La Mutafukaz Party à La Rochelle ? On y était !

Je vous parlais, il y a quelques semaines, de la Mutafukaz Party à La Rochelle, et bien avec Max on y était ! Masterclass avec l’auteur et le co-compositeur de la BO, dédicaces, stands, graffitis, concerts et avant première du film Mutafukaz étaient au programme ! On vous raconte tous!

 

La Rochelle c’est cool. La Rochelle sous le soleil c’est encore plus cool ! Sinon dans cette ville fort agréable, où il fait bon se balader sur les quais, se trouve un lieu vraiment sympa (surtout si vous êtes amateur de concerts): La Sirène ! C’est donc ici qu’a débuté la Mutafukaz Party, dans cet endroit aux allures de vieux hangar réaménagé en club, salle de concert et de répétition ! En y pénétrant, on trouve à l’entrée un photomaton Mutafukaz en libre accès ! Commence alors l’expo du film avec les premiers croquis préparatoires, se situant dans les couloirs donnant accès au club, et pour poursuivre la visite il faut quitter l’espace club pour descendre dans ce qui ressemble vraiment à un vieil entrepôt : l’expo s’y “cache” entre des containers, l’immersion est totale ! C’est ici même qu’a eu lieu l’interview de Run, le créateur de Mutafukaz!

 

 

19h, la masterclass autour de la musique du film, avec Run et The Toxic Avenger (co-compositeur de la Bo), commence ! On y découvre des précisions sur la conception de la musique, comment Run a dirigé Toxic pour obtenir les sonorités et ambiances musicales qu’il souhaitait. Pour appuyer leurs dires ils nous ont fait écouter des morceaux de la BO ! Après cet échange avec le public, Run invite les gens à aller découvrir l’expo et prendre une glace Macho (les extra terrestres de la BD).

 

 

Les concerts vont alors s’enchaîner. Le premier groupe, Perturbator, un duo jouant une musique électronique aux sonorités brutales, noires et teintées de mysticisme, ont un style qui se rapproche de Carpenter Brut (très bientôt chroniqué sur le site de « A vos marques… Tapage ! »). Malheureusement nous n’avons pu filmer ou prendre de photos… Dommage car c’était un sacré concert ! Le show lumière était très imposant et offrait de superbes visuels. Quant à la musique déchaînée qui sortait de la batterie et du clavier… C’était vraiment très bon ! Un groupe à surveiller de près…

 

 

C’est ensuite au tour de The Toxic Avenger de monter sur scène ! A moitié dissimulé par des néons formant une grille devant lui, Toxic commence doucement son set, accompagné de sons et de lumières créant une ambiance hypnotisante. La musique commence à monter et la foule suit le mouvement ! Le set continue, alternant sonorités douces et violentes. Arrive le fameux “Bouge n’importe comment”, morceau avec Orelsan en featuring, datant de 2010, qui pousse le public à se déchaîner davantage! Une fin de concert sous les acclamations du public, qui aurait bien prolongé le plaisir un peu plus longtemps !

 

 

Dernier concert : celui de Christine. Un duo electro épaulé également par un très bon show lumière et d’un écran aux visuels psychés et transcendants qui a su prolonger l’énergie des deux groupes précédents ! Voici la preuve en images !

 

 

Après cette très bonne soirée de concerts, la Mutafukaz Party a continué sur sa lancée le lendemain. Et une fois encore ils n’ont pas lésiné sur les moyens ! Le stand Mutafukaz accompagné d’une reconstitution du camion de glaces du film prend place dans un autre lieu vraiment très cool : la Belle du Gabut. Une cour ouverte, un endroit en friche encadré par des murs tagués, aménagé avec des bars, mini restos et scène de concert ! Un endroit idyllique avec un côté ghetto qui une fois de plus permet de rentrer de plain pied dans l’univers Mutafukaz. Des murs ont été entièrement repeints en bleu pour permettre aux artistes d’avoir un espace suffisant pour taguer tout au long de la journée,  et de reproduire, au passage, des personnages de Mutafukaz !

 

 

 

S’est également déroulée une séance de dédicace avec Run, dans la superbe librairie Mille Sabords pendant laquelle Run a pris son temps pour apposer sa signature sur un bon nombre de BD et pour échanger avec les fans. Un très bon moment dans un autre superbe endroit de La Rochelle oú les passionnés de BD, mangas et univers geek y trouvent leur compte et peuvent même grignoter et boire un coup dans un café fort sympathique annexé à la librairie : le Bdkaf! Après cette session dédicace et pause café, retournons du côté de la Belle du Gabut où les tags  prennent vie sous les jets de peintures du Vec Crew  ! Il faudra attendre le lendemain pour les voir presque achevés pour certains !

20h30, enfin ! L’avant première de Mutafukaz commence dans le superbe CGR Olympia de La Rochelle, les gens trépignent d’impatience, les lumières s’éteignent et le film commence… C’est parti pour 1h30 de plaisir ! Après la séance une session questions/réponses avec Run commence, un nouvel échange agréable avec l’auteur autour du film et des difficultés rencontrées pour le réaliser!

En bref, un superbe événement Mutafukaz, original, dynamique et immersif ! Un très bon coup de promotion pour le film qui mérite une vraie mise en avant pour le travail fourni mais aussi pour son originalité !

 

 

Pas de chronique sur le film ? Petits impatients, la voilà !

 

Angelino est un jeune loser parmi tant d’autres à Dark Meat City, une mégalopole sans pitié sous le soleil de Californie. La journée, il livre des pizzas dans tous les recoins de la ville et la nuit, il squatte une chambre d’hôtel minable avec son coloc Vinz et une armada de cafards qui font désormais un peu partie de sa famille. À la suite d’un accident de scooter lorsque son chemin a croisé par inadvertance la divine Luna, une fille aux cheveux noir de jais, notre jeune lascar commence à souffrir de maux de tête et d’étranges hallucinations. Des hallucinations, vous avez dit ? Hmm, peut-être pas… Pourchassé par des hommes en noir, Angelino n’a plus aucun doute : il est pris pour cible. Mais pourquoi lui ?

 

 

8 ans de travail. Depuis juin 2017 le film faisait la tournée des festivals, récoltant les prix, marquant les esprits, mais avec aucune assurance d’une sortie définitive en salle. Les fans s’impatientaient, certains poursuivaient le film dans les festivals. Puis vint le jour merveilleux oú le film trouva un distributeur et annonça sa sortie le 23 mai !

Mutafukaz, c’est une (excellente!) série de bd écrite et dessinée par Guillaume Renard aka Run ! Mélangeant science fiction, théorie du complot, culture hip hop et latino, Mutafukaz est un univers unique et original qui raconte l’histoire de trois loosers qui tentent de survivre dans une mégalopole où règne la violence, et qui se retrouvent embarqués dans des événements qui les dépassent. 

 

 

La BD Mutafukaz était déjà un ovni dans son genre, avec sa mise en page mélangeant histoire et petits bonus complètement barrés entre les chapitres. Son humour lui aussi décalé et teinté de sarcasme offrait des cases vraiment uniques, de même pour certaines séquences où le style de dessin change complètement, ou bien encore celle où la couleur laisse place au noir et blanc. Et tout ça on le retrouve dans le film et c’est un régal ! 

 

 

Un des gros gros atout du film Mutafukaz c’est sa BO ! Composé par Guillaume Houzé et The Toxic Avenger, cet aspect du film est également un ovni ! Avec son côté plutôt classique émanant des morceaux composés par Guillaume Houzé qui donnent une ambiance parfois très « films noirs », ce sont les morceaux de The Toxic Avenger qui donnent une toute autre dimensions au film. Sonorités electro et rap se mêlent et accentuent l’action et le côté marginal de l’univers Mutafukaz ! Certaines séquences deviennent très marquantes en partie grâce aux morceaux de The Toxic Avenger, mention spéciale à la scène où les forces spéciales prennent d’assaut l’appartement d’Angelino et Vinz, ainsi que celle où les deux héros arrivent dans le quartier dirigé par les gangs. Bref un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles! Le sound design est également excellent et offre une immersion plus grande.  

 

 

Côté animation, là aussi on est sur du très très bon niveau ! Le Studio 4C° a apporté à Mutafukaz une touche « japonisante » dans le design ainsi que dans les mouvements des personnages. Mélangeant 2D et 3D, le film offre une animation fluide est très agréable à regarder. Les scènes d’action carrément jouissives sont extrêmement bien animées ! 

 

 

Le doublage des personnages est dans l’ensemble très bon. Seul les voix d’Angelino et Vinz ne sont pas au top sur l’ensemble du film (cela n’engage que moi ). Doublé par Orelsan et Gringe, les intonations ne sont pas toujours justes et “s’accrochent” mal aux personnages et sur certaines scènes, il faut un petit temps d’adaptation. Mais ils se rattrapent très bien sur les scènes d’action (encore ces scènes !) où leur voix sont totalement crédibles.  Mais au second visionnage du film on s’y fait plus facilement et on se rend compte que le doublage est finalement très bon! (Testé et approuvé par Maxime et moi !)

Si l’on doit chercher un défaut, il se trouverait au niveau de la longueur et de l’adaptation. Un condensé des 5 tomes en 1h30, forcément il a bien fallu faire des sacrifices ! Mais vu le parcours de production peu classique, ce défaut est largement excusable même si d’excellents passages de la BD sont passés à la trappe. Les fans du format papier seront tout de même satisfaits de découvrir Mutafukaz sur les écrans car le film apporte forcément un plus… Ça on vous le garantis ! 

 

 

Après deux films explorant des genres quasiment inexploités par les productions françaises (Dans la Brume et La nuit a dévoré le Monde), Mutafukaz continue cette excellente lancée dans laquelle notre cinéma s’est engagé depuis peu. Si vous êtes fans de la BD, tenté par le film ou bien juste curieux,  on ne peux que vous encourager à aller le voir en salle dès sa sortie, car derrière tout ça se cache un enjeu un peu plus conséquent. Si le film marche bien, il montrera aux producteurs français que des projets tels que celui-ci peuvent voir le jour, et qu’il existe un public pour ce type de cinéma… Alors go ! On va le voir en salle !

 

 

Compte-rendus, vidéos et photos : Alexandre Vergne / Photos, vidéos et montage : Maxime Lagerige