En ce soir de St Valentin, alors que dans les isbas, les Camarades se préparent à la fricassée de museau à grands coups de bortsch et de vodka, les réfractaires aux effusions sur commande, se pressent sur le parvis du Rocher de Palmer, afin de prêter allégeance aux révolutionnaires du dancefloor.

Le Soviet Suprem est dans la place et plus rien ne sera jamais comme avant !

C’est sous les regards sévères mais justes de John Lénine et Sylvester Staline que Foutrack Deluxe a pour mission de chauffer l’assemblée du grand meeting bordelais.

Un mini set plein de fougue et de créations hybrides à connotations balkaniques.

Le son un peu craspouille de relents de fanfare, propulsé par le chaloupé d’un beat bien gras…

Dit comme ça, ça peut sembler un peu ragoutant, mais c’est franchement efficace !

Et le message des conquistadors est reçu cinq sur cinq par tout les Camarades qui frétillent sur place (rouge évidemment…).

Et ils sont là nos héros de la révolution en chair et en os !

Dans un décorum lourd d’autosatisfaction, au bénéfice des masses hilares…

Après l’intro grandiloquente, comme il se doit pour de tels êtres, ça attaque direct dans La Face tout droit tiré du dernier manifeste…

Sous l’impulsion de DJ Croute Chef, ce rap balancé de bon cœur en duo, frappe juste là où il faut…

Le Made in China Show est lancé !

Niet ! Niet ! Camarade… Le Soviet Suprem ne succombe pas à la tentation du consumérisme capitaliste.

La setlist touche droit au cœur les fervents de la première heure, ceux qui suivent Java ou la Caravane Passe depuis de longues années…

La nostalgie Camarade…

Alors on enchaine après la trompette festive de J’Débarque par le flow torrentiel de R Wan sur son À Pic, qui te prend et te retourne…

Mais le One Kolo Beyond des manouches ne sera pas en reste…

Rongrakatikatong sans assistance respiratoire c’est aussi un challenge !

Le Putsch en forme d’intermède joué par une belle flûte traversière donne un temps de répit…

Changement de décors.

Et c’est enfin, pour les amateurs de nouveautés, les sonorités d’une pub de bain moussant qui annonce Made in China et les frasques orientales de nos visionnaires…

Avant de passer le tout au Wok, il y eut une polémique chez les puristes qui se sont vu privés du caca dans le Coco…

Le KKGB a réglé l’affaire…

Après cette incursion extrême-orientale, les cadres du parti ont été recadrés et ont dû s’autoflageller dans une Soviet Suprem Party aux effluves de vodka frelaté et de transpiration de la veille…

Ces types ne vous lâcheront pas et vous rentrerez les pieds en sang s’il le faut…

Sous la houlette de Yougo Chavez, le violoniste yougo-vénézuélien incendiaire, quelques standards de l’ère soviétique dans la ligne dure du Marx Attack.

Visite obligatoire du Bolchoï (sinon c’est le Goulag…)

Et l’on passe d’un Slow à la Valse Soviet avant de s’époumoner sur l’Internationale !

Une partie de Ping Pong qui n’a rien de diplomatique et l’on peut tirer le Rideau de Fer…

Le Soviet Suprem c’est surpassé ce soir, devant une Douma abasourdie de bonheur.

Les Camarades se touchent pour voir si c’est réel.

A quoi avons nous assisté ?

Un meeting, du théâtre, un concert ?

Une grande fresque historique racontée par deux saltimbanques hauts en couleur et en grande forme…

On a ri, on a sauté,

On a été à gauche, à gauche et à gauche…

On a chanté, on a dansé…

Et l’on a été à gauche, à gauche et à gauche…

Un dernière couche au bon souvenir du Raspoutine Orchestra, avec en quasi acoustique T‘as le look Coco, Wladimir, Couic Couic et quelques autres…

Que demande le peuple ?

Le Rascal