait souvent le même cauchemar qui la terrorise… Elle confie ses peurs à Doux, son grand frère, qui lui explique comment il s’est débarrassé du sien qui était vraiment horrible : imaginez un monstre poilu avec de longues dents pointues prêtes à vous déchiqueter, d’énormes yeux jaunes et une longue queue…. Brrr ! Comment Doux s’y est-il pris pour le faire fuir ? C’est tout simple, le monstre avait un slip en laine dont un fil pendouillait… Doux n’a eu qu’à tirer dessus pour que le monstre poilu se retrouve à poil… Et tellement mort de honte qu’il n’est jamais revenu ! Les monstres ont tous leur point faible… Il suffit de les repérer ! Avec ses illustrations trop rigolotes, cet album est parfait pour dédramatiser les vilains cauchemars ! A partir de 3 ans.
Le slip du cauchemar de Claudine Aubrun et Magali Le Huche, Seuil Jeunesse, 2018 / 12,50€ (Format 21×23)
Mais qu’est ce qui se passe avec mes maîtres ? Il est où leur problème ? J’ai beau miauler comme un dératé, rien à faire ! On dirait que je n’existe plus ! Je suis transparent ou quoi ?! D’habitude, j’ai toujours du poisson au menu (j’adore ça !) mais depuis quelque temps, tintin ! Plus de poisson ! Et puis, ils font des choses étranges… Ils achètent des trucs bizarres, on se demande bien pour qui… Et ma maîtresse, qu’est ce qu’elle peut bien manger ? Son ventre est de plus en plus énoooooorme ! C’est louche, moi je vous le dis ! Avec un humour décapant, Polly Dunbar raconte les bouleversements qu’occasionne un bébé avant même son arrivée dans une famille… y compris pour le chat ! Un zéro faute autant pour le texte que pour les illustrations… Dix sur dix pour le plaisir que procure cet album aussi tendre que rigolo ! A partir de 3 ans.
C’est louche ! de Polly Dunbar, Kaléidoscope, 2018 / 13€ (Format 23×27)
Une soixantaine de thèmes (famille, corps humain, métiers, fêtes, animaux, maison, école, transports…) pour découvrir et apprendre à nommer un millier de mots pour enrichir son vocabulaire, par le biais d’illustrations colorées et familières aux jeunes enfants : voici ce que propose ce grand imagier des premiers mots ! De la petite section de maternelle à l’apprentissage de la lecture, ce grand imagier très ludique permettra également aux petits de se familiariser avec les premières notions (contraires, actions…). Un livre parfait pour les petits curieux studieux ! A partir de 3 ans.
Mon grand imagier Larousse des premiers mots, Larousse, 2018 / 10,95€ (Format 20×24)
Un ver de terre, deux vers de terre… Mais comment les différencier ? Ils sont tous deux identiques ! Pas de problème, il n’y a qu’à mettre des lunettes à l’un d’entre eux ! Le troisième ? Il suffit de le peindre en jaune ! Quatre joue au chef (vous voyez comme il est fier ?), cinq est malade (c’est vrai, l’a l’air patraque…), six chevauche une licorne … Hé, les enfants ! Faites preuve d’imagination et visualisez la licorne ! Je vous avais pourtant prévenus : je ne sais dessiner que les vers de terre ! Bon, continuons… Sept est trop content (même si ça se voit pas vraiment). Huit ? Oh non ! Il s’est fait couper en deux ! Euh… ça fait neuf ou huit et demie ? Quant à neuf, il est introuvable … Ouf ! Dix l’a retouvé ! Il était juste… aux cabinets ! Ne savoir dessiner que des vers de terre, ce n’est déjà pas si mal, non ? Et ça peut être carrément rigolo quant on a le talent malicieux d’un Will Mabbitt ! Les siens ont de la personnalité à revendre et grâce à eux, on peut même apprendre à compter jusqu’à 10, sans s’en apercevoir ! Cet album hilarant promet de bonnes tranches de rigolade aux petits… Comme aux grands ! J’adooooore ! A partir de 4 ans.
Je ne sais dessiner que des vers de terre de Will Mabbitt, Flammarion Jeunesse, 2018 / 12€ (Format 21×28)
Tous les jours, c’est la course contre la montre… Vite, vite, il faut se lever, déjeuner, se laver et s’habiller en quatrième vitesse, sans réfléchir ! Pfff… Même pas le temps de faire un câlin au chat ou à son doudou ! Maman est tellement pressée qu’elle ne remarque même plus les petites attentions de son petit garçon… Seule une bonne grosse trouille lui ouvrira les yeux et lui fera comprendre que courir en tentant de rattraper le temps perdu signifie passer à côté de tant de belles choses… Avec ses illustrations pleine page colorées et expressives, cet album trouve le ton juste pour dépeindre le quotidien de beaucoup de mamans et de leurs petits face aux impondérables du monde actuel… Touchant et réaliste ! A partir de 4 ans.
Vite, vite ! de Magdalena et Isabelle Maroger, Flammarion Jeunesse, 2018 / 12,50€ (Format 26×21)
Ce haut mur infranchissable entre deux pays semble avoir toujours été là… Pourquoi l’avoir érigé ? Des deux côtés, la vie s’y déroule de manière totalement identique ! Les enfants vont à l’école, aiment et sont aimés de leurs parents, tout pareil ! Et pourtant, les règles sont strictes même si on ne sait plus qui les a dictées et pour quelles raisons : il est interdit de communiquer avec « ceux d’en face »… D’un côté comme de l’autre, les gens ne s’apprécient guère et des tas de préjugés encombrent les esprits ! Un jour, un enfant très curieux de rencontrer les « méchants » d’en face, commença à faire un petit trou dans le mur, sans rien dire à personne… Surtout pas aux adultes ! Chaque jour, il agrandit le trou jusqu’à ce qu’il puisse passer de l’autre côté, puis à laisser passer un, deux, trois… une multitude d’enfants, d’un côté… Comme de l’autre ! Tous les enfants se retrouvèrent tous mélangés, au grand désarroi de leurs parents… qui comprirent bien vite que la chute de ce mur était une bénédiction… Le bon côté n’existe pas ! Issu de la collection « La question » qui aborde des sujets philosophiques avec les jeunes enfants, cet album superbement illustré de dessins naïfs et colorés offre une formidable réflexion sur la différence présumée et la tolérance. Un joli message empreint d’espoir sur l’absurdité des frontières, qu’elles soient physiques ou morales ! A partir de 5 ans.
Du bon côté de Marido Viale et Stéphanie Marchal, Frimousse, 2018 / 18€ (Format 24×31)
Un homme très, très, très savant, est incollable sur tous les sujets possibles et imaginables… Tous ? Hé non ! Ce monsieur, pourtant très calé, ne sait absolument rien sur les tigres du Bengale ! Pour combler cette lacune, Il commence par dévorer tous les livres et les encyclopédies sur le sujet pour obtenir le plus de renseignements possibles sur ce bel animal, puis décide de se rendre dans la jungle indienne pour le voir en chair et en os ! Arrivé sur place, il recrute un jeune guide : celui-ci n’a jamais été à l’école, ne sait ni lire ni écrire, mais il connait la jungle comme sa poche. Pendant tout le temps que dure l’expédition, le savant saoule avec sa science le jeune homme qui tente désespérément de lui dire quelque chose, sans y parvenir… Impossible d’en placer une ! Jusqu’au moment où un tigre, l’air pas commode du tout, du tout, s’approche à pas menaçants de monsieur je sais tout… Et oui ! Apprendre tout plein de choses, c’est bien et même très bien… Mais se confronter à la réalité, c’est autre chose ! Inspirée de Svami Prajnanpad (maître indien), cette histoire très originale, illustrée de planches dessinées « à l’ancienne » style « planches encyclopédiques » et de dessins d’une délicatesse incroyable dans des tons de gris rehaussés d’orange et de vert fluo, est aussi instructive qu’esthétique ! Quant à la morale… Quand connaissance rime avec expérience… C’est franchement mieux ! A partir de 5 ans.
Panthera Tigris de Sylvain Alzial illustré par Hélène Rajcak, Le Rouergue Jeunesse, 2018 / 15€ (Format 19×25)
Ali adore son arrière grand-mère et partage avec elle d’intenses moments de complicité. Depuis quelque temps, la vieille dame donne des signes de grande faiblesse : elle est percluse de douleurs, a de plus en plus de mal à marcher et s’essouffle rapidement, ce qui inquiète beaucoup le petit garçon… Sa grand-mère a-t-elle réalisé tous ses rêves, arrivée au bout de sa vie ? Presque… Elle n’a jamais vu la mer et c’est un grand regret… Ali réfléchit : du désert où ils habitent, la mer est bien à deux longs jours de marche et sa Mamie ne pourra jamais faire autant de chemin… Mais lui, oui ! Armé d’un seau et de provisions, Ali prend la direction de l’océan pour exaucer le vœu de son aïeule… Quelle tendresse et quelle poésie dans ce « bout de mer » ! Du texte aux illustrations, tout est mis en place pour vous émouvoir, jusqu’à verser quelques petites larmes salées… Encore un gros coup de cœur ! A partir de 5 ans.
Un bout de mer d’Ingrid Chabbert et Guridi, Frimousse, 2017 / 15€ (Format 23×30)
Le coin des plus grands !
Dur, dur pour Émile ! Vu qu’il déménage, il doit bien sûr changer d’école et quitter ses copains… Mais le pire, c’est qu’il va devoir quitter la jolie Louise dont il est amoureux secrètement ! Pas de pétard ! Il faut qu’il lui déclare son amour avant de partir ! Avec la complicité de Bagou, son meilleur ami et de Maurice, son professeur de musique, il met au point une mise en scène originale pour faire la plus belle des déclarations… En musique ! Ce dernier jour, Émile a toutes les raisons du monde de stresser ! D’autant plus qu’il trouve sur son bureau une mystérieuse boîte… Que contient elle ? Un joli bout de tissu en forme de cœur, une liste de mots sans queue ni tête et ce qui ressemble à un tout petit instrument de musique… Quelle est la signification de ces objets ? Et qui les a déposés ? Mystère… Si enfant, vous avez souffert des prestations « gnangnan » de Chantal Goya ou Dorothée, « Le dernier jour » va hautement vous réconcilier avec le genre « spectacle pour enfants » ! Mettez celui-ci entre les oreilles de votre progéniture l’esprit tranquille, vous vous surprendrez à l’écouter avec autant de plaisir qu’eux ! Vifs et drôles, les dialogues sont irrésistibles et, pardonnez du peu, la distribution est carrément prestigieuse : Pascal Légitimus, Oldelaf, Alexis HK, Karimouche, Laura Cahen, Monsieur Lune (auteur compositeur du spectacle), Gérald Genty, Barcella (prochain CD bientôt chroniqué sur le site !), Syrano… Que du beau monde ! Le spectacle est toujours en tournée et vous pouvez encore y assister le 18 avril à La Bourboule (63), le 20 avril à Joué Les Tours (37) et le 6 Juin à Onet le Château (12). Ce livre CD, illustré par Sébastien Rost vous en laisse de toute façon la plus belle trace qui soit : irrésistiblement joyeux et plein d’humour, c’est que du bonheur ! A partir de 6 ans.
Le dernier jour : un conte musical, Ulysse Maison d’Artistes, 2017 / 19,95€
Pôle Nord, Pôle Sud : leur point commun ? Il y fait très froid… Bien que le réchauffement climatique commence à produire de sérieux chamboulements, surtout sur la faune qui y vivait jusque là bien tranquille… Avec cet album documentaire, magnifiquement illustré par Capucine Mazille, vous apprendrez tout ce qu’il faut savoir, en termes concis, sur la géographie de ces deux extrêmes, ainsi que sur la faune et la flore, au fil des saisons. Caribou, hermine, loup arctique, renard et ours polaire sur la terre (ou plutôt sur la glace), morse, manchot et phoque entre terre, ciel et mer, animaux marins (bélouga, narval, baleine, orque…) insectes et oiseaux migrateurs… jusqu’au plancton : vous trouverez toutes les réponses à vos questions sur le sujet (caractéristiques, modes de vie et de reproduction, adaptation aux températures polaires…), clairement et très agréablement développées. Passionnant ! A partir de 6 ans.
Au pôle Nord ou au pôle Sud ? par Marie Lescroart et Capucine Mazille, Ricochet, 2018 / 13,50€ (Format 27×21)
Quel que soit l’endroit où l’on naisse, nous sommes tous des êtres humains, avec les mêmes besoins et les mêmes sentiments. Malheureusement, s’il fait bon vivre dans certains pays, ce n’est pas le cas partout dans le monde : plutôt que de périr sous les bombes ou de mourir de faim, bien des humains n’ont d’autre choix que de s’exiler pour se mettre en sécurité avec leur famille… Il leur faut beaucoup de courage pour quitter leur pays et leur mode de vie, ils ne le font pas de gaieté de cœur, mais par instinct de survie, d’autant plus que les conditions pour arriver dans les contrées où ils seront en sécurité ne sont pas sans danger… Beaucoup périssent avant mettre d’atteindre leur but et quand ils y parviennent, ils ne sont pas toujours très bien accueillis… Depuis la nuit des temps, les humains se sont toujours déplacés, pour des raisons économiques ou pour sauver leur vie. Dans toutes les familles du monde entier, nos racines sont multiples et métissées : n’oublions pas que nous avons tous de très lointains ancêtres africains… Cet album, joliment illustré, explique à hauteur d’enfant, sur un ton rassurant et non dénué d’humour, ce qui motive les migrations. Basé sur les témoignages d’enfants qui racontent leur parcours, leurs difficultés et peurs au quotidien, il fait la peau aux préjugés de toutes sortes. Un album utile et ludique sur le vivre ensemble qu’il serait urgent de remettre au goût du jour… en commençant par faire prendre conscience aux nouvelles générations de sa nécessité pour préserver notre humanité… A mettre entre toutes les mains ! A partir de 6 ans.
Tout le monde est là ? de Anja Tuckermann et Tine Schultz, La Joie de Lire, 2018 / 12€ (Format 22×26)
La guerre et le terrorisme, hélas à la une de l’actualité, ne sont pas vraiment des sujets faciles à aborder avec des enfants sans les effrayer… Pas plus que le racisme et l’intolérance, sentiments qu’ils ne ressentent pas naturellement et qu’ils ne comprennent pas… Et pourtant, leurs légitimes interrogations doivent trouver des réponses adaptées, sans occulter la vérité, tout en évitant de les angoisser. C’est ce que proposent l’auteure et l’illustratrice de ces deux albums documentaires qui se complètent à la perfection pour leur expliquer, avec des mots simples et des dessins aussi beaux qu’explicites, des réalités qu’ils vivent et subissent au quotidien : toutes deux ont trouvé le ton juste pour alléger sans les occulter ces dures réalités, avec beaucoup de tact et d’émotion. Pour compléter, les enfants trouveront en fin de chaque volume, des listes de sites ou d’ouvrages à consulter sur ces sujets ainsi qu’une explication du vocabulaire spécifique utilisé. Deux albums de la collection « Explique-moi… » particulièrement clairs et efficaces pour aider les parents à trouver les mots pour répondre aux questions de leurs petits, sur ces sujets loin d’être faciles… A partir de 6 ans.
La guerre et le terrorisme / Le racisme et l’intolérance par Louise Spilsbury et Hanane Kai, Nathan, 2018 / 12,90€ l’album (Format 23×23)
Le coin des ados !
Violine est une adolescente peu ordinaire à qui toutes ses copines envient son don de lire dans les pensées rien qu’en regardant son interlocuteur dans les yeux… Pratique pour gruger en classe, non ? Le résultat des exercices se trouve dans les yeux du prof ! Un jour, sa maman lui demande de mettre pour une fois ce don au profit d’une cause désespérée : un jeune garçon, Tsampa, venu d’une région de l’Inde que l’on dit maudite, est hospitalisé depuis peu et les médecins assistent, impuissants, à ses crises de terreur qu’ils n’arrivent pas à comprendre ni à maîtriser… Comme Violine peut aussi faire preuve d’empathie et d’humanité, elle accepte d’aller rendre visite au petit garçon… et ce qu’elle voit dans ses yeux, la terrifie : de nombreux serpents menaçants attaquent le pauvre gosse ! Quand, le lendemain, l’hôpital appelle pour signaler la disparition de Tsampa, Violine décide de partir à sa recherche et de l’aider… Tsampa est en grave danger… Et violine aussi ! On retrouve avec plaisir, de nombreuses années après la parution du dernier volume, l’héroïne de cette série éponyme, toujours aussi espiègle et effrontée, qui nous entraîne dans de nouvelles aventures aux multiples rebondissements, dans un train d’enfer où l’humour est loin d’être absent ! Premier tome d’une série qui en comptera trois, il va falloir patienter pour connaître la fin de ses péripéties… A suivre !
Le 3ème œil de Baron Brumaire et Didier Tronchet, Casterman, 2018 / 11,50€
Congo, sur les rives de la rivière Ebola. Olympe, une petite fille solitaire, est toute heureuse de ramener au village le bébé chauve-souris qu’elle vient de trouver : tous les enfants l’entourent joyeusement avec sa jolie trouvaille ! Mais sa gloire ne fait pas long feu à l’arrivée des garçons, partis à la chasse, qui en reviennent avec un grand singe comme trophée… Festin de viande ce soir au village, bien que l’animal soit à moitié en putréfaction… Le lendemain, plusieurs villageois tombent gravement malades et accusent la chauve-souris d’Olympe d’être la cause de leurs malheurs, pendant que des colporteurs en visite la veille, inconscients du danger qui les guette (qu’ils vont colporter à travers tout le pays…) repartent avec la peau puante de l’animal… Le virus Ebola va commencer à faire de sacrés ravages… Adaptée du roman éponyme de Paule Constant et illustrée des dessins chatoyants et joyeux de Barroux, cette BD est un bel outil de vulgarisation pour comprendre la naissance d’une des pires épidémies de ces dernières décennies. Sa mise en page où les dessins s’enroulent autour de blocs de texte est particulièrement originale : elle apporte un contraste saisissant entre les mots évoquant la mort qui rôde et les illustrations naïves et colorées, qui respirent une force de vie. Un roman graphique coup de poing aussi esthétique qu’instructif.
Des chauves-souris, des singes et des hommes par Paule Constant et Barroux, Gallimard BD, 2018 / 18€
Le coin des parents !
Plouf ! L’excellent blog « La mare aux mots » lance un pavé… dans la mare, avec le lancement d’un supplément thématique gratuit (téléchargeable), joliment illustré et mis en page très agréablement. Ce premier numéro, consacré aux ouvrages antisexistes, propose une sélection d’une cinquantaine d’albums, d’une vingtaines de romans et d’une dizaine de documentaires sur le sujet… C’est dire que ce premier coup d’essai est riche et foisonnant ! Bien sûr, vous pourrez consulter pour chacun de ses ouvrages, la chronique qui leur est consacrée. Une interview de Nelly Chabrol, enseignante et auteure de « Filles d’album » (également chroniqué), des ouvrages en direction des adultes et une sélection de liens vers des sites dédiés à ce sujet sont également proposés à votre saine curiosité. « La mare aux mots » fonctionne sur abonnement (modique) : n’hésitez pas à les soutenir, ils font un boulot formidable ! Une mine d’or à explorer pour trouver des tas d’idées pour rassasier vos petits buveurs et buveuses d’encre !
Blog La Mare aux mots : « Plouf ! » le supplément thématique (sélection de livres antisexistes)
L’éducation constructive pour amener nos enfants vers un bonheur durable… Quel parent ne rêverait pas de détenir un principe d’éducation qui lui apporterait ce résultat, que dis-je, ce graal ? Bien sûr, il n’y a pas de miracle et on ne vous apporte pas la solution sur un plateau dans cet ouvrage… Mais les arguments qui y sont développés devraient vous aider à aller dans le bon sens, un peu plus sereinement ! Un solide coup de main assorti de quelques bons tuyaux, ça ne se refuse pas, non ? Alors, l’éducation constructive, en quoi consiste t-elle ? Pour résumer succintement, à aider l’ enfant à se construire et à atteindre la plénitude au sein de sa famille mais aussi dans un monde en mal de repères où la violence a grignoté les valeurs de respect, de tolérance et de solidarité. Comment ? c’est là qu’intervient Marie Gilbert, docteur en sciences de l’éducation (et mère de famille, c’est important !) dans cet ouvrage non seulement très argumenté (et convaincant) mais aussi truffé de conseils et d’exercices pratiques ! En trois grands chapitres, elle vous expose les fondations de ce mode d’éducation et comment le bâtir pierre par pierre au sein de votre propre famille. Se poser les bonnes questions, c’est déjà avancer ! Première étape, donc, interroger sa propre histoire, réfléchir à l’éducation que nous ont donné nos propres parents et en peser le pour et le contre : une introspection nécessaire avant de s’engager dans l’aventure de la parentalité ! Ensuite, pêle-mêle et de manière non exhaustive : ne pas vouloir tout contrôler, accepter que nous ne sommes pas parfaits et que nos enfants ne seront pas forcément comme nous aurions aimé qu’ils soient, leur donner des repères et le sens des valeurs, les guider pour atteindre l’autonomie, développer leur sens de la réflexion et les aider à résister aux pressions extérieures… Communiquer, partager, associer confiance et bon sens, être cohérent et suivre la même ligne de conduite entre parents, trouver le juste milieu entre bienveillance et fermeté… Tous ces éléments combinés (avec bien d’autres encore) devraient faire d’eux des enfants heureux et bien dans leur peau… Et de futurs adultes épanouis et responsables ! Ah… J’oubliais l’essentiel, le moteur de toute chose : l’amour sans modération… Un ouvrage convaincant qui, s’il ne fait pas de vous un parent parfait (utopique !), vous aidera grandement à éviter bien des erreurs, sources de souffrances et d’incompréhension… De part et d’autre !
Le grand guide de l’éducation constructive de Marie Gilbert, Eyrolles, 2018 / 17,90€.
Christine Le Garrec